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30 avril 2005

Tolérance zéro.

- Racisme… racisme… c’est quoi le racisme ?
- Rigole pas avec ça… Tu sais qu’on n’a plus le droit de…
-…de ?
-D’avoir des mots qui blesseraient des gens.
-Comme quoi, par exemple ?
-Ah ! ne me pousse pas…
-Moi, je ne suis pas raciste…
- Ceux qui commencent par dire ce que tu dis le sont quelque part…
-Non. Je ne suis pas raciste, je déteste aussi bien les blancs,que les Noirs.
-Pourquoi tu mets pas une majuscule à « blancs » et que t’en mets une à « Noirs »…
- Parce que les Noirs sont plus sensibles, plus fragiles, plus vite traumatisés…
-Arrête, tu vas finir par tomber sous le coup de la Loi.
-On peut plus rien dire là-dessus alors ?
-Si mais avec retenue, modération, bon sens et en ménageant la dignité de tous.
-T’as déjà vu dans la rue qu’on t’abordait avec retenue et modération ? Tiens, même les flics, si ça se trouve question de ménager ta dignité, tu vois, quelque part, ils n’en ont rien à foutre.
-Là t’es plus dans le délit raciste, t’es dans l’outrage…
-On n’a même plus le droit d’être vulgaire !
-Si vulgaire on peut, avec tous ceux qui le sont, ce serait dommage… C’est grossier qu’on peut plus.
-Quelle est la différence ?
-Grossier, c’est quand tu insultes ou que tu décris les choses avec des mots orduriers, comme Rabelais. Vulgaire, c’est quand tu cries à une vielle dame que c’est une vioque et que toutes les vioques sont moches, que tu dis à un cancéreux qu’il va crever bientôt et que c’est tant mieux.
-C’est pire ?
-Oui. Mais les Lois sont faites par des gens vulgaires pour des gens vulgaires. De toute manière, la politesse, l’amour de l’humanité, c’est pas dans le code civil.
-En somme, c’est fait par des dégueulasses pour des dégueulasses.
-Exactement.
-T’es certain que t’insultes pas ?... Que t’es pas raciste et tout, quand tu dis ça ?
-C’est une opinion. Tu sais comme vont les opinions et de quoi elles sont faites ?
-Bien non.

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-Je vais l’autre jour chez Fissette, rue Féronstrée, je prends un ticket et j’attends mon tour. Un type, blanc, je précise, s’amène à vélo et dépose sa bécane dans le petit vestibule qui mène à l’entrée contre le retour de la vitrine. Une dame de nettoyage était là qui finissait de rafraîchir. Elle lui dit qu’il dépose son vélo ailleurs. Le type ne dit rien Il s’en va mettre le vélo sur le trottoir, puis entre dans le magasin. Même topo deux minutes plus tard, cette fois c’est un Noir. La dame lui fait le même compliment. Si t’avais vu l’explosion du mec ! Que c’était dégueulasse, qu’elle oserait pas dire ça à un blanc, que c’était une raciste…
-Quoi, un écorché vif…
- Tu vois l’opinion, c’est variable. J’ai vu les deux situations. Je me suis fait une opinion avec les éléments dont je disposais. Si J’étais venu juste avant le Noir et sans avoir vu le Blanc, j’aurais pu effectivement m’imaginer que la dame était raciste. Si une semaine plus tard, la même scène se reproduisait avec des cyclistes différents, il serait possible que la dame ferait la remarque au Blanc et éviterait de la faire au Noir, dans la crainte d’une scène violente.
-Tu veux en arriver à quoi ?
-Par dire que le législateur se mêle une fois de plus de ce qui ne le regarde pas. On en est arrivé à faire des lois sur notre façon de nous comporter qui sont d’une grande ambiguïté. On nous interdit de fumer, d’accord c’est une bonne chose pour la santé, mais au nom de quoi se mêle-t-on de ma santé ? On interdit bien certains produits cancérigènes dans la conservation des aliments, pourquoi n’interdit-on pas carrément le tabac ? L’alcool fait plus de victime du foie que fumer, le cancer du poumon. Pourquoi n’interdit-on pas l’alcool ?
-Que faudrait-il faire selon toi ?
- Ne rien interdire. Mais prévenir les gens des dangers que leur santé coure. Laisser la liberté d’expression y compris aux sales cons racistes, ainsi on sait au moins à qui on a à faire. Et ceux qui exagèrent dans l’injure ou la calomnie, les attraire devant les tribunaux quand ils diffament ou insultent gravement.
-C’est vrai comment veux-tu savoir qu’un type est raciste s’il peut plus ouvrir sa gueule pour dire qu’il l’est ?
-Ouais. C’est comme ça que les partis de droite sont en train de se refaire une virginité. Le parti raciste flamand en devenant Vlaams belang est redevenu « acceptable ». Je suis persuadé qu’au fil du temps, il va recueillir les voix des gogos qui ne sauront même plus ce que ce parti est vraiment.

29 avril 2005

Sacré Hubert !

- On n’était pas sûrs, maintenant on l’est.
-De quoi tu parles ?
-Tu peux pas comprendre… enfin pas tout de suite.
-Quoi je peux pas comprendre tout de suite ?
- Enfin, c’est des choses compliquées, tu vois…
-Je vois rien du tout.
-Ça a toujours été mon point faible, moi, l’explication.
-Te gêne pas avec moi, depuis le temps qu’on se connaît.
-On s’était rencontré où la première fois ?
-Au syndicat. Enfin, juste après, à la buvette du Standard.
-Ça fait ?
- Oh ! ça fait… je connaissais pas encore Krystel.
-Moi non plus.
-Ce que tu es bête ! Bien sûr, puisque c’est moi qui te l’ai présentée.
-Je me souviens, elle était en jeans avec une blouse fortement échancrée, couleur turquoise…
-Dis donc, t’en as une mémoire bizarre. Tu sais plus où on s’est rencontrés et tu sais encore comment Krystel était fringuée, voilà dix ans !
- Bien oui, c’est comme ça. Je ne me souviens pas des lieux, mais j’ai en mémoire les gens…
-Et moi comment j’étais habillé quand je t’ai présenté Krystel ?
-Je m’en souviens plus du tout, par exemple.
-T’aurais pu dire n’importe quoi, je ne m’en souviens pas non plus. Alors qu’est-ce que tu voulais dire ?
- Bin… je me suis toujours demandé pourquoi elle se faisait appeler Krystel avec un K et un Y ?
-Pourquoi tu lui as pas demandé ?
-Ça t’aurait pas plu…
-C’est possible, dans le fond. Je t’ai même soupçonné de lui courir après.
-Non !...
-C’est comme je te dis.
-Qu’est-ce qui t’a fait croire ça ?
-La façon que t’avais de lui mater le cul. L’autre jour, vous étiez sur le divan, je vous ai vu dans la glace, j’aurais juré que vous vous étiez embrassés, comme son collègue en art abstrait à un vernissage…
-Ah ! celui-là…
-Comme tu dis ça, t’as l’air d’un vrai jaloux, d’un mari quoi… alors que le mari c’est moi.
- Toutes ses élèves de l’académie ont des bleus aux fesses, à ce type…

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-C’est vrai. Mais, dans le fond, si je te remercie pour le soin que tu prends de mon ménage, je peux tout aussi bien te dire que c’est pas tes oignons.
-Eh bien !... détrompe-toi.
- Je t’écoute.
- …voilà un certain temps que Krystel et moi…
-Krystel et toi, quoi ?
- Enfin, tu me comprends ?
-Pas vraiment.
-Enfin, Jean-Baptiste…
-Ne m’appelle pas Jean-Baptiste…
-Enfin JB ?
- Attends, pour rire, dis-moi comment ça s’est passé ?
-Pourquoi pour rire ? On en est bouleversés tous les deux, tu sais !
- Y a pas de quoi.
-Comment « Y a pas de quoi » ! Ça ne te fait rien ?
- T’es bien gentil. Tu es un vrai pote. Mais vraiment, ton histoire...
-Si je te dis que nous envisageons depuis six semaines, de… tu ne me foutras pas ton poing sur la gueule, si je te dis ?...
-Alors là, ça m’étonnerait, ou plutôt, cela ne m’étonne pas, mon vieux Hubert.
- Je ne comprends plus rien.
-Tu es bien gentil, mais ça ne me consolera pas de savoir qu’elle t’avait mis dans la confidence.
-Attends quelle confidence ?
-Un seul reproche. Tu aurais dû me le dire plus tôt…
-J’avais donné ma parole.
-Vous attendiez quoi ?
-Il n’y avait rien d’officiel. J’attendais le moment, tiens…
-T’appelle ça le moment, aujourd’hui ?
-Je sais, le moment n’est jamais propice. C’est pour ça que souvent les gens partent sans rien dire. Pourtant…
-Te fatigue pas. Krystel s’est barrée ce matin avec le type d’en face.
-Quoi !... Sans rien me dire…
-Pourquoi sans rien te dire ? Ah oui… t’étais dans la confidence.
-La salope !...
-C’est à moi de dire ça : la salope ! Mais t’as raison : la salope !
-Qu’est-ce que je vais faire de la réservation à Benidorm ?
-Ah !... en plus elle te faisait réserver la chambre, mon pauvre Hubert !

28 avril 2005

Il y a des licenciés heureux

Des gens qu’on fout à la porte et qui se défendent en partant avec du gros pognon ! Bel exemple qu’on ne suit pas assez souvent dans l’actu, pour nos quatre sous de préavis.
C’est pas le délégué syndical d’ARCELOR qui pourrait aligner des résultats comparables aux indemnités de départ du PDG de Carrefour.
C’est d’autant plus méritoire pour les patrons, que cette pugnacité montre la voie à tous les travailleurs. Se défendre soi-même peut avoir du bon.
Car enfin, ce PDG de Carrefour a toujours pratiqué une politique d’économie du salaire des autres, il n’était que juste qu’il en soit récompensé.
Eh ! bien non. Certains actionnaires, mauvais coucheurs, reprenant le flambeau des mains de leur dirigeant se sont conduits d’ignoble façon.
Ils sont allés jusqu’à lui reprocher les 38 millions d’euros que Bernard Daniel avait alloué à Daniel Bernard en guise de préavis non presté pour raison morale.
Ces esprits chagrins, il y en a beaucoup parmi les petits porteurs, ont fait la fine bouche parce que, entre-temps, ils ont appris en fouillant le bureau resté vide du grand homme que l’action de Carrefour avait perdu 30 % de sa valeur en deux ans.
On le leur avait bien dit à la Commission de la bourse : attention, Carrefour vend plus les trous de gruyère que le gruyère. Ils n’y ont pas cru. Seulement lorsqu’ils sont allés négocier leurs coupons, ils se sont aperçus qu’il était devenu impossible de comparer les coupons Carrefour aux revenus des loyers d’immeubles insalubres.
La goutte qui aurait fait déborder le seau d’aisance de ces braves gens, c’est la prime de départ, soit trois années de salaire, 9 millions 390 mille euros, contre laquelle enfin, Daniel le superbe, aurait rendu définitivement son tablier.
Mais ce n’est pas tout, la nouvelle de cet étonnant pactole à peine digérée, ces lourdauds d’actionnaires ont appris que leur ancien PDG détenait 1,98 millions de stock-options, cette merveilleuse invention des pilleurs légaux de fonds propres.
Dans le genre, Daniel Bernard n’est pas le seul a ramassé le pactole en fichant le camp de son bureau, Philippe Jaffré, PDG d’Elf avait reçu en 1999, 19 millions d’euros de Total, de quoi beurrer ses tartines pour un certain temps. Après six mois seulement à Canal Plus, Xavier Couture est sorti la tête haute et les poches gonflées de 1,4 millions d’euros.
En Belgique, on est plus discret sur les magots étouffés par les honorables des directions. Si le ministère des finances le souhaitait, on en apprendrait de belles. Ici, les fortunes ont toujours été « top secret » par les ministres en charge. Solidarité de financiers.
Ils ne veulent pas décourager ceux qui travaillent. On les comprend. Bosser à dix euros de l’heure quand on parle de millions, ça donne le tournis et c’est très mauvais pour une saine production.
Dire que toute cette exposition des salaires des patrons remerciés, vient de l’affaire Jean-Marie Messier avec les 20, 5 millions d’euros aspirés en juillet 2002 de Vivendi !
Un seul de la bande eut un sursaut d’honnêteté, c’est l’ex-PDG d’Alstom qui avait fini par restituer à la caisse les 4,1 millions d’indemnités qu’il s’était allouées. Il faut dire qu’il avait presque réussi à mettre son groupe en faillite…

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C’est pas rien de voir les patrons à la téloche ou sur les feuilles de chou vanter la politique d’économie de l’entreprises face à la dureté des temps et de la concurrence féroce.
Si ça se trouve, ils ont dans un tiroir de leur bureau fermé à clé, la feuille de route qui, si cela tournait mal, les verrait pourvu assez d’euros pour couler des jours heureux jusqu’à 121 ans au moins, l’âge de référence pour tous les nababs de la planète.
Dans le fond, ces messieurs tandis qu’ils nous font la leçon, doivent penser : « Les pauvres cons ! S’ils savaient comme je les encule tous les jours, je pourrais plus faire un pas sans recevoir d’un des leurs une main sur la gueule ».
Je l’ai toujours dit, on est trop gentil avec ces champions du commerce et de l’industrie, comme on est trop gentils avec tout le monde. C’est dans notre nature. On n’y peut rien. Pour un oui, pour un non, on est prêts à crier vive le pape, vive les patrons, vive l’Europe, vive Didier, sans bien savoir pourquoi on crie. Ils nous disent : « les gars ça va mal » tout de suite on sort le portefeuille, on parle sacrifices. Ils nous disent : « ça va mieux », on agite nos mouchoirs quand ils partent dans leurs avions privés se refaire une santé au soleil, après que nous ayons laissé la nôtre à leur service.
C’est comme ça. On est des cons. Les patrons le savent bien. C’est ça leur force.
Raffarin qui n’en rate aucune et qui aime s’entourer de compétences a demandé à Daniel Bernard, le beauf licencié de Carrefour, de l’accompagner en Chine vendre des Airbus. Et on s’étonne que les Français soient de plus en plus nombreux à se sentir dirigés par des toquards !

27 avril 2005

Freedom is slavery

Le cauchemar futur des Internautes a peut-être commencé à Bruxelles, en 1895, avec la fondation du Répertoire bibliographique universel de Paul Otlet et Henri Lafontaine. Ces deux chercheurs proposaient une organisation planétaire de la documentation et une conception unitaire des bibliothèques qui ont été à l’origine de la lecture publique moderne. Ils transformèrent la classification décimale de Dewey et la proposèrent dans un langage documentaire : la CDU (classification décimale universelle) dont la première édition parut en 1905
La technique de stockage n’était évidemment pas au point à cette époque. Néanmoins ce courant classificateur est à l’origine de tout ce qui s’est fait depuis en matière de classification des documents.
A l’heure de Microsoft, Google et Yahoo, ce qui était impossible est en train de s’accomplir sous nos yeux : rassembler toutes les données de l’humanité dans une seule et gigantesque mémoire.
Où est le problème, me direz-vous ?
Ça ne vous gêne pas trop encore, pourtant, votre courriel affiche déjà des publicités en rapport avec son contenu. Cela signifie que quelque part, il y a une machine qui analyse ce que vous envoyez et si, par hasard, vous consultez un marchand de matériel agricole, vous recevrez instantanément une pub pour un tracteur. C’est bizarre, non ? cette « confidentialité » qu’on vous certifie absolue ?
On peut trouver sur la Toile tous les livres que l’on veut, sinon complets, tout au moins en larges extraits. Evidemment, vous devez attendre parfois que la publicité veuille bien disparaître pour en prendre connaissance. Ce service n’est possible qu’à la condition d’en accepter la pub. D’accord. Mais cette intrusion n’est pas innocente. Elle est basée sur les besoins supposés du lecteur. C’est ainsi que si vous cherchez un texte de Louise Colet, on vous proposera une édition de la correspondance de Flaubert. Si vous êtes faible de caractère, vous cliquerez sur l’Editeur et en un tournemain vous aurez un ouvrage auquel vous ne pensiez pas la minute avant qui vous sera livré dans les quinze jours moyennant finance, bien entendu.
Ainsi, de fil en aiguille, persistants, tenaces, pratiques, ceux qui règnent sur le Web entrent dans la mémoire de votre ordinateur, en pillent les données personnelles et s’en servent à des fins commerciales.
Demain, le must proposé sera la suppression de votre mémoire. A quoi bon, puisque vous aurez le formidable grenier des informations mondiales à disposition, pourquoi pas y ranger les vôtres ?
Une simple boîte noire suffit et vous êtes connecté avec votre casier, toujours en ordre, jamais piégé par des virus et libre d’accès de jour comme de nuit et cela, sans qu’il vous en coûtera un sou, sinon le prix dérisoire du matériel de connexion.
Et sans heurt et mine de rien, voilà notre rapport personnel à l’information complètement tributaire et forcément chamboulé.
C’est le rêve de Paul Otlet qui s’accomplit un siècle plus tard, mais qui risque de devenir un cauchemar pour nous, si nous n’y prenons garde.
Qu’adviendra-t-il si le « progrès » ne nous laisse plus l’alternative de conserver nos données ou de les stocker dans la mémoire universelle ?

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Et cette probabilité n’est pas si éloignée que cela. IBM et d’autres travaillent à stocker virtuellement les données de grandes entreprises. Apple réduit son Mac Mini à sa plus simple expression. Ce matériel tire son « intelligence » de son branchement, bien entendu, sur les grands serveurs de la Toile.
Comme toutes ces machines de diffusion et de stockage des informations sont basées aux USA, c’est la culture européenne qui va s’américaniser et perdre un peu plus de sa substance spécifique.
Déjà les milieux d’affaires, les scientifiques et même les particuliers n’ont plus le choix. Si dans le cadre général cela est inquiétant, que dire des particuliers qui pourraient être placés de cette manière dans la mise à disposition de leur intimité sur la place publique ?
Quand la globalité des informations privées et générales sera encodée, imagine-t-on ce que les détenteurs de ces informations pourraient en faire ? A côté de cela, les écoutes téléphoniques de la police sont des bêtises. Et justement, pourquoi le législateur, lui qui légifère déjà à propos de tout, ne proposerait-il pas une loi donnant à ses polices l’accès aux données de la mémoire universelle aux fins d’enquête sur les particuliers ?
On sait que la Toile est « épluchée » par des experts de la CIA, que chez nous, par dérogation judiciaire, des mémoires d’ordinateur sont saisies pour être décryptées dans les laboratoires de la police, quel pied pour les enquêteurs de n’avoir plus à se déplacer pour obtenir des renseignements !
On a vu fonctionner les Commissions. Celle des Libertés s’attache à la détection des atteintes aux droits de l’homme. On sait le foin qu’on fait là-dessus et le peu de résultat qu’on en a. Alors, une Commission de plus pour bientôt ?

