Cryogénisation, BHV et Bert.
Pas de chance pour nos surdoués francophones !
Cest encore ce bon vieux président Queuille du Conseil français qui a raison : « Il nest aucun problème, si complexe soit-il, quune absence de décision ne puisse résoudre ».
Ils avaient tout combiné pour que BHV tombe comme une lettre de la poste dans la boîte de leurs électeurs. Olivier Maingain lui-même sétait pris au jeu.
Une bonne répartition des friandises et des merdes dans les proportions 40/60 bien entendu, 60% des merdes pour les francophones, cela allait de soi. Les 40 % était encore à discuter.
« Pourvu quils ne sachent pas jusquoù nous sommes allés dans les concessions ! » a-t-on dû chuchoter dans les apartés de couloir.
Lélecteur francophone restait sur les déclarations sans ambiguïté des ténors de sa représentation, tous catégoriques jusquà il y a peu : « BHV nest pas inscrit dans le cahier des charges de ce gouvernement, nous ne négocierons pas. »
Deux jours plus tard, on négociait.
Le week-end dernier, la majorité sort un compromis à la belge. Cest simple, un compromis à la belge, cest plus compliqué que le projet de Constitution européenne, à ceci de différence, cest quon ne lapplique jamais ou alors en linterprétant de sorte que les 6,4 millions de Flamands ne se raidissent pas trop contre « le coup de force » de leurs bons sauvages, les minoritaires francophones.
Et voilà que sauvant lhonneur des Francophones, Spirit le petit parti allié au SP flamand ne veut pas de cet accord pour lequel, pourtant, tous les grands leaders wallons sétaient déculottés !
Ce que voyant se rajustant à la hâte et comme un seul homme derrière Guy Verhofstadt, les voilà à sautoencenser. « Nous sommes restés soudés jusquau bout. Notre union a été payante ».
Cet échec est donc le triomphe francophone. On nen espérait pas tant.
Encore quelques succès de cet ordre et cest la fierté wallonne retrouvée pour cent ans de soudure avec les Flamands!
Pour concrétiser cette victoire, il fallait au moins trouver le moyen de remettre au placard celle scission voulue par tous les flamands, honnie par tous les francophones et finalement descendue en flammes par Spirit, cette mini tornade issue des anciens de la VU et debout grâce à la prothèse du SP.
Cest fait depuis que le Premier ministre est allé se plaindre au palais royal, ce bureau du patron où le personnel arrive en même temps que Lui, pour repartir souvent dans le même quart dheure.
Le reste nest plus que formalité et douce plaisanterie.
Puisque BHV nétait pas dans la déclaration gouvernementale. On nen parlera plus jusquen 2007, date des prochaines élections. On aurait dû commencer par là, mais enfin…
Cest donc dans un frigo poussé au maximum que BHV va se réfrigérer.
Les cathos flamands ont juré quils ne lentendraient pas de cette oreille. Bert Anciaux se frotte les mains. Il a réussi un gros coup de pub pour attendre les élections de 2007 avec sérénité.
Le comble, cest quà présent le roucoulant Bert doit laisser mûrir labcès et pour cela il doit attendre à tout prix la fin de la législature pour retirer les marrons du feu.
Quà cela ne tienne, celui qui a fait capoter le mirobolant projet, ne quitte pas pour autant le gouvernement. On lui pardonne. Il pourra garder létiquette de grand serviteur de la Nation.
Comprenne qui pourra.
Il fallait voir à la télévision comment les speakers ont emballé le morceau et présenté la chose.
Cétait superbe.
Les partis francophones avaient retrouvé leur ton jubilatoire. Bert Anciaux se croyait encore devant le tableau des départs davions à Zaventem doù il a mystifié tout Bruxelles et les flamingants cathos nétaient pas fâchés de la tournure finale, se promettant de trouver les moyens de remettre sur le tapis cette question brûlante, afin de prendre Bert de vitesse avant léchéance de 2007.
Comme toujours dans les combats de chefs, tout le monde descend du ring avec la ceinture de champion du monde.
La confiance nouvelle est quasiment acquise.
Ils lont juré. La question sociale qui était dans les surgelés va passer la semaine prochaine au micro-onde, histoire de décongeler plus rapidement.
A moins que Bert Anciaux ne trouve autre chose.
Il travaille depuis longtemps sur le zéro absolu. Et sil envisageait la cryogénisation des francophones de la périphérie, jusquà ce quon trouve le moyen de les faire parler flamand ?
Commentaires
Bruxellois plus que Wallon je suis et je pense ce que je dis ceci "Flamand, aimons-nous les uns les autres"
Postée par Lolo | 12 mai 2005 - 00:09