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Leterme out ?

On aurait aimé que le gouvernement tombât sur des questions relevant de la grande misère d’une part non négligeable de la population, sur des différends qui concernent les rapports des hommes entre eux, enfin sur tout ce que l’on voudra d’important. Les sujets de cet ordre offrent suffisamment de choix pour que la dignité de la fonction de premier ministre soit respectée et que son combat, même perdu, inspirât le respect.
Hélas ! nous sommes dans un pays minuscule, surtout par les talents et les élans de coeur de ceux qui en ont la responsabilité. L’honneur n’est plus cette estime de soi à laquelle on tient. .
Aussi, nous n’aurons qu’un motif de bas étage pour une démission au plus haut niveau, une affaire de banque et de banquiers, en opposition avec une justice pas très sûre d’elle-même, une vente à la sauvette contestée par de petits propriétaires d’un bien qui semblait n’appartenir qu’aux gros !... avec des commissaires priseurs dont le maillet s’est cassé dans une vente hâtive…
Les questions d’argent paraissent être les plus importantes pour ces gens aveuglés par le pouvoir, assoiffés d’intérêt et de meubles à sauver.
Mais pas de l’argent utile à la misère, de l’argent tendu à ceux qui manquent de tout par des mains secourables, non ! de l’argent qui dès qu’on le touche, sali la main qui s’en saisit, des sommes qui passent d’un guichet à l’autre, sous l’oeil rond des chômeurs.
Le reste n’est que péripéties dans un Etat qui n’a plus vraiment de raison d’être et qui vivote, crise après crise, comme celles qui ont jalonné le misérable parcours de l’homme par qui le scandale arrive et qui, au début de son élévation, regroupait à l’acclamation de son nom, 800.000 Flamands.

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C’est encore un des tours de la démocratie par délégation. Une fois le délégué choisi, s’il est prudent, il peut conduire 10 millions de penauds à la catastrophe. Celui-ci n’a pas été prudent. Est-ce par présomption, sottise ou excès d’honnêteté ?
Est-ce vraiment important, à présent que tout est consommé ?
Alors, il faut bien s’en remettre à un vieillard, tapi dans son château et vers lequel, ceux qui viennent de gâcher la fin de l’année vont une fois de plus se tourner.
Ah ! les regrets que la banque et l’argent des autres soient ce qui compte le plus dans la politique d’aujourd’hui !
Mais que voulez-vous que fasse le roi ? Sinon, nommer, parmi ceux qui ont tout raté un successeur afin de poursuivre avec un peu plus d’adresse, c’est-à-dire la même chose sans que personne le sache, l’art de gouverner un pays devenu pauvre afin d’y pourvoir les riches.
Ils vous le diront tous, d’une autre manière évidemment. Le pays a besoin d’être dirigé, les moments sont mal choisis pour les faux pas.
Qui sait, parmi des solutions envisagées, peut-être reverrons-nous Leterme, quasiment gracié de ses bévues, manquement, effondrement, et autres démissions… peut-être pas ?
Regardez-les, comme ils sont embarrassés d’avoir secrètement l’ambition suprême et comme ils cachent mal leur espoir de remplacer un des premiers ministres des plus fâcheux que l’on ait connu !
Tous se sacrifieraient volontiers au rendez-vous de la Nation, comme personne. Si bien que les candidats ne manquent pas, tant la succession semble fournie.
La date inopportune, les réveillons qui s’annoncent, les réservations à la neige, les villas lointaines que l’on avait fait construire pour des jours plus calme, tout cela n’est rien à côté de l’espoir d’une ambition satisfaite. Ils sont tous là aux aguets !...
Quant à nous, que nous nous enfoncions un peu plus dans un marasme social, que nous votions dans quinze jours ou dans six mois, nous ne nous déterminerons pas en fonction d’arguments sérieux, mais par coup de tête, par coup de cœur, pour un mirliflore plus séducteur que les autres… comme les autres fois !
Tout ce que l’on peut prédire, c’est que si Leterme se représente, je parie tout ce que l’on veut qu’il ne fera plus 800.000 voix.
Et quand bien même les ferait-il encore !
L’enthousiasme, comme la bêtise, est quelque chose de mystérieux et d’irrésistible.


Commentaires

Ce matin, mon boy-friend m'a sonné : "Payola, les revoilà, dis-leur que je ne suis pas là... C'est pire que les Témoins de Jéhovah....." Ah ce Loulou, quel comique.........

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