A la tienne, Etienne !
Pour entendre un peu léconomie, il vaudrait mieux lire Honoré de Balzac – par exemple César Birotteau parfumeur - plutôt que sombrer dans lunivers tourmenté des spécialistes. Dautant que dun économiste ayant réussi à un modeste professeur vivant sur deux pièces dans un entresol, la grammaire du système capitaliste est différente.
Si je suis tonnelier ou viticulteur, cest pour faire des tonneaux ou produire du vin. Bien entendu les vins fins ne sont pas produits en millions dhectolitres, de sorte que tout le monde ne peut pas mettre du Petrus ou du Château-dyquem dans sa cave. De même tous les conducteurs ne sauraient rouler en Ferrari. Le port de Cannes ne peut recevoir quun nombre limité de yachts, etc. Ce raisonnement vaut tout autant pour les bijoutiers, la haute-couture et, en général, tous les corps de métier.
Il faut donc trouver un sage équilibre entre le producteur et le consommateur, limiter les appétits de certains et pousser dautres à la consommation. En un mot, établir des hiérarchies de consommation sur des critères de rareté et donc de prix, afin de réguler loffre et la demande et permettre à un nombre limité de personnes de consommer le nombre limité de produits.
Cet ordre apparent duquel dépend léquilibre social est fort complexe
Alors que faire ? On a bien pensé au mérite. Oui, mais quel genre de mérite ? Je suis pompier, je risque ma vie pour sauver celles des autres. Jai donc du mérite. Jécris un blog tous les jours qui ferait un livre à la fin de lannée. A la FNAC, il y en a de plus médiocres qui dédicacent leurs oeuvrettes et que des imbéciles appellent « maître » ! Oui, mais si lon considère lartiste comme étant une personne de mérite, tout le monde va se dire écrivain ou peintre. Et si dêtre valeureux ouvre les portes de labondance, tout le monde se voudra pompier.
Alors, il ny a pas trente six solutions. Etablissons que le mérite nest admis comme tel quen fonction de largent quun tiers vous en donne, parce que lui-même en dégage du profit.
Du coup, tous les mecs à pognon ont du mérite.
Bien malin qui déciderait si jai gagné de largent honnêtement ou en le volant. De prime abord la fortune est suspecte, elle suppose une exploitation de lhomme par lhomme. Il serait donc impossible quun honnête homme devînt riche. Et pourtant…
Dans notre société dapparence, le fric est souverain. Il vous donne le temps de voir venir, de prendre les échecs comme autant de leçons. Qui dit quun Bernard-Henry Lévi, héritier dun joli pactole, aurait eu la carrière que lon sait, sil navait été « couvert » dans ses entreprises par largent de papa ? Né « sans un », il aurait peut-être été employé à la Samaritaine et drôlement emmerdé quon ferme la boîte. Aurait-il eu la force de caractère de travailler à son « œuvre » le samedi et le dimanche, puis daller faire le siège des éditeurs ?
Etienne Davignon pourrait un jour sil le voulait écrire une merde immédiatement convoitée par des éditeurs et qui passerait illico pour un chef-dœuvre.
Et quand bien même cet argent, cest mon père qui la gagné, pourrait rétorquer le fils de famille, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas bénéficier de son travail ?
Oui, se sont dit les décideurs. Mais, tout grâce au fric, cest décourageant pour ceux qui nen ont pas. On va désespérer définitivement les ploucs. Créons des professions à fortes plus-values, en tirant des nullités du néant, pas beaucoup, quelques sportifs, des politiciens, des gérants de banque. Quune andouille au départ, mais qui a un bon coup de patte devienne footballeur bien payé, ça fait rêver dans les chaumières. Ce sera suffisant pour que chacun imagine avoir sa chance.
Ainsi, ceux qui aiment les dorures, verront sans nul déplaisir une villa avec piscine en bord de mer, sans quune jalousie féroce leur fasse jeter des pierres. Ils applaudiront au destin transformé dune future couturière, parce quelle avait un bon coup de raquette. On fait croire que chacun a sa chance et que tout le monde peut devenir riche en exploitant son talent. Et ils sen veulent de nen pas avoir ou de ne savoir le vendre. De victimes sociales, ils deviennent coupables et le tour est joué ! Rockefeller a débuté sa fortune en ramassant une épingle dans la cour dune usine, nest-ce pas. Donc ceux qui ne ramassent pas une aiguille au bon moment sont des crétins.
Evidemment, on ne met pas au pinacle une économie pareille sans sauver les apparences. Il faut lentourer de considérations morales, dun justificatif social, dune sorte de code de bonne conduite, dédouanant pour le coup les fripons.
La démocratie patauge ainsi à laise au milieu des magouilles et de linjustice. Etre démocrate est un exercice de mauvaise foi. Que les gens ne rouspètent pas à la vue de la grille des salaires et léchelle des mérites, quils saccommodent de la précarité, sans que personne ne crie au scandale, exigent un fameux culot et de nombreuses complicité, politique et journalistique de la part de nos suborneurs.
A Athènes, 50.000 citoyens entourés de 500.000 esclaves avaient imaginé un ordre social que les 50.000 se réservaient et quils appelèrent démocratie.
Que les 500.000 esclaves naient que fort peu fomenté démeutes, a fait naître des idées, et comme on était dans le cas : 50.000 qui la pètent et 500.000 qui la caillent.... le temps de nous affubler des oripeaux grecs et vouer un culte à Platon, nous étions démocrates.
Quelle est la différence entre une démocratie et une dictature ?
Cest simple. Dans le premier cas on a le droit de dire ce quon veut. Personne nen tient compte et on prêche dans le désert. On ségosille. Au bout dun temps, on se résigne. On finit par aller bosser. En dictature, cest la même chose, sauf quon va en tôle quand on rouspète.
La démocratie par rapport à la dictature, cest mieux. Mais l‘avantage est mince. Le petit peuple dans les deux cas est cocu.
Ce qui tient le canard boiteux debout ? Uniquement les salaires de nos représentants.
Imaginez un Di Rupo payé mille euros par mois en tout et pour tout, comme la plupart des gens qui votent pour lui ; mais, ce serait un lion, ce type… personne à savoir le retenir. Je ne donne pas cinq ans pour quon soit en république populaire.
Aussi, pas folle la guêpe, pour ces gens dinfluence, assez quelconques, le système les a classés dans la catégorie utile au conservatisme, donc à choyer.
Voilà pourquoi, nous pouvons toujours courir pour attendre quils se mettent à notre place.
- Tas fini décrire tes conneries, Richard, tu sais quon doit aller chez Makro ?
Commentaires
Richard,
Merci de nous rappeler quavant de devenir acteur de cinéma, Alain Delon était voué à devenir boucher... Il en est ainsi pour toutes nos belles vedettes, celles qui nous font, faisaient, feront rêver/penser/réfléchir et dépenser notre bel argent... Quidam de référence, déjà élu par nos dirigeants anonymes, pour nous dicter nos actes, nos achats, nos nonos... Dictatures???... Ben oui... Et alors? Si une dictature avec des pains et des jeux en suffisance plaît à lhomme, à lhumanité entière pour devenir la seule et unique raison de vivre : Osez le dire "Vive le barbouilleur!!!"
Postée par Lolo | 24 août 2005 - 00:04
Ouis mon pote/ ton site il est trop net, il me botte
Jai mis un lien/sur le mien
En espérant que tu viennes / cracher ta haine
méchat ramage/sur mes pages
Sophie
Postée par Sophie | 24 août 2005 - 00:04