Embrassons-nous Folleville !
Ah ! quils sont forts nos grands reporters (pour tout autant quil y en ait en Belgique).
Sinon, quelle est forte lagence de presse qui a diffusé linformation qui suit : « les chiites dIrak remportent les élections, la violence se poursuit. »
Comme sil pouvait en être autrement, puisquils sont majoritaires, laissant aux sunnites lalternative de perdre le pouvoir, de jouer le jeu de la démocratie à laméricaine ou de soutenir le courant Ben Laden !
Et cest justement après les élections que lon va pouvoir juger si en politique irakienne le président Bush avait raison ; car, les résultats étaient prévisibles. Seule incertitude, on ne savait pas si les sunnites minoritaires allaient former une opposition « démocratique ». Maintenant, on sait !
Condi est venue nous dire à Bruxelles que la démocratie au pays de Saddam associera les sunnites marginalisés à un gouvernement dUnion nationale. Sinon, le pays risque de sombrer dans linstabilité politique et la violence.
Madame Rice na tort que sur un seul point : la violence. LIrak ne risque pas dy sombrer, elle est dans un processus de violence depuis que les Américains y ont gagné la guerre.
Les Kurdes, maîtres de leur territoire, sont la deuxième force politique. Ils vont voter pour renouveler le Parlement de leur région, ce qui fait quils seront plus autonomes que jamais. Reste à deviner quelles seront les réactions des Kurdes installés de lautre côté de la frontière sur un territoire annexé par les Turcs et que les Kurdes revendiquent.
Le grand ayatollah Ali Sistani devrait assurer aux chiites la majorité absolue des 275 sièges de lAssemblée nationale. Nul nignore que le rêve chiite serait de créer une République islamique sur le modèle de lIran, à lopposé du rêve du président Bush qui voit partout une démocratie à laméricaine. Tout cela risque de virer au cauchemar à la Maison Blanche.
A Bagdad, on est en plein marchandage pour former une coalition.
Puisque le titre de ce blog a été emprunté à une pièce de Labiche, les géopoliticiens craignant la mésentente des communautés, on dira bientôt de lIrak « Tout est rompu, mon gendre ».
Cest dire si, comme en Belgique, les tapis vont être soupesés en passant entre toutes les mains. Condi aurait dû nous demander denvoyer nos chefs de file. Les présidents des partis de chez nous forment la brochette dexperts la plus performante au monde, question marchandage. Quon se le dise. Milquet en couple avec Di Rupo, ces deux-là feraient un malheur dans les souks les plus fermés aux négociations.
Certains rêvent que les chiites se divisent. Cela les obligerait de partager le pouvoir. Rien nest moins sûr.
Layatollah Sistani ne se présente pas. Mais il compte tirer les ficelles pour le compte de lIran.
Le président George W. Bush se montre prudent. Madame Rice attend la "certification". Mais tous les deux soulignent que "les Etats-Unis sont fiers du rôle quils ont joué dans ce pays en faveur de la démocratie.
Reste que le gouvernement provisoire nommé, il faudra pourvoir lEtat dune Constitution.
Comme aucun des problèmes nest résolu, voilà une nouvelle occasion de sempoigner entre Communautés.
Mais comme Madame Rice la dit à Bruxelles, presque tous les différents entre lEurope et son pays sont aplanis. On se comprend de nouveau. La confiance est rétablie. Rien ne nous empêche de prendre le relais en Irak, ne serait-ce que pour y aller relever les compteurs, refaire fonctionner le gaz et lélectricité. Bref, y aller démontrer ce que notre armée sait si bien faire lors des catastrophes naturelles. André Flahaut jouerait le rôle de chef de gare. Il a déjà le physique bon enfant qui établit la confiance. Il ne lui manque plus quune casquette à galons et une trompette de signaleur de trains.
Bref. Tout va beaucoup mieux, en attendant la catastrophe suivante qui se profile au Liban. On aime de nouveau lAmérique et vive les « jambes » de Condi.