Remords et pardon.
- C’est quoi Bébé, ce que tu lis ?
-Où tu vois que je lis, chouquet ?
-Mais, le livre, là…
-C’est rien, un truc sur le réarmement moral.
-Ah ! bon… je me demandais aussi…
-Quoi ? Que veux-tu dire ?
-Pas grand-chose. Simplement que j’étais surpris que tu lises.
-C’est ça, dis que je ne lis jamais !
-Enfin, c’est rare.
-Et toi ? Quand est-ce qu’on te voit lire autre chose que 'hard rock magazine’
-Et de quoi ça traite, ton truc ?
-Du réarmement moral, tiens !
-Quoi, on était désarmés ?
-Faut croire.
-Au moment où on fait une Loi qui interdit les armes !
-C’est pas de celle-là qu’on parle.
-Je me doute. Tu avais besoin d’être réarmée ?
-Réarmée !
-Moralement ?
-Tu sais, j’ai retrouvé la foi.
-Et alors ?
-En retrouvant la foi, j’ai vu où était ma place.
-Où elle est, ta place ?… parce qu’avant, elle était où, ta place ?
-Je ne devrais pas te le dire, quoique je pense que tu savais, mais je te dois la vérité…
-On ne va plus reparler du gardian des vacances 2002…
-Non. Bien sûr… pas lui.
-Ni du câbleur SNCF du camping « La Beauceronne » des vacances de 2000.
-On n’en parle plus depuis longtemps.
-De qui alors ?
-Mais comme ça…
-Ah ! je vois. Tu fais allusion au barman de « Chez Josette » du Rosier, aux vacances sur le Tarn en 1998.
-Là non ! Je t’ai dit qu’il ne s’était rien passé… juste des regards.
-Mais je vous ai surpris…
-Il avait une poussière dans l‘œil.
-On n’en parle plus. Alors, c’est de qui on parle ?
-Bien…
-Je t’écoute.
-J’ai eu d’autres faiblesses.
-En vacances ? Décidément, tu ne fantasmes qu’en vacances.
-Pas seulement.
-Tu veux dire, ici, en ce moment ?
-Non ! Non ! pas en ce moment.
-Tu veux dire avant ce moment ?
-Si on veut.
-Loin avant ce moment ?
-Quand même.
-Trois mois ?
-Moins.
-Un mois ?
-La semaine dernière !
-Ah ! c’est fort… Et tu as retrouvé la foi entre la semaine dernière et aujourd’hui !
-C’est à peu près ça. C’est de ta faute aussi.
-C’est de ma faute, par-dessus le marché !
-Oui, si tu ne m’avais pas délaissée… Si tu avais eu plus d’attention pour moi…
-C’est ce qu’on dit. Et je connais ce type ?
-Au moins un !
-Comment un ! Il y a encore un autre !
-Si tu savais comme j’étais malheureuse !
-C’est le réarmement moral qui t’a décidé !
-Oui !
-De quoi, il se mêle. Est-ce que je lui ai demandé, moi, au réarmement moral de savoir ça ?
- Tu es fâché de savoir ?
- Comment je vais m’arranger pour que Ponette ne le sache pas ?
-C’est qui Ponette ?
-Celle qui t’a remplacée, tiens, depuis qu’on ne fait plus l’amour.
-Qu’est-ce que ça change si elle sait ?
-Mais, malheureuse, je n’aurais plus d’excuse. Il faudrait que je divorce pour l’épouser.
-Et tu ne le veux pas ?
-Je t’aime toujours, moi, grosse bête…
-Mon chouquet !
-Mon Bébé…