Les Hollandais et le Vlaams belang !
L’Haut-lieu s’épuise en Lois, décrets et poudre aux yeux. C’en est un délice pour les juristes, ergoteurs, maniaques et constitutionnalistes, les tourmentés de la virgule, les passionnés de jargon.
Ainsi Rudy, beau parleur national, va plonger les infirmières à domicile dans le drame cornélien de l’appartenance du faux/vrai indépendant. En être ou pas, va être la question. Reste à savoir si Rudy Demotte est un vrai ou un faux ministre ? Mieux, Rudy Demotte est-il un vrai ou un faux socialiste ?
C’est une question que l’on ne se pose plus dans les faubourgs d’Anvers ; car pour ce qui est d’être un vrai ou un faux démocrate, on a tranché à Schoten, endroit huppé du grand port, où CD&V et VLD négocieraient avec le Vlaams belang en cas de malheur aux élections communales d’octobre.
Pour le moment, ils sont en ménage avec le SP.A dans l'exécutif local. Mais, les rosés anversois sont paraît-il devenus hystériques.
Pourtant la bonne et vieille recette qui a servi à Hub Broers dans les Fourons en attirant les Hollandais du trop plein maastrichtois pour faire basculer la majorité francophone dans les oubliettes de la frontière linguistique a été employée avec succès à Schoten où il s’agissait de contrer les voix marocaines par un apport de Hollandais frais, plutôt centristes.
Hélas ! on les croyait centristes - comme à Liège on les croyait francophiles extrapolait le politologue de la Meuse à l’époque des Fourons - les nouveaux anversois venus des Pays-Bas seraient plutôt pour Dewinter et le Vlaams belang…
Alors, le citoyen de base Hollando-flamand, d’extrême droite ?
Du coup les poseurs bénévoles de l’étiquette Label qui marquait le produit d’origine 100 % démocrate ne sont plus si sûrs d’eux.
Les partis s’en émeuvent. D’habitude du PS au VLD on n’avait pas besoin du VB pour maintenir les privilèges.
Et pas qu’à Anvers que les Bureaux des partis vont avaler des couleuvres. C’est certain qu’il va y avoir des dégâts. Les exclusions ne se feront que si les Bureaux constatent qu’il y a peu d’élus qui n’ont pu résister à l’alliance honteuse. Si la chose se répand, la peste brune deviendra grise, avant qu’elle n’acquiert enfin une « bonne » couleur, celle de l’assiette au beurre collective de la gentry du pouvoir.
D’ici là, on s’observe. Vrai ou faux démocrate ?
On pourrait demander à Rudy Demotte, lui le grand spécialiste, de prendre la tête d’une sorte de médiation entre ceux qui détiennent la connaissance de ce qu’est une démocratie et les autres qui n’en savent rien.
Car, dans le fond, qu’est-ce qui sépare le Vlaams belang des autres ? Le racisme ? Pensez-vous, ils le sont tous plus ou moins de manière larvée dans les partis. Certes, pas sur les grands principes ; non, mais la ségrégation insidieuse, des femmes, des vieux, des Blacks, des Beurs et des autres, malgré quelques exemples « d’intégrations » réussies, parlementaires, élus régionaux, surtout à Bruxelles qui ajoute ainsi au folklore de Toone… pour qu’on sache qu’on aime l’Afrique, les Turcs, les Maghrébins, comme les habitants de Houte-Si-Ploût.
“Hiervoor moeten volgens Voorhamme de lessen Frans en Engels als tweede taal desnoods wijken. Met zijn voorstel voert hij het Arabisch in het stadsonderwijs feitelijk als tweede taal in.”. Laissons les fachos se dépatouiller avec de pareils propos et cessons de pousser des cris d’orfraies. Notre racisme n’est pas qu’oratoire ou livresque.
Il suffit de descendre dans un faubourg comme sainte Marguerite à Liège pour voir comme vivent « nos » étrangers, mélangés à « nos » pauvres, pensionnés, femmes seules avec enfant, chômeurs, pour se rendre compte que le racisme ne s’arrête pas à la couleur de la peau, qu’il est d’abord vécu par la punition injuste d’une misère et d’une relégation à l’état de bête par un Etat qui se donne les allures de démocratie moderne. Ce n’est pas de l’indifférence, c’est du mépris raciste à l’état pur.
Ce qui sépare le Vlaams belang des autres, c’est qu’il n’est pas fédéraliste comme les formations nostalgiques d’une Belgique unie à l’ancienne.
Le VB est pour la séparation de la Flandre de la Wallonie. Et en attendant de trouver un compromis pour Bruxelles, il est confédéraliste. Et c’est là que se trouve le vice rédhibitoire, parce qu’en Flandre, la population commence à se faire à l’idée du séparatisme. Et le progrès de cette idée ancienne profite immédiatement au Vlaams belang.
Si l’on veut mon opinion, nous n’avons pas fini de voir l’Haut-lieu réviser à vue son jugement sur le compte de cette formation dont les thèses font peur, au grand dam des vrais démocrates qui ont raison de critiquer le VB pour son national-socialisme qui rappelle de mauvais souvenirs.