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Le gouvernement nouveau est arrivé

On est sauvé !
Puisque nous sommes des animaux de meute, nous avons besoin de chefs ! Le mou dans la laisse dès qu’une main ferme ne la tient pas, nous rend malheureux. Nous errons en quête d’une Société Protectrice… Juste avant les vacances… juste avant que nos maîtres nous fassent gambader dans les prairies en nous jetant des bâtons et en criant d’une voix forte : « Rapporte ! », ce n’est pas de chance.
Précédant le 18 mai, date des élections, nous avions vu à Liège le dégonflage des syndicats face à ARCELOR. Nous étions à la fois mécontents et satisfaits. Mécontents, parce que des jeunes ouvriers allaient perdre des possibilités d’emplois, alors que les anciens finiraient tranquillement carrières. Satisfaits de la fin des tuyauteries, des laideurs architecturales et des puanteurs qui ont contribué à polluer la Meuse et fait de Seraing une poubelle à la place de ce qui avait été un lieu boisé de paix et de vacances des Princes Evêques.
Deux mois après les élections, guettés par une néoplasie recto-sigmoïdo-colique, les partis ont fait des selles. La constipation a été vaincue ! Enfin le pays s’est remis à espérer ! Le nouveau gouvernement est arrivé !
La matière à défaut d’être louable est abondante, peu variée dans sa coloration, ferme et bien moulée. Quelques stries rougeâtres ne sont pas les effets d’une hématémèse socialiste dans les ulcères du libéralisme avancé, mais le signe d’une consommation de betteraves rouges lors du repas précédant la formation du gouvernement. Les vents ont été analysés. Ils sont favorables. Pas trop de méthane, ces gens-là ne bouffent pas comme nous, mais de l’azote et de l’hydrogène. Tout cela dans l’accélérateur de particules d’une démocratie proche de la flatulence qui aurait pu provoquer des spasmes et des hauts le cœur !
Chacun jure bien qu’il n’a pas administré de laxatif à l’autre. Laurette et Elio sourient plus que jamais de la façon de mon légumier, quand il me refile des tomates pourries en m’assurant qu’elles sont de première qualité. Si un jour ces deux-là n’ont plus la cote en politique, ils pourront toujours vendre des bananes sur la Batte.
La nouveauté, c’est qu’il n’y a pas de nouveauté.
Comme prévu, les électeurs ont lâché la rampe du pont, les élections terminées. Les partis en Congrès ont mandaté leurs Présidents pour former le nouvel assemblage.
C’est à se demander, des libéraux aux socialistes, si les militants qui rangent les chaises, collent les affiches, portent les serviettes, animent les fonds de salle… ont une existence réelle ? Il y a vraiment une crise de capacité dans le petit personnel. Un sociologue y verrait une identique structure entre les partis et la société, avec les gens d’en haut et les gens d’en bas, ces derniers ne pouvant atteindre au mieux, que le grade de sous-chef au ministère des finances après 25 années de cotisation et d’ardeur militante.
Guy Verhofstadt est toujours à la barre. La non-désignation d’un Wallon à ce poste depuis Leburton prouve qu’on est toujours en crise institutionnelle.
Madame Arena rejoint la fonction publique et Sabine Laruelle obtient les classes moyennes et l’agriculture. Le louvaniste Bert Anciaux est chargé de nous montrer désormais une nouvelle coupe de cheveux à la flamande.
L’unique liégeoise du carrousel des vanités est Isabelle Simonis, secrétaire d’Etat par la grâce de la Fédération liégeoise et de son président en particulier.
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre ? Que le temps est au beau, que la truite se pêche à l’éphémère, juste à la toile de l’eau. Et que vous si allez jusqu’au bout de ce blog, c’est que vous n’avez rien à faire d’intéressant.
Le moulin à farine continuera de tourner grâce au bénévolat de nos seuls bras. Tout ce petit monde restera totalement inconnu à la majeure partie des citoyens. La démocratie directe aura encore reculé d’un pas. Le socialisme de collaboration lui, en aura fait deux en avant, et tout sera dit.
Enfin, pour la bonne bouche, devinez de quoi est fait le premier conseil ?
Ils vont adapter la loi de compétence universelle aux désirs des Amerloques ! C’est-à-dire qu’ils vont l’abroger.
Dorénavant, cette loi ne servira plus qu’aux pauvres couillons, meurtriers abominables, certes, mais pas plus que ceux qui vont être exemptés de tous comptes !
Sharon et Bush pourront manger à Zeebrugge les nouvelles moules en toute sécurité, dès la semaine prochaine. Quant aux Ruandais en tôle en Belgique pour les massacres que l’on sait, ils purgeront leur peine jusqu’au bout, même si la loi n’existe plus… Ah ! mais…
On est comme ça, nous en Belgique : durs et impitoyables jusqu’au bout… mais jusqu’à un certain point et pas avec tout le monde.
Et puis, avec Madame Laurette Onkelinx à la justice, cré vingt dieux, ça va être autre chose, sais-tu ! Ce que le brouillon Verwilghen n’a pas pu faire, soyons assuré que notre bruxelloise d’adoption ne le fera pas non plus. Pourtant la saison s’annonce chaude sous la calotte des juges. L’affaire Dutroux - un prédateur isolé on vous dit - et l’assassinat d’André Cools - une affaire crapuleuse - vont résonner dans les prétoires et remplir nos dernières gazettes. N’allez pas y voir des responsables hauts placés dans les partis et ailleurs épargnés par une justice partisane. Ce que vous pouvez avoir mauvais genre quand même, ô méfiant public !

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