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26 juillet 2006

Gros commerces.

L'échec des négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce est donc consommé ce lundi, entre l'Union européenne, les Etats-Unis et les économies émergentes. Comme dans toutes les histoires de machines à sous, c’est toujours l’autre, l’escroc, qui met de la fausse monnaie dans la fente. Plus que jamais, c’est le chacun pour soi, en même temps que les pays pauvres pourront se brosser pour une attitude collective indulgente à leur égard.
C'est une catastrophe pour les économistes qui croyaient – les naïfs - pouvoir réglementer quelque peu le foutoir actuel. Que les jongleurs de devises se rassurent, ils pourront patauger pas mal de temps dans le marigot du commerce à la sauvette. Evidemment, les Libéraux qui croyaient pouvoir présenter un travail honnête pour aider les démocraties, sont les dindons de la farce.
Déjà les cocus se rebiffent, comme l’Inde et le Brésil dont les agricultures ont besoin de règles pour survivre.
Les négociations commencées à Doha au Qatar pour un commerce équitable ont été interrompues. Les petits pays producteurs dénoncent les Etats-Unis qui n’ont pas voulu sortir un dollar pour la bonne cause.
On n’est pas riche pour rien. Washington les retient avec un élastique sous prétexte que l’Irak lui coûte les yeux de la tête, sans oublier les fournitures de guerre à Israël, ce qu’il nie, évidemment, mais qui pèse aussi dans la balance.
Les Etats-Unis ont pris le relais à l’Europe sur les subventions agricoles. Les producteurs de coton d’Afrique vont le sentir passé et pas qu’eux, l’Amérique du Sud pour survivre va se remettre à la coca.
Bien entendu, Washington n’est pas d’accord. Le valet anglais, embarrassé, n’a pu voler au secours de son maître qu’en renvoyant les parties dos à dos. On va voir refleurir les accords de libre échange, entre gredins et sans remord pour les pauvres.
Les places s’agitent déjà à la recherche de partenaires pour les marchés juteux qui reprendront de plus belle.
On peut ricaner tant qu’on veut, mais cette mésentente au sommet fait la preuve qu’on est allé jusqu’au bout du système et qu’il est usé jusqu’à la corde.
Aux velléités d’ordre va succéder un plus grand désordre encore qu’avant les arrangements de la conférence du Qatar.

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C’est inéluctable, d’autant que le pétrole entre dans ses vingt dernières années de production satisfaisant la demande mondiale. La pénurie de pétrole, pronostiquée entre 2010 (pic de Huber) et 2020 (Agence Mondiale de l'Energie) exige une réduction drastique de nos consommations ... Les Etats-Unis en compétition avec l’Europe et bientôt l’Inde et la Chine sur les questions essentielles de l’énergie n’entendent pas diminuer leur consommation.
Alors, ils n’en n’ont rien à cirer de la parcimonie écologique. Ils sont même prêts à faire la guerre afin de ne pas tarir leurs pompes. Alors, vous pensez, la morale, le capitalisme à visage humain qu’appliquent Socialistes et Libéraux, c’est du rêve pour les dirigeants et du pipo pour le bon peuple.
Le radeau est poussé par les vents, on ne sait pas où il va, mais on continue à ne se pas croire naufragés. On essaie de trouver de la cohérence où il n’y en a pas.
Nos économistes exercent un dur métier. Ils doivent faire croire que tout s’autorégule, que les marchés se tendent et se distendent au plus grand bénéfice des consommateurs et qu’enfin, le système capitaliste est le seul concevable, avec comme ultime slogan : moins il y a d’entraves, mieux on se porte. Alors qu’en réalité, moins il y a d’entraves, plus c’est la jungle.
Ce qui est hallucinant, c’est qu’au contraire de l’Europe qui va d’échec en échec, mais qui réagit à chaque fois et qui finalement aura un jour un commun dénominateur de progrès, l’OMC n’a pas d’arrière plan, de compromis envisageable. Cela veut dire que le système capitaliste n’a pas d’alternative, au moins préparée par ses instances.
Quant à l’altermondialisme, ne rêvons pas. Ce n’est pas un système de seconde ligne qui aurait été prévu en cas de déraillement du train fou.
Il n’est pas du temps où le marxisme avait son laboratoire dans les pays de l’Est.
L’altermondialisme ne serait pas une mauvaise chose en soi, si ce moyen de changer les rapports commerciaux pouvait s’appliquer intégralement dans la gestion économique d’un pays. Las ! Il ne peut vivre sans le capitalisme qu’il n’a pas la prétention de remplacer.
Nous voilà bien seuls dans une usine à gaz, sans savoir si demain elle ne va pas exploser.
Si encore, on ne dupait pas les populations ?

