Les guides de nos sommets
Si vos oreilles sifflent du mercredi 6 au vendredi 8 juillet, ne vous tracassez pas trop, à Glendale, en Ecosse, sous la présidence du premier ministre britannique, Tony Blair, les chefs dEtat et de gouvernement du G8 vont se pencher sur la façon de faire notre bonheur.
Cest quils nous aiment ces gens-là !
Le problème, cest quils nont pas encore trouvé la formule de nous aimer tous en même temps et de la même manière. Mais lintention y est.
Question du réchauffement, par exemple, ils nous le disent, ces grands hommes : nous réchauffons trop ! A cause de nous, ils vivent la canicule comme tout le monde. Et, cest insupportable. Comme nous ne voulons pas refroidir nos ardeurs industrielles, il va falloir quils modèrent nos activités. Ils sont tous daccords. Le problème, cest de savoir qui va modérer le premier. En toute logique, ce devrait être le plus gros réchauffeur, mais Bush qui se sent visé a déjà prévenu quil nétait pas question quil dise aux Américains de travailler avec les portes des réfrigérateurs ouvertes.
Pour le patron des patrons du G8, il nest pas question de réduire les émissions de gaz des States. Mais, il fera quand même un effort. Par sa volonté de rejeter le protocole de Kyoto, il contribuera à refroidir latmosphère de la conférence. Mieux, lorsquil déclarera que « Kyoto aurait détruit notre économie » latmosphère deviendra soudainement glaciale.
Par contre, Bush assurera Chirac, Blair et Schröder de la vigilance des Etats-Unis pour que les autres appliquent la diminution de 5,2 % des émissions de gaz dici 2012.
Dailleurs dobeliou, dès lundi soir sur la chaîne de télévision britannique ITV, va sen expliquer. Il reconnaît que le changement climatique est "dans une certaine mesure" le fait de lhomme, oui, mais, il faut savoir lequel ? Pour Bush, lhomme qui perturbe le plus le climat de la planète est Ben Laden.
Il faut choisir entre notre économie liée à la fin du monde par lexploitation intensive et une diminution des pollutions sécriera-t-il.
On la deviné, Bush a choisi léconomie américaine et la fin du monde qui va avec.
Cest beau, cest grand… cest américain !
Le Financial Times, qui pense comme le président, place ses espoirs dans les nouvelles technologies. Le Président va lancer un programme de 20 milliards de dollars pour la capture des gaz à effet de serre émis par lindustrie. Fort de lexpérience de Guantanamo, il veut les faire prisonniers à vie et sans jugement. Le problème, cest la construction dimmenses silos à gaz sans quils ne deviennent la cible idéale des terroristes.
Les nouveaux véhicules devraient fonctionner à lhydrogène, mais quand ? Le premier moteur à hydrogène expérimental doit en effet être tracté sur un semi remorque de 20 tonnes compte tenu de sa grosseur. Ce semi remorque roule au diesel, tout le problème est là. Ensuite faire rouler le semi remorque à côté du véhicule deux places roulant à lhydrogène et relié à son moteur par les commandes et un arbre à cames, nest pas facile même sur les routes américaines.
Une expérience sur les vaches texanes permet un certain espoir au sujet du méthane que ces ruminants expulsent à longueur de journée dans les grasses prairies aux alentours de Dallas. J.B. Fergusson met au point un anustrol adapté au cul de lanimal qui produit alors un méthane plus lourd que lair. Lennui cest quun brouillard bleu permanent empêche de rassembler les bestiaux pour la traite, tandis que les fermiers se disent incommodés de porter en permanence un masque à gaz.
Comme on le voit toutes les conditions sont réunies pour que ce nouveau G8 établisse un nouveau record : celui du nombre de discussions difficiles.
Au sujet de la position américaine, le président français, Jacques Chirac, a estimé quil resterait aussi sur la sienne. « Et si chacun campe sur ses positions, il me semble que ce sera facile darriver à un accord. » a ajouté le président français. Tous les campeurs se sont félicités de la fermeté de ces propos. Vladimir Poutine, et le chancelier allemand, Gerhard Schröder en ont profité pour vanter les mérites du camping en Forêt Noire pour la réunion suivante du G8.
Une fois de plus par la dureté souple de ses propos, le président français a montré quil était le meilleur leader possible au monde, largement devant dobeliou. Ce qui ne pourra laisser que des regrets aux observateurs politiques qui voient quel grand leader le monde a perdu, en choisissant Bush à lunanimité.
Mais, les choses sont ainsi faites. Nous avons trop pollué jusquà présent. Ces Messieurs les Grands, même en prenant leur rôle à coeur, ont fini pas se lasser de nous sauver en permanence de nos pollutions. Ils ont donc décidé à lunanimité de nous laisser dans notre caca.