Des assassinats légaux.
La démocratie confisquée par le système libéral, cest la société qui se conjugue au passé. Léconomie sest arrêtée sur des notions de profit du temps de Locke et Tocqueville.
Dans son essai « Bruits » Jacques Attali avait démontré comment la politique du XXme siècle se pensait à travers la science du XIXme siècle. On pourrait dire que léconomie, cest pire. Elle se traite toujours comme au XVIIIme siècle.
Alors que le plein emploi nexiste plus depuis les années 70, les chômeurs sont administrés dans cette perspective. Le pouvoir libéral les culpabilise comme sils en pouvaient. Endormis par des promesses jamais tenues (les 200.000 emplois), dans une position dattente, ils subissent les conjonctures successives, toutes négatives, sans bien comprendre ce qui leur arrive.
Un nouveau lumpenprolétariat naît de cette marginalisation impitoyable dun nombre toujours plus grand de sans travail.
Parle-t-on de plans sociaux dentreprise ? Cest une stratégie patronale qui se met en place pour chasser le travailleur de son travail à moindres frais. Change-t-on la réglementation ? Cest pour enlever des indemnités aux chômeurs de longue durée. Parle-t-on de modifier les prépensions ? Cest pour en reculer de deux années laccès.
Ironie du sort, les demandeurs demploi sont les premiers à être en porte-à-faux devant lopinion publique, alors quils sont les produits les plus authentiques du système. Une adroite propagande arrive même à les culpabiliser.
Cest fréquent dentendre des chômeurs se déprécier et se trouver indignes de la société, et se dire responsables de leur statut dassistés.
Ils se jugent avec le regard de ceux qui les jugent ! Ils sinquiètent des erreurs quils auraient pu commettre et dune attitude négative acquise dans linactivité. Ils ne sont pas loin de se traiter de fainéants.
Labsurdité de cette autocritique est soutenue par les propos des entrepreneurs libéraux, et jusque dans les usines parmi ceux qui seront peut-être un jour dans les mêmes conditions de sans-emploi. Bref, le désaveu est général.
Sils sont sans travail, cest parce quils le veulent bien, dit-on dans certains milieux de gauche et de droite..
Daprès les vieux critères décalés de la conjoncture, ils vivent en parasite, même si leur vie est de misère.
La machine libérale de Verhofstadt les conduit à la honte, au sentiment dindignité. Cest le topo idéal de toutes les soumissions pour en faire définitivement des sous-hommes.
Rien naffaiblit davantage que la honte, puisquelle est le signe dune culpabilité vécue.
Valeur solide, la honte est un atout précieux dont se sont servis jusquà présent tous les ministres du travail, jusquau moindre employé de lONEm.
Le pouvoir et les syndicats le savent bien, des chômeurs motivés et unis pourraient changer la donne et faire trembler le régime.
Nous sommes au cœur du problème : ce système ancien et qui a démontré son incurie au point quil est en faillite, est prolongé artificiellement par léconomie libérale parce quil permet de maintenir les chômeurs dans un sentiment de responsabilité de leur échec, ce qui, évidemment, est le ciment dune cohésion sociale artificielle, surtout alimentée par ceux qui sauvent leurs billes dans le libéralisme. Sans cela, le château de cartes seffondrerait.
Une question de ce qui précède : faut-il mériter de vivre pour en avoir le droit ? Cest-à-dire faut-il faire du zèle et bosser à mort pour quen vous acceptant, vous vous acceptiez aussi ?
Quentend-on par être utile à la société ?
Un bon vieux libéral pense : un homme utile est un homme « rentable ».
Un type qui ne sest donné que la peine de naître, en coupant ses bons de caisse dans les sous-sols des banques est-il utile à la société ?
Sauf pour les « utiles » des classes supérieures, le droit à la vie passe donc par le boulot. Sans boulot, on ny a pas droit ! Mais alors, ce droit devrait être imprescriptible et naturel ! Et puisquil ny a plus de travail pour tout le monde, cet état de fait constaté, le système qui pousse à travailler, alors quil ny a pas de travail, nest quune vaste affaire dassassinat.
Cette société libérale avec les partis politiques complices, nest quune association de malfaiteurs, tant que chaque demandeur demploi naura pas la possibilité de travailler décemment, dans des occupations qui ne soient pas intérimaires, mais à longue durée et avec des salaires confortables.
Tout le reste nest que bavardage passéiste et nos ministres, des enculeurs de mouche minables.
Commentaires
Quel outil sordide que la culpabilisation!!!!!
Postée par Désirée de Lille | 24 octobre 2005 - 00:12
Mais.. Mais mais... Cest du fascisme!.!.!..?
Quest ce qui peut bien lier le travail au fascisme???
Ce lien.. Existe-til seulement?
;)
LoO
Postée par LoO | 24 octobre 2005 - 00:12