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Il nous l’avait bien caché le président que le monde entier nous envie : Elio et les jeunes du PS ont fait un camp scout à Figueira da Foz, au Portugal, du 26 juillet au 1er août, même si le scoutisme version socialiste est du genre « faucon rouge ».
Tout n’était que parlotes et louanges. Les jeunes présents étaient en réalité des aînés qui s’ignorent. On a même senti le fado languir les enthousiasmes et mollir « l’instinct de gauche ». Figueira aurait pu tout aussi bien être un vrai camp scout avec la cheftaine Joëlle Milquet et Verhofstadt en Bagheera.
Les jeunes seraient-ils devenus brusquement des vieux dans les partis socialistes européens ? On se rappelle le lent processus qu’il fallait avant aux jeunes du PS pour devenir vieux. Le vieillissement d’un André Cools a été fort lent ! Du casseur de vitre au briseur de grève, André a mis plus de vingt ans ! On se rappelle les journalistes de la Gauche à Liège quand le syndicat en était encore un et avant que les plus enragés prennent leur quartier à la Ville de Liège ou place Saint-Paul. Ils avaient fière allure le poing tendu les jeunes d’alors… des années avant de finir fonctionnaires !
Il paraît que cela ne se fait plus… qu’on est au consensus… Ils veulent les emplois tout de suite…
A Figueira, seuls les jeunes français ont évoqué le bien-fondé du « non » au traité constitutionnel européen et la nécessité d’une renégociation.
Pendant ce temps, Elio passait son badge de cuisine et nos jeunes s’appliquaient à faire les neufs nœuds qu’il faut savoir chez les scouts avec les vieilles ficelles des journaux de gauche comme le Peuple, la Wallonie et le Monde du travail, retrouvées pour la circonstance, dans les caves des locaux de la place Sainte-Véronique.
Des totems ont été choisi. C’est ainsi que le ministre Flahaut a été baptisé « Mite guerrière » et Rudy Demotte « Bourdon mielleux ».
Pendant ce temps, les quelques vrais jeunes qui restaient, s’accordaient à penser qu’il était ben difficile de trouver des points communs entre des Italiens favorables aux charters européens de renvoi d’étrangers, des Hongrois qui défendent la compétition économique et des Belges faisant campagne pour un socialisme à visage libéral. Les discussions étaient plus que lunaires. Les membres MJS étaient juste d’accord sur cet aspect « astre de la nuit » de ce camp scout.

Dans les ateliers, les socialistes français tendance Montebourg n’en menaient pas large. Un Macédonien les a même traités de « communistes » ! C’est dire l’ambiance…
C’est clair aujourd’hui que les arguments de gauche pour une Europe plus sociale et moins Bolkesteinisée n’intéressent plus la gauche !
Mieux la gauche s’agace du passé. Ayant rallié les thèses de la mondialisation et du libéralisme le plus pointu, les socialistes sont devenus les chauds partisans des dénationalisations au nom de la liberté d’entreprendre. Ils sont pour les exclusions du chômage afin de soulager les finances publiques et inciter les inactifs à se secouer !
Tandis que sur les aires de détente on entendait la voix mélancolique d’Amália Rodrigues, les dames de ces jeunes-vieux papotaient en surveillant du coin de l’œil les enfants afin qu’ils ne se mêlassent pas aux petits portugais pauvres et dépenaillés des plaines de jeux. C’était tout à fait dans les cordes de Mesdames Onkelinx et Arena, ce camp scout. Elles auraient pu faire leurs mots croisés en parlant chiffon dans les fauteuils de plage, les mêmes qu’au Palm Beach…. et faire leur B.A. en donnant un pourboire au plagiste.
"La compétition n’est pas toujours la bonne réponse économique", a lancé un malheureux histoire de dire quelque chose et ne pas rentrer dans sa Fédération en se faisant passer pour une couille molle.
Un espagnol a coupé court à l’"expression des peurs". D’autres ont réclamé la poursuite du processus de ratification de la Constitution. "La France n’est pas toute l’Europe. Il faut continuer à défendre la Constitution" a braillé un Italien. Même les Hollandais ne comprenaient pas qu’on ait pu voter si mal chez eux à ce propos.
Dans le fond, tout le monde était bien content de ces quelques jours de vacances aux frais de la princesse. Le secret de fabrication des cocktails Molotov était vodka et jus de tomate.
Le « Ce n’est qu’un au revoir, mes frères » termina ses MJS, tandis que l’aumônier Di Rupo donnait la bénédiction. Dans son homélie, il recommanda la fusion d’ECOSY avec les jeunes giscardiens. Il fut très applaudi, quoique personne ne savait qui étaient ces giscardiens.
Pour le prochain rendez-vous on hésite entre la croisette à Cannes ou Amalfi, en Italie. Un mauvais esprit a suggéré la Courneuve en Seine Saint-Denis. Pourquoi pas aller se recueillir tout de suite sur la tombe de Georges Marchais, tant qu’on y était ?