25 juillet 2006

Un génocide dilué.

Ehud Olmert, le premier ministre d’Israël, s’est alarmé à tort. Selon le ministre libanais des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, « les deux soldats israéliens capturés le 12 juillet par le Hezbollah étaient en bonne santé et dans un endroit sûr". Si ces deux militaires n’avaient pas été capturés, on ne sait ce qu’ils seraient devenus dans les dangers des chars surchauffés et tirant à tout va sur des populations civiles.
Il est donc normal de penser que l’offensive gros calibre des trublions du Moyen-Orient n’avait pas pour but de libérer ces soldats, ni même de repousser le Hezbollah à 20 km au nord de la frontière israélienne, selon le ministre de la Justice, Haïm Ramon, à la radio militaire, mais de « casser du bicot », comme au bon vieux temps de l’Algérie française.
Drôle de démocratie Israël, quand le Ministre de la justice s’exprime à la radio militaire.
Pourvu que Sharon poursuive son sommeil dans l’Unité de soins intensifs où il végète, des fois qu’une issue fatale serait imputée au Hezbollah. Aux dernières nouvelles, ça se gâte. Aïe ! Qu’est-ce que les Libanais vont prendre !….
Ils ont beau dire « il n'y a pas actuellement d'opération terrestre massive comparable à l'opération que nous avions lancée en 1982, lorsque l'armée israélienne avait envahi le Liban et atteint Beyrouth », on se demande à quoi l’opération terrestre massive version 2006 ressemblerait ?
Il est vrai que Bush et Condoleezza Rice planchent sur le rapatriement du gros matériel US qui rouille à Bagdad. Peut-être feront-ils un prix de gros au ministre de l’Industrie et du Commerce, Ehoud Olmert, pour la reprise du tout ? Il suffirait de quelques navires porte-containers qui débarqueraient de nuit le matériel à Haïfa et voilà les petits gars de Tsahal équipés pour l’opération terrestre massive…
En attendant le grand soir et le grand Jérusalem, l’équipée se poursuit et elle fait tellement de dégâts qu’on n’ose plus dire que c’est pour récupérer les deux soldats, ni pour déraciner le Hezbollah, même de façon prudente afin d’éviter des pertes parmi les soldats israéliens, comme le prétend M. Ramon.
Toujours est-il que la façon prudente ne profite pas à tout le monde et surtout pas aux populations libanaises. Les jardiniers israéliens déracinent donc. Ils en ont une certaine habitude, attendu que pour élargir leur jardin, ils ont déjà déraciné des centaines de milliers de Palestiniens qui, justement, par désespoir se sont massés à la frontière, au Sud Liban.
Pourquoi ne pas dire les choses plus clairement ? Le déracinement se fait en deux temps. Le premier, on boute l’engeance hors du pays des Elus. Le deuxième, après reprise du souffle, on repousse vingt-cinq ans plus tard, l’engeance au diable Vauvert.
C’est ce qui s’appelle une opération en deux temps et trois mouvements, le troisième étant assuré par Bush et Condoleezza qui se chargent de l’intendance.

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C’est, si on veut, un génocide dilué. Ainsi l’opinion internationale complètement chloroformée par les médias tout dévoués à la cause d’Israël, n’entendra pas les rares défenseurs du Droit et de la Démocratie s’insurger contre la guerre d’une armée à des villageois ahuris et sans défense. Ils ne feront surtout pas la remarque à l’encontre des va-t-en-guerre de Tel-Aviv que l’on fit pour Milosevic et ses Serbes nationalistes qui valut leur comparution honteuse au Tribunal international de La Haye, pour crimes de guerre.
C’est pour cela qu’Israël a compris qu’il valait mieux « génocider » quand on a des appuis et qu’on est riche, que fauché et zonard. Les « coupe-coupe » du Ruanda – certes des salauds, mais pas plus que les autres – attendent toujours d’être jugés et ne le seront pas de sitôt. On fait des vœux pour qu’ils meurent avant dans les pourrissoirs établis à leur intention.
Nos actuels écorcheurs se pavanent, assurent le monde Occidental de leur bon droit et ça marche…
Comme ça a toujours marché avec ces vernis de l’indulgence.
Ils s’en sont fait une spécialité.
C’est un truc vieux comme le monde. Observez un match de foot. Un joueur donne un coup en douce à son adversaire, puis il se jette à terre le premier en hurlant de douleur. C’est Israël tout craché !
Parfois, ils sont démasqués. Mais, ils ont tellement reçu de cartons rouges que leur grand Allié déchire systématiquement, que les arbitres de l’ONU se sont lassés.
A quand la mise en examen à La Haye de tout le Peuple palestinien coupable encore d’exister ?
On se demande…

24 juillet 2006

Un animal foutriquet.

