Le club des châtrés.
Le péché mignon des autorités wallonnes, c’est d’avoir toujours confié à des intermédiaires le soin de régler le problème politique, quand il y a désastre économique.
C’est une constante depuis Robert Collignon (PS). Ce président de la Région, se remet à Jean Gandois en 1995, pour la vente de la sidérurgie du bassin à Arcelor.
Demotte et Marcourt font confiance à Mittal, aujourd’hui, pour les mêmes et troubles raisons.
Non pas qu’il faille ne pas s’entourer de compétences, mais aussitôt qu’ils sont assurés que le paquet encombrant est entre des mains « compétentes », ils n’ont de cesse de se défaire de leur responsabilité.
Il vrai qu’ils sont de mauvais gestionnaires. Ils n’ont jamais eu l’intention d’en être de bons. Ils se contentent dans le cadre de la social-démocratie, de faire du lèche-bottes des puissants.
Remettre les clés de Cockerill dans les mains d’Arcelor, c’était leur vœu le plus cher.
Ainsi la responsabilité du sort des familles de sidérurgistes leur échappait, en même temps que l’entreprise. Dans la nouvelle entité, aspirée par l’Indien Mittal, les parts de la Région dans Arcelor, converties en Arcelor-Mittal, devenaient toutes petites. Pour la recherche d'une irresponsabilité grandissante, c'était bien joué.
Les contacts médiatisés avec le nouveau patron, tout sourire, et tout en promesses, sentaient déjà l’arnaque. Mittal avait au doigt un diam bleu blanc de la valeur d’un haut-fourneau. Marcourt avait la tronche à bouffer des bananes en largeur !
Aujourd’hui le message de Mittal est clair. Il ne veut plus du chaud à Seraing, mais il garde l’outil ! Il craint qu’avec un repreneur les affaires ne repartent. Donc, ce type veut que les emplois disparaissent, que les ouvriers crèvent, en somme. C’est un salaud !...
Et c’est avec ce franc dégueulasse, ce cynique individu que Marcourt et le bouchon de carafe vont discuter vendredi !
-Je vous en prie, m’sieu Mittal… sauvez au moins le froid ! Et l’autre qui ne paie pas une clope d’impôt en Belgique, va se retenir de leur rire à la gueule. Enfin, lui, même pas, ses porte-cierges seulement.
Ce type qui menaçait il y a huit jours de ne pas investir dans le froid (donc qui n’y tient pas plus que ça) mène tout le monde en bateau.
Quand on est dans les mains d’un homme d’affaires des antipodes, même si le siège du groupe est au Luxembourg, il ne faut pas attendre qu’il s’attendrisse sur une situation locale dégradée. Il est vrai qu’on crève plus vite de faim dans les rues de Bombay que place Cathédrale et qu’on ne le voit pas là-bas non plus !
En businessman aguerri, Mittal est capable de tout. Il nous prévient, en cas de reprise de l’outil par la Région, qu’il boycotterait de tout son poids la vente du moindre lingot de fonte produit à Seraing, et ce partout dans le monde. C’est dire la haine et aussi le culot !...
Le but de Mittal est de transformer la phase à chaud du bassin liégeois en de la ferraille inutilisable. A la rouille de la chose, nos gugusses pourraient récupérer le terrain.
La phase à froid va suivre, sans doute en 2013, 14 par là…
L’Indien renâcle à mettre à niveau une fabrication obsolète. Les millions d’euros servent à appâter les gogos des syndicats, conditionnés à un accord pour l’enterrement des revendications des futurs licenciés.
Il veut faire des bords de Meuse une sorte des bords du Gange, dans laquelle nous irions à peine vêtu épancher notre soif et faire nos ablutions.
L’arrêt du chaud condamne le froid. L’approvisionnement de Chertal, de Sclessin et d’Engis par des brames venant de Dunkerque, comment y croire !
Il y a déjà un certain temps que la Région aurait dû commencer par se réapproprier l’ancienne demeure des Princes-Evêques de Liège au pont de Seraing. Ce monument de la Principauté n’a pas à être dans des mains de margoulins. Il appartient aux Liégeois. De ce patrimoine historique, on a même fait une salle de jeu dans ses arrières bâtiments !
Voilà longtemps que la Région devrait s’intéresser à une diversification des transformations de l’acier, autrement qu’à l’ULG. Elle ne l’a pas fait, alors que le plan Marshall aurait pu l’aider.
Tant qu’il a encore quelques paquets d’argent qui traînent à Liège, il faut contraindre Mittal à dépolluer les sols qu’il a abandonnés. Reste quelques hectares des bois d’Ougrée et de la Vecquée, l’ancien bourgmestre Onkelinx en sait quelque chose, il a permis qu’on y déverse des tonnes de résidus dans les fondrières des chemins.
La Région pourrait très bien s’appuyer sur ses droits et faire saisir le repreneur défaillant.
Hélas ! quand on voit le bouchon de carafe qui plastronne au club lorraine, plus souvent qu’il ne dirige la Région wallonne, quand les autres ne valent pas mieux dans des négociations où ils seront la casquette à la main devant les sous-fifres de Mittal, on peut s’attendre à tout.
Et dire qu’à Liège, l’engeance risque encore de gagner les élections communales !
C’est à se demander…