25 avril 2005

ARCELOR : la fermeture.

A Liège-Seraing, ce n’est pas tant la fermeture du Haut-fourneau n° 6 qui inquiète, même si ARCELOR l’a unilatéralement avancée de deux mois, mais le flou autour des reconversions : le sous-vide… le plasma et patati et patata… avec la mise en place d’une technique quasiment expérimentale. C’est-à-dire pour une production aléatoire, de l’échec éventuel de laquelle on pourra culpabiliser nos techniciens, avec un capital de départ très loin derrière les investissements de modernisation que l’on avait promis et qui ne se feront pas.
Quant à la collaboration avec l’Université de Liège, c’est un projet. C’est comme qui dirait le projet d’un émule d’un Kubla du Café du Commerce.
Le développement d’ARCELOR est ailleurs qu’en Europe. Tenté par la Chine et déjà en phase avec l’industrie brésilienne, ce groupe ne s’est implanté dans le bassin que pour avancer ses pions en vue du contrôle de la production d’acier de la Communauté européenne.
Lorsque Cockerill se redressait seul, rappelez-vous, l’ARBED et la nouvelle sidérurgie flamande s’étaient tout de suite groupés pour mettre Cockerill par terre. Chose étrange, une décennie plus tard, les ennemis d’hier entraient dans un groupe qui fédérait en une seule les entreprises rivales. Qui pourrait nous assurer que le plan du début n’a pas été poursuivi, cette fois plus facilement puisque nous n’étions plus qu’une succursale ?
USINOR puis ARCELOR avaient à redouter en Belgique et dans le Nord de la France le développement d’une industrie du fer créative et concurrentielle, qui aurait pu obtenir d’importants marchés. C’est le coup classique : on achète en faisant miroiter un avenir prometteur, pour mieux étrangler un concurrent gênant, tandis que secrètement, on oriente ailleurs des productions à haut besoin de mains-d’œuvre.
Les patrons d’ARCELOR sont évidemment friands des législations et des coûts salariaux des zones hors contexte européen.
Cockerill n’est pas le seul en cause dans cette stratégie du n° 1 mondial de l’acier. Le but final ne sera peut-être même jamais atteint, tant l’avenir peut réserver des surprises, mais le plan secret d’ARCELOR exige la forte diminution de la production d’acier en Europe, pour ses seuls profits.
Comme quoi, on peut se dire bon Européen et jouer contre l’Europe en la fragilisant dans un domaine qui peut conduire ses citoyens, ne serait-ce qu’en matière de défense et d’autonomie, à des situations de dépendance touchant leur sécurité.
En guerre, cela s’appelle une haute trahison et valoir le poteau d’exécution. En paix, c’est tout le contraire, avec réception, tapis rouges et admiration du monde des affaires.
L’histoire de Cockerill, c’est véritablement le procès des concentrations monstrueuses, sans état d’âme, sans égard pour les travailleurs, sans émotion apparente pour les vies de milliers de personnes. C’est - en un mot qui résume tous les autres – le scandale permanent des dérives du capitalisme.
C’est aussi la limite d’un socialisme de collaboration dans le bassin..

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En d’autres termes, la Région Wallonne à un moment propriétaire des installations sidérurgiques liégeoises n’a pas osé aller jusqu’au bout de sa démarche de défense contre le désir d’un concurrent de détruire Cockerill.
On se souvient du fameux chèque à quelques zéros exhibé lors de la vente à USINOR par nos malheureux mandataires, si fiers de leur connerie !
D’aucuns diront que ce n’est pas la vocation des politiques à devenir industriels.
Ils l’avaient pourtant été jusque là, non ?
La volonté n’y était pas. C’était une trop grande responsabilité pour ces médiocres.
C’est dommage.
Le souci pour Seraing et Ougrée sera d’obliger ARCELOR de remettre en état les sites. L’ancien bourgmestre de Seraing, Onkelinx, par une politique extrêmement laxiste a permis aux sidérurgistes et ce bien avant ARCELOR, de polluer gaillardement les bois de la Vecquée et des Biens Communaux. C’est ainsi que du côté de la Mare aux Joncs, les fondrières de tous les sentiers de la dernière forêt de proximité ont été comblées par des résidus de fonderie, des excédents de terrils. Par temps de pluie, il n’est pas rare de découvrir des taches suspectes qui irisent les flaques de pluie. Des morceaux de masque de protection, des tuyaux en matière non dégradable émergent parfois des empierrements anciens.
D’ici à ce qu’ARCELOR laisse ses dernières poubelles aux Liégeois devenus éboueurs et pollués, cela n’étonnerait personne.

Un Anschluss passe…

Blitzkrieg place Saint-Pierre rondement mené lors de la messe solennelle devant 350.000
fanatiques de Benoît XVI. Le Polonais n’avait pas la manière et le sens de l’organisation. On sent chez Ratzinger, sous le sourire figé du leader, ce que l’église attendait sans l’oser pouvoir dire : la fermeté du chef et l’organisation allemande !
Après la célébration sur une musique de Bach – quoique musicien allemand - nous eussions préféré pour l’authenticité un extrait de l’Anneau du Nibelung du regretté Richard Wagner – les Einsatzgruppen ont entouré la FIAT blindée (il fallait bien sacrifier à l’Alliance de l’Axe et laisser la Mercedes au garage) pour faire une tournée d’inspection du Chef dans le bruit des tambours et des vivats, autour de la place. La garde rapprochée Schutz Staffel dissoute en 1945 avait été remplacée par la garde suisse dont on sait le dévouement.
Les fidèles, moins nombreux que pour les obsèques du chef disparu, étaient cependant plus sûrs que ceux de Jean-Paul II, puisque Benoît XVI n’avait pas jugé utile de rester sous la protection de la coupole de son panzer, mais, au contraire, avait exposé sa personne à l’admiration de ses partisans. On sentait le Mauser gonfler la veste noire de la politzei de sa garde personnelle inquiète depuis les attentats du 20 juillet 1944 et du 13 mai 1981.
Dans son discours, Benoît XVI Ratzinger a sommé ses partisans de ne pas avoir peur dans la certitude d’une solution finale rassemblant autour de sa personne tous les fidèles de son combat. « N’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et donne tout. » a-t-il scandé à une foule électrisée les bras tendus vers lui. Les uns montrant leurs enfants, les autres, le visage extasié, exposaient à la bénédiction du leader les décorations et les drapeaux.
Tandis que les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnaient à la volée, comme jadis celles de Vienne à l’Anschluss, le blindé rentrait à la caserne par le blockhaus des Suisses.
On craignit un moment que les barrières en ersatz d’aluminium ne se rompissent, mais la foule disciplinée eut à cœur de ne pas saboter le matériel.
Une quarantaine de dirigeants étrangers assistaient à la cérémonie, l’Espagne en souvenir de Guernica, un membre de la famille de Léopold III, etc. Seule la France n’ayant plus son maréchal, décédé à l’île d’Yeux, avait délégué son ambassadeur auprès du Saint-Siège, dont la ressemblance avec Pierre Laval était frappante. Le métropolite Kirill, ministre du patriarcat des orthodoxes de Moscou avait apporté la clé de Leningrad en signe de réconciliation.
En souvenir de son service dans la Luftwaffe le chef regardait souvent du côté du ciel. Mais, les temps avaient changé et ni Heinkel, ni Messerschmitt ne lâcha dans son sillage les fumées blanches et jaunes du conclave et du fanion personnel du chef.

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Enfin, brièvement, le chef, tutoyant à titre personnel le Très-Haut, l’exhorta pour qu’il n’y ait qu’un seul pasteur et qu’un seul troupeau. « Ne permets pas que ton filet se déchire et aide nous à être des serviteurs de l’unité », a-t-il demandé en allusion à des filets de camouflage de son Unité de la FLAG de 1945 et de l’héroïque résistance de celle-ci.
Il se souvenait sans doute des espoirs qu’avaient suscités les Vergeltungswaffe de von Braun.
Mais, c’est sans nul esprit de revanche qu’il reçut le pallium qui dorénavant remplacera l’autre insigne trop voyant.
Benoît XVI ouvrit son homélie par un hommage à son prédécesseur Jean Paul II accompagné dans l’au-delà par le cortège des saints de tous les siècles, dont certains sont issus d’Oustachis et furent souvent des Alliés fidèles aux forces de l’Ordre.
Toutes les évocations à Jean Paul II étaient saluées par des cris et des chants patriotiques.
Le pape ensuite décrivit l’humanité comme une brebis perdue dans le désert de Libye, lorsque l’Afrika Corps abandonna au protestantisme britannique les quelques arpents de sable que Rommel tenta d’arracher à la rapacité des pétroliers.
« Mais Dieu ne les aurait nullement dépossédés de ce qui appartient à la liberté de l’homme et à l’édification d’une société plus juste », s’écria-t-il en parlant des certitudes de son combat et sa volonté d’annexer les autres religions.
Mal à l’aise dans le contact avec les foules, Ratzinger a encore beaucoup à apprendre de ses illustres prédécesseurs. Il reçut douze personnes, en mémoire des douze apôtres, représentant l’Eglise toute entière: trois cardinaux, un évêque, un prêtre, un diacre, un religieux, une religieuse, un couple marié et deux enfants, pas plus. Il obtint ensuite de l’assistance son Lebensraum en souvenir des hauteurs de Berchtesgaden d’où une grande Nation faillit dominer le monde.
Aux dernières nouvelles ont apprend que la LICRA n’a pas encore porté plainte.

24 avril 2005

Un jour propitiatoire

- Le bureau des certificats citoyens, s’il vous plaît ?
- Septième étage, escalier du fond, porte C. Mais je crois qu’elle n’est pas là.
- Ah ! bon. Où est-elle ?
- L’employée est au CHU.
-Grave ?
-Elle souffre d’une paralysie administrative.
-C’est quoi ?
-On attrape ça facilement, vous savez. Parfois rien qu’à traverser un couloir… C’est une maladie nosocomiale des bâtiments administratifs. On en a parlé dans « La Meuse ».
-Je vais où, moi, alors ?...
- Il y a bien l’escalier D par la porte M, mais vous ne pouvez pas prendre l’escalier D.
-Pourquoi ?
-Parce que la porte M qui y conduit est une porte dérobée.
-Et alors ?
-On la dérobée, je vous dis. Elle a disparu !
-On vole beaucoup dans le bâtiment ?
-Vous voyez au-dessus de vous ?
-C’est le ciel. Je suis dans une cour.
-Non. Monsieur. Hier on a démonté le toit de mon bureau.
-Pour en faire quoi ?
-Pour le mettre au-dessus du bureau de l’échevin des Travaux publics.
-Que des individus ont enlevé durant la nuit, sans doute ?
-Exactement. Le problème, c’est qu’ils ont emporté le bureau qui était en-dessous en même temps. Ce qui fait que mon toit démonté encombre les couloirs.
-Qu’allez-vous faire, le remonter ?
-On n’aura pas le temps. Demain, il aura disparu à son tour. Surtout qu’il est déjà par terre.
-Donc, personne ne peut me faire un certificat citoyen ?
-Je peux en faire un si vous voulez. C’est pour quel usage ?
-Avant, je travaillais au ministère du passé antérieur et…
-C’est quoi, ce ministère ?
-C’est un ministère qui se situe dans le temps avant qu’une date ait été prise pour savoir ce qu’on allait pouvoir y faire.
-Dites donc, c’est bien compliqué cela ! On comprend que les Flamands ne veulent plus de nous.
-C’est très réfléchi au contraire du Gouvernement wallon. Comme les Flamands ne conjuguent pas après l’imparfait, notre ministère reste hors de leur portée.
-Ça ne me dit pas pourquoi vous voulez un certificat citoyen ?
-Je pose ma candidature à l’ONEm pour un poste de facilitateur.
-C’est nouveau ?
-C’est pour faciliter.
-Faciliter quoi ?
-Faciliter l’entrée dans la vie professionnelle..
-Un genre d’obstétricien administratif ?
-On aide les chômeurs à faire leur premier pas à la vie dans notre salle de travail de l’ONEm. On leur apprend à pousser la porte des intervieweurs. On interprète leur échographie et on voit s’ils sont viables.
-S’ils ne le sont pas ?
-Notre Ministre les euthanasie.
-C’est sans douleur ?…
-Les chômeurs mal aimés s’y attendent. D’autres sont placés six semaines dans des couveuses à pénalités.
-Si c’est pour faciliter l’accès aux layettes administratives, c’est Bien.
-Oui. Il faut les aider à changer de couche, les rendre mobiles.
-C’est un vrai parcours du combattant de leur trouver une crèche ?
-Heureusement qu’il y a des gens biens qui s’occupent d’eux.

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-Vous pensez à qui, en ce moment ?
-A Monsieur Kubla, pardi !
-Quoi, Kubla à un centre d’intérêt d’adultes au chômage ?
- A la RTBf il l’a déclaré haut et fort. Il veut fermer son centre d’intérêt. Il n’en veut plus !
- Encore une fermeture !
-Il ne supporte pas que les facilitateurs facilitent.
-Qu’est-ce qu’il veut ?
-Pour en finir avec le chômage, il veut supprimer les chômeurs.
-C’est logique.
-Sans supprimer le chômage, pour autant. Ainsi, il n’y aura plus de chômeurs !
-Et alors votre certificat citoyen ?
-J’hésite. Je me demande si être facilitateur a de l’avenir ?

23 avril 2005

Grosse caisse au Premier mai

Pas qu’ARCELOR pour nous préparer un de ces premiers mai d’un merdique ! L’Europe s’y met aussi.
…Façon référendum qui tourne au vinaigre en France.
Cauchemar !... Le triomphe du « NON », dans les sondages, panique l’opinion officielle. Ce qui devrait inquiéter quand même toute la gauche européenne, si l’on considère que la grosse majorité de la base du PS français, selon ces sondages, est en désaccord avec François Hollande, le Raffarin de Laurent Fabius comme chacun sait. De sorte qu’on pourra peut-être un jour se poser la question de savoir au PS wallon de qui Di Ruppo va finir par être le Raffarin ? Si vous avez des noms ?...
Façon directive européenne : pas que du Bolkestein en magasin.
L’Europe en remet une couche. On a du meilleur à proposer. La toute dernière couleuvre à avaler est passée quasiment inaperçue Rond-point Schumann, sous la forme d’un projet de modification de la directive de 1993 sur le temps de travail qui va être discuté bientôt par Messieurs du Parlement européen.
Vous vouliez vivre à l’américaine, mes chéris, on va vous arranger ça !
Il n’est rien moins question que de casser l’ancienne directive qui limitait à 48 heures semaines maximum les contrats de travail. La dérégulation chère aux thèses libérales va secouer le cocotier d’une telle manière que cette fois les socialistes vont devoir se vaseliner sérieusement le trou de balle, sinon, ils ne pourront plus s’asseoir de longtemps.
Cette révision « déchirante » va titiller la fibre de gauche dans trois directions différentes :
1. Le fameux temps de garde des travailleurs des hôpitaux, mais aussi des personnels de surveillance en attente ne sera plus considéré comme du travail presté ;
2. Le déverrouillage des 48 heures semaine, permettra d’étaler ce temps de travail permis sur l’année. Vous connaissez l’antienne. Une semaine, il n’y a rien à faire, on preste 30 heures. La semaine suivante, le boulot arrive, alors on y va. Du moment que le total d’heures fin d’année ne dépasse pas la moyenne de 48 heures semaine ;
3. Le troisième point découle du deuxième à savoir que puisque les 48 heures pourront s’étaler sur l’année, la modification de la directive de 1993 donnera comme limite maximale de travail semaine – tenez-vous bien – 65 heures !....

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Voilà l’Europe mes loulous qu’on nous prépare. Un bidouillage à l’américaine, un détricotage massif des acquis des anciennes luttes ouvrières.
Déjà les 48 heures semaines presque plus personne n’en tenaient compte, mais les assujettis aux ukases patronales la fermaient parce qu’ils étaient payé en heures supplémentaires. Quand il faudra bosser 65 heures au tarif simple, on aura un aperçu de l’idéal américain en matière de rapport entre l’employeur et son personnel.
C’est toute la protection sociale du travail qui fout le camp. C’est la remise en question du Contrat de travail individuel et les conventions collectives qui deviennent des chiffons de papier.
Ah ! je vous jure, nos ténors du premier mai vont avoir du boulot.
Comment expliquer qu’après Bolkestein, on n’était pas au bout des surprises ?
Si j’étais de l’Haut-lieu de gauche, ou je me fais porter pâle et je refuse de monter à la tribune, ou je raconte n’importe quoi pour amuser le tapis et me faire applaudir.
- Ah ! c’est un bon celui-là. C’est qui ?
-Tu ne l’as pas reconnu ? C’est celui qu’est pour le « OUI » à l’Europe, qui dit pas non à Bolkestein et qui va te faire bosser 65 heures certaines semaines de plein boulot, au même salaire.
-Mais, i’ dit pas ça !...
- C’est qu’i’ peut pas.
-Pourquoi ?
-Tu serais trop malheureux pour un premier mai !...
Dialogue épouvantable et dérisoire qui risque de se passer entre ceux qui savent – en général ce ne sont pas des militants – et les militants dont vous savez ce que j’en pense si vous avez lu ma chronique d’hier.
La seule et véritable question qui reste à poser aux « chefs » de la gauche aujourd’hui, veille du premier mai, c’est : combien de temps encore vont-ils nous promener dans cette collaboration honteuse avec une droite sûre d’elle-même et dont on n’a encore rien vu de sa nuisance ?
Faudra-t-il que cette gauche collaborationniste éclate en mille factions ou bien changera-t-elle résolument de politique en tournant carrément le dos à une Europe qui s’éloigne de plus en plus des vœux de sa population ?
Les temps sont mesurés pour le choix. Faudra-t-il en arriver à ce qu’un Di Rupo se fasse jeter dans les poubelles de l’histoire par un « leader » venu d’un autre bord que le PS ? Ou bien va-t-il enfin s’élever des voix pour dénoncer l’imposture actuelle des dirigeants du PS à l’intérieur même de ce parti ?
C’est la question à dix balles.
A propos, à combien le brin de muguet cette année ?

22 avril 2005

Mégaraisonnement.