Le numéro 2 de la Revue « philosophie » a ouvert un dossier sur l’homme et l’animal. Les faits rapportés y démontrent qu’entre eux, la frontière disparaît.
Nous faisons partie du règne animal, classe des mammifères, à 100 %. Nous avons beaucoup plus à apprendre de nos « frères » que l’inverse.
La Revue entend montrer que la frontière qui sépare l’homme de l’animal est faite de préjugés, de croyances et de la fatuité inhérente à notre condition sociale.
C’est ainsi que l’observation de la « justice animale » est sans mystère et sans ambiguïté.
En évitant l’anthropomorphisme si trompeur dans les contes pour enfant et à défaut d’une comparaison plus scientifique, les sociétés animales qui regroupent moins de dix individus à parfois plus d’un million pourraient se comparer à nos structures. Les « présidents » et les « empereurs » en appellent au peuple dans leurs différends avec les barons. Les pères défendent leur famille. Lorsqu’il est indispensable de veiller à la survie du groupe, les espèces animales composent et font des compromis, voire des sacrifices, malgré leur répulsion. Il se conclut même des alliances temporaires entre espèces dans les dangers imminents.
La comparaison s’arrête là. A ce jeu, les autres espèces que la nôtre y réussissent mieux. Leur instinct ne permet pas un choix réel, sans doute parce que leur intelligence n’est pas dénaturée par la fausse instruction que nous recevons et qui vient brouiller l’inné, jusqu’à le rendre incompréhensible.
C’est par là que nous divergeons et nous écartons des autres espèces.
Partagé entre des instincts venus de la nuit des temps et une situation prospère et unique dans le règne animal, l’Homme agit véritablement comme un nouveau riche. Il lui semble que tout lui appartient. A partir de ce faux concept, il s’approprie tout, de la même manière qu’il s’est bâti des propriétés à l’intérieur des clôtures qu’arbitrairement il s’est construites, selon des conventions d’organisations contestables et en dépit de toutes les lois naturelles.
Partagé entre l’élémentaire sagesse et un mélange détonant de savoir et d’ignorance, l’homme est un animal à l’avenir douteux.

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Il n’y a pas que les récents événements qui justifient le scepticisme.
Les guerres, les inégalités sociales, les injustices, la cupidité n’ont jamais été que le produit d’une trop grande intelligence, artificiellement poussée dans des recherches calamiteuses par des pseudo scientifiques. Le vif besoin d’appropriation pour une vie de qualité supérieure aux autres espèces et à ses semblables, a fait le reste.
L’homme, ce singe profond, s’est découvert le plus pervers de tous.
Au sommet d’une pyramide, celle des mammifères, il sera, peut-être, le principal instigateur de sa disparition, laissant la place aux insectes et aux bactéries.
C’est sans doute son destin.
Et il n’y a aucun autre esprit que le sien qui y aura contribué. Ce serait trop facile de rejeter sur la divinité d’une puissance inconnue ou imaginée à la carte, la charge de ses malheurs et le tragique de son destin.
Il s’agit bel et bien d’une autodestruction, une sorte de suicide involontaire, lorsqu’à l’instinct de vie aura succédé l’instinct de mort.
C’est en train de se produire.
Nos savants, nos hommes de gouvernements, nos guerriers, jusqu’à l’oméga le plus obscur dans le fond d’une savane ou profondément attaché à l’horloge pointeuse d’une usine, ce vaste regroupement d’esclaves, sont unis par le seul point commun possible en ces temps de misère intellectuelle : la bêtise !
Cette bêtise, c’est du béton et le pire, c’est qu’elle est armée !
Que ce soit à l’arme atomique iranienne, à la cible chirurgicale des engins américains, venus de Tel-Aviv ou de PyongYang, elle résistera à tout.
Nous finirons sous les tapis de bombes, pauvres pantins désarticulés, comme des cloportes sous les tapis bourgeois.

23 juillet 2006

Ça tient plus qu’à un fil !

