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La balle est dans quel camp ?

Et si dans le concert habituel des éloges « à ce petit peuple » courageux… et si aux marques de regret, de respect et de sympathie légitimement prodigués aux martyrs de l’holocauste, on adjoignait une pensée émue aux Arabes déracinés de Palestine, jetés sur les routes par la volonté d’Israël d’agrandir son territoire ?
Si pour une fois les médias qui ont illustré et commenté abondamment les attentats perpétrés par les Palestiniens dans le but d’accroître le courant de sympathie pour les victimes israéliennes, ils adjoignaient les images de ces déracinés arabes chassés par Tsahal qui ont perdu avec la clé de leur maison, tout sentiment d’appartenir à une terre, à une nation ?
Si on prenait en compte dans un but d’équité et d’égalité, le malheur des innocents du mauvais côté du Mur qui voient leurs biens morcelés, coupés des villages dont certaines maisons sont plastiquées par l’armée juive sous prétexte qu’un cousin, un frère, un oncle a habité là avant de commettre un attentat, parfois même sans que la famille le sache, plongeant des innocents dans l’infamie d’une Loi du talion dont on sait qu’elle a été déclarée illégale par le Tribunal de La Haye, parce qu’elle va à l’encontre des Droits de l’Homme ?
Je suis envahi par rapport à cela d’un certain sentiment de réconfort et de reconnaissance vis-à-vis de mes concitoyens.
Malgré la propagande unilatérale, la multiplication des « œuvres » du souvenir qui ne sont pas toutes orientées vers le passé douloureux, mais qui ont aussi une autre utilité : celle de la démonstration d’une sorte de martyr constant du peuple d’Israël, de façon que soit passée sous silence leur boulimie territoriale, les opinions en Belgique ne se sont pas laissé prendre et sont restées globalement justes dans leur jugement.

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Il serait peut-être temps de faire comprendre à ceux qui ne le savent pas encore que l’Holocauste n’a pas été le fait des Palestiniens, mais du nazisme. Comme il est également scandaleux d’assimiler les victimes juives des camps de concentration à leurs bourreaux nazis.
Aucune nation n’a hélas ! le monopole du malheur. L’énumération des grands massacres de l’humanité pourrait prendre suffisamment d’ampleur pour relativiser celui qui, au siècle dernier, restera dans l’Histoire, d’une barbarie exceptionnelle.
Alors que les négociations paraissent attendre un deuxième souffle entre Israéliens et Palestiniens, les observateurs se posent la question de savoir si Sharon aura les épaules assez larges pour procéder aux évacuations programmées, étant entendu qu’elles seront en partie compensées par l’avancée israélienne à Jérusalem et l’extension des colonies en Cisjordanie, notamment.
Dans cette drôle de paix qui suit la drôle de guerre de l’Intifada, rappelons que des centaines de milliers de Palestiniens vivent toujours dans des bidonvilles surpeuplés dont Sabra et Chatila sont les funestes exemples. Abandonnés à leur sort, par l’ONU et l’Etat libanais, à peine secourus par des Organisations caritatives, tout un peuple vit sur des zones de non-droit, dans la précarité la plus extrême.
Combien sont-ils qui ont fui dès la guerre de 48 leurs villages, jeunes et vieux, femmes et enfants, errant et rejetés de ville en ville, et échouant dans des lieux arides et inhospitaliers ?
Population devenue multiraciale avec le temps, comme si tous les exclus du monde s’y étaient donné rendez-vous. Bidonvilles déniant tout droit et tout confort mais où ceux qui n’ont pas de papiers en règle, plus de nationalité, et même parfois plus la force du souvenir peuvent être assurés que personne ne viendra les y chercher.
Et ces atroces événements de 1982, quand des miliciens chrétiens, en bonne intelligence avec Israël, séparèrent femmes, enfants et hommes valides sous prétexte de les envoyer plus commodément en Syrie et dont on n’a jamais revu les derniers ! Cette façon de rassurer d’abord, pour envoyer à la mort plus commodément ensuite, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Ces véritables prisons à ciel ouvert que sont actuellement les camps de regroupement palestiniens hébergent aujourd’hui au Liban au moins 350.000 personnes. C’est une estimation, le recensement est impossible. Les conditions d’hygiène sont déplorables. Il y règne une atmosphère permanente d’épidémie, les serpents et les rats cohabitent avec les malheureux qui y végètent. La plupart d’entre eux n’ont pas les moyens d’enterrer leurs morts avec dignité !
Qu’on les aide enfin !... Ils en ont plus besoin que ceux d’en face.

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