Bureau au Komintern.
Il n’est pas encore venu à l’esprit des socialistes qu’il était indécent de garder un œil sur un emploi que l’on quitte, pour en exercer un autre. Il faudrait même y voir, une résistance passive au non-cumul des mandats.
C’est pourtant ce que fait Elio Di Rupo en permanence, usant de son influence pour introduire des emplois intérimaires en remplacement de ceux qu’il n’exerce plus.
C’est le plus gros employeur d’emplois précaires du PS.
L’intérim au maïorat de Mons, la présidence de la Région, maintenant la présidence du PS, sa prudence est telle, qu’il doit garder toutes ses anciennes pantoufles sous son lit.
A l’extérieur de ce parti, on n’est pas loin de considérer les faisant-fonction comme des marionnettes, tôt levées les jours ouvrables, à lui téléphoner pour prendre les ordres.
On peut en rire, sauf qu’en usant de la sorte, il fragilise ses intérimaires et ridiculise les fonctions qu’il délaisse.
Les physionomistes en sont à scruter les visages des proches d’Elio, afin d’y déceler une attitude de soumission. C’est le cas, en ce moment de Paul Magnette, chouchou du jour, et depuis plus longtemps, de l’inusable Laurette Onkelinx, en faveur dès les débuts de son mentor, au point que l’on se demande si elle n’a pas une martingale, du genre dossier soufré, dans un coffre à la banque.
On a tout de suite suivi dans les journaux (le Soir, la DH), le comportement du président intérimaire du PS, le dénommé Giet. Cet homme venu de nulle part, élu par personne, sauf de qui vous savez, avait-il des talents cachés ou, au contraire, avait-il l’épaisseur d’un matelas sur lequel le maître pouvait faire la sieste ?
Oui, il a un cerveau qui fonctionne ! L’est-il indépendamment de celui d’Elio Di Rupo ? Jusqu’à présent, l’homme est « le bruit qui court » de la bouche même du maître.
Rudy Demotte en bouchon de carafe fait très dévoué et rassurant aussi.
Il en va des intérimaires, comme du président, les nominations se passent en petit comité, les assemblées ne servant qu’à entériner les choix concoctés à l’avance.
-Je crois qu’il est bien le petit chose, si on le mettait au courant de l’emploi qu’il va avoir grâce à moi ?
Ce travail prémâché n’est pas propre au seul PS, évidemment.
Les décideurs prétendent que les membres leur font confiance, d’autres moins écoutés ajoutent que les Assemblées sont délaissées par une base qui ne s’intéresse plus à ces nominations. Les militants découragés veulent voir dans leur lassitude le résultat d’une absence de démocratie à toutes les instances.
Qui croire ?
Le PS français en est à peu près au même point. Il baigne aussi dans le mystère des accomplissements supérieurs. Il n’y a qu’à voir le halo de lourds secrets qui nimbe la silhouette de Martine Aubry, pour prédire que son départ prévu fin octobre au secrétariat général du PS, passera trop au-dessus de la tête des militants pour qu’ils puissent faire autre chose que lever le petit carton rouge remis à l’entrée de la salle du Congrès, marquant ainsi leur unanimité dans une élection pour laquelle personne ne leur aura demandé un avis.
D’autant qu’Aubry a toujours pris soin d'ajouter qu'elle partirait "si les conditions sont réunies" !
Le malheur pour elle, c’est que pour son élection au secrétariat, ses amis ont bourré les urnes pour qu’elle passe devant Ségolène Royal.
On comprend, rue de Solferino qu’ils n’ont pas envie de remettre ça !
A-t-elle été à l’école de Di Rupo ou est-ce l’inverse ?
Ces deux-là se connaissent et s’apprécient. Dame, l’une en France, l’autre en Belgique, la concurrence parait difficile !
Des noms, dont celui de Harlem Désir, qui a assuré l'intérim l'été dernier, lorsque Martine Aubry était candidate à la primaire, reviennent souvent dans les conversations.
C’est bien l’astuce de la direction d’avancer les noms de plusieurs candidats, ainsi les militants imaginent que les jeux ne sont pas faits à l’avance, et qu’on tiendra compte de leur préférence.
Bien sûr, il n’en est rien. Martine Aubry, qui a affirmé vendredi sur RTL qu'elle annoncerait "la semaine prochaine" le nom du candidat à sa succession, après en avoir discuté avec Jean-Marc Ayrault, pourrait déclarer « j’y suis, j’y reste ! ».
A l’heure où le pouvoir français s’est vanté d’avoir remis 3.000 Roms à la frontière, réconciliant ainsi les socialistes et certains électeurs de Marine Le Pen, on peut se demander si s’appeler Harlem Désir n’est pas devenu un lourd handicap ?
On voit que le PS français ne le cède en rien au PS belge, dans la manière de se moquer des électeurs.
Commentaires
Demotte "en bouchon de carafe"...:). Tout bon!
Postée le: michel | septembre 1, 2012 07:58 AM
Laissons la France aux commentaires et critiques des français.
Votre chronique sur Elio et ses vassaux apporteurs de voix est complaisante sans atteindre toutefois la courtisanerie de la Libre Belgique.
Postée le: Henry | septembre 1, 2012 02:11 PM