Liège bord de mer ? Non… Liège borderline..
Après les rallyes automobiles du centre ville des fous du foot logorrhéique, voici le départ des Calimero des congés payés se ruant dans les bouchons pour dégueuler leur connerie tout au long des parcours fléchés des boîtes de coca, des paquets de chips et des couches-culottes du petit dernier.
-Où qu’on va aller, Lambertine, nom de dieu !
…dans des endroits bien canonnés par la racaille galonnée, des plages au tsunami assuré, les rendez-vous bidons de l’aventure pour tous, dans les fausses pagodes, les marchés et les souks de l’arnaque du tiers monde qui n’a pas l’impression de voler le touriste scandinave, mais de récupérer sur sa graisse un morceau de couenne pour la leur…
-On a le trip moins cher pour la réunion depuis l’épidémie du chose…
-Chikungunya ?
-Comme tu dis…
-On a parlé d’une plage envahie par des crabes empoisonnés, à côté d’une léproserie de transsexuels. Ça devrait être moins cher ?
-L’année dernière j’avais loué un kot au-dessus d’un collecteur. A peine, ça sentait la merde, à peine, je te dis.... C’était tellement sain que les enfants du village jouaient dedans, pourtant, il y avait eu le mois avant une épidémie de typhus…
Les papys Tour de France les mettent aussi dans leur maillot jaune sur des vélos en titane, la besace bourrée de cardio-aspirines, la mine couperosée du futur cardio-vasculaire du gars qui part sans savoir s’il va en revenir.
Bref, Liège se vide des allumés du lagon enchanteur, quitte à récupérer dans un mois les peaux recuites au soleil des tropiques qui darde ses rayons aux plus profonds des rides malgré la triple protection des crèmes.
Cette année, le slip se porte de façon à libérer l’entrejambe. Il va y avoir des grands écarts aux terrasses, afin de soulager les coups de soleil au cul.
Reste quoi ?
On croirait, à voir les transhumances, que la fine fleur des demeurés instruits a vidé les lieux pour faire place aux sages et aux artistes désargentés, bref, les intellectuels d’un gratin liégeois débarrassé des stupidités bourgeoises et du théâtre Arlequin.
Eh bien ! pas du tout.
C’est même consternant : les gens qui parlent seuls, atteints d’une irrépressible gonorrhée active au passage des petits vieux eux-mêmes à la veille d’un Parkinson et qui voient ainsi la future image de leur propre déchéance, les indécis qui s’arrêtent pile sur le trottoir qui se fouillent les poches pas nécessairement pour se compter les boules, qui remontent leur pull, se curent le nez, s‘en extraient assez pour remplir un trottoir d’encombrants, et puis s’en vont en faisant des gestes dans la direction opposée à leurs pas, comme si le haut du corps n’était pas d’accord.

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Plus ça décante, plus ça refoule.
On s’angoisse à la pensée qu’un jour il y aura plus de fous que de sains d’esprit.
Les majorités sont au bord du gouffre.
D’ici quinze ou vingt ans, quand on mourra à cent ans pour les hommes et cent vingt pour les dames… quand les vacanciers ne se remettront pas des trois semaines d’attente sur le tarmac du dernier aéroport ouvert avec les excités le long des grillages, le coupe-coupe à la main, quand il y aura deux infirmiers pour un citoyen délirant et que les propriétaires iront percevoir leurs loyers dans un tank de l’armée sous la protection d’autres cinglés qui représenteront l’ordre du tiroir-caisse, alors la majorité sera aux fous. Jusqu’à présent, elle n’était qu’aux bouffons. Ce n’était plus le rire fin, mais c’était quand même digérable. Quand les cinglés règneront, la majorité sera schizophrène ou ne sera pas.
Je vois déjà dans les propos incohérents des gens en ville, les thèmes futurs des psychiatres. Tous à un cheveu de la paranoïa, la preuve ce jour chez le boulanger, la machine à payer par carte bancaire en panne ! Les gens en terrasse à la consommation et au comptoir, les vendeuses au bord de la crise de nerf, « comment on fait ? » et déjà des consommateurs qui se taillent en disant qu’ils vont revenir juste après avoir trouvé un bancontact / Mister Cash, de ces gueules effarées, touchées de plein fouet par le progrès qui rechigne. On devient fragile. Pour peu que la bagnole ne démarre pas après un coup pareil, c’est le gâtisme prématuré assuré.
La preuve moi, je perds pied au contact. J’assimile, je me fonds…
Il me semble que je vais m’y mettre et que dès demain, je parle tout seul… mieux, je hurlerai des trucs qui me passeront par la tête, histoire de les évacuer en mettant les autres mal à l’aise.
Ce sera jouissif de crier devant les laideurs bourgeoises, les absolus amoureux du système qu’ils aillent se faire enculer par le fléau du commerce mondial, pour voir si leurs hémorroïdes sont pour Tocqueville ou Marx.

22 juillet 2006

Israël, une puissance occulte ?