Le propre de l’homme, c’est de penser qu’il existe. Bien sûr, les animaux ne pensent pas, ne réfléchissent pas qu’ils vont mourir. C’est toute la différence. Ils ne connaissent pas la suite logique de leur destin. Nous bien. C’est la raison pour laquelle nous n’aimons pas en parler, tant l’issue fatale est probablement la seule certitude partagée par l’humanité tout entière. Et cette certitude, lorsqu’elle nous échoit, presque personne n’y est préparé.
Cependant, ce que nous avons en commun avec les animaux s’appelle la liberté. Un animal sait quand il est libre ou quand il ne l’est pas. Nous, c’est pareil.
Il y a ainsi différents paramètres significatifs qui déterminent les individus.
Par exemple, le propre du militant, c’est avant tout la connerie.
Militant Ratzinger ou militant MR, même combat.
Car, pour faire militant en religion, en politique ou en sport, il faut croire.
Croire, ce n’est pas réfléchir, accumuler des arguments et en faire la synthèse. Non, croire, c’est choisir un homme, une organisation, une religion et suivre aveuglément ceux qui se sont interposés de toute manière entre l’objet de votre croyance et vous, qui s’y substituent naturellement par différents privilèges.
Ce n’est pas Dieu qui a choisi Ratzinger mais un aréopage de vieillards. En choisissant le libéralisme, vous tombez sur Didier Reynders. Savoir si l’un et l’autre incarnent le mieux les valeurs qu’ils représentent c’est un exercice que le croyant ne fait jamais ou lorsqu’il le fait, il risque l’apostasie ou l’exclusion.
Bien sûr, Didier Reynders n’est pas le substitut d’Alexis de Tocqueville, ni Ratzinger le triumvirat en un qu’il dit représenter. Tous les deux cependant font passer aux militants un message identique : ils incarnent ! L’un l’univers chrétien, qu’il identifie comme devant plaire à Dieu et en recevoir une récompense post mortem, l’autre une forme de gouverner les hommes qu’il aime associer à l’idée que le militant se fait de la liberté.
Croire, s’il rend imbécile, n’est pas douloureux. Au contraire, on s’enfonce dans un océan de certitudes dont aucune n’est démontrable, loin de la controverse, du doute et de l’inquiétude. C’est ainsi qu’en général on dit que les imbéciles sont heureux.
Ratzinger a été dans les jeunesses hitlériennes. Puis, il a servi dans une unité de la Wermacht de défense antiaérienne. Bon. C’est un fait avéré. Et s’il avait été décoré dans son unité pour avoir descendu une forteresse volante américaine, avec Douze navigants à bord ? Et que par conséquent, il aurait par son action guerrière tué douze fois ? Quelle serait la réaction des militants de Ratzinger ? Aucune, car le croyant s’il croit vraiment, ne croit par définition qu’à ce que son autorité morale lui dit et surtout pas à une autorité morale contraire qui pourrait le déstabiliser dans ce qu’il croit. Tout au plus certains fanatiques y verraient un signe que les douze victimes de Ratzinger seraient par exemple la prémonition qu’il deviendrait un jour le premier serviteur de Dieu et de ses douze apôtres !
Les artefacts tels les faits désastreux, les discours prophétiques dont la prophétie se révèle fausse, les erreurs de calculs et les approximations hâtives ne touchent pas les croyants. Si Ratzinger le dit, c’est que c’est vrai, puisqu’il incarne l’infaillible. Par exemple, il va dans les mois qui vont suivre parler de sa volonté de rassembler les églises chrétiennes. Si à sa mort rien n’a été rassemblé, comme c’est l’hypothèse la plus vraisemblable, le militant ou si l’on veut, le croyant, ne tirera pas la conclusion que Ratzinger n’était pas inspiré du tout et qu’il a fait croire des choses inexactes ? Non. Le militant dira « la Providence n’a pas voulu. L’Esprit Saint avait d’autres desseins, etc. » Bref, il possède, même dans l’erreur tout un arsenal de raisons qui le mènent à déraison, c’est-à-dire à poursuivre sa croyance de la même manière qu’il l’a commencée, sans aucune vision trouble et perturbante.

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Si Reynders assure qu’une solution imminente va être trouvée pour l’arrondissement Bruxelles Halle Vilvorde après les ajustements du budget et qu’au contraire on débouche sur une crise grave, le militant MR ne va pas pour autant s’affilier au Parti socialiste parce qu’il aurait surpris Reynders en plein discours démagogique. Si une chose pareille était possible dans les deux sens, l’équilibre du nombre de militants resterait identique d’un bord à l’autre, puisqu’il y a autant de chances que Di Rupo se trompe que Reynders, sur les mêmes questions, sinon sur d’autres tout autant importantes.
Si ce va et vient n’est pas de mise c’est que le militant est toujours d’accord avec celui qui le fédère dans une croyance.
Les Libéraux croient que la liberté du commerce favorise la liberté, tandis que les socialistes croient que le commerce libre favorise la liberté. Vous me direz, c’est la même chose. Vous verrez bien qu’il y a une nuance qui est suffisamment importante pour que le libéral reste libéral et le socialiste, socialiste.
Quand je vous disais que le propre du militant, c’est avant tout la connerie.

21 avril 2005

Habemus paparatzi

C’est fait. On l’a ! Les musulmans ont eu leur Khomeiny. Les catholiques ont leur Cardinal Ratzinger. Ah ! ces vieux sacripants de cardinaux… Ils n’ont pas voulu que les fondamentalistes musulmans occupent seuls l’espace intégriste. Benoît XVI va les rejoindre. Alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican, le cardinal Ratzinger s’en prenait déjà au "laïcisme" pour le rendre responsable de la montée du fondamentalisme musulman. Enfin, sur tous les sujets qui fâchent Monseigneur Gaillot : avortement, préservatif, justice dans le monde, il faudra attendre un autre pape. Les ouailles qui pensaient au grand chambardement réformateur, comme le mariage des prêtres, pourront se brosser. L’Eglise s’enfonce dans la continuité de son conservatisme habituel, même si les coquins qui sortent du conclave sont presque tous, à les entendre, des progressistes à l’image de leur temps.
Manque de pot, ce sont les néo-conservateurs majoritaires qui viennent d’élire leur chef de file. Il y aurait donc parmi les cardinaux de gros menteurs, ceux qui se disent progressistes !...
Ratzinger est contre les homosexuels, les Juifs, les femmes dans l’Eglise, contre l’avortement et les préservatifs. J’arrête ici, la liste serait trop longue.
La gueule des chroniqueurs qui parlaient de renouveau et d’ouverture de l’Eglise s’est allongée depuis hier. Mais, qu’on se rassure, c’est souple un chroniqueur. Ça n’est pas fait pour se lamenter longtemps. On brode déjà dans les rédactions des couplets enthousiastes. Et pourtant… Benoît XVI est un drôle de paroissien.
C’est le dernier ancien nazi qu’on pouvait encore élire, il a appartenu aux jeunesses d’Adolphe, les HJ. Maintenant que c’est fait, Pie XII doit se retourner dans sa tombe de bonheur. Enfin, il ne sera plus seul dans la confrérie des papes à avoir un jour adhéré aux thèses du National Socialisme. Interrogé là-dessus, voici quelques années, le nouveau pape s’est sorti de l’épineuse question de façon tout à fait classique. « Oui, j’étais jeune. C’était le seul moyen de poursuivre des études. Tout le monde était nazi, etc.». Pauvres excuses qui démontrent un manque du sens de l’honneur et une passivité inquiétante devant l’autorité temporelle, en même temps qu’une fausse interprétation de l’Histoire ; car n’en déplaise à Ratzinger, tout le monde n’était pas nazi en Allemagne. Il y avait même des résistants et notamment des prêtres, hostiles à Hitler. Non, Monsieur Ratzinger, toute la jeunesse n’était pas embrigadée aux Jeunesses hitlériennes.
Il suffit de cliquer sur « Jeunesse hitlérienne » dans Google pour être édifié.

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Quelques extraits :
Le Stammfuhrer SS Oggolter, dans une lettre du 17 janvier 1944, signifie que par des cours intensifs, la Jeunesse hitlérienne essaie de rallier à elle la population afin de mettre fin à l’influence de l’entourage anti-germanique et de l’Eglise. En avril 1944, il constate que des garçons et des filles étaient regroupés dans l’église par les prêtres catholiques locaux et là ils étaient influencés dans l’idée de l’Action catholique. Des jeunes qui autrefois assistaient avec régularité et enthousiasme au service dans les unités HJ deviennent négligents après fréquentation des assemblées religieuses. »
Ratzinger aurait donc adhéré à la jeunesse hitlérienne en sachant qu’une partie de l’église dont il est aujourd’hui le pape luttait contre le régime nazi.
« L’Oberstammfuhrer Neuner constate en août 1942, qu’on ne peut faire quelque chose qu’avec la force. A la rentrée des apprentis de l’usine, j’ai constaté que seulement 10 % des nouveaux appartiennent à la HJ. J’ai donné un mois de réflexion pour qu’ils s’inscrivent, Beaucoup m’ont répondu effrontément, qu’ils ne viendraient jamais à la HJ. Durant les derniers jours d’une semaine d’épreuves sportives de la HJ, à cause de leur anti-germanisme, beaucoup de parents voulaient retirer leur fils notamment par le biais de certificats médicaux falsifiés. Les sections de la Jeunesse hitlérienne doivent participer à toutes les manifestations organisées par le Parti. Les jeunes paradent en uniforme. »
Alors, où Ratzinger a-t-il été cherché que tous les jeunes étaient forcés d’adhérer au HJ ?
Les statuts, les hauts faits des graines d’SS de la jeunesse hitlérienne sont autant de preuves du cynisme du personnage que les cardinaux ont hissé à la tête de leur Eglise.
Ah ! ce qu’on nous en a fait baver dans les médias de cette mort et de cette élection, pour en arriver à cette infamie !... On est tout surpris de revoir les bobines enfarinées de nos ministres nous reparler du budget, des entourloupes habituelles, de Bruxelles-Halle-Vilvorde. On les croyait définitivement place Saint-Pierre à poursuivre leurs dévotions. On se réjouit d’entendre Daneels au retour de son conclave, expliquer l’infaillibilité de Benoît XVI !...
A voir la mine dépitée de notre prélat national, il y a cru un moment le Daneels, à un pontificat à la belge.
Je ne suis pas catho, certes, pourtant je dois dire : Dieu ne méritait pas ça.
Le Vatican va avoir besoin d’un sacré nombre de miracles pour changer la donne.
Qu’un journaliste fouineur découvre le jeune Ratzinger en tenue kaki et croix gammée au bras, en train de faire l’exercice derrière une fanfare de la Wermacht ou mieux de la SS et derechef sa sainteté, comme on dit vulgairement, va devoir ramer comme Pie XII en 45 !
Si aucune image compromettante des HJ n’est livrée au public, le voilà le premier miracle pour une future béatification !...
Enfin, la balourdise des saints pères de l’église éclate au grand jour. Ils pouvaient à loisir élire n’importe qui. Ils avaient le choix. Et ils ont été sortir de sous leur calotte, le seul qu’ils n’auraient pas dû !... On se demande si les cardinaux ne se sont pas convertis en secret à la religion d’en face ?

20 avril 2005

Nature plus qu’humaine....

-Professeur Krimedeguèrnazi où en sont vos études sur l’homo-homo-homo, etc sapiens ?
-J’ai eu l’occasion lors d’un symposium avec la professeure Lucie de Fastlovikaoh, section Plat du Jour (la Sorbonne du Net), d’exposer les caractéristiques de l’humain-humain.
-C’est-à-dire ?
-C’est un humain plus humain qu’un humain.
-Un surhumain en quelque sorte ?
-Pas en quelque sorte, Monsieur Pité-Mèpatrokantropp, la seule espèce vivante qui émerge du lot d’ébauches.
-Les Romains ?
-Ebauches.
-Les Nazis ?
-Débris.
-Les Amazones ?
-Débauche.
-Par débauche vous pensez à qui, Monsieur Krimedeguèrnazi ?
-A cri d’Amour mon ancienne compagne, une Amazone de type gouino-régressif... Mais nous dérivons. Parlons des caractères de l’humain-humain.
-Admettons les caractères physiques.
-Mon surhomme qui émerge est un bel esprit bourgeois qui sent des pieds.
-C’est de famille ?
-Oui. Il sent de famille. On n’y peut rien. Mais, cette odeur pour les humains est, au contraire, pour l’humain-humain un signe de reconnaissance et une marque de sa supériorité physique.
-Ah ! bon.
-Son phéromone, c’est le label… tout dans les pieds.
- Un exemple pour mes lecteurs ?
-Cher Pité-Mèpatrokantropp, puisque vous avez assisté à l’émission télé Chirac du « Oui » franc et massif pour l’Europe, n’avez-vous rien senti ?
-Oui, une vague odeur de formol masquant difficilement une forte odeur…
-..des pieds, cher ami… des pieds ! Fogiel, d’Arvor, Chirac, tous des humains-humains, car ils sentent tous des pieds. Par contre, lors de l’intervention de Fabius à Marseille pour le « non », nous avons envoyé une équipe pour mesurer l’odeur, ça sentait certes, quasiment irrespirable, mais pas des pieds.
- Si je vous sens bien… une odeur d’estomac retourné.
-Les partisans du « Oui » sont des humains-humains et les partisans du « non » des humains, de type régressif, comme mon Amazone…
-C’est-à-dire des hommes d’une race inférieure.
-Vous avez tout compris.
-Mais où se développe les humains-humains puant des pieds ?
-Des statistiques ont été établies. Les Bourgeois par les pieds sont les porteurs d’avenir. Certains endroits sont plus imprégnés que d’autres : les tapis du festival de la Croisette, les sièges d’avion pour les Seychelles, et près de chez nous, les green de Knock-le-Zout, surtout… Chaque brin d’herbe dégage terrible…
-Oui, mais c’est vague, cela. Qui sont-ils politiquement parlant les plus qu’humain du pied ?
- Surtout les actionnaires, les notaires, quelques généraux, les dirigeants en général… Les libéraux imprègnent les égouts par les eaux de leurs lessives. Une fragrance de violette surnage et pimente l’odeur de base où leurs chaussettes sèchent : la fameuse odeur Kubla. Les socialistes aussi ont une imprégnation humaine-humaine reconnaissable : le piquant Herve. C’est sans élégance, mais c’est humain-humain.
-Les odeurs des pieds cohabitent ?
-Ils ne font que cela. Les pieds s’attirent. Les odeurs se mélangent. Nous avons beaucoup de socialistes qui présentent aussi la fragrance violette signe des chefs.
-Joëlle Milquet ?
-Humaine-humaine, odeur de sacristie, d’orange et de fraises des bois.
-C’est agréable ?...
-Non, l’odeur de sacristie domine.
-Et les Ecolos, Vous n’allez pas me dire, les Ecolos ?
- Evelyne Huytebroeck est entre les deux. Elle sent des pieds, évidemment, mais à force d’arpenter les sentiers de grande randonnée pieds nus, les fraises sauvages et les myrtilles dénaturent le côté prononcé… C’est un cas de camouflage plantaire naturel.

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-Le classement est difficile ?
- Nous nous y attelons depuis la fin de la dernière guerre mondiale.
-Vous vous êtes servis des travaux d’Adolphe ?
-Non. Bien entendu. Théorie fumeuse… raisonnement frustre et non scientifique.
-A peine des précurseurs ?
- Oui. La classification y était impossible. On sait à présent que Hitler, aussi étrange que cela paraisse, s’aspergeait les pieds. Sa forte odeur réelle était le cadavre décomposé.
-Il n’était pas humain du tout ?
- A ce qu’il paraît. Comme quoi notre science doit faire des progrès et notamment dans le dépistage des contrefaçons.

19 avril 2005

« Ladies’treasure » journal liégeois.

- Parlez-nous de votre journal «Ladies’treasure » ?
- Les éditions de « La Punaise » ont toujours eu une vocation à la spiritualité. Liège ne manque pas de jeunes talents. Nous avons édité les frères Thingamobob (respectivement 16 et 17cm) qui ont écrit une vie de Jean-Baptiste dit le jupieux, (pas d’information sur son bel organe) 1517-1549, qui vécut à Beyne, où il passait pour bien monté… La légende du Petit Chaperon Rouge, vous connaissez ?
-Ah ! le méchant loup, c’était lui ? Mais, plus près de nous ?… Votre journal ?
-Je pense à Tummy Banana (19 cm) quand même… Nous allons sortir bientôt son œuvre de jeunesse « Licorice stick » avec une préface de Rubigo Tannhauser (17 ½), chanoine à Saint-Nicolas, spécialiste des problèmes métaphysiques.
-Oui, quel genre de problème ?
-Un couple mixte peut-il vivre en oxymore ?
-Je n’ai pas compris la question.
-Vous n’êtes pas le seul. Un deuxième volume est prévu pour expliquer le premier.
-Une subvention de la Ville, sans doute ?
-La Ville a toujours répondu présent aux œuvres de qualité.
-Vous êtes donc pour une culturation de la culture du bel organe à Liège ?
-Je ne suis pas le seul. Le courant spiritualiste et culturiste est très fort à la Violette.
-A qui pensez-vous en particulier ?
-Au consul du Mexique (21, parfois 22 quand ça en vaut la peine), un homme tout à fait remarquable, auteur de plusieurs volumes sur « L’aspect liégeois des choses ».
-En effet, il y a matière. A chaque organe ses choses…
-La poétesse Factice-Grubert… enfin la partie chaste de son œuvre…
-En effet, son côté scabreux, le passage où elle se donne à son mari (15½ à peine) sur la planche à repasser est d’un crû !... le seul d’ailleurs à s’être vendu à la FNAC…
-Nous le déplorons vivement, car cette auteure est bien plus profonde (30) au dernier sondage !…
-Elle doit l’être encore plus que ça, si on en croit sa photo sur la note d’envoi.
-C’est ce côté glamour que nous réprouvons chez cette dame, par ailleurs toute en retenue et dévotion lorsqu’elle procède à la chapelle Saint-maur…
-Haut lieu de la poésie contemporaine et du bel organe liégeois, comme chacun sait…
- Et si nous parlions du contenu du « Ladies’treasure », l’hebdomadaire qui parle aux dames ?
-En réaction à la presse liégeoise souvent peu convaincante, l’hebdomadaire est plus incisif, volontairement gonflant parce que gonflé, un rien satirique.
-Vous pouvez m’en dire plus ?
-Nous avons suivi le Bourgmestre (23), exceptionnel !... une semaine. Nous avons partagé la vie d’un gardien (12) du musée d’Art moderne et enfin, nous nous sommes volontairement laissés enfermer dans l’archéoforum deux jours durant, pour vérifier si le champignon qui verdit les moëllons est susceptible de verdir nos...
-Et alors ?
- Même au Vim, ça ne part plus !...
-C’est tout à fait passionnant.
-Nous avons engagé les 218 professionnels grands reporters et chômeurs sur la place.
-Comment seront-ils payés ?
-Dans un premier temps ils ne le seront pas et dans un deuxième temps, non plus.

