Pas de nouvelle… bonne nouvelle
- Fonz Vandeblad, vous lancez un produit qui va concurrencer la presse gratuite. Pouvez-vous nous dire de quoi il sagit ?
- La presse gratuite se porte bien. Les toutes-boîtes font leur percée sur le marché. Métro est devenu le troisième journal le plus lu dans le monde après les « deux mastodontes japonais ». La presse gratuite a donc trouvé son lectorat habitué de lire sans quil ne lui coûte rien. Elle commence à séduire les annonceurs publicitaires. Mais, cette presse rencontre quelques inconvénients. Nous avons décidé dy mettre un terme en créant un produit nouveau.
-Avant de nous parler de ce produit nouveau, pouvez-vous nous dire quels sont les inconvénients que vous avez perçus dans les toutes-boîtes ?
-Si cette presse occupe des professionnels de limpression et des professionnels de la publicité, par contre, elle noccupe plus des professionnels de lécriture. Autrement dit, elle nentretient plus un staff de journalistes.
-Cest normal, puisquelle ne publie plus darticles de fond. Ce quon y lit ne sont que des communiqués des pouvoirs publics et des informations de particuliers sur des manifestations sportives ou culturelles.
-Justement. Nous nous sommes émus de ce désert. Aussi, avons-nous lintention de lancer un toutes-boîtes payant avec de vrais journalistes professionnels et des prises de position tant du point de vue de la politique locale que de la politique internationale.
-Mais, Monsieur Fonz Vandeblad, je ne comprends pas. Vous dites créer un concept nouveau, et vous nous décrivez la presse écrite comme « La dernière Heure », Le Soir » « La Libre Belgique » où est la nouveauté ?
- Ce sera une presse payante. Mais au contraire de celle qui est encore pour un temps en activité, nos toutes-boîtes seront payés par les journalistes qui y écrivent, moyennant quoi, ils recevront une carte de presse.
-Vous êtes en train de me dire que vous allez vendre une carte de presse aux journalistes qui écriront dans vos toutes-boîtes, mais cest illégal !
-Pas sils sont indépendants et intéressés aux profits après le bilan et payement des plus-values à nos actionnaires.
-Ils ne toucheront pas grand-chose à la fin de lannée et ils en seront pour leur poche.
-Cest certain. Mais, nous allons créer une nouvelle catégorie de professionnels de la presse écrite. Cette nouvelle génération sera une pépinière de véritables électrons libres qui nous apportera des lecteurs.
-Et aussi beaucoup dennuis… Vous vous rendez compte ? Si les professionnels se mettent à écrire librement ce quils pensent, la vie politique va sen trouver gravement perturbée ! Les annonceurs par peur du scandale fuiront vos toutes-boîtes. Vous ne tirerez pas cinq numéros.
-Pas sûr. Le scandale attire le lecteur et lannonceur sen fout du contenu du moment que son annonce est lue par des lecteurs aux quatre coins du pays.
-Vous allez vous ruiner en procès !
-Pas si le conditionnel devienne la règle et que les articles par trop diffamatoires soient publiés dans le courrier des lecteurs sous la mention « Sous la responsabilité du lecteur ». Nous envisageons même de rendre les lecteurs responsables de tous les articles puisque aussi bien, ils peuvent devenir professionnels en écrivant dans nos « toutes-boîtes ». Ainsi nos professionnels seront à la fois nos écrivains et nos lecteurs. Notre journal paraîtra quasiment en circuit fermé. Chaque personne envoyant une lettre au courrier des lecteurs pourra devenir professionnel de la presse écrite moyennant une somme forfaitaire dont nous étudions limportance. Nous le fidélisons puisque nous en faisons à la fois un journaliste et un lecteur.
-Mais vous êtes fou ! Cest une escroquerie !
-Pas du tout. Nous ne faisons quétendre à la presse le système qui prévaut déjà depuis des dizaines dannées dans les maisons dédition dont certaines ne fonctionnent quasiment quà compte dauteur ! Si vous voulez, je peux vous en citer deux ou trois à Liège…
-Surtout pas. Je ne veux pas me rendre complice, même par oreille complaisante, de ce que je considère comme délictueux et passible des tribunaux.
-A votre aise… Pardonnez-moi,
Commentaires
La première photo ma fait peur : des rayonnages, des livres et des usagers en survêtements ne jurant que par Dan Brown, fichtre, cela ma rappelé mon job!
Postée par Daevid Alleen | 13 août 2005 - 00:02