- Ah ! ils sont forts… Dans le Figaro de ce soir une page sur l’agression dont est victime Israël. Pas un mot sur la casse que ce pays fait autour de lui avec le matériel américain.
C’est l’histoire d’un pays qui répond à une piqûre de moustique par la mise en branle d’un marteau pilon qui détruit tout sans distinction. Le Figaro s’en félicite.
D’accord, chers sympathisants du Grand Israël, le Hezbollah est un mouvement terroriste. Mais répondre à des crimes par bien plus de crimes encore est le résultat d’un dévoiement de la démocratie et le passage à l’Etat terroriste.
Quant aux victimes collatérales, le Figaro bien d’accord avec Tsahal s’en fout complètement.
Pourtant parmi les gens qui fuient les bombes et les exactions, les assassinats ciblés des Israéliens et les « fusées » de la résistance palestinienne, il y a des Français, des belges, des Allemands. Le Figaro se moquerait-il aussi de la Communauté tout entière ? Pour un peu, on le croirait partisan du « non » à l’Europe et fier de l’être.
Mais qu’est-ce qui fait que ce petit Etat ait encore la cote parmi les journalistes, au point d’avoir confondu ceux à qui s’adressait le mot de Chirac de retenue et de croire qu’il s’agissait d’une admonestation aux Arabes palestiniens ?
L’opinion européenne est prisonnière des règles qui suspectent tout qui parle franchement de son dégoût des entreprises guerrières de ce pays, comme étant de l’antisémitisme déguisé.
Au pire, plus modérée que les Juifs adversaires de la guerre que mène Israël aux Palestiniens et aux Libanais, cette opinion européenne n’oserait pas dire ce qu’elle pense sans encourir un blâme, voire des sanctions, tant le dérapage par rapport au temps ancien est facile..
Alors, on se demande si tapé un coup à gauche, puis un coup à droite et mettre les adversaires dos à dos, n’est pas ce que peuvent faire au maximum ceux qui sont chargés de nous informer.
A gauche, voyez les ponts détruits, les civils tués, les gens qui fuient des villages où jamais ne se vit l’ombre d’un partisan du Hezbollah, à droite, les trois morts innocents de Haïfa, et quelques blessés à Hébron. Là-dessus un couplet sur un cessez-le-feu et la messe est dite.
C’est trop facile de jouer les conciliants, pour conclure « embrassons-nous, Folleville ».
Il n’y a pas de comparaison entre les milliers de gens qui fuient, les centaines de blessés et bientôt les centaines de morts et les quelques crimes du Hezbollah.
Sur les plateaux de la balance, ce sont les tanks américains, l’aviation made in USA et les fusils lasers des Marines maniés par l’armée israélienne qui pèsent le plus, détruisent le plus, mutilent le plus des innocents.
La pénurie d’images fortes ramenées de Tel-Aviv fait contraste avec les centaines d’autres à la suite des raids aériens et des obus des chars au Sud Liban. C’est même par ce décalage que la Télévision, sans doute sans le vouloir, nous fait davantage percevoir que le drame ne se joue que d’un côté, du côté des faibles, du côté des populations libanaises et palestiniennes, victimes désignées. Et il y en a tellement de ces images, qu’on oublie celles en provenance de Gaza que les Israéliens continuent de pilonner et où la situation est pire d’heure en heure.
Alors, on se demande quel est le pouvoir fantastique qu’Israël possède sur les grandes puissances au point de braver depuis trente ans les recommandations de l’ONU et les appels à la modération de certains Etats ?
Les Etats-Unis, certes, alliés inconditionnels, voilà le pourvoyeur et le bailleur de fonds ; mais à lui tout seul, il ne pourrait pas résister à la pression internationale si celle-ci se manifestait. Or, cette opinion ne le fait pas. Et c’est là qu’intervient le délicat de la chose. Car, si les autres Etats restent à peu près passifs, si les journaux à quelques exceptions près ne reflètent pas la réalité, si l’opinion est fort mélangée, c’est donc bien que l’entregent d’Israël est partout par la dispersion de sa diaspora et par l’influence qu’elle exerce dans le monde.
Ici, il faut dire « stop » ; car ce qui est énoncé plus haut est ce qui a fait le drame de l’entre-deux guerres et nous a valu la montée du racisme en Europe avec l’Holocauste et l’horreur finale.
La difficulté est bien là. On voudrait pouvoir dire que tous les hommes sont égaux en droit et en devoir, que les hommes se valent et que le racisme est le fruit d’une pure bêtise, d’une pseudo-science et d’un délire criminel, et que ce constat n’a rien à voir avec l’opinion d’une situation politique déterminée conduisant à des faits de guerre que l’on réprouve. Et malgré ces précautions, on hésite, on a peur comme devaient avoir peur les résistants au Régime de Saddam Hussein. Mais pas seulement, on a peur aussi que l’opinion ainsi manifestée ne soit exploitée par des racistes et des néo nazis.

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Curieusement, Israël est le seul Etat au monde envers lequel on doit user de précautions infinies pour en condamner la politique. N’est-ce pas un paradoxe qu’un Etat encore considéré comme démocratique diffuse une telle crainte, jusqu’en-dehors de ses frontières ?
Il y a là une puissance diffuse, incertaine, mais redoutable que je voudrais bien qu’on m’explique ?