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- Un nouvel espoir pour Liège ce « Ladies’treasure » ?
-« Informer, amuser, instruire, mesurer » ce sera notre devise.
-Et si vos photographes dépassent les bornes ?
-Renvoyés immédiatement. Nous attendons une extrême correction de nos professionnels.
-Ils se laissent parfois aller…
-Ce ne sont que des hommes…
-Parfois ils dérapent…
-C’est sans importance.
-Alors pourquoi en avez-vous déjà foutu à la porte ?
-Parce que nous n’attaquons jamais des personnalités, des partis politiques, l’Amérique, l’OMC, la prélature, le clergé, la police, les industriels, les professions libérales, les hauts fonctionnaires et les petits, même Monsieur Kubla, c’est dire.... Nous sommes vraiment un journal d’opinion.
-Avec un pareil engagement, vous avez de la famille à caser ?
-Non, monsieur, La maison d’Edition de « La Punaise » et notre journal « Ladies’treasure » sont indépendants.
-Mais, à qui vous en prenez-vous pour satisfaire vos exigences critiques ?
-Ceux qui attaquent notre démocratie, les poujadistes, les fascistes de la rue, ceux qui sont contre le projet de Constitution de l’Europe….
-Cela fait du monde quand même.
-Je ne vous le fais pas dire. Sur nos 118 professionnels, 117 voteraient « Oui » à l’Europe si on votait en Belgique. Nous cherchons le salopard qui aurait voté « non ».
- Et vous, vous faites combien ?
-17 et vous ?
-Ça ne vous regarde pas.

18 avril 2005

Kublabla…

Hier dimanche, sur la 1re chaîne RTBf, débat sur les nouvelles sanctions concernant les chômeurs qui traînent les pieds pour retrouver du boulot.
Un seul émergeant parmi les gaspards intervenants, triomphant comme toujours, sans aucun doute ni hésitation, couvrant de sa voix de meetingueur libéral, tout qui n’avait pas l’heur de trouver à son goût sa philosophie du chômage, c’est-à-dire à peu près tout le plateau, refusant de se taire quand les autres tentaient d’échapper à ses logorrhées, malgré les objurgations du présentateur de la RTBf, mais qui donc ?... Serge Kubla, tel qu’en lui-même la politique le fige.
Pour le reste, ce débat a fait penser aux mouvements désordonnés d’une colonie de souris dans un laboratoire que les chercheurs auraient abandonnée sans eau et nourriture..
On s’observe. On parle des kapos qu’on appelle « facilitateurs » chargés d’expliquer aux impétrants que s’ils ne trouvent pas du travail, c’est de leur faute. Une ministre enceinte qui tricote une layette dans sa tête. Des fonctionnaires y compris les deux syndicalistes qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas, c’est-à-dire l’angoisse de ne pas aligner suffisamment d’euros à la fin du mois pour survivre jusqu’au mois suivant. Pour couronner le tout, sa suffisance en personne : le sieur Kubla, dans le confort d’un statut de professionnel de la politique, confit dans sa graisse et qui se permet de tancer tout un chacun.
Et on s’est endormi dans l’univers de la RTBf pavé de bonnes intentions : « on est là pour vous aider », « nous ne sommes pas des machines à exclure », etc…
Cependant, les faits sont là. Les convocations vont leur train, les bilans sont décryptés par les nouveaux fonctionnaires, tellement émerveillés d’avoir un emploi que l’on peut craindre leur zèle. Les plus fragiles d’entre les chômeurs, même soutenus par d’autres fonctionnaires, syndicaux ceux-là, vont se trouver à quia à expliquer les portes fermées, l’arnaque des bureaux intérimaires avec des frais d’inscription, le mépris des petits patrons et la grossièreté des employés assaillis journellement par les demandeurs dans des entreprises devenues négrières et surexploitant leurs personnels.
Et tout ça, vécu comme les souris de laboratoire, incapables de se défendre, de comprendre ce qu’il leur arrive et dans quel piège le mauvais sort les a fourrées.
Alors que par décence ce nanti aurait dû la fermer, Serge Kubla, vantant le système capitaliste par son attitude et ses réflexions, n’avait, somme toute, rien compris de l’angoisse des petits à qui on n’a rien trouvé de mieux à faire que de les menacer de leur retirer le pain de la bouche. Vingt années de kublabla a permis de hisser sa seigneurie kublissime au sommet d’un libéralisme tellement néfaste, tellement mauvais, tellement égoïste que le dégoût me prend d’en dire davantage…

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Reste que le bilan est là : lamentable et que la chasse aux « faux » chômeurs est ouverte. Etant entendu que le bon chômeur, c’est celui qui est près d’abandonner toute prétention à un salaire décent, à perdre dignité et fierté, pour faire n’importe quoi, comme si les escrocs qui nous dirigent ne sont pas autre chose que des sangsues ajoutées aux sangsues des banques et des industriels, des guignols, peut-être demain sanglants, prêts à défendre dans le sang, s’il le faut, leurs gamelles, leurs statuts, et les merdes de l’OMC. C’est que Kubla et ceux de sa sorte ne sont pas des hommes faits de tous les hommes et que vaut n’importe qui, selon la définition de Sartre, mais une espèce supérieure, triomphante et donneuse de leçon qui personnellement me fait gerber.
On voit d’ici les entrevues, le facilitateur et son compère de la FGTB ou de la CSC, forcément ils se connaissent, et en face le pauvre type qui va se faire flinguer. Après le lavage de tête, pas de sanction au premier shampoing. Si quelques mois plus tard, le palotin n’a pas accroché un job ou une promesse de job, bref si son dossier est vide, le facilitateur devenu substitut de la Justice de l’ONEm réclamera 4 mois d’exclusion, s’il a bien baisé le matin ou qu’il a bouffé une choucroute garnie à midi qu’il semble digérer, le facilitateur pourrait suggérer la clémence à son chef de service, par exemple des allocations à taux limité. Après, c’est l’exclusion, la zone, le foyer d’accueil, en somme une déchéance physique à l’inverse d’une déchéance morale que Kubla porte haut depuis toujours.
Kubla en jubile. On sent chez cet homme quelque déception ancienne : une chômeuse qui aurait repoussé ses avances, une enfance difficile dans une ambiance de grève et de chômage ou pire se débattant jeune garçon dans un milieu pédophile ? Va savoir… peut-être fait-il partie de ces gens qui ont sacrifié leurs amours à l’ambition ? Il se vengerait alors sur nous pour y avoir renoncé.
Nos dirigeants ont fui les analyses qu’ils auraient dû faire depuis longtemps. Comment résoudre un problème dont on escamote le sens et dénature l’origine ?
Zoé Genot, députée Ecolo, a tenu le rôle qui aurait dû être celui des socialistes. Elle dit du fond du cœur ce qu’une vraie gauche aurait dû balancer sur le plateau. Elle a été très bien cette petite.
Dommage que les autres étaient empêtrés dans leur recette de poseurs de cataplasme sur un capitalisme qui réussit dans l’odieux à cumuler aujourd’hui ses inconvénients et ceux du système communiste. Il va peut-être en crever. C’est tout ce qu’il mérite.

17 avril 2005

Un président médiatique.

-Qu’est-ce que ça fait, vous qui êtes en coulisse, de ne le voir que de dos ?
-C’est comme ça qu’il est le plus naturel.
-Vous n’êtes pas là rien que pour admirer son dos ?
- Oh ! je me déplace. Côté cour, je vois son profil gauche, côté jardin, son profil droit.
-Et son meilleur profil ?
- De trois quarts. Segala nous a expliqué que si on le voyait tout le temps de trois quarts, il augmenterait son score personnel de 3 %...
-Qui s’occupe de la sono ?
- Je fais les réglages avant qu’il ne monte à la tribune. En général, je récite les dix premiers mots de son discours pour vérifier l’ampli. Les sourds occupent toujours le dernier rang.
-Vous savez ce qu’il va dire ?
-Oui, puisque c’est moi qui écris le discours.
-Et quand il a fini ?
-Je brouille le son, si bien que les autres ont des voix de canard ou barrissent comme des éléphants. C’est drôle !.
-Pourtant, les autres sont du même parti ! C’est de bonne guerre ?
-On est là pour qu’il soit le meilleur, non ?
-Et le discours, que vous écrivez, c’est quand même sa vision et ses idées ?
-Le concept, vous voulez dire ? Non. Une heure avant, je prends l’ambiance. Je parle au comptoir avec le gérant de la salle. Le type connaît bien la commune. Il cite quelques vieilles gloires. Je prends note des noms. Je les place dans le texte type.
-Celui qu’on donne aux journalistes… Vous les faites tous ?
- Pas tous, mais par exemple ceux des petits patelins, des gargotes comme ce soir. Hier, à Oupeye, il n’y avait que dix-sept personnes. Aujourd’hui, il y a quatre-vingts chaises…
moyenne de remplissage 50 %, à moins qu’on ne parle de l’Europe, alors, ça tombe à 30 %.
-L’Europe, ce n’est pas porteur ?
-Surtout que l’électeur wallon ne vote pas.
-L’Europe des chefs, en quelque sorte ?
-L’Europe du chômage, plutôt. Alors, on se résigne à ce que les Français votent « Non ». Là-dessus le président est clair : si les Français votent non, il demandera la démission de Dehaan.
- Mais Dehaan n’est plus parlementaire !
-Justement, ça restera sans conséquence, mais le président aura posé un geste fort.
-Si l’Europe n’est plus un projet porteur, de quoi parlerez-vous ?
-Si on est dans la Basse-Meuse, on ne va pas faire la même chose que si on était à Andenne. A Dinant, on dit « mes chers amis », à Fléron, « camarades » et à Liège « Mes dgins ! » Une fois il a dit « vî coyon ! ». A l’applaudimètre, rien. Silence total. Il était à Eupen, je m’étais trompé de jour…
-Mais le fond ?
-Nous on dit le fonds, avec « S », c’est notre fonds de commerce. Nous avons trois sujets vu sous quatre angles et deux grandes régions : le Centre et Liège.
-Si je compte bien, cela fait 24 variantes.
-Oui. Parfois le thème est nouveau.
-En ce moment ?
-En ce moment, on est dans le sport. Le cyclisme belge, dans la perspective du 1er mai.
-Je ne comprends pas !
-Comment vous ne comprenez pas ! Vous êtes bien journaliste professionnel, non ?... Notre champion Tom Boonen fera l’affiche du 1er mai, autrement nous n’aurions rien à dire.
-Le prochain objectif du président ?
-Hennin revient, le Standard est troisième et Anderlecht relance le championnat…
-Vous ne pouvez pas occuper une tribune politique rien qu’avec des nouvelles sportives !
-Vous voulez qu’on parle de quoi ? De la fermeture à cockerill ? Du panier de la ménagère ? De la dernière d’Anne-Marie Lizin ? Vous voulez le retour des Libéraux ?
-Non.
- Nous non plus.
-Il a quand même bien une idée, le président ?
-Pour avoir une idée, il en a une pour le moment.
-Enfin un scoop !

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-Il fait retapisser sa maison et il change son mobilier. Sa conseillère est madame Arena. Elle a un architecte d’intérieur de renommée internationale.
-Il pense bien à quelque chose, quand même, en dehors de l’arrangement de sa maison ?
- La semaine prochaine, on fera un club de pensionnés et un comité de pétanque. Alors, ça va tourner autour des pensions et du sport. On joue sur du velours : augmentation générale des pensions et inscription de la pétanque discipline olympique.
-Comment va-t-il tenir ses promesses pour les pensions ?
-Il a un principe : il ne tient jamais ses promesses !... La routine. Je compare la moyenne d’âge du club des pensionnés avec le temps qui reste de la législature. Le pourcentage des survivants qui se souviendra des promesses du président aux élections est très faible. Quant à la discipline olympique, les jeux ont lieu en Chine. Alors vous pensez, la Chine…
-Vous m’en direz tant !
-Je vous laisse. Il a fini son discours.
-Je ne comprends pas. Il descend de la tribune et on l’entend qui remercie toujours la salle ?
-Oui. Quand il n’y a qu’une demi salle comme ce soir, on fait du play-back, rapport à la fragilité de ses cordes vocales et des courants d’air…

16 avril 2005

Les margoulins au margousier

Ce pourrait être un conte oriental.
Ce n’est qu’une histoire édifiante d’une multinationale qui s’en met plein les poches grâce aux combines et aux coups de pouce de l’Haut-lieu amerloque.
Cependant, cette histoire reste édifiante pour les petits cons avides de réussite et qu’aucun scrupule n’arrête.
Les Verts qui ont dénoncé la combine appelle ça de la biopiraterie.
Que des entrepreneurs, dont nos élites baisent le cul, soient baptisés pirates, voilà qui rabaisse l’estime que nous pourrions avoir de ces gens qui prétendent nous conduire vers un mieux être social.
Or donc, nous sommes en 1995, la compagnie américaine d’agrochimie W. R. Grace dépose un brevet à l’office européen de la chose situé à Munich pour un pesticide à partir des graines du margousier, un arbre indien qui n’est même pas répertorié dans nos dictionnaires.
Ce jour-là la Commission entérine sans grande difficulté, à la suite d’une intervention « amicale » du secrétaire d’Etat à l’agriculture des Etats-Unis, le mirobolant bidule. Grace affirmait avoir découvert une formule nouvelle qui transformerait la graine de l’arbre en un redoutable pesticide.
Le vulgum pedum peut toujours essayer de faire breveter la panacée universelle, pour voir comme il sera reçu à coups de pied au cul par cette auguste assemblée !
Seulement voilà, des paysans indiens ont expliqué qu’ils utilisaient déjà l’huile du margousier depuis des siècles pour toutes sortes de besoin et qu’ils l’appelaient la « pharmacie du village ».
Les mariolles de Grace et Compagnie s’étaient tout simplement substitués aux utilisateurs ancestraux pour commercialiser telles quelles les propriétés du margousier. Bien emballée, sous cellophane avec prix conseillés et traduction en dix-sept langues, la graine passa de la roupie au dollar avec une énorme plus-value. Les arbres producteurs littéralement séquestrés par l’amerloque entreprise, voilà nos malheureux indiens dans l’incapacité de poursuivre l’action bénéfique de ces fongicides.
Ce scandale, fut dénoncé par les Verts, tandis que les autres parlementaires européens s’en foutaient.
Le hold-up perpétré, il fallut cinq ans à la Commission européenne pour l’admettre !... Et cinq autres années pour qu’enfin ce brevet bidon soit définitivement retiré aux escroqueurs du tiers-monde.
Les Etats-Unis estiment que l’antériorité n’est avérée que par l’existence d’une publication scientifique !... Ce sont eux qui avaient interjeté appel. L’usage local, les recettes plusieurs fois centenaires, les coutumes bien connues ne valent rien pour ces scientifiques d’un nouveau genre, bien moins en tout cas qu’une publication sur papier glacé de l’Université de Berkeley ou de « Nature ».
Mais, c’est quoi, ces gens ? A nouveau riche, nouveau savant ? Depuis la découverte du virus du sida par le professeur français Montagné, aussitôt contestée par un Mabuse américain, on a compris. Les Américains entendent le froissement d’un billet d’un dollar à des kilomètres à la ronde. Une question d’onde… Et pas que dans le premier ou le deuxième amendement de leur constitution, partout… C’est quasiment dans leurs gènes…

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On devine sur les dix ans entre le début de l’escroquerie et la fin, les gentils petits dollars que ces entrepreneurs libéraux auront mis sur leurs comptes, déjà pourtant bien pourvus grâce aux poudres de perlimpinpin que la médecine moderne nous fait avaler à tout propos.
En raison de la pénurie que ces industriels organisèrent en raflant toutes les graines sur les marchés, en saccageant les cultures et en rachetant des forêts pour surexploiter les arbres à graines, les prix explosèrent et il fut impossible aux gens du crû de s’approvisionner.
Une pétition indienne de 100.000 signatures n’émut personne.
Les dégâts chez l’autochtone sont tels qu’il ne s’en remettra pas.
Je ne serais pas surpris que demain, des héros de l’Amérique nouvelle ne se voient accorder un brevet d’antériorité sur les chercheurs de l’Antiquité. Non répertoriés dans un ouvrage scientifique en Anglais d’origine, ceux-ci n’existent donc pas. Homère, Platon, Archimède… des inconnus.
Les Verts, qui sont quand même de gros naïfs, pensent que cette mésaventure va permettre une prise de conscience de l’OMC et des Commissions européennes, surtout celle qui a accordé le brevet sur recommandation de l’Amerloque busines !
Ce serait un minimum que les pays pauvres concernés par l’exploitation sur leur sol d’un végétal ou d’un minéral donnent leur avis sur les conséquences de l’exploitation et surtout perçoivent autre chose que des clopinettes dans l’attribution des royalties.
Mais comme ça n’a pas l’air de troubler l’Haut-lieu d’ici…

15 avril 2005

Suite du Da Vinci Code.

Comme peuvent en attester 3.574 japonais, 218 américains, 3 Belges et 2 Français, dont le gardien de la salle, on a vu couler quelques larmes sur les joues de la Joconde, derrière sa vitre blindée, au musée du Louvre, vendredi 8 avril dernier. Le conservateur, aussitôt alerté, a pensé, en raison des derniers et tragiques événements, au drame qui saisit ce jour-là le monde entier, depuis le Vatican. La vieille dame aurait-elle été le siège d’une action miraculeuse qui, comme on le sait, accompagne souvent le décès des saints ?
On s’en est ému. L’Haut-lieu en a été bouleversé.
Pour bouleverser l’Haut-lieu, il faut se lever tôt matin. Deux événements pouvaient seuls l’émouvoir : une atteinte à son compte en banque et la canonisation du pape. Cette seconde hypothèse fut la plus vraisemblable à la suite d’une vérification qui fit douze victimes parmi les agents de sécurité des plus grosses fortunes dans un exercice d’attaque de fourgons blindés à armes réelles. Les valises étaient vides, bien entendu.
Monseigneur Canonnosso dépêché par le nonce, prit l’affaire en main.
Entre-temps, la famille de Monaco, par l’entremise d’une presse favorable, avait voulu détourner à son profit ces larmes miraculeuses, en suggérant que le Prince de Hanovre, avait plus besoin de miracle qu’un autre, d’autant qu’il était toujours en vie et fortement demandeur pour le rester...
Après qu’une presse figarotisée eut écrit que c’était la réponse de Jean-Paul II à ses détracteurs stupides et laïcs, dont le scepticisme à l’encontre de ses manifestations miraculeuses retardait son dossier de sainteté, d’autres explications peu convaincantes survinrent, toutes tirées par les cheveux.
On crut deviner dans les prophéties de Michel de Nostradamus l’explication du mystère d’autant que le polisson est né le jour où Leonardo pris d’inspiration étendit la première couche de blanc de céruse sur le support bois de ce qui allait devenir l’oeuvre la plus célèbre au monde.

