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Innocence of Muslims.

Voilà un film dans lequel refuserait de jouer le moindre figurant de Bollywood, tellement il est mauvais, pourtant il enflamme les masses. On dirait même que c’est son côté abrupt et imbécile qui transporte les croyants, subjugués par les intégristes et à peine moins par leurs imans. Or les masses musulmanes ne sont pas spécialement critiques en matière de cinéma et mis à part le côté artistique, c’est « l’outrage » fait à la personne de Mahomet qui les fait exploser de colère contre les Occidentaux et en particulier les Etats-Unis.
Si le film avait été plus soigné, avec de bons acteurs, un scénario qui se tient et une mise en scène impeccable, peut-être eût-il passé inaperçu ?
On vit ça un peu partout et pas seulement en matière de cinéma. Prenons les blogues et les twits – il paraît que la startup belge TwitSpark annonce qu'elle vient de lever 1,125 million de dollars – et encore… le site de partage de vidéos YouTube, la sélection des « meilleurs » blogues des journaux, les sites nombreux de rencontres en ligne, « Jeune caillette, 47 ans, fait des lectures en topless pour retraités en rémission », etc… que de bruits pour fort peu de choses (des malotrus vont me traiter de jaloux parce que Richard III n’est répertorié nulle part), pour peu que le pourfendeur plaise à un nombre important d’infirmes du cerveau, le voila qui fait des moulinets de son sabre en bois et que les utilisateurs de la Toile, crient à l’apparition de la Vierge des blogueurs !
Alors, quand ce film tourné par les fantômes de But Abott et Lou Costello prend des allures d’épidémie de peste et de choléra avec aussi peu d’idées, c’est qu’il a atteint une telle perfection dans la nullité, qu’il vaut mille centrifugeuses d’uranium de Mahmoud Ahmadinejad.
Aussitôt, il prend une stature de symbole national et revêt l’importance d’une cérémonie au drapeau à l’américaine : six marines appliqués à mettre dans ses plis un drapeau qui jusque là servait de linceul à ambassadeur malheureux, tandis qu’à la porte à côté, des intégristes musulmans brûlent un autre drapeau, pour les mêmes raisons !...
Le film anti-islam "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans"), responsable déjà d’une bonne cinquantaine de morts, d’innombrables dégâts matériels et d’un déploiement coûteux de flics et de militaires, a été tourné sous le titre "Guerriers du désert" par un copte condamné pour fraude et.... un réalisateur de films pornographiques !
C’est en effet Alan Roberts, réalisateur de films comme "La jeune Lady Chatterley II" ou « Le Cœur mis anus » qui a signé cet arrêt de mort à l’intelligence, avant de l’être pour le reste !
L’acteur si on peut dire – qui a joué Mahomet pédophile, ne savait même pas qu’il « incarnait » le prophète, comme il ignorait le sens de la distribution des sucettes aux enfants.
Le comble, c’est une association chrétienne « Media for the Christ » qui a financé le navet, tourné à Duarte, 45 km à l’est de Los Angeles.

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Depuis, la brève carrière du film a été promotionnée par des coptes et des chrétiens évangéliques antimusulmans de droite, tel Morris Sadek, Egypto-américain, et le pasteur de Floride Terry Jones, connu pour avoir brûlé publiquement des exemplaires du Coran.
Comme on le voit prendre les énervés pour de gros thons qui avalent toutes les merdes parce qu’ils sont crédules est plus payant que ce qu’on espérait.
Parfois, la chose dépasse toutes les espérances, au point de faire boomerang…
Cet embrasement pend au nez de tous les semeurs de la bonne parole.
Par exemple, suite à l’article d’hier sur « les riches » vus par les amis de la RTBF et de RTL, qu’un jour de chômage massif, d’une fin de l’acier dans le bassin liégeois ou d’une lubie d’un illuminé comme Chastel ou De Decker, il prendrait la fantaisie aux patrons de Maroy et de Demoulin de faire de la provoc avec les zigues qu’on a vu dimanche, bidouiller une émission « hard » sur le chômeur tricheur et jouisseur, peut-être que ce serait la goute qui huilerait la culasse de la kalachnikov qui ferait déborder le vase.
Bien sûr les masses sont folles et jusqu’à présent contrôlées et maîtrisées par les avocats des partis en Belgique, tant qu’on les bourre de conneries le gratin n’a rien à craindre. Mais justement, parce qu’elles sont privées de sens, c’est peut-être dangereux de vouloir leur en inculquer un du genre « Je travaille pour les riches et j’aime ça. »
A force de trop bien faire, voyez-vous que De Decker finisse par croire à ses propres salades, et nous monter un nouveau réarmement moral chapeauté par le MR ?
Ce serait la fin…
Sait-on jamais, on a l’exemple de masses vivant ailleurs, aussi stupides qu’en Belgique, s’enflammer à cause d’un mauvais film et pour de mauvaises raisons.
Et qui prend des pieds au cul ?
Un passant, au hasard, ignorant jusqu’à l’existence de livres qui racontent des histoires fantasmagoriques.
Ramasser une brique en pleine gueule jetée par un manifestant, « manifestement sous l’emprise de la boisson », dirait Chastel ou mourir dans un car qui saute sur une bombe, cherchez l’erreur ?
Ceci dit, ce mercredi la parution de Charlie Hebdo ne manque pas de panache. Ce ne sont pas nos brillants cadors de la presse belge qui pourraient en remettre une couche sur l’exercice de la liberté d’expression (1). Ils indiquent seulement « c’est pas nous qui… voyez plutôt du côté de Charlie Hebdo »… et encore le font-ils bourrés d’Imodium en vue de parer à une diarrhée, en prévention des barbus à gueules d’assassins qui le prendraient mal quand même !
Ah oui, pour les mots enrobés de chocolat, ils sont forts. Quand il s’agit de montrer qu’on a une bonne paire de couilles, on ne voit plus personne !
Ils sont pour la liberté d’expression… mais pas trop quand même !...
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1. Allumant un contrefeu, histoire de faire un but partout, un journaliste inspiré du Soir vient de ressortir la vieille histoire de Jésus marié ! Vraiment, on aura tout essayé dans ce journal afin de brouiller les esprits. L'intention de cet article est aussi immonde que le mauvais film californien.

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