Assauts de cafards…
Le procès Lhermitte, tout le monde en parle. Si ça continue, Geneviève va devenir people, dix ans de moins et une chirurgie esthétique et elle fait la une de Gala.
C’est détestable d’en ajouter à ce procès. On écrit à tort et à travers aux lecteurs gourmands de sensationnalisme.
Tout aussi redoutable est de prendre position par rapport au couple Schaar-Moqadem. Quant à celle qui est dans le box, il est vraisemblable que condamnée ou non, l’enfer est dans sa tête et comme la ballade de François Villon : « Pauvres humains qui après nous vivez…
Ce procès « hors du commun » est révélateur de l’hypocrisie d’une société qui va de la calotte au turban, méconnaissant tout ce que l’on doit à la laïcité : la liberté de conscience, la séparation de la religion et de l’Etat, etc…
Arte a consacré un Théma à la religion et à la laïcité en Europe, ce mardi 9 décembre avec deux femmes remarquables : Elisabeth Badinter et Seyran Ates, Allemande d’origine turque, toutes deux écrivaines et philosophes.
Quel rapport, me direz-vous, avec le procès ?
La laïcité fiche le camp grâce au renfort inattendu des musulmans à la foi, n’oubliant pas d’y apporter le coran et l’absolue conviction de la supériorité de leur vision de Dieu sur celle des autres, alors qu’on venait à peine de remettre les cathos dans leurs églises.
Que ceux d’entre les immigrés qui ne sont ni intégristes, ni traditionalistes et qui ne nous méprisent pas, me pardonnent. Il n’est pas question d’eux.
On ne va pas disputer le fait, mais Moqadem est musulman. De la manière dont Lhermitte parle de leurs relations, c’est le choc de deux cultures. Dans le cas d’un mariage mixte, une Belge va souvent à la catastrophe quand elle ne se soumet pas à la religion et au mari !
Badinter et Ates n’y vont pas par quatre chemins, elles nous invitent à nous montrer moins accommodants, et plus fermes à la défense des droits de la femme.
Nous crevons littéralement de trouille des lois imaginées pour calmer nos démons fascistes et qui nous retombent sur le coin de la figure aujourd’hui, avec ce combat contre les croyances moyenâgeuses des nouveaux arrivants et que nous menons à armes inégales.
Moqadem vient d’un pays où la femme, en général, est méprisée, et souvent ravalée au rang de domestique. Refuser la parité et la laïcité semblent y être une opinion majoritaire.
Que Moqadem se soit arrangé pour vivre au crochet du docteur Schaar et que le docteur Schaar trouve son compte dans ce sponsoring, ne nous regarde pas.
L’effronterie dans certains cas est grande.
Ce procès n’est-il pas aussi celui d’une religion trop conquérante et qui passe vite de la persuasion à l’intimidation ? La laïcité semble de plus en plus mise à mal.
La pensée libre régresse partout en Europe. Un peu à cause des milieux chrétiens qui gardent la nostalgie du temps où l’Eglise avait son mot à dire dans la conduite de l’Etat. Elle s’est ragaillardie de la foi musulmane des nouveaux arrivants, ce qui, paradoxalement, rend le goût de la reconquête aux chrétiens
Notre lâcheté est grande devant les croisades futures et entremêlées qui se profilent à l’horizon.
Certains milieux dits « progressistes » feraient bien de ne pas confondre politique et religion.
La gauche n’a que faire des « militants » d’un genre particulier dont le souci n’est pas de faire justice des inégalités, mais de couler un système qui, tout mal fichu qu’il est, n’en est pas moins laïque et débarrassé depuis la Loi de 1905 en France (c’est moins sûr en Belgique) des influences de l’Eglise, du moins officiellement. Remplacer ce que l’on a connu par un régime religieux calqué sur celui de l’Iran est une probabilité qu’il ne faut pas exclure dans le futur.
Si c’est ça que vous voulez, vous le ferez sans moi.
Que les nouveaux arrivants fassent les sales besognes et trouvent réconfort et espoir dans la religion plutôt que dans un socialisme qui s’éteint, c’est vrai aussi que des laïcs en sont réduits à la même enseigne. Sauf, qu’ils connaissent les effets pervers d’une religion qui se mêle de la politique et du social.
En Belgique, l’Église et l’État ne vivent pas séparés, mais dans une coexistence ambiguë depuis la Constitution de 1831. L’État prend en charge les traitements et pensions des ministres du culte. Le statut de la laïcité dérange. Elle est considérée au même titre qu’une religion. Alors qu’elle devrait être le principe pacificateur des religions entre elles, et seule à gérer les affaires de l’Etat.
La laïcité n’est pas une religion. C’est le seul lien qui subsiste entre les individus dans le respect de chacun.
Evidemment, quand on n’a aucun principe et qu’on ne fait montre de religion ou de laïcité juste pour se faire réélire…
Commentaires
Immense merci pour cette synthese, moi qui etais a la recherche d extraits de l emission d Arte avec ces 2 femmes fantastiques. Ayant ete derangee pendant l emission ,j aimerais bien en avoir l enregistrement .. Les politiciens sont absents, la gauche defaille..les medias sont responsables aussi. La tendance a vouloir toujours etre politiquement correct detourne des combats de fonds. Ah une manifestation... une signature.. mais au quotidien ?
Postée le: Malounou | décembre 13, 2008 09:37 AM
Dommage. Je n'ai pas vu cette émission sur Arte. Je vais la chercher sur Internet.
Mais je pensais m'exprimer en rapport avec ce drame tout à fait dans le sens de Richard III.
Je pense comme lui que ce drame est lié au modèle ancestral patriarcal ravalant la femme à la production de petits anges, futurs enfants soldats et chair à canon.
Le Vatican (rien que des hommes) accuse d'assassinat de millions (milliards) de foetus ceux qui veulent donner l'accès
au contrôle de la natalité. Or ce sont précisément les pauvres victimes de l'obscurantisme qui donnent ou se donnent la mort en aspirant à une vie heureuse dans l'audela.
Même s'il s'agit d'un nombre réduit de victimes de cet angélisme, c'est très grave pour notre société et notre avenir.
A quand la norme de 1 enfant par femme et l'interdiction procréer avant l'âge 18 ans par exemple !!!
Postée le: Riche Riche premier | décembre 14, 2008 12:33 PM