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Qu’est-ce que le tableau, peint entre 1503 et 1505 pouvait avoir de commun avec Nostradamus ? Si ce n’est une coïncidence de date qui sera exploitée dans le tome VI de l’auteur du Da Vinci code, n’en doutons pas.
Qui pouvait bien avoir fait couler des larmes des yeux de Mona Lisa ? On s’aperçut que la jalousie de la Joconde pouvait en être la cause. L’enterrement de J.-P. II avait attiré à Rome 4 millions 108 visiteurs. L’épouse de Francesco del Giocondo n’en aurait vu défiler de toute l’année 2004 au Louvres que 4 millions 107 !...
Cette contre-performance avait déjà été signalée en 1920 par Marcel Duchamp.
A chaque événement considérable, la Joconde arrive bonne deuxième. C’est le Poulidor de l’art !
Aussi, pour relancer cette popularité sans cesse battue en brèche par des outsiders qui surgissant du diable vauvert la coiffe invariablement sur le poteau, l’analyse du panneau de peuplier de 77 cm x 53 cm sur lequel elle repose a permis de démontrer que la Joconde est en réalité un Jocond et que son sourire n’est qu’une contraction des lèvres suite à la douleur d’une pénétration dans les fondements par un Léonard échauffé qui a pérennisé la scène en la fixant à jamais. « Vinci avait le bois. » telles furent les paroles de François 1er , qu’il aurait prononcées en recevant son achat, aussitôt accroché dans la galerie royale de peinture, comme en témoigne les écrits de l’hagiographe de la Cour que tout le monde peut consulter dans la salle des Archives de la bibliothèque des Orléans à Dreux.
En définitive, Monseigneur Canonnosso s’en retournera faire son rapport au Saint-Siège, persuadé que si jalousie il y eut, ce fut uniquement entre l’enveloppe de châtaignier du cercueil du Saint-père et l’humble support de peuplier de la gracieuse florentine.
L’essence précède la matière, surtout d’essences communes à nos bois et à nos halliers.
Les larmes de la Joconde n’étaient pas métaphysiques, mais sylvistiques.

14 avril 2005

La caque sent toujours le hareng !

- Il est frais, mon merlan, il est frais !...
- Le Parlement transformé en minque, voilà ce que nos socialo-libéraux crient en sortant de leurs caques les dossiers qui pourrissent comme des poissons de huit jours ; ces fameux dossiers sociaux dont ils s’étaient vantés dans les années 80 qu’on n’en parlerait plus dix ans plus tard. C’était même la raison pour laquelle les syndicats la mettaient en veilleuse.
- Mon Père conscrit travaille pour mon fils. Demain, il ne sera plus chômeur.
On en est déjà au petit fils dans la merde, et ce n’est pas fini.
Aujourd’hui, si on en parle encore de ces dossiers sociaux, c’est pour mettre en pièces ce qu’il en reste.
Car, pourquoi croyez-vous messieurs de l’Haut-lieu que les gens ont voté pour vous ?
Pour enfin, si malgré les progrès de la science et de la production, ceux qui font les richesses ne progressent pas, ou si peu, au moins, qu’ils ne régressent pas.
Autrement, si c’est pour vivre plus mal et plus difficilement de jour en jour et que les richesses produites ne servent qu’à payer des indemnités de survie à la moitié de la population, et le reste passer dans les poches des industriels et du staff de nos Institutions, ce n’était pas la peine de faire du foin comme vous l’avez fait.
Ce n’était vraiment pas nécessaire de rameuter le quartier pour vendre vos plies et vos soles dont les yeux sortis de la tête se liquéfient dans la putréfaction de vos analyses bidons.
Vous ne voudriez tout de même pas que je mange ce que vous ne donneriez pas à votre chien ?
En une génération, vous avez réussi par vos alliances contre nature, avec le système capitaliste qui vous emploie dans un simulacre de démocratie, à dénaturer les contrats d’emplois de sorte qu’ils sont devenus aléatoires… intérimaires. Vous avez créé ainsi une nouvelle catégorie de travailleurs entre le chômeur indigent et l’appointé longue durée, celle du travailleur pauvre (woorking poor).
Convertis à la loi de l’offre et de la demande dans le cadre d’une multinationale joignant les deux fonctions, vous favorisez des profits exceptionnels sous les dehors d’un dumping déguisé. Alors que le CAC 40 distribuent des milliards d’euros à la fleur des chevaliers d’industrie, que les mêmes forbans jouent à se racheter les actions dans un circuit fermé, que pleuvent les fantastiques rémunérations des dirigeants qui étonnent même ceux qui sont chargés de bonus jusqu’à la gueule, vous assistez sans broncher au développement des bas et des très bas salaires, juste conséquence de ces magouillages des frénétiques du profit et vous prêtez la main à une politique de suppression progressive des indemnités de remplacement, sous prétexte qu’on n’est pas assez motivé pour se trousser les manches afin de touiller dans la merde.
Bien sûr, plus les salaires de base ne seront pas lourds, plus il faudra de pieds au cul pour décider les pauvres à prendre la relève.
Vous iriez-vous au charbon, pour qu’en fin de mois vous ne sachiez pas même payer votre loyer ?
Cette catastrophe que vous orchestrez n’est pas nouvelle, elle est un des nombreux signes de l’augmentation des inégalités.
La mondialisation pose, en effet, la question sociale dans des termes plus préoccupants que jamais.
En accompagnant de vos mesures un capitalisme délirant et sauvage vous jouez le rôle du gardien d’Auschwitz qui « ne savait pas » ce que devenaient les prisonniers quand ils passaient par la baraque des fours. Comme si vous n’aviez d’yeux, vous aussi, que pour ce que vous voulez.
Alors vos merlans… l’Europe… vos salades sur la démocratie, vos fantaisies et votre bon plaisir des lois pour ceci, des chichis pour cela, c’est de la même eau que le mobilier Arena et les piaules haut standing de l’autre exacerbée : on n’en a rien à foutre.

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Un jour, sans doute, vous aurez à rendre des comptes, pas à vos employeurs, pas ceux qui vous autorisent encore à vous servir après eux… non, ceux-là ont trop besoin de vous… vous aurez à rendre des comptes à tous ceux que vous abusez et qui vivent mal sans trop savoir que votre responsabilité à leur malheur est fortement engagée.
L’avenir est incertain. Fourguez-nous vos histoires tant que vous pouvez, gavez-nous avec votre Constitution européenne, c’est léger, ça ne mange pas de pain, profitez-en, c’est humain, tant que vous pourrez, habillez-nous de gloire rosâtre le premier mai prochain, tout votre saoul. Dépêchez-vous. L’élastique est tendu, mais il tient encore. On ne sait pas quand il cédera, mais au train où vous allez et comme ça va, pour céder, il cédera. Je forme des vœux pour que ce ne soit pas encore ce jour-là les petites gens, mais vous, qui le ramassiez dans la gueule.
Ce ne serait que bonne justice.

12 avril 2005

Huy clos.

Coucou, la revoilou…
Anne-Marie a beaucoup maigri depuis qu’elle vit perchée au Sénat. Ce n’est pas une raison pour exhiber sa sveltesse dans l’actualité chaque semaine.
Cette fois, c’est la bourgmestre qui monte au créneau pour détailler ses goûts urbanistiques qui ne sont pas ceux de tout le monde, mais seulement de la coterie socialiste du crû qui aspire à bâtir des appartements de prestige afin de donner au bord de Meuse l’air de Coq-sur-Mer...
Résumé de l’affaire…
La majorité décide de rentabiliser le parc des Récollets en y proposant de construire un ensemble résidentiel à quai.
Les riverains et l’opposition ne l’entendent pas de cette oreille et partent en guerre pour le maintien de cette unique zone de verdure de la rive gauche de la Meuse.
Madame Lizin traîne des pieds lorsque une pétition l’oblige à la tenue d’une consultation populaire.
C’est une première. Jamais la population n’avait contraint un collège à organiser un référendum et quand on sait les réticences des dirigeants socialistes à toute consultation populaire…
3000 personnes doivent se déplacer pour valider le vote. Il y en eut 4000 avec une majorité écrasante pour le maintien du parc.
Ce vote n’est pas coercitif pour la Ville, avait déclaré antérieurement André Godelet, échevin PS, et bras droit de la Dame de fer blanc, histoire de prévenir que l’avis des gens, on s’en fout… un peu dans la foulée du « oui » forcé à l’Europe lors du Congrès Eliotiste de Liège.
A peine le résultat du scrutin publié, Anne-Marie lançait ses contre-feux. Selon elle, ceux qui n’ont pas voté (le vote n’était pas obligatoire) sont favorables à la construction de la barre de prestige !
D’où le calcul : 16.000 habitants – 4.000 votants = 12.000 enthousiastes du projet !
Raisonnement à géométrie variable, quand on se replonge dans les déclarations anciennes de Di Rupo sur la disqualification des votes blancs aux législatives.
Pendant le scrutin, la section locale du PS s’était déjà répandue en voltigeur sur les flancs du bourgmestre. « Ceux qui sont contre des appartements de standing en bord de Meuse sont des gens qui n’aiment pas les ouvriers ! » bizarrerie du raisonnement, d’autant que ce sera un bidule pour les huppés…
« Enfin voilà une cause digne d’être défendue », s’écrient aujourd’hui ces défenseurs du peuple qui n’en disent pas une sur l’indignité du chômage et la misère qui sévit en banlieue hutoise.
C’est normal, de la part d’un parti qui s’est toujours estimé lésé des voix de gauche qui vont aux Ecolos et aux CDh sans parler des partis gauchistes tant haïs à un point que, si cela ne dépendait que d’eux, ils seraient exclus de tout débat démocratique, un peu comme ils le souhaitent pour le Vlaams belang.

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Car, les socialistes n’adorent rien tant que l’amalgame infamant, réduisant le populisme à une sorte de poujadisme en tenue kaki et svastika à la manche.
Pour eux, aller contre une décision des éminences du parti est bien plus grave que le constat de la pauvreté qui avance en Belgique, en partie à cause de leur impuissance à se représenter la situation réelle du pays et à leur volonté d’y faire face.
Le mépris d’un scrutin organisé par les Service communaux de la Ville de Huy est inquiétant dans la bouche de la présidente du Sénat.
Pour rester pratique, le Gouvernement wallon devrait réfléchir à un super ministère bicéphale : Marie Arena pour le mobilier et Anne-Marie Lizin pour l’immobilier. L’objectif serait la construction de monuments exaltant l’âme wallonne et socialiste.
Le duo de choc et de charme vous arrangerait une barre de bureaux et d’appartements de prestige qui aurait l’aspect que vous souhaitez : Versailles, pour les consonances passées,
Sagrada Familia, style Gaudi pour les modernes, retour du Vatican, et genre Facteur Cheval pour les Rock’n’roll de la gauche branchée.
Quant à ceux qui aiment mieux voir des arbres le long de la Meuse, la fougueuse Anne-Marie pourrait leur dire d’aller du côté de Seraing, se rendre compte comme les industriels ont arrangé l’ancienne propriété des Princes-Evêques. Là, elle n’aurait pas tout à fait tort.
Reste que les sujets d’accrochage avec les gens ne manquent pas d’interpeller sur la dérive du PS. On va finir par regretter Guy Mathot « qui n’avait qu’une vingtaine de mandats » et qui ne pensait pas rénover la rue Ferrer à coup d’appartements de prestige.
C’est finalement le ministre de la Région wallonne – ne me demandez pas lequel – qui tranchera.
Qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir inventer pour occuper le terrain la semaine prochaine ?
On n’ose y penser !...

Le «oui » déconne, le « non » décolle !

Les chauds partisans du « oui » en France sentent un malaise les envahir.
Même en Belgique, Etat si peu démocratique que l’Haut-lieu dédaigne de nous consulter sur la question, les Elio, Didier et Joëlle se demandent par quel bout prendre la montée du « non » en France qui serait synonyme du « non » en Belgique, si on votait.
C’est la théorie des dominos, si les Français disent « non », ce serait déjà foutu, à moins que tous les autres disent « oui », auquel cas on pourrait demander au Français de revoter dans le bon sens. Il est certain que le « non », s’il était définitif en France, donnerait de l’allant aux partisans suivant du non : les Hollandais, qui pourraient voter négativement à leur tour. Dès lors, la machine infernale enclenchée, messieurs Stan Giscard et Oliver Dehaan verraient un zéro pointé sur leur copie.
Les initiatives pour le « oui » sont malencontreuses, mal venues et confuses sur les explications de texte. C’est qu’il n’y a pas grand-chose à expliquer, si ce n’est qu’on est dans un système capitaliste libéral clos et qu’aucune tentative pour en sortir n’est possible. Par conséquent la Constitution essaie d’aménager un espace d’identité dans la stricte obédience du libéralisme, aux particularités de l’Europe.
Voilà ce qui ne va pas et que les Roses ne sentent même plus. La gauche n’a rien à faire avec la droite qui ne tient jamais à elle que lorsqu’elle en a besoin pour faire taire la rue.
Pour une fois l’Haut-lieu avoue au grand jour son incapacité à sortir de ce cercle infernal qui fait que – comme dans un trou noir – tout s’écroule vers un centre : l’OMC, de plus en plus suspectée et discréditée.
Prendre position de cette manière, c’est comme si on demandait à des prisonniers condamnés à de longues années de prison de voter pour leur détention, étant entendu qu’en votant contre leur détention, ils resteraient en tôle quand même.
Ce qui est drôle dans ce désastre annoncé, c’est l’agitation vaine de la Nomenklatura de Bruxelles à Paris, en passant par Berlin et La Haye.
La meilleure campagne du gouvernement Raffarin serait qu’on ne le voie nulle part, tant il est impopulaire… Les « ouitistes » de gauche sont effondrés. L’affichette de Hollande avec Sarkozy a eu un effet désastreux.
Tout le gratin people, journalistique, avec l’ex lutin de 68 Daniel Cohn-Bendit, supportent les Sarkozy, Lang, Raffarin et Hollande. C’est curieux de voir le couple Ockrent- Bernard Kouchner animés d’une passion dévorante pour le « oui », comme celui de Dominique Strauss-Kahn et son épouse, l’ancienne vedette de TF1, Anne Sinclair. En voilà de l’unanimité. Cette unanimité inquiète, parce qu’elle fait clivage et qu’on voit bien qu’elle ne représente que les gens d’en-haut, qui ne se sont jamais préoccupés du sort des gens d’en-bas.
Elles sont piquées au vif, ces élites, à l’idée qu’une majorité de Français les désavoue. Alors que ces grands démocrates nous assurent que le suffrage universel a quelque chose de sacré, on les sentirait près de la fronde s’il n’en allait pas selon leur désir et que les « non » l’emportassent.
Voilà une belle illustration de ce que les gens pourraient faire du suffrage universel, s’ils le voulaient : ne plus jouer aux moutons de Panurge en coupant le sifflet à tous ces professionnels de la chose publique qui se croient tout permis depuis qu’ils savent que les électeurs, bon an, mal an, poursuivent inlassablement le remplissage des urnes pour les mêmes personnes de pouvoir.

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Si nous ramenons le débat à la Belgique, vous me direz faire mordre la poussière aux trois gros partis traditionnels, cela paraît difficile, attendu qu’à part les Ecolos qui ont montré leurs limites, il n’y a que des farfelus d’extrême gauche et des voyous d’extrême droite.
Il est vrai que toutes les tentatives de créer un vrai parti de gauche en Wallonie ont échoué ; tant les places fortes socialistes, leur clientélisme forcené et l’accoutumance d’une génération l’autre à voter « ouvrier » font encore des triomphes à un PS qui vit ainsi dans l’illusion d’une machine présidentialisée à l’excès boulevard de l’Empereur, sans vraie démocratie.
A droite, le fil est encore plus tendu entre les libéraux « démocrates » et les nationalistes « autocrates ». C’est la corde raide, quand on songe à la fragilité flamande dans le sensible d’un nationalisme à cran et d’une crise linguistique permanente.
On en est réduit à se demander si on ne pourrait pas déstabiliser tous ces gens si sûrs d’eux-mêmes en votant la prochaine fois massivement pour le CDh de Joëlle Milquet ?
Elle est pour le « oui » comme tous les autres. Elle n’a aucune politique de rechange en matière européenne. Son orthodoxie à l’égard de la politique belge est aussi forte que celle du belgicain Di Ruppo ; mais elle vient de loin. Le PSC avant de devenir CDh allait à vau-l’eau. Les grandes gueules du genre Richard Fournaux et Gérard Deprez naviguent ailleurs, Nothomb est allé s’enterrer dans sa campagne natale. Il y aurait là matière à faire croire que si en Belgique on n’a pas de référendum, on a des idées. Cela pourrait flanquer les jetons aux deux autres ?…
De toute manière, nous savons aujourd’hui que voter contre le désir des puissants les oblige à sortir du bois. Démasqués, ils pourraient vouloir nous faire peur et se déguiser en grands méchants loups. De toute manière, n’est-ce pas ce qu’ils sont déjà ?

11 avril 2005

Le secret d’un grand homme.


-Monsieur Jean-Louis Beaucorgniau, connaissez-vous l’origine de mon nom ?
- J’y travaille…
-Il paraît que vous vous aidez de la physionomie des porteurs vivants du nom, pour les plus illustres paternités.
-Vous êtes jeune, jolie, vos mensurations de rêve. Attendez, ne seriez-vous pas la fille de… ?
-Exactement.
-Mais, vous n’avez pas gardé le nom de votre père, par mariage sans doute ?
-Non. Je porte le nom de ma Mère.
-C’est une décision qui vous est personnelle ?
-Vous pensez bien que si j’avais pu m’appeler comme mon père…
-Vous souhaitez donc que je parle des origines du nom de votre père ?
-S’il vous plaît.
-Je pense que son origine est slave… peut-être polonaise ?
- Par quelle déduction ?
-Ce n’est pas difficile, vous parlez douze langues et l’italien avec un léger accent. Racontez-nous l’histoire de votre famille.
-Ma Mère est une sainte femme qui a beaucoup souffert à Cracovie. Elle était la femme d’un menuisier, avant qu’elle ne connaisse mon père.
-Vous étiez très pauvres. Vous êtes née dans une étable.
-Oui, entre un bœuf et un âne.
- Toujours cette similitude avec les temps bibliques !...
-D’autant que le menuisier s’appelait Joseph !
- A Cracovie ?
-Oui, à Cracovie.
- La Pologne, votre ressemblance, le fait que vous ayez choisi le nom de votre mère et que vous écriviez mère avec une majuscule…
-Monsieur Beaucorgniau vous remuez des souvenirs bien douloureux…
- Je sais derrière le chemin de croix, les bosquets, l’occasion favorable…. C’est là que Marie trompa Joseph avec votre père !...
-Vous savez tout.
-Elle faisait du théâtre. Oh ! pas du grand théâtre… non, un théâtre qui exaltait la foi chrétienne. Lui aussi…
-C’était un jeune auteur-interprète d’art dramatique. Jaruzelski lui avait refusé sa pièce : « Staline Renaud était un homme », déjà des jeux de mots, une satire sur le monde communiste.
-Oui. Votre mère et lui vécurent une passion, qui ne ressemblait en rien à celle de Pâques.
-Une double histoire de la Passion, en quelque sorte, par la coïncidence des dates.
-Là aussi, avec un grand P pour l’Autre et un petit « p » pour celle de vos parents.
-Dites donc Beaucorgniau, ne soyez pas vulgaire…
- Lui, sur l’affiche s’appelait Czsztsez, un nom imprononçable pour une carrière internationale…
-Et pourtant !...
-Et ma mère…
-Grande tragédienne, nom de théâtre Dolorès… la Dolorès. Après qu’elle se fût retirée dans un monastère pour expier sa faute, qu’êtes-vous devenue ?
-Elle ne s’est pas retirée assez vite... Quand elle est partie, c’est le menuisier qui m’a élevée.
-Le brave homme !
- Mon père disparut. Il avait une autre vocation… Il a toujours habité un rez-de-chaussée. Le propriétaire habitait les étages. Il avait peur de ce qui se passait en haut !... fasciné par le ciel. Il levait toujours la tête. Quelques années plus tard, il réapparut transformé !... Plus beau que jamais.
-Il était entré dans les ordres ?
- Il avait trouvé sa vocation.

