Les trouillards qui nous gouvernent
Vit-on jamais pareille polémique à propos de la caricature d’un personnage historique ? Et qu’y aurait-il eu de plus, que ce personnage soit un religieux ?
Alors, pourquoi faire un fromage aujourd’hui ? Serait-on devenu plus con qu’il y a trente ans, quand Marcel Gotlib publiait dans l’Echo des Savanes un dessin dans l’esprit de ceux que les Musulmans ne tolèrent plus aujourd’hui ?
Que l’indignation travaille les immatures de la comprenette et les excités de l’intégrisme, passe encore. On comprend, qu’il y a derrière les foules souvent illettrées et qui, de toute manière, ne lisent pas la presse danoise, certains ayatollahs qui ont une haine viscérale des étrangers.
Mais que certains éditorialistes trouvent « imprudent » cet usage de l’ironie, que la ministre Onkelinx se dise « choquée » d’au moins un dessin parmi les douze publiés en septembre de l’année dernière, et qu’enfin l’Union européenne elle-même bafouille des justifications qui sont en réalité des excuses, voilà qui en dit long sur l’enthousiasme qu’ont certains démocrates à défendre la liberté de la presse.
Les mentalités de nos responsables ne sont plus celles de 1971. La fine politique est en 2006 de la même farine que celle qui consiste à faire du commerce. On ne se veut mal avec personne et ce faisant on se moque de défendre la liberté d’expression. Pas qu’Onkelinx qui ne se mouillerait plus, nous avons les frères Trouillard : Franco Frattini et Peter Mandelson, Commissaires européens, qui en sont là par amour du pactole que leur procure leur emploi et qu’ils ne voudraient quitter pour rien au monde. Landelson a été jusqu’à déclarer : «le fait pour d'autres journaux européens de republier ces caricatures ne fait que jeter de l'huile sur le feu de l'insulte initiale. Cette initiative est plutôt grossière et plutôt immature».
On se demande pourquoi on les paie, ces Trouillard ?
Y en a marre de vivre la queue entre les jambes parce qu’on a besoin de pétrole ou qu’on a peur de la bombe des fous d’Allah….
A partir du moment où chacun peut librement exercer sa religion, pratiquer son culte sans installer son matériel de façon à n’incommoder personne, que ces gens produisent et même feraient du porte à porte pour vendre leurs bibles, quelles soient coraniques ou catholiques, sans qu’ils en soient empêchés, je ne vois pas bien pourquoi les autres ne pourraient pas à leur aise et dans les endroits qui les accueillent à cet effet dire qu’ils n’en ont rien à foutre des momeries des adorateurs d‘Allah et de son prophète.
En quoi cela peut-il perturber la célébration de leur culte, que des écrivains comme Rushdie, des dessinateurs du Jyllands Posten, ou n’importe qui dans le public créent des œuvres qui émettent des avis contraires ?
Si dans des bleds pourris, c’est interdit, parfois sous peine de mort, de penser autrement, je paie des impôts en Belgique, comme partout ailleurs en Europe d’autres électrons libres de mon espèce pour défendre le droit de dire ce qu’on pense. Comme dirait Anatole France : « Dire ce qu’on pense est un plaisir coûteux, mais trop vif pour que j’y renonce jamais ».
Si certains trouvent en Mahomet leur montagne de sagesse, qu’ils se disent que ce n’est pas en terrorisant les autres qu’ils parviendront à les convaincre de gravir les mêmes pentes de la sagesse. Personne n’a de monopole en la matière.
C’est plus fort qu’eux à ces ratichons de nous la bailler belle… quant aux pauvres cons qui suivent la kalachnikov à la main, rien qu’à les voir, même Allah fouterait le camp…
Prépondérante, omnisciente, polyvalente, au nom du grand des grands devant lequel tous les autres dieux n’auraient qu’à la fermer et prier en silence, on a déjà vu par le passé des religions plus dominatrices encore, finir par chavirer..
A l’article 25 de la Constitution, nous apprenons que la presse est libre; la censure ne pourra jamais être établie; il ne peut être exigé de cautionnement des écrivains, éditeurs ou imprimeurs. Lorsque l'auteur est connu et domicilié en Belgique, l'éditeur, l'imprimeur ou le distributeur ne peut être poursuivi.
Les religions sont des systèmes de pensée propres aux pratiquants ; libre aux autres de critiquer, voire de les tourner en ridicule.
Sinon, il faudrait une police de l’opinion avec une censure active et des censeurs lisant tout et capables d’une heure à l’autre arrêter une publication, voire mettre des livres sous séquestre.
Alors que les excités aillent voir ailleurs, sauf dans le cas des dictatures musulmanes prêtes à les accueillir, ils n’ont pas de place dans les démocraties.
Félicitons le Danemark pour la fermeté dont il a fait preuve en refusant de présenter ses excuses. Un collectif ne peut pas présenter les excuses d’une Nation sans son accord. Et blâmons Laurette Onkelinx de son manque de courage pour défendre cette liberté d’expression, même si elle ne partage pas ce genre d’humour, ce qu’on avait compris depuis longtemps.