Alerte aux cons !
« La misère est un poids qui a son prix : on peut lattacher à une machine, et elle la fera aller. » Claude Philibert Coqueau.
Ça se vérifie tous les jours. Ce qui emmerde les « honnêtes gens » cest le marginal, dénomination assez vague qui va du Rom et du mancheux, à lartiste, tous plus ou moins enviés et traités de parasites par tous les mystifiés qui vont bosser avec à la fois la trouille de perdre leur emploi et la rage au ventre dy aller.
A cause de son caractère vague et fourre-tout, le bohème est à lopposé des structures sociales. Son côté anarchiste effraie les automates humains quon remonte dès la naissance et que lon programme pour une bonne quarantaine dannées au service des automates machines.
Il leur semble quils entretiennent de leurs deniers ceux qui ne fichent rien, sans jamais lever la tête vers ceux qui leur prennent tout.
Ils ne comprennent pas que lon puisse considérer différemment queux la manière de vivre.
Ceux qui les remontent, cest-à-dire ceux qui les éduquent pour le travail, savent bien quon ne peut condamner personne à vie, désespérer lhomme-machine serait dangereux. Alors, comme en tôle, il y a la liberté conditionnelle, ces horlogers du crime sen sont allés répandre partout le bruit que tout un chacun pouvait légalement ne rien foutre, sans perturber lordre public. Ils appelèrent cela « réussir », cest-à-dire se faire du pognon sur le dos des autres, ou toucher le gros lot dans les tombolas, ce qui revient au même puisquon se partage avec lEtat le magot constitué des mises des parieurs.
A la réflexion, à voir le petit nombre de « réussites », la masse par un simple raisonnement, devrait comprendre quil ny a quune seule façon pour elle de « réussir » : entrer dans la marginalité. Pourtant, elle ne le fait pas !
La Société est tellement vicelarde ! Ce ne sont pas les richissimes flemmards qui poussent le petit peuple dans leurs abrutissoirs, mais les classes moyennes : leurs capos, ces demi réussites qui sortent den baver et qui se satisfont dune situation intermédiaire entre les deux extrêmes, les riches oisifs et les pauvres.
Les classes moyennes aiment bosser. Ce sont les seuls du système qui peuvent voir directement les résultats de leur travail. Le soir, ils établissent létat du tiroir-caisse, comme les professions dites « libérales » avec lesquelles ils partagent des convictions. On dirait quils nont été conçus que pour cela. Ils poussent les personnels au boulot et sétonnent quil y ait moins denthousiasme chez les salariés !
Tous ne font pas des ronds. Certains bossent comme des malades pour se retrouver, en fin de compte, à la rue. Le plus dur pour un con, cest de reconnaître quil sest fait avoir et que tout ce à quoi il avait cru nétait que de la poudre aux yeux.
Pourtant, même à la rue, le mec « Classe moyenne » ne sait pas encore à quel point il est con ! Cest dans la faillite que son âme se détrempe. Certains vont dégueuler leur connerie chez Le Pen, dautres se suicident. Les cons détrompés sont les plus redoutables. Si un jour on recrute du kamikaze hors intégrisme en Europe, ils formeront le gros des troupes. Ah ! si Poujade avait été au courant des techniques dAl Qaida…
Bossez, vous vous épanouirez, dit-on aux jeunes. Ça marche depuis les débuts de lère industrielle. Même la mère au foyer la plus pauvre à la mentalité « classes moyenne » pour son fils. Elle ne le voit pas chômeur… Elle le voit bon travailleur, honnête, soumis, votant, rotant, heureux. Cest imbécile cette obstination-là.
Ce qui différencie le bohème du gagne-petit, cest une vie moins ordonnée et prévue à lavance. Le marginal nattend rien des règles du travail/repos. Il sait bien que les congés payés ne sont quune soupape de sécurité supplémentaire au mirage de faire fortune. La loi accorde aux besogneux le droit à ne rien foutre une à quatre semaines par an, à condition davoir apporté ponctuellement la « baballe » à son « maîmaître ».
Le projet du marginal, pour autant quil en ait un, cest de navoir ni horaire, ni étiquette, de sortir du cycle productif. La « paresse » de la bohême et de la marginalité nest rien dautre que le droit à la fainéantise, le même que pour les riches. Avantage du bohême, il ne part jamais en vacances, parce quil est toujours en vacances !
Oui, diront les pervers qui vont se faire sucer par des enfants en Thaïlande, ils ne savent pas les beautés du monde et lenrichissement intellectuel que cest de voyager ! Jai connu un officier de marine qui ne descendait jamais à terre et qui fit ainsi 20 fois le tour des océans en jouant à dames avec le cuisinier chinois. Il ne voulait pas, disait-il se gâter le plaisir de voir du pays en feignant dignorer la misère souvent considérable des gens aux alentours.
Ça se discute.
Les Américains, qui sont les rois des cons en ce domaine, vouent à la marginalité une horreur qui se traduit par des années de prison au paumé qui glande sur les trottoirs à chasser la thune.
Reste que cest difficile, quand on a la vocation du marginal, de rester à ne rien foutre jusquau bout. Cest que, dans ce domaine aussi, il y a un doute supérieur. A force que le travail nest bon que pour les autres, on finit par se retrouver devant lhorloge pointeuse quand même, alors quon ny a vu que du feu…
Commentaires
Et quand la bohême fait des enfants... Autant dire que la grande pointeuse lui tient les boules... Pour longtemps : le prolo est dabord bohême
Postée par LoO | 11 septembre 2005 - 00:12