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-Il y a réussi de la merveilleuse façon que l’on sait.
-Un peu mon neveu. Quelle carrière !... Il a été le plus grand. Mais il a sacrifié sa famille, Marie, la Pologne pour se choisir une patrie étrangère…
- Oui. Mais il y est devenu quasiment chef d’Etat !...
- Le monde entier l’a célébré. Tout le monde a parlé de lui et en parle encore.
-C’est un véritable triomphe posthume…
-Il était déjà fort connu avant.
-Il a beaucoup tourné ?
-Un véritable athlète ! Il a fait tous les continents, infatigable, même malade… avion, voiture, tramway…
- Ah ! oui, le tramway qu’il désira tant…
-Destin hors norme… Par contre ma Mère et moi, sa pauvre fille !...
-C’est terrible. Et, il ne vous a rien laissé, un petit viatique, un souvenir ?
-Il n’avait rien à lui. Il avait passé un contrat. On s’occupait de tout. Il n’avait qu’à paraître Et ce qu’il rapportait, c’est sa Société de production qui s’en emparait.
-Comme c’est cruel !
-Pauvre Marlon Brando !...

10 avril 2005

En pleine crise de bushisme.

On a connu l’Amérique prudente, avec le non-interventionnisme qui prit fin à l’agression japonaise de Pearl-Harbor, l’Amérique « généreuse » avec l’après-guerre et le plan Marshall, l’Amérique de l’Alliance atlantique avec l’OTAN et son leadership du monde libre menant la guerre froide à son terme avec la fin de l’URSS, voici le temps de l’Amérique agressive avec l’intervention en Irak et arrogante avec son refus d’intégrer les accords internationaux qui mettraient en péril son productivisme exacerbé.
Depuis que Powell s’était empêtré dans des explications laborieuses à l’ONU pour le compte de Bush afin de justifier la guerre d’Irak, on a l’impression que l’Amérique n’est plus la même, que le mensonge d’Etat amplifié par toutes les tribunes du monde, s’il n’a pas changé quoi que ce soit à la politique extérieure, a sérieusement remué les consciences US.
Cette manière agressive de vouloir étendre au Proche-Orient une démocratie qui n’est pas elle-même en très bonne forme, a quelque chose d’unilatéral qui est déjà en contradiction avec les principes de liberté qu’elle est censée défendre.
C’est qu’elle a changé la démocratie. Les images d’elle qu’on exporte dans des pays traditionnellement autocratiques ne sont déjà plus les mêmes que celles qui ont cours actuellement en Amérique et dans le monde occidental.
L’économie, de plus en plus prégnante, omniprésente, est en train de bousculer le cadre politique pour en inverser les valeurs à son profit.
Le credo américain en prend un rude coup tous les jours : l’Etat de droit, le contrôle de l’exécutif par les juges et les élus, l’incarnation de tout ce qui s’assimile au progrès, passent au second plan, derrière la réussite économique et scientifique. Si la chose est plus ancienne qu’il paraît, c’est quand même avec le président Bush qu’elle s’affiche au grand jour. Les refus des protocoles de Kyoto, des mines anti-personnel, jusqu’au refus de limiter le rejet des gaz à effets de serre, joints à l’intention de forer des puits en Alaska, de poursuivre des extractions jusqu’à épuisement partout où les Américains sont prépondérants, voilà des signes qui ne trompent pas.
Depuis la guerre d’Irak et même depuis la première guerre d’Irak, menée par le père de l’actuel président, le complexe de supériorité de l’Amérique a produit un effet désastreux sur ses alliés européens comme la France, la Belgique, l’Allemagne, pour ne citer que les plus anciennes nations fédérées de l’Europe.
Le président Bush sert de révélateur au messianisme d’une nation qui accentue son impérialisme. Les médias amplifient le caractère religieux de cette présidence et en augmentent le malaise. Nous entrons dans le mystique et l’irrationnel. Le fait que c’est la première fois qu’un président des Etats-Unis assiste à l’enterrement d’un pape est un signe de la montée du religieux, montée qui s’arrange très bien avec celle du pouvoir économique, les Eglises n’ayant jamais craché sur l’argent.

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De toute évidence, le président Bush parfaitement au courant des allégations portées contre lui, ne les dément pas. Il croit son pays naturellement bon et sa mission inspirée par Dieu.
Ce président missionnaire n’en est pas moins homme. S’il n’a pas été un grand patron de l’industrie pétrolière, il peut de la position qui est la sienne, prendre naturellement de l’ascendant sur le management et se préparer une sortie de la présidence dans le confort d’une ou l’autre Compagnie reconnaissante.
Le bushisme conduit l’Amérique près d’un siècle en arrière, à une sorte d’empire Austro-Hongrois qui aurait perdu son prince Rodolphe dans l’effondrement des Twin Towers en 2001.
Les anciennes attaches du passé genre « nouvelle frontière » avec l’esclavagisme, et le racisme primaire du Sud, que l’on croyait révolues sont plus actuelles que jamais. Les violences antisociales innovent sous la forme de contrats temporaires dans l’industrie, un asservissement plus grand encore que par le passé pour un travail précaire et sous-payé.
Un réflexe de défense contre une agression qui reste, malgré le côté spectaculaire, l’agression d’une secte de fanatiques, celle d’un ben Laden, plutôt que celle d’un Etat « voyou », sert de prétexte à un système policier en expansion.
La mondialisation de l’économie, la banque mondiale aux mains d’un républicain qualifié de dur, la tournure que prend l’expansion économique d’un pays comme la Chine, feront que les années qui viennent seront cruciales pour les Etats-Unis et les nations inféodées de jour en jour davantage à leur économie.
A moins d’un président démocrate qui donne l’alerte et qui a suffisamment de charisme pour faire machine arrière sans provoquer d’émeutes, la voie qu’a choisie Bush est une pente fatale qui ne débouchera que sur le chaos et la fin des idéaux si souvent évoqués et jamais approchés qui s’éloignent pour toujours.
On peut déjà dire que Bush est le président catastrophe dont le monde n’avait pas besoin.

09 avril 2005

Dessine-moi un mouton !

On s’excite, on s’excite sur les chances que la Constitution Giscard a d’être adoptée un jour dans l’Europe des vingt-cinq. On a tort.
Si au lieu de manger son nœud pap’ en écartant l’idée d’un referendum en Belgique – ce n’est pas la parodie au Congrès du PS qui changera rien – Elio avait joué la carte du bon démocrate, il aurait eu l’estime de tous, pour pas grand-chose. Car, départager des Oui ou des Non, qu’est-ce que ça change, puisqu’il faut l’unanimité des 25 et s’il y en a quinze qui se passent de l’opinion de leurs populations, il y en a dix qui font voter ! Parmi les dix, il y a les Palotins de Pologne où un referendum n’est validé que s’il y a 50 % de participants au vote et enfin les British, pour lesquels les sondages évaluent les probabilités du oui à 30 %.
Quand on voit la tendance du Non prendre de l’ampleur en France, on se dit que Stan Giscard et Oliver Dehaan devront revoir leur copie.
Tony Blair qui a choisi d’être le dernier sur la liste pour consulter doit bien se marrer de voir comme le Oui passe plutôt mal en France, malgré le frétillement perceptible des BCBG et les jumelages terribles entre un François Hollande inconscient et un Sarkozy réjoui de voir l’autre tomber facilement dans le panneau.
L’Haut-lieu s’était dit que le populo, avec tout ce qu’on lui avait donné à bouffer comme salade sur l’Europe, allait frétiller de la queue comme Médor devant une boîte de Canigou.
Aussi, sur sa lancée, les Yvette Horner de l’accordéon à bretelle du rond-point Schumann, avaient ouvert le bal sur leur fonds de commerce dans lequel on pouvait voir l’entrée prochaine de la Turquie, Frits Bolkestein dans ses œuvres, l’OTAN et les rouleaux de papiers hygiéniques qui nous servent à essuyer le cul des Américains, l’Organisation Mondiale du Commerce et son nouveau patron, un ex de la CIA, le libéralisme chrétino-libéral et enfin la multiplication à l’infini des Services et des Ministères, des parlementaires et des employés de la tour de Babel que les Européens ont sur le dos pour s’entendre donner des directives sur la longueur des frites en sachet.
Que nenni ! Il faudra revoir tout cela à la baisse et traiter avec plus de modestie les bons sauvages que nous sommes.
Ils y ont pourtant laissé quelques nuits blanches à la gamberge de ce jusqu’où nous irions dans la bassesse pour accepter l’Europe. Ils ont même assimilé les refuznik aux gauleiters de l’extrême droite et aux nationalistes genre breton, têtus et cons !... Ils ont eu le culot d’un Oliver Dehaan qui ne s’est pas gêné de nous faire savoir que si nous eussions voté « non », il eût fallu que nous recommençassions le referendum jusqu’à ce que nous votassions « Oui ». (J’adore les subjonctifs.)

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Nous serions allés tellement de fois aux urnes, qu’à la fin, lassés de sacrifier tous les dimanches matins à la folie votante, nous aurions fini par lâcher un oui, franc et massif, comme un gros pet dans l’urne qui, de cette façon aurait été sans doute décrite par les futures générations comme la poubelle de l’histoire.
Ah ! cette démocratie tarte à la crème, on finirait par la regretter dans sa forme actuelle : elle a le goût, l’aspect, la manière, mais ce n’est pas une démocratie !
Un peu comme en métaphysique à la recherche du sens au mot vérité en la sortant du puits pour l’étendre raides d’amour sur la margelle. La vérité, elle s’est fait la malle pour une destination inconnue. Et, au train où vont les choses, on n’est pas près de la retrouver.
A sa place, j’aurais fait pareil. Elle ressemblait à quoi, la Liberté, avec nos vices de commerçants patibulaires ? Nos pauvres gueules de cocus et nos allures gens de maison, que même quand l’un ou l’autre se détache pour faire parlementaire ou ministre, il a toujours l’air d’un domestique ?
Après le non annoncé, le fiasco franc et massif du oui, qu’allons-nous devenir ?
Christine Ockrent, à défaut d’arguments, nous menace déjà indirectement en supposant que notre mauvais vouloir sera la pire des catastrophes.
On n’en est pas encore là. En France, les maîtres plongeurs se rassemblent au bord de la piscine pour ramener les nageurs imprudents. En Belgique, on mange des frites en pleurant le pape. Ailleurs, on se demande si on ne ferait pas mieux d’adhérer directement à une économie de libre échange où l’Angleterre serait la vedette américaine.
On ne pourrait mieux dire.
En Belgique, on n’a pas d’idée. C’est ça qui fait notre force.

08 avril 2005

Le don de soi

8 h 48 – Réveillé par des pigeons qui roucoulent sur ma terrasse, j’en informe aussitôt la RTBF qui estime cette information peu médiatique.
9 h 07 – J’ai un peu d’entérite. Je téléphone aux informations. C’est Cédric Wauthier, un intérimaire, qui m’explique qu’il n’est là que pour son magazine de l’habitat.
9 h 15 – En me rasant, je me découvre un bouton à la base du nez. Je tombe sur Anne Quevrin à RTL. Elle n’a pas le temps. Elle repart à Rome. C’est la première qui me dit qu’elle s’en fout. Ce ne sera pas la dernière.
9 h 52 – J’oublie un toast dans le grille-pain, il me semble que je respire mal à cause de la fumée. Olivier Maroy que j’ai au bout du fil, me conseille d’appeler les pompiers. Je veux lui expliquer que la fumée qui s’échappe de mon grille-pain m’indispose. Il coupe son téléphone.
10 h 17 – La journée commence mal. J’ai un début d’érection et Marie est quelque part dans les Ardennes. A RTL, Luc Gilson me conseille une branlette. J’ai beau lui dire que je suis chrétien, il me dit d’aller me faire foutre. D’accord. Mais où ?
11 h 14 – Que vais-je manger à midi ? Je sens que je vais avoir des crampes à l’estomac. Je tombe sur Claudine Brasseur au boulevard Reyers. Tout le monde est parti à Rome. Il n’y a plus qu’elle. Elle me demande si j’ai un animal de compagnie. Mes crampes d’estomac, ne l’impressionnent pas. Finalement, je prendrai son poisson rouge en pension, lundi elle va couvrir l’enterrement Rainier, rapport au musée océanographique Louis II.
12 h 08 – Ce n’était que la faim. Mes crampes ont disparu devant une omelette aux champignons. J’en veux faire profiter la rédaction de RTL. Sabine Mathus en duplex de Rome répond par des grossièretés.
13 h 14 – Silence total sur l’ensemble de la ville de Liège. J’en informe aussitôt qui de droit. Jacques Mercier m’explique qu’aucune minute de silence n’est prévue à 13 h 14 pour qui vous savez. Je l’en remercie. J’ouvre ma fenêtre, le bruit reprend. Je suis soulagé.
15 h 38 – Après une courte sieste, en me levant du divan, j’ai un étourdissement. Je bondis sur le téléphone. Voilà au moins quelque chose de sérieux. Fabienne Vande Meerssche est de mauvais poil. Elle me traite de cinglé. Je lui réponds sur le même ton. J’entends comme des gargouillis. Elle doit avoir des problèmes de dentier. Le ton monte. C’est moi qui raccroche.
16 h 09 – Un préposé à « Spécial Vatican » à qui je demande comment je devrais m’y prendre pour réussir une mayonnaise, me traite de sale con. Je lui réplique que son agressivité ne me poussera pas à me faire « catholique ». Il comprend « cathodique ». Il se radoucit et me force quasiment à accepter sa photo dédicacée. Il écrira « à ma chère duchesse de Gloucester ». Il me prend pour une femme. Elles doivent drôlement manquer chez les curés.
20 h 21 – Je ferme la télévision. Depuis une heure, je compte les pavés de la place Saint-Pierre. Je me demande si la papamobile n’est pas à vendre ? RTBF me branche sur Marie-Pierre Mouligneau qui me prend pour le météorologue de Beauvechain. La conversation est hard. C’est moi qui raccroche, juste comme j’apprends la couleur de son string. Homme d’honneur, je n’en soufflerai mot à personne.

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21 h 57 – Une douleur au côté droit me fait craindre le pire. Allô – Ici Barbara Louys, pour l’émission « C’est du belge ». C’est pourquoi ? Je lui dis tout sur ma douleur qui me fait craindre un arrêt cardiaque. C’est Thomas van Hamme qui prend le cornet pour me signaler que le cœur n’est pas à droite, mais à gauche. Je veux faire de l’esprit en répliquant qu’à la RTBf on le me dirait pas. J’entends rire Barbara Louys. Si elle avait ri de la même manière de l’Autre illustre, on la flanquait à la porte sans préavis.
22 h 50 – La journée est finie. N’ayant rien de spécial à dire, je pense que cela intéressera les téléspectateurs. Anne Delvaux prend mes coordonnées. Mon cas la branche. Elle va envoyer une équipe. Je demande quand ? Elle ne sait pas. Devient de plus en plus évasive. Me conseille les Urgences. Je sens bien qu’elle voudrait, elle aussi m’envoyer sa photo dédicacée, mais Marie vient de rentrer. Anne me parle de sa solitude au boulevard Reyers, me dit qu’elle aussi ressent parfois un vide absolu et la vacuité de son existence. Je veux raccrocher. Elle semble vouloir prolonger l’entretien. Puis son ton change. C’est fait, la police à mes coordonnées et si je continue à l’emmerder, je vais avoir des ennuis !
23 h 58 – J’ouvre mon ordi pour lancer le blog du lendemain. Le sentiment de n’être rien, même avant ma mort, m’accable. Malgré mes efforts, je n’intéresse personne. Je fais une crise de jalousie. L’Autre, celui dont tout le monde parle depuis huit jours, même mort, intéresse plus que moi, vivant. C’est à croire que s’il n’y avait eu que Lui sur la terre, le monde eût été d’une grande perfection. Seul inconvénient, qui aurait parlé de sa vie, de son œuvre ? Même l’émotion planétaire n’aurait pas été ressentie à sa juste valeur.
Quant à sa succession… nul n’est capable de l’égaler, sauf s’il s’avérait qu’il a eu un fils. Je vais téléphoner à Véronique Genest pour qu’elle ouvre une enquête. Cela pourrait aider le conclave ?

07 avril 2005

Disparition médiatique.


Les babillants de RTL et de la RTBf viennent de passer une semaine épouvantable, une Saint-Barthélemy aux cris de « papiste… ou tu meurs ». Et l’hécatombe a bien eu lieu : plus un seul laïc n’a regardé la télévision ! Sale temps, pour les non-croyants.
On a rarement vu une personnalité aussi médiatisée, aussi idolâtrée par les caméras que celle de qui vous savez. C’est quasiment le fanatisme païen que l’on croyait enfoui dans les consciences chrétiennes depuis les bûchers des hérésiologues resurgissant dans les âmes désormais tourmentées par la volonté des producteurs.
Avant que l’audimat ne retombe, on espère faire la soudure avec Rainier de Monaco. Mais, on n’est pas sûr. Eventuellement, on serait d’accord de patienter le week-end avec le mariage de Charles et de Camilla. Rainier, c’est pour la semaine prochaine.
Tristes ou pas, heure après heure, nos lascars les ont revécus vingt fois, les derniers moments, de l’Illustre.
13 heures 12, le bulletin de santé publié n’est pas favorable… 15 heures une : On vous disait que le bulletin de 13 heures 12 faisait craindre une issue fatale… etc. A côté de nos pitres favoris figés dans l’angoisse obligatoire, Daneels pouvait entre messe et interview, suivre sur une chaîne sportive, Kim Clijsters se faire du blé à un tournoi. Les babillants, pas !...
Derrière les décors de RTL, Madame Reuter avale le sandwich posé sur un coin de table, les génuflexions ont distendu son porte-jarretelles. On improvise. Au Reyers, l’austère démarche, façon chapelle Sixtine court toute l’année. Patène, surplis et chasuble, on connaît. Le sérieux dans l’entraînement, ça finit par payer !
Et quand ils ont envie de pisser au milieu d’un bulletin qui dure depuis une heure trente, que font donc nos héros ? On a beau être au chagrin, on ne peut pas passer la soirée à se retenir.
C’est pas humain des métiers pareils, juste après la semaine sainte. Entre le ciel et eux, c’est un de ces va-et-vient ! !
Il respire faiblement… Voilà dix fois que les Porte-Cierges cathodiques reprennent l’info, le visage grave et consterné. Même pour le Christ, à force de dire qu’Il est mort sur la croix, ça fait presque plus rien… l’étourdissement de la fatigue.
« De Rome, à vous les studios. » Et on repart : à 19 h 14, il y a comme un mieux. Les journalistes se résignent à dormir sur les marches de Saint-Pierre.
Avant le drame universel, à la fin du bulletin, les préposés à l’info rassemblaient les papiers avec le sourire. On sentait la gaîté d’avoir fini journée. Fabienne parlait avec un machino qu’on ne voyait pas. C’était sympa.
-A Pâques, j’ai fait un repas cassoulet à Cahors….
L’agonie coupe tout, d’autant qu’il y a des cafteurs dans la production. Toute une Commission de curés aux étages, boulevard Reyers, ça rigole pas. Le moindre sourire, c’en serait fait d’une carrière.