21 juillet 2006

Israël : le remake.

C’est un malheur pour l’Occident que les Etats-Unis en soient le leader. Toutes les initiatives de ce grand pays touchant à la situation au Moyen-Orient tournent à la catastrophe.
L’inconditionnalité des Etats-Unis à Israël - que les Autorités européennes partagent dans une large mesure a contrario de l’opinion publique - y est pour beaucoup.
Les relations pitoyables de l’Occident avec l’Iran sur la question de la non-prolifération nucléaire en disent long sur notre incapacité à faire respecter un principe, que nous avons mis de côté lorsqu’il s’est agit d’Israël. Déjà auparavant, nous aurions dû compenser notre évidente mauvaise foi par une démonstration de force dès les velléités d’armement nucléaire de l’Inde et du Pakistan. Nous ne l’avons pas fait. Aujourd’hui, plus aucune menace n’est efficace face à l’Iran, qui sait que notre faiblesse, justement, relève de notre incapacité à nous servir de la force lorsque les menaces ne suffisent pas.
Le coup de haine des Bush, père et fils, contre Saddam Hussein, tyran de l’Irak, a épuisé, en une seule foi la capacité d’intervention des Etats-Unis, rôdé en Afghanistan.
Après l’aventure Afghane et la chute des Talibans, la belle unanimité des « Alliés » s’est fissurée en public aux Nations Unies lors de l’affaire irakienne à la suite de l’affabulation des armements chimiques, rendant cette belle unanimité caduque par la défection des Français, des Allemands et des Belges..
Bien sûr, Condoleezza Rice oublie le fiasco de l’armée américaine en Irak, pour évoquer une offensive militaire contre l'Iran. C’est de la pure démagogie intérieure en vue de se concilier l’électorat juif. L'administration Bush craint trop des répercussions régionales pour qu’une telle intervention n’ait jamais lieu.
Du côté Palestinien, l’inconditionnalité trop visible des Etats-Unis à l’allié israélien met ceux-là « out » dans toute démarche de conciliation d’une paix depuis le schéma de « la feuille de route ».
La crise de Gaza vient assez curieusement de l’application stricte de la démocratie, puisque c’est le Hamas qui a été élu démocratiquement, prenant George Bush au pied de la lettre et dans ses contradictions, en ce fidèle aux tentatives israéliennes actuelles visant à annuler le verdict des urnes et à renverser le gouvernement qui en est sorti.
L’attaque du Hezbollah d’un poste militaire israélien et la capture d’un soldat est un prétexte qui a servi à Israël pour détruire des infrastructures de Gaza et intimider les populations, en bloquant l'approvisionnement en nourriture. C’est la même politique qui détruit actuellement le Sud Liban. Il ne faut à aucun prix que les voisins d’Israël réussissent à redresser la barre et redevenir prospères, si ce petit Etat belliqueux veut poursuivre sa conquête de toute la Palestine.
La suite était prévisible. Des membres du Hezbollah venus du Liban ont capturé deux nouveaux soldats israéliens. A présent Israël bombarde le Liban et fait franchir la frontière à certaines de ses troupes. L’escalade est voulue par Israël qui en rêvait depuis longtemps. Cela se sent dans les discours « Il faut en finir une fois pour toutes. Nous devons assurer la sécurité de nos frontières. Nous poursuivrons tous les terroristes où qu’ils s’abritent… », etc… C’est le discours depuis la Guerre des Six jours. Il n’a pas changé.
Certains responsables militaires israéliens voudraient "ramener le Liban trente ans en arrière", et il semble bien que l’armée en s’activant et en rappelant des réservistes veut mettre leur menace à exécution. Cela signifie un nouvel épisode sanglant suivi d'une occupation israélienne. On sait par le passé ce qu’il en est advenu : quelques vaines tentatives de contrôler le pays au travers de milices et de mercenaires, et enfin à une "victoire" du Hezbollah sur Israël, conduisant à un retrait du Liban. Le précédent n'est pas fameux. Si c’est de cette situation-là que Tsahal semble hériter, il est temps de tracer d’autres plans sur la comète.

Que va faire le gouvernement libanais suite à cette agression ? Ce gouvernement a des représentants du Hezbollah aux postes de responsabilité et l’influence syrienne y est encore forte. La chute de ce gouvernement pourrait donner des idées de réoccupation du territoire à la Syrie.

