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Le « Oui » contre le suffrage universel

Tandis que les notables, partisans du « oui », affrontent les petites gens partisans du «non », nos chaînes de télévision privée et publique poursuivent implacablement le débat à concurrence de trois bonimenteurs pour le « oui » contre un pour le « non », tout à fait comme en France.
Sauf de rares avis pour tirer les conclusions démocratiques du « non » majoritaire en France et aux Pays-Bas, les autres persistent à se moquer du suffrage universel et à prendre l’électeur pour un con.
Et pendant ces bavardages, les statistiques changent d’objet ou plutôt, disent d’une autre manière ce qu’on savait déjà en voyant nos voisins dire « non » : la pauvreté menace les Belges.
Tandis que nos universitaires salivent sur l’opportunité du plombier polonais pour nos tuyauteries, comme sur la nécessaire concurrence et la nécessité d’une forte croissance, plus de 15 % des Belges sont directement exposés au risque de pauvreté, selon les chiffres d’une enquête européenne. Pour le ministre de l’intégration sociale Christian Dupont, sans sécurité sociale, 44% des Belges se trouveraient en-deçà du seuil de pauvreté.
Si ce n’est pas à l’Europe à qui l’on doit cette descente aux enfers et pas à nos pays non plus, alors, plus qu’une seule explication, on doit cela au progrès !
Est-ce à dire que nos « élites » avancent, donc progressent, parce que la population recule !
Et on voudrait que ceux qui reculent obéissent à ceux qui avancent ?
Ce que les libéraux et les socialistes ne comprennent pas, évidemment.
Ils ont élaboré un système très performant et qui colle parfaitement à la mondialisation des économies, mais voilà, il est tellement performant qu’il n’a plus besoin de nous pour fonctionner ! Les fonctionnaires européens, les classes politiques et les industriels s’autosuffisent, si l’on excepte les plombiers polonais pour les tuyauteries et les couturières chinoises pour les chemises.
Ce n’est pas la chienlit du « non » qui le dit mais « L’European Union Statistics on Income and Living Conditions » qui étudie le revenu et les conditions de vie des Européens. En somme, c’est leur propre organisme qui pète les plombs, un peu comme si Busquin et Di Rupo passaient brusquement du centre où ils font merveille à la gauche où plus personne ne les connaît !
Après avoir humé l’assiette au beurre avec les revenus de la belle société du « oui », voici le brouet aux navets comme pendant la période la plus noire de la guerre 40-45 : un ménage unipersonnel gagne en moyenne 1.422,81 euros par mois et 17.073,67 euros par an.
Le seuil du risque de pauvreté est donc atteint, pour un ménage d’une personne, à partir de revenus ne dépassant pas 772,56 euros par mois et 9.270,67 euros par an. Ce risque menace plus directement encore les chômeurs (32%), les parents seuls (31,2%), les locataires (24,6%) et les plus de 65 ans (22,6%).
On ne se demande plus en Belgique le choix qu’aurait fait un plus de 65 ans, locataire et vivant seul avec un petit-fils à charge, si le Duce du PS avait été d’accord de procéder à un référendum, même si ce « pauvre vieux » avait eu des sympathies pour Valéry Giscard de Machin et Jean-Luc Hardy Dehaan.
Aux chiottes l’Europe de la misère, aux chiottes la Belgique de la « constipation » du Rond-point Schumann.

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Chez les affranchis de notre société moderne, le risque de pauvreté y est limité à 6,4%. De même, les propriétaires sont eux aussi mieux protégés (12,4%), tandis que les hommes sont moins exposés que les femmes au même risque : 14,2% contre 16,2%.
Il faut qu’à la misère apparaisse le char divin des élus. Que l’on sache, braves gens que les 20% de la population au revenu le plus élevé ont un revenu 4,3 fois supérieur à celui des 20% au revenu le plus faible.
Tout ça vu dans le cadre de la lutte pour l’intégration et des efforts en vue d’établir des indicateurs structurels capables d’appréhender la cohésion sociale.
Un jour qui se rapproche, on verra paraître des rapports tellement accablants que leur lecture sera insoutenable, ce qui permettra à nos génies de la gauche réformiste et conformiste d’écrire des textes encore plus fort sur l’économie mondiale et ses bienfaits ; ainsi que sur la nécessité d’une Europe plus forte et plus constitutionnalisée.
Ce jour-là on verra à la braderie de Mons, Di Rupo en personne vendre des chemises chinoises pour payer son plombier polonais.
Un vrai triomphe !

Commentaires

Voici une réflexion trouvée sur un forum du journal "Le Monde":

Parmi toutes les supercheries, tromperies et autres bassesses des politiques de l’ère du déshonneur, s’il y en a bien une qui m’est odieuse : c’est celle qui consiste à accoler sans vergogne à son blason les termes qui désignent votre exact contraire.
On a le droit d’être favorable au libéralisme et à la circulation sans entraves de marchandises services et capitaux (normal quand on est du côté du manche, comme les nantis arrogants qui utilisent ce parti) mais alors on laisse le terme de "SOCIALISTE" à ceux qui en approuvent le sens et les implications !

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