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Triste la mort ! Si celle-ci était plus discrète ? Plus chrétienne… avec le respect qu’on doit à un vieil homme qui passe la main, on s’inclinerait dans le silence.
Mais en pleine foire? Garder le ton dans la terreur de faire un renvoi à l’ail et fines herbes ! C’est comme si Elvire pouffait à voir don Juan jouer sa scène braguette ouverte.
Etourdis, hébétés, les cathos en arrivent à avoir moins de peine, à force d’en avoir…
En attendant ça se précipite, l’événement est place Saint-Pierre. Les cœurs polonais sont sondés en priorité. Des vieilles bandes du temps de Jaruzelski et de Solidarnosc défilent entre les témoignages des romaines aux sanglots et des touristes français… les archivistes sont à cran… la chute du mur… l’homme providentiel à Cracovie, la jeunesse sportive… La douleur égare, son absence aussi.
L’envoyé spécial refait un tour de pêche. Une mère de famille prise d’hystérie mord à l’hameçon. L’émotion est palpable, la mère de famille romaine aussi.
Enfin, la nouvelle survient, libératrice et épouvantable, alors que tout le monde s’y attendait, la surprise est totale. Non, pas Lui !... On s’évanouit dans les carmels. Un jeune homme pleure à chaudes larmes. Il ne sait plus se retenir. La camera le fouille dans une indécence totale. On devine sur le visage inondé, l’amorce d’une chandelle sous le nez. C’est atroce…
Le calvaire des personnels de télé n’est pas fini. Jean-Charles de Keiser a rhabillé tout le monde en noir. Ils doivent tenir jusqu’à vendredi : l’enterrement. Les anciens du Conservatoire répètent devant la glace : « Le deuil frappe le monde entier… 10 millions de personnes sont attendues à Rome. Les gens ont dévalisé les « prêt-à-porter »… la jaquette noire est pratiquement introuvable…
On repense à Zitrone. Si gros Léon avait été là « Mesdames, messieurs bonsoir… en direct de la place Saint-Pi-è-rr-e… » Léon aurait redonné de l’espoir à une otarie dans un bac à sable au mois de juillet…
Les chefs d’Etat à la dépouille…. Anne Quevrin se pourlèche. Place Royale en a jusqu’aux vacances, rien qu’avec les rushs. Elle ne vaut pas gros Léon, mais bon… ce n’est pas son style. Au moins, elle ne force pas pour avoir la gueule de circonstance. Même quand elle rie, on croit qu’elle pleure !...
Pour vendredi, on avisera. Le deuil se porte violet cette année. Anne Delvaux a le teint trop abricot. Elle est pour le parme.
Ça repart en people… …
El rey d’Espagne passe tout le monde d’une tête. Il rivalise avec le chapeau de la reine Paola.
On ausculte les visages des familles régnantes. On parie. Qui sera le suivant ? Rainier compte déjà pour du beurre.
Berlusconi est au premier plan des cameras de la RAI et des autres chaînes dont il est propriétaire. Des dix millions de fidèles, si seulement il y en avait 10 % pour s’abonner aux chaînes payantes !... Il réussit à sortir une larme à force de se frotter les yeux.
Tout le monde est bien content que ça finisse.
Les millions d’enfants qui meurent sans un cri terrassés par la faim chaque année dans le monde ne font pleurer personne. C’est l’époque qui veut ça. La douleur, ça ne se commande pas.

Disparition médiatique.


Les babillants de RTL et de la RTBf viennent de passer une semaine épouvantable, une Saint-Barthélemy aux cris de « papiste… ou tu meurs ». Et l’hécatombe a bien eu lieu : plus un seul laïc n’a regardé la télévision ! Sale temps, pour les non-croyants.
On a rarement vu une personnalité aussi médiatisée, aussi idolâtrée par les caméras que celle de qui vous savez. C’est quasiment le fanatisme païen que l’on croyait enfoui dans les consciences chrétiennes depuis les bûchers des hérésiologues resurgissant dans les âmes désormais tourmentées par la volonté des producteurs.
Avant que l’audimat ne retombe, on espère faire la soudure avec Rainier de Monaco. Mais, on n’est pas sûr. Eventuellement, on serait d’accord de patienter le week-end avec le mariage de Charles et de Camilla. Rainier, c’est pour la semaine prochaine.
Tristes ou pas, heure après heure, nos lascars les ont revécus vingt fois, les derniers moments, de l’Illustre.
13 heures 12, le bulletin de santé publié n’est pas favorable… 15 heures une : On vous disait que le bulletin de 13 heures 12 faisait craindre une issue fatale… etc. A côté de nos pitres favoris figés dans l’angoisse obligatoire, Daneels pouvait entre messe et interview, suivre sur une chaîne sportive, Kim Clijsters se faire du blé à un tournoi. Les babillants, pas !...
Derrière les décors de RTL, Madame Reuter avale le sandwich posé sur un coin de table, les génuflexions ont distendu son porte-jarretelles. On improvise. Au Reyers, l’austère démarche, façon chapelle Sixtine court toute l’année. Patène, surplis et chasuble, on connaît. Le sérieux dans l’entraînement, ça finit par payer !
Et quand ils ont envie de pisser au milieu d’un bulletin qui dure depuis une heure trente, que font donc nos héros ? On a beau être au chagrin, on ne peut pas passer la soirée à se retenir.
C’est pas humain des métiers pareils, juste après la semaine sainte. Entre le ciel et eux, c’est un de ces va-et-vient ! !
Il respire faiblement… Voilà dix fois que les Porte-Cierges cathodiques reprennent l’info, le visage grave et consterné. Même pour le Christ, à force de dire qu’Il est mort sur la croix, ça fait presque plus rien… l’étourdissement de la fatigue.
« De Rome, à vous les studios. » Et on repart : à 19 h 14, il y a comme un mieux. Les journalistes se résignent à dormir sur les marches de Saint-Pierre.
Avant le drame universel, à la fin du bulletin, les préposés à l’info rassemblaient les papiers avec le sourire. On sentait la gaîté d’avoir fini journée. Fabienne parlait avec un machino qu’on ne voyait pas. C’était sympa.
-A Pâques, j’ai fait un repas cassoulet à Cahors….
L’agonie coupe tout, d’autant qu’il y a des cafteurs dans la production. Toute une Commission de curés aux étages, boulevard Reyers, ça rigole pas. Le moindre sourire, c’en serait fait d’une carrière.

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Triste la mort ! Si celle-ci était plus discrète ? Plus chrétienne… avec le respect qu’on doit à un vieil homme qui passe la main, on s’inclinerait dans le silence.
Mais en pleine foire? Garder le ton dans la terreur de faire un renvoi à l’ail et fines herbes ! C’est comme si Elvire pouffait à voir don Juan jouer sa scène braguette ouverte.
Etourdis, hébétés, les cathos en arrivent à avoir moins de peine, à force d’en avoir…
En attendant ça se précipite, l’événement est place Saint-Pierre. Les cœurs polonais sont sondés en priorité. Des vieilles bandes du temps de Jaruzelski et de Solidarnosc défilent entre les témoignages des romaines aux sanglots et des touristes français… les archivistes sont à cran… la chute du mur… l’homme providentiel à Cracovie, la jeunesse sportive… La douleur égare, son absence aussi.
L’envoyé spécial refait un tour de pêche. Une mère de famille prise d’hystérie mord à l’hameçon. L’émotion est palpable, la mère de famille romaine aussi.
Enfin, la nouvelle survient, libératrice et épouvantable, alors que tout le monde s’y attendait, la surprise est totale. Non, pas Lui !... On s’évanouit dans les carmels. Un jeune homme pleure à chaudes larmes. Il ne sait plus se retenir. La camera le fouille dans une indécence totale. On devine sur le visage inondé, l’amorce d’une chandelle sous le nez. C’est atroce…
Le calvaire des personnels de télé n’est pas fini. Jean-Charles de Keiser a rhabillé tout le monde en noir. Ils doivent tenir jusqu’à vendredi : l’enterrement. Les anciens du Conservatoire répètent devant la glace : « Le deuil frappe le monde entier… 10 millions de personnes sont attendues à Rome. Les gens ont dévalisé les « prêt-à-porter »… la jaquette noire est pratiquement introuvable…
On repense à Zitrone. Si gros Léon avait été là « Mesdames, messieurs bonsoir… en direct de la place Saint-Pi-è-rr-e… » Léon aurait redonné de l’espoir à une otarie dans un bac à sable au mois de juillet…
Les chefs d’Etat à la dépouille…. Anne Quevrin se pourlèche. Place Royale en a jusqu’aux vacances, rien qu’avec les rushs. Elle ne vaut pas gros Léon, mais bon… ce n’est pas son style. Au moins, elle ne force pas pour avoir la gueule de circonstance. Même quand elle rie, on croit qu’elle pleure !...
Pour vendredi, on avisera. Le deuil se porte violet cette année. Anne Delvaux a le teint trop abricot. Elle est pour le parme.
Ça repart en people… …
El rey d’Espagne passe tout le monde d’une tête. Il rivalise avec le chapeau de la reine Paola.
On ausculte les visages des familles régnantes. On parie. Qui sera le suivant ? Rainier compte déjà pour du beurre.
Berlusconi est au premier plan des cameras de la RAI et des autres chaînes dont il est propriétaire. Des dix millions de fidèles, si seulement il y en avait 10 % pour s’abonner aux chaînes payantes !... Il réussit à sortir une larme à force de se frotter les yeux.
Tout le monde est bien content que ça finisse.
Les millions d’enfants qui meurent sans un cri terrassés par la faim chaque année dans le monde ne font pleurer personne. C’est l’époque qui veut ça. La douleur, ça ne se commande pas.

06 avril 2005

A ton cul la banane.

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- Toi, moi, nous, on est fèyes, dis donc. Alos, pouquoi moi dois en vouloi donné plus de taxe à l’Union euopéenne pou la banane ?
- Toi dis bien, seño Aïstide, moi du Honduas et toi du Costaïca, c’est pas dans la banane qu’on va touvé 680 euos pou que le Palement euopéen igole à nos malheus.
- Qu’est-ce que vous deux en avez voi conte les Antilles ? Note banane vaut bien la vôte.
Mon fèye Caaïbe n’est pas sû de la vende même en vous taxant la banane, sa banane.
- Quoi la banane, sa banane ? C’est un langage pacifique, ça ?
-Non, Eusébio, c’est la langue du Pacifique.
-Moi, lui voient bien que vote banane est chouchou des Fançais. Qu’est-ce qu’elle vous a fait la banane d’Equateu ?
-Elle sent vinaigue.
-Elle sent vinaigue, ma banane ?
-Puis elle est top petite !
-Elle est top petite ma banane ? Qu’est-ce qu’il ne faut pas entende. Ma banane est la meilleuye au monde, je te dis ma banane.
-Pouquoi toi et lui vouloi que l’Oganisation du Commèce de la banane mondiale tanche dans la banane ?
-Oui, quelle est la meilleuye banane ?
- On poua jamais diye. T’en as des qui l’aime plus sukée, la banane.
- La plus sukée, elle jaunit top vite.
-C’est pou moi, toi, qui dis que ma banane jaunit top vite ?
- Tu sais ce qu’elle te dit, ma banane à ta banane ?
- Vas-te faiye foute avec ta banane.
- Tu sais où je la mets ma banane ?
- Pas avant la mienne.
-A ton cul !
-A mon cul, la banane ! Tu épètes, pou voi !
-A ton cul la banane.
-Aïstide, t’as entendu ce noi bec ?
-Parle plus d’Aïstide, il cuve son omm. Et d’où il vient son omm ?
-Tu vas pas diye qu’il pousse du omm en Jamaïque ?
-C’est pas le omm qui pousse. Le omm, c’est le jus de ce qui pousse en Jamaïque. Ta banane n’a pas de jus.
-Ma banane, dis-donc, n’a pas de jus, ma banane ? Tu cois qu’on fait pas de siop à la banane ?
-C’est la guèe à la banane, alo ?
-Oui, c’est la guèe à la banane.
-Tu sais quoi, Eusébio, ta banane, elle va la pède la guèe, ta banane.
-C’est Chiyac qui t’a dit que ta banane allait gagné la guèe de la banane ?
- Non, c’est celui qu’a dit qu’il y avait un os dans ta banane.
- Au moins, la mienne elle reste bien duye.
-Tu pales, on peut pas la mette en bouche. T’as toujous un moceau top mû qui tombe à tèe.
-Dis, t’écases ma banane !
-Toi-même. T’écases la mienne.

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-Tiens, voilà Doloès.
-On va lui demandé.
-Doloès, qu’est-ce que tu aimes le mieux, la banane d’Eusébio ou celle de Iccado ?
-Celle d’Eusébio est plus petite. Mais elle est plus duye et elle tient mieux dans la bouche.
-Et celle de iccado ?
-Elle est bien su des plats pépaés, à l’occasion, comme on consomme à l’hôtel.
-Tu manges la banane à l’hôtel ?
-Seulement celle de Iccado.
-Et pouquoi tu manges la banane de Iccado à l’hôtel ?
-Pou pas déangé les gens dans le quatié.
-Ah ! c’est ainsi, on n’en veut pas de ma banane !
-Tiens donc, c’est Aïstide qui cuve plus son omm.
-La banane d’Aïstide, je sais le goût qu’elle a.
-Avec tout le omm autour, ça doit pas ête mauvais.
-La pochaine fois que je mange une banane à l’hôtel, ce seya celle d’Aïstide. Hyain qu’avec l’allumette, on la flambe au omm la banane d’Aïstide.

05 avril 2005

Un crack de la CIA à la Banque mondiale !

C’est encore un type « bien sous tous les rapports » qui va accéder à la direction de la Banque mondiale : Paul Wolfowitz.
Bien sous tous les rapports version Bush, bien entendu. Un de ces hommes comme ne les aiment pas officiellement nos hercules de foire de l’Europe « progressistes », mais qui est là pour afficher l’insolence économique étasunienne et nous balancer les vérités républicaines du fric évangélisant le monde.
Je parie que déjà Frits Bolkestein l’adore !
Pur produit de la CIA, Popaul a de qui tenir, son père Jacob était un sioniste convaincu. Nul doute que pour ce qui est d’aider financièrement les Palestiniens, la Banque mondiale va les lâcher avec des élastiques. Par contre Sharon a toutes ses chances.
Paul naît en 1943. En 1957, la famille déménage en Israël, c’est dire l’attachement….
Sous l’influence d’Allan Bloom, Paul Wolfowitz développe ses connaissances en sciences politiques, et son intérêt pour la philosophie de Leo Strauss qui, comme chacun ne le sait pas, axe son discours sur la fin de la tyrannie et la condamnation du Mal. On voit le genre : tout ce que mon pays fait est bien, tout ce que les lopettes venus d’ailleurs font, est mal.
C’est ce qui s’appelle le positivisme actif : un œil sur le tiroir-caisse, un autre sur les armes de dissuasion qui tiennent le loqueteux à distance du tiroir-caisse, le tout enveloppé dans les plis du drapeau, la main sur le cœur, côté portefeuille.
Pour Popaul, cet aimable banquier des Bush, il y a divorce profond entre dictature et démocratie. La démocratie : les States en sont le berceau avec tous ceux qui sont d’accord et qui auront une place au fond de la chapelle, les autres sont des dictateurs qui seront détruits à Harmaguédon. Ce lieu mythique se trouvant situé, comme par hasard, au Proche-Orient, Wolfowitz pourra en tirer son pesant de cacahuètes. Les Arabes auront intérêt à livrer leur brut sans le passer sous le burnous, sous peine de tomber du côté du Mal.
Cet exorciseur des pensées troubles a fait partie de toutes les Commissions de défense depuis la guerre froide où il représente les Faucons de la vènerie extra droitière républicaine ! C’est dire si l’Europe avec ses comiques et ses états d’âme sociaux va devoir vider les derniers fauteuils des militants pacifistes, si elle veut accéder au guichet « prêts sur gage » de Popaul.
Ce dur est contre tout contrôle de l’armement américain. Il est responsable de la non signature des accords interdisant la production d’armes anti-personnels. Wolfowitz est parmi ce qu’il convient d’appeler parmi les experts un « pessimiste » ; profession de foi toujours utile lorsqu’il s’agit de gonfler - voire de créer - une menace pour faire voter une augmentation du budget militaire.
Entré à la CIA en 1976, il a tout de suite intégré les partisans d’un alarmisme provocateur pour éveiller les consciences américaines contre une hégémonie soviétique globale.
C’est très tôt que Popaul s’intéresse au Proche Orient et à la carrière de Saddam Hussein.
Les États-Unis doivent renforcer leur présence dans la région du Golfe, dit Popaul, notamment en y construisant de nouvelles bases militaires.

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Devenu une figure clé des néo-conservateurs, il est recruté par George W. Bush à l’automne 1998, afin de lui servir d’assistant sur les questions de politique étrangère, aux côtés d’une proche du candidat républicain, Condoleezza Rice. Avec elle, il met en place l’équipe des « Vulcains », en référence au dieu romain qui forge les armes divines.
Ses avis seront déterminants dans le passage à l’acte de Bush.
Popaul chef de la cassette mondiale, il ne manquait plus que celle-là pour que les Etats-Unis se sentent partout dans le monde comme chez eux. C’est fait.
Les gros naïfs européens semblent s’être résignés à subir cette nouvelle mainmise du grand frère d’Outre Atlantique.
Comme on dit dans les cas où on ne peut que subir, l’Haut-lieu de par ici jugera aux actes !
Bien qu’il ne soit pas européen, Popaul est, sans doute aussi, un chaud partisan de la Constitution de Giscard d’Estaing et de notre bon gros national, Dehaan.
Il faudra lui poser la question quand il sera à nouveau à Bruxelles, et que nos jacassants dérouleront le tapis rouge à l’étoile de la finance.
Ah ! les socialistes n’ont pas encore fini de souffrir…

04 avril 2005

Monsieur économie mondiale y va de son beurre.

