Il y a des licenciés heureux
Des gens quon fout à la porte et qui se défendent en partant avec du gros pognon ! Bel exemple quon ne suit pas assez souvent dans lactu, pour nos quatre sous de préavis.
Cest pas le délégué syndical dARCELOR qui pourrait aligner des résultats comparables aux indemnités de départ du PDG de Carrefour.
Cest dautant plus méritoire pour les patrons, que cette pugnacité montre la voie à tous les travailleurs. Se défendre soi-même peut avoir du bon.
Car enfin, ce PDG de Carrefour a toujours pratiqué une politique déconomie du salaire des autres, il nétait que juste quil en soit récompensé.
Eh ! bien non. Certains actionnaires, mauvais coucheurs, reprenant le flambeau des mains de leur dirigeant se sont conduits dignoble façon.
Ils sont allés jusquà lui reprocher les 38 millions deuros que Bernard Daniel avait alloué à Daniel Bernard en guise de préavis non presté pour raison morale.
Ces esprits chagrins, il y en a beaucoup parmi les petits porteurs, ont fait la fine bouche parce que, entre-temps, ils ont appris en fouillant le bureau resté vide du grand homme que laction de Carrefour avait perdu 30 % de sa valeur en deux ans.
On le leur avait bien dit à la Commission de la bourse : attention, Carrefour vend plus les trous de gruyère que le gruyère. Ils ny ont pas cru. Seulement lorsquils sont allés négocier leurs coupons, ils se sont aperçus quil était devenu impossible de comparer les coupons Carrefour aux revenus des loyers dimmeubles insalubres.
La goutte qui aurait fait déborder le seau daisance de ces braves gens, cest la prime de départ, soit trois années de salaire, 9 millions 390 mille euros, contre laquelle enfin, Daniel le superbe, aurait rendu définitivement son tablier.
Mais ce nest pas tout, la nouvelle de cet étonnant pactole à peine digérée, ces lourdauds dactionnaires ont appris que leur ancien PDG détenait 1,98 millions de stock-options, cette merveilleuse invention des pilleurs légaux de fonds propres.
Dans le genre, Daniel Bernard nest pas le seul a ramassé le pactole en fichant le camp de son bureau, Philippe Jaffré, PDG dElf avait reçu en 1999, 19 millions deuros de Total, de quoi beurrer ses tartines pour un certain temps. Après six mois seulement à Canal Plus, Xavier Couture est sorti la tête haute et les poches gonflées de 1,4 millions deuros.
En Belgique, on est plus discret sur les magots étouffés par les honorables des directions. Si le ministère des finances le souhaitait, on en apprendrait de belles. Ici, les fortunes ont toujours été « top secret » par les ministres en charge. Solidarité de financiers.
Ils ne veulent pas décourager ceux qui travaillent. On les comprend. Bosser à dix euros de lheure quand on parle de millions, ça donne le tournis et cest très mauvais pour une saine production.
Dire que toute cette exposition des salaires des patrons remerciés, vient de laffaire Jean-Marie Messier avec les 20, 5 millions deuros aspirés en juillet 2002 de Vivendi !
Un seul de la bande eut un sursaut dhonnêteté, cest lex-PDG dAlstom qui avait fini par restituer à la caisse les 4,1 millions dindemnités quil sétait allouées. Il faut dire quil avait presque réussi à mettre son groupe en faillite…
Cest pas rien de voir les patrons à la téloche ou sur les feuilles de chou vanter la politique déconomie de lentreprises face à la dureté des temps et de la concurrence féroce.
Si ça se trouve, ils ont dans un tiroir de leur bureau fermé à clé, la feuille de route qui, si cela tournait mal, les verrait pourvu assez deuros pour couler des jours heureux jusquà 121 ans au moins, lâge de référence pour tous les nababs de la planète.
Dans le fond, ces messieurs tandis quils nous font la leçon, doivent penser : « Les pauvres cons ! Sils savaient comme je les encule tous les jours, je pourrais plus faire un pas sans recevoir dun des leurs une main sur la gueule ».
Je lai toujours dit, on est trop gentil avec ces champions du commerce et de lindustrie, comme on est trop gentils avec tout le monde. Cest dans notre nature. On ny peut rien. Pour un oui, pour un non, on est prêts à crier vive le pape, vive les patrons, vive lEurope, vive Didier, sans bien savoir pourquoi on crie. Ils nous disent : « les gars ça va mal » tout de suite on sort le portefeuille, on parle sacrifices. Ils nous disent : « ça va mieux », on agite nos mouchoirs quand ils partent dans leurs avions privés se refaire une santé au soleil, après que nous ayons laissé la nôtre à leur service.
Cest comme ça. On est des cons. Les patrons le savent bien. Cest ça leur force.
Raffarin qui nen rate aucune et qui aime sentourer de compétences a demandé à Daniel Bernard, le beauf licencié de Carrefour, de laccompagner en Chine vendre des Airbus. Et on sétonne que les Français soient de plus en plus nombreux à se sentir dirigés par des toquards !
Commentaires
Je me suis toujours fait virer de mes entreprises (Aucune nétaient réellement à moi, mais cest lusage, quand on est employé par une société, ça se dit : Il sagit bien de MON entreprise) oui, virer : parce que je suis vraiment très très très mauvais... Et je men excuse ... Mais voilà, comme je suis aussi timide, je nai jamais osé demander quoi que ce soit comme indemnité de départ, je suis, à chaque obligations, parti sur la pointe des pieds pleurant, pleurnichant, gémissant parfois de navoir pu être à la hauteur de la tâche demandée par mon/mes maître(s)... Il est très difficile pour moi de bien travailler, je nai aucune tare particulière mais je le sais, cest ainsi, très vite mon entreprise ne veut plus de moi et le sort sacharne à me licencier.. Nous sommes ainsi plusieurs centaines de miliers à être de trop, je crois que nous sommes tout simplement des victimes innocentes, les nouveaux agneaux de Benoît XVI.
Jai finalement, comme vous, cher Richard, pensé à leuthanasie et/mais le problème que je rencontre est le prix de lintervention... Je ne comprends pas pourquoi nos Saint-Maîtres, qui eux, avec ou sans indemnité de départ (12x2514SMICpourEx-PDG#), offre gratuitement lopération euthanatique à des millions détranger, en Afrique, en Asie, en Iraq, ne nous propose pas cette solution à un prix raisonnable ici même, chez nous?.. Comment voulons-nous vivre demain ? Pour nos enfants qui seront, ne nous le cachons pas, devant les même situations : Inapte au travail et incapable de se supprimer.. Camarades ! Avant de partir illégalement, de façon illicite et illégitimement, jaimerais que vous oui, vous vous vous vous mobilisiez pour la dignité du départ… Souvenez-vous de moi, souvenez-vous de Faust…
Postée par Laurentredanslapréparationducouscous | 28 avril 2005 - 00:10