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Un bide

Locke à Montesquieu !... si le premier était un sot, le second était un fameux naïf.
Ne pensaient-ils pas que le développement démocratique irait de soi et qu’il suffirait d’un discours d’entraînement civique pour que nous nous attachassions à l’ancêtre de Verhofstadt !
L’attendrissement du moraliste bourgeois devant la grandeur de l’Etat de droit est un rêve.
Le père Michelet dans son livre sur le Peuple s’est fichu le doigt dans l’œil : le XXme siècle n’a pas vu le triomphe de la démocratie, mais l’avènement d’une dictature libérale.
On l’a bien vu l’autre dimanche à « Faire le Point » de la RTBf. Aucune, mais aucune des personnes présentes sur le plateau n’a mis en cause l’économie capitaliste qui fait tant de dégâts avec son taux de chômage record, ses fortes disparités de salaire et son indécente soif de profits en tant que co-responsable des révoltes de la jeunesse des banlieues.
La démocratie s’est développée dans un premier temps sans effusion de sang dans la signature du contrat social, comme le prédisait Rousseau et sans recourir au despotisme éclairé de la prophétie de Robespierre.
Le triomphe mou de la démocratie s’est fait en-dehors des vaticinations imbéciles des pouvoirs religieux.
D’où vient donc cette puissance que l’on évoque, quand dans une démocratie, force reste à la Loi ?
Principalement de son indépendance de ses électeurs !
Les hommes qui se rassemblent sous sa bannière n’y ont pas grand-chose à dire.
L’adhésion des uns et l’hostilité des autres ne la touchent guère. Mieux, elle se nourrit des plus rebelles, en ce sens qu’elle soude la gauche et la droite dans une même attitude de défense.
Qu’on le rejette ou l’approuve, le système économique n’est jamais remis en cause. Ce qui est responsable au premier chef de la prospérité ou de la misère est intouchable ! Pour en changer les règles, il faudrait bouleverser l’ordre européen avant d’envisager l’ordre économique mondial.
Machiavel l’avait déjà noté, ce sont les Nations qui se servent de la force des autres, comme au judo, qui gagnent. Aujourd’hui la seule Nation qui fait trébucher toutes les autres, n’est à proprement parler qu’une institution, c’est celle de Wall street !
Les citoyens sont maintenus par la peur dans la dictature libérale : peur des banlieues, des intégristes, et des pays musulmans non contrôlés par les Etats-Unis.
C’est Hobbes qui a le premier parlé d’un contrat social basé sur la crainte.
Il ne faut pas entendre ses propos à la légère. L’époque dont parle Hobbes n’est ni lointaine, ni primitive. Elle est celle que nous vivons.

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Voilà deux siècles que la civilisation libérale subsiste sans aucun idéal et sans aucun plan.
Le XXme siècle avait vu monter en puissance puis disparaître le communisme.
Cela nous avait convaincu que les utopies sont meurtrières.
Nous pourrions faire l’expérience demain que leur absence est plus catastrophique encore que leur persistance.
Peut-être allons-nous observer que ce qui nous reste, c’est de diriger les désespoirs vers d’autres exutoires que le communisme à seule fin de nous en prémunir.
La dictature libérale n’a plus qu’un ennemi. Mais il est de taille. C’est la résistance intérieure à ses Lois.
Le Communisme, certes fut un fiasco ; mais, il apportait à la réflexion des masses une utopie. C’est de cela que nous manquons le plus sous la dictature libérale : le rêve !
La priorité va donc au profit, dont on espère monts et merveilles, qui en tous cas se traduirait par une décrue du chômage pour en revenir au modeste 5 % des années 60 !
Sinon, le profit d’abord au nom duquel tout est constitué sera l’arme fatale qui nous détruira tous !

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