Voilà tantôt près de cinquante ans qu’on le dit : si on continue comme ça, l’humanité sera sur son cul pour dans bientôt.
Alors, les songes creux des Rosés, des Bleus et des Verts seront aux chiottes et les héros de la croissance économique en train de pourrir dans les égouts à ciel ouvert que notre connerie aura perpétré.
Cinquante ans que j’entends ce discours des responsables ! Attention mes minets, vous n’avez plus que dix, cinq, un an pour redresser la barre… C’est encore possible, chères… retirez donc votre porte jarretelles, vous coincez ma couille gauche !...
Hélas !... les bateleurs qui surent si bien flatter nos égoïsmes triomphent toujours dans leur show à l’américaine. Les cons exultants d’ARCELOR, de Silicone Valley et d’ailleurs ressemblent de plus en plus aux fermiers texans reconvertis aux petrodollars, mais encore extrêmement crus et appréciés des sous-produits de la culture occidentale qu’on appelle à tort des économistes.
Les tourlourous de l’industrie marchent encore à fond au plan de travail, aux structures d’accueil et aux boulots intérimaires, avec eux, les bourgeois à leurs économies, serrés dans leur ceinture de sécurité au volant de la grosse voiture briquée comme un sou neuf et polluante comme dix diarrhéiques et tous les autres petits cons de la formidable entreprise humaine qui va sombrer dans les glaires et les pestilences de notre siècle de « grands » progrès !
Merde ! Qu’est-ce qu’on attend ?
Un ponte de la connerie l’a dit l’autre jour, et ce n’était pas un poisson d’avril : l’homme acculé, résoudra ses problèmes par égoïsme bien compris.
Je savais ce que c’était que l’égoïste : c’est le gars pas plus malin qu’un autre, mais qui a la manière de se faire du fric et qui voit le mur sur lequel il va se casser la gueule droit devant. Pas fou, il attend qu’un autre prenne le briquaillon pleine face, des fois qu’il y aurait une brèche pour s’y faufiler après le clash, afin de poursuivre son goût premier qui est le culte de l’oseille. Mais voilà, le mur tient bon. Alors l’égoïste dans son égoïsme bien compris se dit, tant qu’à faire, je reste le cul vissé dans ma bagnole et, au dernier moment, je saute sur le gazon. Tant pis pour la ferraille et les cons qui seront sur la route, qui, me croyant toujours dedans se mettront à m’acclamer au passage.
Je me demande si l’égoïsme bien compris dont on espère tant, n’est pas le dernier mensonge d’une humanité qui sombre et dont les derniers survivants retourneront se percher sur les basses branches drôlement moins bien équipés pour ça que les cousins macaques.
Tant de progrès pour en arriver là, quand même !...
Le comble, c’est que dans ce gigantesque Titanic, tout le monde accorde sa confiance au capitaine, Monsieur Economie-Mondiale. On voit bien que c’est un con, qu’il fout son beau navire sur le premier iceberg qui passe sous prétexte d’exploit et malgré tout, on hisse les trois couleurs, on bat le rappel des célébrités, on l’acclame quand il vient roter sur le pont dans notre gueule, on recueille ses merdes pour les encadrer dans l’album souvenir et on paie des rédacteurs en chef pour nous faire comprendre que ce qu’il veut bien nous dire, c’est du meilleur égoïsme bien compris !... Plus fort encore, on lui envoie nos plus jolies filles histoire de le distraire. A quatre-vingts ans ce résidu tératologique engrosse encore de la starlette pour le plus grand plaisir des magazines de cul !... Célébrissime bandeur Monsieur Economie-Mondiale !...
On se demande si les suiveurs ne sont pas aussi dégueulasses que celui qu’ils suivent ?
On se pose la question jusqu’où nous irons dans la connerie ? Et on se dit que la multitude est aussi coupable que le merdeux qui la subjugue.
Alors, foin de discours académique. Terminée la morale à deux balles pour les patronages d’une Belgique excisée. Il n’y a plus de grammaire du bon usage pour un Grevisse de la nature. Vous êtes cuits, amis lecteurs, mes semblables, aussi cons que je le suis, selon la définition de Sartre : « Un homme fait de tous les hommes et que vaut n’importe qui ».
Les pommes sont cuites. Le vin est tiré. Les optimistes de la dernière heure, les égoïstes dans leur égoïsme bien compris, les rats et le capitaine du navire, les sans et les avec emploi, les bardaches de la finance, les ministres et les gens de leur maison, les apparentés, les cocus et les irréductibles. Une seule espérance : pouvoir durer plus que le voisin, être le dernier sur le disque qui tourne dont le but est de nous envoyer dans les balustrades.
Ah ! pourvu que je résiste encore un peu, disons-nous tous, vautrés dans la pourriture, mais noble, de notre jouissance immédiate.

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C’est ça le fond qui nous transperce du cul au gosier, personne veut lâcher ce qu’il a. Quand on a commencé de jouir, on peut plus s’arrêter. La nature a eu le génie de mettre un frein : on baise, le plaisir dure sept secondes maximum (pour les plus doués), ensuite, il faut attendre que les accus se rechargent, normal. Mais nous, on ne sait rien du génie de la nature, nous on est des cons suprêmes ! On chante : « Il y a d’la joie ». On veut jouir tout le temps, de tout et de tout le monde. On se croit tellement supérieurs, tellement plus malins.
Du temps de Staline, les Blancs allaient dégueuler leur connerie dans les plaines de l’Oural. Staline est mort. Les camps sont fermés. L’autre, le système idéal, le système des libertés, fait beaucoup mieux. Il a réussi de transformer le monde entier en un seul et unique camp de concentration ! Miracle ! Nous nous gardons nous-mêmes !... Régulièrement nous nous tapons sur la gueule, entre nous, histoire de dire qu’on n’a pas besoin de matons pour ça !... Nous sommes merveilleux, n’est-ce pas ? Prodigieux, dear…
Alors, écologistes à la sauvette, madame Rose qui montre ses époques à la tribune du PS en agitant le chiffon rouge pour une dernière goualante de l’Internationale ou Didier, le giton d’Alexis de Tocqueville, tous enculés profonds de la société de consommation, Richard III vous salue bien.

03 avril 2005

La balle est dans quel camp ?

Et si dans le concert habituel des éloges « à ce petit peuple » courageux… et si aux marques de regret, de respect et de sympathie légitimement prodigués aux martyrs de l’holocauste, on adjoignait une pensée émue aux Arabes déracinés de Palestine, jetés sur les routes par la volonté d’Israël d’agrandir son territoire ?
Si pour une fois les médias qui ont illustré et commenté abondamment les attentats perpétrés par les Palestiniens dans le but d’accroître le courant de sympathie pour les victimes israéliennes, ils adjoignaient les images de ces déracinés arabes chassés par Tsahal qui ont perdu avec la clé de leur maison, tout sentiment d’appartenir à une terre, à une nation ?
Si on prenait en compte dans un but d’équité et d’égalité, le malheur des innocents du mauvais côté du Mur qui voient leurs biens morcelés, coupés des villages dont certaines maisons sont plastiquées par l’armée juive sous prétexte qu’un cousin, un frère, un oncle a habité là avant de commettre un attentat, parfois même sans que la famille le sache, plongeant des innocents dans l’infamie d’une Loi du talion dont on sait qu’elle a été déclarée illégale par le Tribunal de La Haye, parce qu’elle va à l’encontre des Droits de l’Homme ?
Je suis envahi par rapport à cela d’un certain sentiment de réconfort et de reconnaissance vis-à-vis de mes concitoyens.
Malgré la propagande unilatérale, la multiplication des « œuvres » du souvenir qui ne sont pas toutes orientées vers le passé douloureux, mais qui ont aussi une autre utilité : celle de la démonstration d’une sorte de martyr constant du peuple d’Israël, de façon que soit passée sous silence leur boulimie territoriale, les opinions en Belgique ne se sont pas laissé prendre et sont restées globalement justes dans leur jugement.

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Il serait peut-être temps de faire comprendre à ceux qui ne le savent pas encore que l’Holocauste n’a pas été le fait des Palestiniens, mais du nazisme. Comme il est également scandaleux d’assimiler les victimes juives des camps de concentration à leurs bourreaux nazis.
Aucune nation n’a hélas ! le monopole du malheur. L’énumération des grands massacres de l’humanité pourrait prendre suffisamment d’ampleur pour relativiser celui qui, au siècle dernier, restera dans l’Histoire, d’une barbarie exceptionnelle.
Alors que les négociations paraissent attendre un deuxième souffle entre Israéliens et Palestiniens, les observateurs se posent la question de savoir si Sharon aura les épaules assez larges pour procéder aux évacuations programmées, étant entendu qu’elles seront en partie compensées par l’avancée israélienne à Jérusalem et l’extension des colonies en Cisjordanie, notamment.
Dans cette drôle de paix qui suit la drôle de guerre de l’Intifada, rappelons que des centaines de milliers de Palestiniens vivent toujours dans des bidonvilles surpeuplés dont Sabra et Chatila sont les funestes exemples. Abandonnés à leur sort, par l’ONU et l’Etat libanais, à peine secourus par des Organisations caritatives, tout un peuple vit sur des zones de non-droit, dans la précarité la plus extrême.
Combien sont-ils qui ont fui dès la guerre de 48 leurs villages, jeunes et vieux, femmes et enfants, errant et rejetés de ville en ville, et échouant dans des lieux arides et inhospitaliers ?
Population devenue multiraciale avec le temps, comme si tous les exclus du monde s’y étaient donné rendez-vous. Bidonvilles déniant tout droit et tout confort mais où ceux qui n’ont pas de papiers en règle, plus de nationalité, et même parfois plus la force du souvenir peuvent être assurés que personne ne viendra les y chercher.
Et ces atroces événements de 1982, quand des miliciens chrétiens, en bonne intelligence avec Israël, séparèrent femmes, enfants et hommes valides sous prétexte de les envoyer plus commodément en Syrie et dont on n’a jamais revu les derniers ! Cette façon de rassurer d’abord, pour envoyer à la mort plus commodément ensuite, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Ces véritables prisons à ciel ouvert que sont actuellement les camps de regroupement palestiniens hébergent aujourd’hui au Liban au moins 350.000 personnes. C’est une estimation, le recensement est impossible. Les conditions d’hygiène sont déplorables. Il y règne une atmosphère permanente d’épidémie, les serpents et les rats cohabitent avec les malheureux qui y végètent. La plupart d’entre eux n’ont pas les moyens d’enterrer leurs morts avec dignité !
Qu’on les aide enfin !... Ils en ont plus besoin que ceux d’en face.

02 avril 2005

Rose n’a plus ses règles.

A force de voir leurs élus ramer sur la même galère pour faire cause commune avec les libéraux, les gens de la rue ont fini par confondre socialisme et libéralisme.
Ils n’ont pas tort, quand on voit en Belgique l’union qui de « contre nature » est devenue naturelle entre une droite qui reste elle-même et une gauche qui a cru malin d’aller à la pêche aux électeurs du centre en s’alignant sur les « impératifs » économiques de la première.
Ce qui est grave pour la gauche, c’est que les dirigeants qui ont commis cette erreur historique sont toujours à la tête du parti socialiste et n’ont pas l’intention de céder leur place à des militants moins marqués par cette politique collaborationniste.
On sait bien, par exemple, que Di Rupo n’est pas l’initiateur de ce rapprochement contre nature. Il n’est que celui qui a recueilli la succession. Mais il en a accepté le bonus et le malus et, par conséquent, n’a pas d’autre choix que de poursuivre « l’accouplement monstrueux ».
Quoi qu’on dise, l’électeur de la rue est fortement imprégné de culture socialiste. Il vote traditionnellement « à gauche ». Qu’on ne se fie pas trop à ce conditionnement quasiment héréditaire. Le contentieux devient sérieux entre les petites gens qui souffrent d’une situation difficile et ceux qui leur assurent que demain tout ira bien.
D’autant qu’il apparaît qu’avec l’Europe et le déclin des politiques locales, il sera de plus en plus difficile aux partis de gauche de quitter le train en marche, tant l’Europe retiendra « ses créatures » par le veston si, par aventure, ils voulaient sauter sur le ballast.
L’effet du « non » en France a été redoublé par les photos prises de François Hollande et Nicolas Sarkozy, main dans la main, pour, croyaient-ils, une alliance de bonne guerre en faveur du « oui » de la Constitution.
En Belgique, même si on ne nous demande pas notre avis sur cette importante question, à force de voir Di Rupo et les autres aux réceptions académiques, aux séances solennelles et aux audiences royales en compagnie des mêmes et sempiternels partenaires des droites flamandes et francophones, on a fini par les confondre dans le « tous pareils » ou « tous pourris » qui les met dans un unique sac d’embrouilles.

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On se dit, encore un petit effort, un rien de compréhension supplémentaire du VLD et du CVP et nous assisterons à la grande réunion des familles politiques dans laquelle on verra Di Rupo installé sur un fauteuil de la même rangée que les Gus du Vlaams Belang.
Jamais ! s’exclament pétris d’horreur nos resplendissants ténors des causes perdues.
Ce qu’ils oublient de dire, c’est qu’ils servent l’extrême droite flamande en lâchant du lest à chaque fois sur les revendications des pointus du Nord du pays. Et qu’ainsi, même s’ils aident leurs homologues modérés flamands, ils confortent l’extrême droite à passer pour le seul parti capable de comprendre le malaise flamand.
Aujourd’hui qu’il n’y a plus grand-chose à moudre au moulin de la collaboration de classe, force est de constater que ces gens de pouvoir n’ont strictement plus rien à dire.
Les espoirs conçus dans l’euphorie des 30 glorieuses d’augmenter toujours le niveau de vie des bas salaires, d’écarter le chômage et d’indemniser au mieux ceux qui en sont victimes se sont dissipés dans les fantasmagories d’un système économique qui nous tourne le dos, d’une conjoncture qui fiche le camp comme les industriels pour recommencer ailleurs ses séductions trompeuses.
En un mot, le système capitaliste auquel le PS s’est attaché comme le lierre à un tronc pourri est en train de montrer ses limites. On voit la trame du tissu. Di Rupo en couturière ajoutant des pièces à nos manteaux rapiécés est une image qui ne lui convient pas du tout. Pourtant, c’est la seule qui soit adaptée à la situation.
Déjà, la distorsion, entre les intérêts des électeurs du centre qui ont rallié le PS et ceux des petites gens, est tellement patent, qu’il ne m’étonnerait pas que les avocats qui composent pratiquement l’essentiel de l’intelligentsia de ce parti ne conduisent à l’irréparable. Quand on voit la politique de la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, en pointe pour la répression et l’accroissement des mesures allant dans ce sens, plutôt que privilégier l’éducation de rue et le dialogue, et son collègue du SP renforcer les mesures contre les chômeurs, on se dit que dans ce parti, ce n’est plus que les représentants du Centre qui décident.
Le PS français a une opposition interne à la politique de François Hollande. En Belgique, l’unanimité autour de Di Rupo a quelque chose d’inquiétant. De deux choses l’une, ou bien nous sommes devenus incapables d’avoir des idées, ou bien le terrorisme intellectuel des avocats du PS a atteint un degré incompatible avec la démocratie.
Au choix.
L’un comme l’autre, il n’y a rien de réjouissant quant à l’avenir de la gauche !

01 avril 2005

Virus

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Rendu féroce par le Welfare, un type d’Alabama qui crèche à Montgomery ou qui pourrit dans une cabane de Bâton Rouge en Louisiane, … voire qui perche en Europe, peut-être à Liège (1) ou encore fermier à Mes-Reins (2) …par malignité pure, astucieuse technique ou simplement crapuleuse démarche, commanditée (3) …par les faux derches d’une start-up qui ficherait le bordel après vous avoir vendu un antivirus… a lancé en l’air un virus qui est retombé sur la Toile en forme d’entonnoir pour aboutir dans l’œsophage de mon ordinateur.
Merde !... la semaine où mon webmaster s’est fait la malle !
Ce méchant homme qui inventa les moyens de mon agonie, je ne le connais pas. Je ne le connaîtrai sans doute jamais. Peut-être aurait-il été sensible à la manière dont j’essaie d’écrire honnêtement ce que je ressens de ce que je vois et entend ?
Ce pourrait être un amoureux de la liberté en mal d’amour à qui j’aurais pu tendre une main fraternelle ?
Au lieu de quoi, ce sale con a fabriqué une petite merde camouflée comme une bombe dans une voiture piégée. Il a réussi. Cet engin vient de me péter dans la gueule.
Un peu comme le crasseux qui tague ses merdes sur les volets de riverains qui n’en peuvent…
Et toujours mon webmaster en chemise sous les cerisiers en fleur batifolant dans l’insouciance en compagnie d’une sirène, qui sait, du Mississipi.
Je me demande ce qui fait bicher un apprenti sorcier à produire un virus qui va emmerder le pauvre monde ?
L’orgueil d’avoir montré que Totor est le plus fort, que Bill Gates est un bouseux comparé ?
A quoi cela sert, puisque le faraud doit rester anonyme, sous peine d’aller en tôle ?
Est-ce l’œuvre d’un lâche, d’un héros de l’intégrisme qui piégerait au nom de Dieu les sites de cul ? (4) Est-ce l’action d’un rancunier qui se serait fait contaminer par un autre malfaisant et qui en voudrait à la terre entière ?
Bref.
Le Roi Richard est malade, son blog à la crève et son webmaster est au champ !
Je dois à la complaisance du Prince Randian de pouvoir encore ce soir baiser sur le front toutes mes admiratrices avant de les border en pensée sur leurs multi spires… jusqu’à ce que mon courriel ne tombe lui-même victime « de la folie des hommes ».
Alors, tel un boucher sans bidoche, je n’aurais plus qu’à fermer la lourde et apposer sur le volet : Fermé pour cause de fermeture.
D’ores et déjà je peux écrire : En raison des virus les viandes sont au frigo.
Je ne sais comme iront les choses.
Travailler à l’aveugle sans savoir ce que l’on fait est éprouvant.
Ainsi le prince Randian m’a fait hier une de ces mises en page !
Je suis comme le fellah qui pousse des blocs devant lui sans savoir qu’il participe à la construction d’une pyramide.
Et toujours pas de webmaster à l’horizon. Aux dernières nouvelles Prince Randian l’aurait vu sur le marché d’Addis-Abeba marchander un gode en ivoire sculpté.
Rumeur, bien entendu, incontrôlable, comme toujours.
Demain ou après, si la vérole gagnait mon courriel et si vous ne lisiez oncques des élucubrations habituelles de votre serviteur, c’est que la bête aurait eu raison du tas de ferraille sur laquelle j’ahane encore par le soupirail du courriel.
De profundis...
Voilà ce qu’il arrive aux imprudents qui montent sans capote dans les appartements de haute technologie. Ils se font plomber par les demoiselles à système de petite vertu.

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1. Je le vois livide à force de branlettes sortir d’un collège respectable.
2. C’est au-dessus de mon cul
3. Alors je pardonne. Tous les métiers ne sont-ils pas à la fois nécessaires et ignobles ?
4. A l’ordalie, pour le coup, je serais cuit au troisième degré.