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Tout ce qu’Israël a gagné dans l’intensification du conflit : l’Hezbollah envoie désormais des missiles plus dévastateurs que les roquettes habituelles.
On a raison de s’inquiéter.
Une force d’intervention de l’ONU séparant les belligérants est de plus en plus nécessaire. Israël n’en veut pas puisque son plan secret est de poursuivre son emprise sur ses voisins.
Une force d’intervention qui ne serait armée que de paires de jumelles et de carnets de note ne servirait à rien.
Tout autre force que celle d’observation aurait droit au veto américain.
Et l’Europe ?
L’Europe paie les additions de l’économie palestinienne en faillite et réparera sans doute les ponts et les routes au Liban. Elle est toujours dans l’incapacité de faire payer les casseurs. Autrement dit, c’est une vache à lait et que fait la vache, sinon beugler ?

20 juillet 2006

C’est pas moi, c’est l’autre...

Même si c’est sportif, c’est dangereux une évasion.
On doit sauter des murs, prendre des passants en otage, risquer d’attraper une balle faussement perdue d’un policier faussement maladroit, alors qu’il est si simple de demander à Laurette !
-C’est pourquoi ?
-Pour une permission.
-Dans quel but ?
-C’est pour une réinsertion future, m’dame.
-Dans quoi ?
-Je voudrais faire policier.
-Permission accordée. Suivant.
Mais quelle mouche a piqué Murat Kaplan après sa sortie réussie de se mettre à bricoler ? Il ne pouvait pas attendre un peu ? Qu’est-ce qu’il foutait au Brico ?
Aux dernières news, il n’est pas sûr que le cavaleur cavalait au Brico.
Au reste, notre police ultra moderne et ultra améliorée n’est pas encore tout à fait au point. C’est un policier qui tire à travers son pare-brise et endommage la voiture d’un confrère, c’est un autre qui se blesse dans la poursuite et ce sont trois voitures de police qui sont bonnes pour la casse suite aux manœuvres sur l’autoroute dont certaines à contresens du nouveau Belmondo de la prison de Saint-Gilles.
Selon Me Buisseret, tous les rapports (conférence du personnel, directeur de la prison, experts psychiatres, procureur du Roi de Bruxelles) étaient positifs et Kaplan, qui avait retrouvé du travail dans le bâtiment, pouvait espérer une libération qui n'est donc pas venue.
On comprend. Quand on a l’amour du travail et qu’on se morfond en prison dans le désir de prendre en main le manche d’une pelle, ou la fine poignée d’une palette de maçon, c’est la terrible loi d’une frustration totale. D’autant que la vue des matons, affairés à ouvrir et fermer les portes et qui ne savent rien faire d’autre, ça déprime.
Le laxisme à l’état pur de Laurette Onkelinx masque à peine la volonté du parti socialiste de passer pour progressiste en mélangeant les genres à seule fin d’évacuer les vrais problème sociaux comme les bas salaires, les pensions minables et les revenus de remplacement misérables, de toute une population qui en a marre d’applaudir les fausses valeurs de gauche.
Que l’on soit pour les sans papiers, contre les expulsions, contre le racisme, en faveur de la réinsertion des détenus, pour le bracelet électronique et les congés pénitentiaires, c’est entendu ; mais que dans cette véritable foire d’empoigne qu’a toujours été la période préélectorale, on ne pense qu’à ça, en n’énumérant les « réussites » que dans ces domaines, c’est prendre le quart de la population pour des glands.

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Enfin, voilà l’ex-sérésienne dans la panade, avec cette affaire Murat Kaplan. Alors que la nouvelle citoyenne de Schaerbeek à la suite du dernier drame d’enfants victime d’un psychopathe, se produisait en tournées dans les médias afin d’affirmer sa volonté de remuscler les Lois pour remettre les pointeurs au pas, elle signe une mise en congé pénitentiaire du roi de la cavale dont la dangerosité n’est plus à démontrer !
Mieux, la ministre de la Justice justifie son acte libérateur par l’excès de rigueur des magistrats qui ont refusé une libération conditionnelle et le bracelet électronique !
Ce n’est donc pas de sa faute ce qui arrive, mais des magistrats qui se sont montré trop durs !
Voilà une drôle de manière d’assurer la responsabilité de son ministère en accusant ses subalternes.
Evidemment la bande de peigne-culs du MR s’est fait un malin plaisir de bondir dans la brèche avec d’autres arguments, moins bons que les miens, enfin quand on est cons !....
Les incorrigibles puristes du système demandent des comptes.
Alors là, on est sauvé et Kaplan n’a qu’à bien se tenir. Qu’on le remette à l’ombre par ces temps caniculaires n’est pas grave en soi.
Mais qu’il passe un mauvais quart d’heure à sa capture ne m’étonnerait pas. Les policiers n’aiment pas être humiliés.
En voilà un sans papier qui se verrait bien embarqué vite fait sur un avion charter sous une fausse identité pour une expulsion rapide. Si c’était le cas, sa fiancée, Virginie Barré, tout à fait charmante du reste, n’aurait plus qu’à se propulser au point de chute, afin de régulariser par le mariage la persévérance dont elle a fait preuve à attendre le coup de cœur de Laurette pour son dangereux monte-en-l’air.
Si c’est le cas, je me permets de présenter aux fiancés, mes vœux les plus sincères de prospérité et de fécondité.
Une fois à Caracas, ils pourront nous transmettre une liste de mariage ? Comme on connaît le bon cœur de Laurette, elle sera la première à faire un don.

