Un gars de Faulx-les-tombes !
-Tu veux quoi, toi ?
-Monsieur Benini… je viens vous…
-Appelle-moi Mario.
-Mario…
-Oui ?
-Je viens vous…
-Dis-moi tu, cest plus facile…
-Mario, je suis venu te demander la main de ta fille Fortuna.
-Tu rigoles ?
-Pas du tout, Mario…
-Pas Mario, Monsieur Benini.
-Bien Monsieur Benini, tu comprends…
-On se disais-tu ?
-Cest toi… vous qui me laviez permis…
-Tu as mal entendu. Cest moi qui dis tu, et toi qui dis vous, capiche ? Dabord, tes qui, toi ?
-Alfred Mainléger.
-Cest quoi, ce nom ? Doů tu sors ?
-De Faulx-les-tombes.
-Avant que tu viennes memmerder, je ne savais même pas quon pouvait être de Faulx-les-tombes. Je vais interdire quon nembauche jamais un type de Faulx-les-tombe. Je raie ce bled de la carte. Et quest-ce que tu fous ici ?
-Je vous lai dit, je suis venu demander votre fille Fortuna en mariage.
-Mais, cest quil continue, lasticot. Je te demande ce que tu fous en-dehors de ce bureau ?
-Je travaille à latelier.
-Tes à mon service ?
-Depuis deux ans.
-Considère que tu ny es plus.
-Pourquoi ?
-Et il demande pourquoi, un type de Faulx-les-tombes !... à moi, classe moyenne supérieure, lami de Roger Mené, ce grand homme… qui va bientôt en tournée mondiale des marchés avec le prince Philippe… qui joue au golf avec Didier Reynders…
-Cest que jaime votre fille.
-Tu nas pas abusé delle, au moins ?
-Cest-à-dire…
-Suffit. Je ne veux rien savoir. Plus vite tu disparais, mieux ça vaut. Tu finis pas la journée. Tu vas chez le comptable. Je paie le préavis tout de suite. Tu files à Faulx-les-tombes… que je nentende plus parler de toi. Cest clair ?
-Cest clair !...
-Tu rouspètes pas ?
-Non.
-Cest louche que tu dises rien, que tu vides les lieux, comme ça… sans la ramener.
-Bien oui. Cest comme ça. Fortuna attend votre réponse dans la voiture et elle ma dit de vous dire « Cest pas grave si mon père dit non. Cest un vieux con ! »
-Elle a dit ça ?
-Comme je vous le dis.
-Vous nallez pas partir comme des voleurs ?
-Cest vous qui…
-Dis-moi tu.
-Cest vous… toi qui, Monsieur Benini…
-Appelle-moi Mario.
-Cest toi Mario qui mas dit daller chez le comptable…
-Tu ne vas quand même pas retourner à Faulx-les-tombes ? Dabord quelles études as-tu faites, mon garçon ?
-Aucune.
-Cest bien ça, comme papa Benini.
-Quest-ce que tu penses des classes moyennes et de Roger Mené, mon ami ?
-Des sales cons qui pètent plus haut que leur cul.
-Parfait. Je pense pareil. De Didier Reynders et du MR ?
-Quils sintéressent quà notre pognon.
-Cest ce que je disais hier au délégué syndical. Et des efforts de la dynastie pour avoir des marchés à létranger ?
-On serait mieux en république.
-Je suis bien daccord avec toi. Tous des parasites. Es-tu content de ton travail ?
-Tas déjà fait magasinier chez Benini pour poser une question pareille ?
-Non, mais chez Torturalo, mon oncle. Tas raison, cest pas humain faire magasinier…
-Surtout chez Benini.
-Tu vas trop loin, mon garçon. Appelle Fortuna, quon discute en famille.
La voix de Fortuna –Tu mas appelée papa ?
-Tu étais là, tu as tout entendu ?
-Jétais à côté. Jai entendu juste la fin. Qui cest celui-là ?
-Comment… Qui, lui ? Cest louvrier magasinier Mainléger de Faulx-les-tombes. Tu ne le connais pas ?
-Vaguement, en passant dans la cour…
-Mais alors, bougre de petite crapule ! Tes de la graine de criminel !
- Bin, cétait juste pour une augmentation…
-Hein ! concierge, appelle la police Fortuna, quon sorte ce type de ma vue. Quon le foute en tôle. Quand il sera calmé, quon le ramène à Faulx-les-tombes…
Commentaires
tecris trop vite, vraiment, técris trop vite... Jai à peine le temps de lire et de remacher, que déjà, tas un autre article !
Je te le dis, mon pote, tes pas humain !
Postée par sophie | 16 septembre 2005 - 00:58