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Opéra bouffe à douze ténors !

On reporte à la semaine prochaine la discussion sur les propositions de loi relatives à la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
La semaine prochaine à bon dos. Les ministres Johan Vande Lanotte et Didier Reynders adorent la formule, car de quelque côté vous la preniez, la semaine prochaine pour « la semaine prochaine » sera toujours la semaine prochaine ! Vous ne comprenez rien à ce que j’écris ? C’est normal. C’est de la nouvelle politique et ça vient de sortir.
Certes les négociations se développent, mais sans progrès. Un tailleur qui développe une pièce de tissu la fait progresser sur sa table de coupe. Dans les négociations, c’est le contraire. Plus elles se développent plus la pièce se réduit, puisqu’on constate l’absence de progrès !
Et c’est là le miracle, de réduction en réduction, la discussion tournera court, puisqu’à un moment, il n’y aura même plus de proposition. Elles auront toutes disparu. C’est ça le fameux miracle belge !
Empoisonnée depuis plusieurs mois, la vie politique résiste. Mieux, entre les séances d’empoisonnement, il y a des bouffées d’oxygène ! Par exemple, Di Rupo donne des conseils aux Français pour le Oui à la Constitution européenne. Lui qui est incapable de progrès sur nos négociations, il dit aux autres comment voter. Ah ! il est fort. C’est quelqu’un qui dit ce qu’il faut faire à un référendum dont il ne veut pas !
Toujours est-il que ce report à la semaine prochaine donne une bouffée d’oxygène à l’équipe gouvernementale. Ce n’est pas moi qui l’écris, mais le journaliste de la dernière heure. Les bouffées d’oxygène ainsi créées, c’est toute la technique du Secours d’urgence qui va s’en trouver bouleversée.
On devra beaucoup finalement à nos personnels politiques.
On stocke dans des bonbonnes des semaines prochaines compressées et on dispose de bouffées d’oxygène !
Toujours est-il que si mes explications sont nébuleuses, celles de Johan Vande Lanotte le sont tout autant. Je lis et suis obligé de relire pour essayer de percer sous la carapace des mots un sens qui m’échappe. « A un moment donné, on a avancé mais aujourd’hui on n’est pas plus loin qu’il y a quelques jours. Ce n’est pas dramatique. Nous avons encore une semaine. Pour le gouvernement, la majorité et le pays, cette semaine sera capitale. »
Il y a du Descartes et du Montaigne chez cet homme !
Mais ce n’est pas tout. Le propre d’un festival c’est qu’il rassemble. Nous assistons au plus grand rassemblement des festivals de cons jamais vus en Belgique.
« Plusieurs élus flamands ont mis en relief le fait que lundi soir, les représentants des partis francophones ont rappelé devant les caméras de télévision qu’en ce qui les concerne il n’y aurait pas de scission sans élargissement de Bruxelles. Ces déclarations auraient crispé les négociateurs flamands. » Les voilà crispés ! Bon sang comme ils sont fragiles… Se pourrait-il qu’à partir du moment où l’on considère que des frontières linguistiques des années septante ont commencé toutes nos misères et qu’au lieu de morceler un arrondissement on ferait mieux d’étendre Bruxelles à sa périphérie, c’est crisper les Flamands, alors que c’est une solution de pur bon sens qui n’a rien à voir avec la linguistique et les Communautés ?
Cela me paraît difficile, même la semaine prochaine, de dialoguer avec des gens crispés.
Après le vaudeville l’opéra :
« Les 12 ténors de la majorité socialiste-libérale, Premier, vice-Premiers et présidents se sont réunis à quatre reprises dans des lieux tenus secrets pour échafauder le « compromis à la Belge »

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On espère qu’au lieu du parlement ce sera « La Monnaie » qui montera la générale « Le compromis à la Belge ». Avec 12 ténors, si on ne fait pas un triomphe… Mais au lieu de monter l’opéra dans l’enthousiasme les créateurs indiquaient clairement qu’un certain pessimisme régnait dans les rangs de la majorité. A ce stade, les deux librettistes Nord et Sud continuaient à se tourner le dos. Ce qui est une position scabreuse pour écrire sur le même bureau les ajouts et se mettre d’accord sur les coupures. Vous verrez encore une fois que voulant écrire un opéra classique, ne se mettant d’accord sur rien, ils finiront par nous sortir un opéra bouffe !

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