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On est concerné

Cette crise que les économistes n’ont pas vue venir, cette récession longtemps niée qui en était la conséquence, auraient pu faire que l’on abandonnât l’idée d’encore consulter nos augures.
Eh bien non !
Ils sont toujours là, nos prévisionnistes, prédisant après coup ce qu’ils auraient dû savoir avant. Ils ont même nié la récession tout un temps, sans doute comme on leur en avait fait la leçon pour ne pas « énerver » les masses.
Qui sont les responsables de ce « banc des menteurs » ?
Mais ceux qui les invitent sur les ondes radio et aux lucarnes de la télévision, les journaux qui semblent fascinés par leurs prévisions comme Mitterrand l’était de Madame Soleil, et enfin, nos ministres qui en ont des collections dans leurs cabinets.
Ou bien nos chefs se moquent de nous et leurs économistes leur donnent les bons tuyaux, ou ils sont aussi cons que la lune et acceptent plus aisément des conclusions qui les arrangent plutôt que les mises en garde qui les dérangent.
Nos ineffables de l’info du dimanche que sont RTBF et RTL sont évidemment responsables des têtes de massacre qu’ils nous présentent pour des débats qui souvent n’en sont pas, tant les parties paraissent s’être arrangées avant.
C’est même assez surprenant de ne plus rien attendre de bien neuf de ce qui ressort des choix des programmateurs et des rédactions.
Or, il existe, évidemment, des économistes de talent, des philosophes lucides et des politiciens qui n’ont pas leur langue dans leur poche.
Il faut croire qu’ils ne sont pas accrédités.
Accrédités auprès de qui et pourquoi ?
C’est la question que l’on se pose.
D’abord un premier constat qui résume beaucoup de choses. Personne ne condamne jamais le système capitaliste, sous-entendant par là qu’indépendamment d’autres systèmes possible, d’importantes réformes pourraient « casser » la machine à faire du profit.
C’est le consensus parfait, non seulement entre les économistes, mais aussi entre les politiciens de gauche et de droite. Tous bien évidemment conscients que le système nous a bel et bien fichu dans la merde, et tous bien convaincus qu’il faut poursuivre tant bien que mal avec lui.
Etrange lacune des débats, curieuse omission… d’évidence les radios, journaux et télévisions jouent le jeu des directions qui, elles aussi, ne veulent pas en démordre.
Il y a donc une frilosité qui ne s’explique que par les intérêts mêlés, les accords tacites d’une bourgeoisie établie sur le concept et qui ne saurait réfléchir publiquement à autre chose que le système capitaliste sans révéler son mal profond et son incurie viscérale.
Cette connivence plonge l’intelligentsia dans l’incapacité profonde de réformer de l’intérieur l’appareil malade.
Heureusement, il existe à l’extérieur de ce que l’on pourrait à la limite qualifier de « maffia du pouvoir » des journalistes de renom, des économistes de talent, des philosophes brillants qui n’ont jamais la parole. Ils ne sont les pestiférés que parce qu’ils ont dénoncé les méfaits du système et ce bien avant les crises qui nous bouleversent.
Ils arrivent à peine à nos oreilles, rarement à notre vue. Leurs passages à la télé sont rarissimes et rarement en direct. Les éditions de leurs œuvres sont confidentielles et mal ou peu annoncées. Ils n’ont accès qu’à de rares journaux et hebdomadaires, généralement la droite libérale, comme la gauche socialiste les ignorent dans une unanimité suspecte.
Il est inutile de donner leur nom. La liste n’en serait pas exhaustive. Ceux qui les apprécient les connaissent déjà, les autres s’en fichent ou ont été convaincus par le monde officiel du bien penser et du bien dire.
Les blogs sont des espaces de liberté où il faut les découvrir au milieu d’une myriade d’inepties, mais nécessaires pour accréditer le sentiment d’une liberté collective.
C’était l’occasion d’y songer lors de ce dimanche sans débat politique à la RTBF et un petit dernier de RTL assez œcuménique et pavé de bonnes intentions comme l’enfer, sans qu’on ne prononçât une seule fois la phrase qui fait mal « Il faut en finir avec le capitalisme ! ».
Alors que sous tous rapports, le pays est comme une chaudière sans soupape et qui menace d’exploser.
Bien entendu, si c’est pour remettre les pales copies d’un conformisme général sur les plateaux pour des débats bidons, ce sera un dimanche de gagné sur le vide, mais on espère toujours. On espère en ces temps calamiteux, qu’une conscience va se lever, qu’un acteur qui jouait le jeu jusque là se décide à casser sa langue de bois pour s’intéresser à l’avenir des gens.
On peut rêver, non ?
Aux dernières nouvelles, ce ne sera pas ce calotin de Van Rompuy, nommé formateur !

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Commentaires

Logique que les "économistes" ne trouvent pas de solution à la crise. Ils ont été formé à l'école néo-classique (90% du professorat...). Comment comprendre ce qui arrive, si ce n'est de penser que plus de libéralisme résoudra "l'affaire"? C'est surement la faute d'un État trop présent!?! Donc, dans la bonne logique économique orthodoxe, plutôt que constater que le système est "foutu", il faut constater que les bonnes réformes n'ont pas encore été faites...Donc (bis)plus de libéralisme et surement pas d'autres doctrines doctrines économiques....

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