19 juillet 2006

Tout n’est que poussière !

-Tu as touché à mes affaires !
-Je t’assure que non. J’ai seulement pris les poussières…
-Eh bien voilà ! Quand tu prends les poussières tu déplaces les objets.
-Comment faire autrement ?
-En ne prenant pas les poussières !
-Jamais ?
-Jamais !
-Je ne peux pas vivre dans la crasse.
-La poussière, ce n’est pas de la crasse.
-Qu’est-ce que c’est ?
-De la poussière, tiens…
-Je continuerai de prendre les poussières, si ça me plaît.
-D’abord, où as-tu mis mon masque Dan ?
-Ton quoi ?
-Le masque africain qui était sur mon bureau.
-Cette horrible chose avec des plumes tellement sales qu’on aurait dit un nid de pigeons ?
-Oui.
-Il doit encore être dans la corbeille à papier.
-Comment ! Tu jettes mes affaires, à présent ?
-Impossible de prendre les poussières sur des plumes. J’avais pensé revendre cette horreur. Personne n’en veut. Même aux Puces Saint-Gilles !
-C’est inouï un sans-gêne pareil !... Tu veux ma peau ? Hein… dis-le, tu la veux ?
-Beaucoup de choses vont changer dans cette maison.
-Pourquoi ?
-Parce qu’on voit bien que ce n’est pas toi qui y travaille.
-Qu’est-ce que je fais, en ce moment ? Plus précisément qu’est-ce que j’essaie d’y faire ?
-Rien. Tu ne fais rien que tapoter sur l’ordinateur, le cul dans le fauteuil de PDG que tu t’es offert ! Et quand tu ne tapotes pas, tu regardes le foot. Tu crois que c’est une vie, ça, pour moi ?
-Tu n’as pas dérangé mes papiers, au moins ?
-Le tas qui était dans l’armoire est parti à la collecte…
-Tu as jeté cinq ans de travail !!!
-Il y a plus longtemps que toi, que je travaille dans cette maison.
-Ce n’est pas la même chose.
-Ah ! oui… Moi, je ne travaille pas ?
-L’écriture, ce n’est pas prendre les poussières.
-Ça le devrait. Ou plutôt, prendre les poussières c’est plus utile.
-Je ne discute plus avec toi.
-Tu as raison. C’est comme si je parlais à un mur… Alors, que tu te taises ou non…
-Nous n’avons pas la même culture.
-Tu me l’as déjà dit. Mais, ma culture qui consiste à te nourrir, à te blanchir et à prendre tes poussières est autrement plus utile que la tienne.
-C’est une façon de voir.
-C’est tout vu. Et puis, comme je viens de te le dire, cela va changer.
-Je voudrais bien savoir ce que tu comptes faire ?

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-Comme on ne peut pas manger de la ferraille, je vais vendre ton ordinateur. Ainsi, on pourra partir trois jours à la mer.
-Personne, tu m’entends, personne ne touchera à mon ordinateur.
-Trop tard. L’étudiant de l’autre palier est intéressé.
-Il n’entrera pas.
-Je voudrais bien voir qui l’en empêchera ?
-Moi !
-Toi ? Tu ne t’es pas regardé ? Tes bras ont l’épaisseur de mon manche de brosse ! Tu tiens à peine debout. Regarde-moi, à force de faire le ménage, je soulève des poids toute la journée.
-Tu sais que tu me fais peur !
-Tu as raison d’avoir peur. L’ordi, c’est pour commencer. Je vais m’attaquer à ta bibliothèque.
-Jamais. Les livres, c’est sacré !
-Ta collection de La Pléiade a englouti toutes nos économies… le comble, c’est que je n’ai jamais vu que tu en ouvrais un.
-Ce sont des ouvrages de référence.
-Tu ferais bien d’en avoir des références, si tu veux te donner la peine d’aller chercher du travail.
-Je suis un artiste…
-Un parasite, oui…
-Nous ne nous comprenons plus.
-On ne s’est jamais compris, plutôt.
-Alors, pourquoi m’as-tu épousé ?
-Je me suis dite, avec tous les papiers et les livres que tu avais déjà à l’époque, que ce serait amusant de prendre les poussières !...
-Et maintenant ?
-Ça ne m’amuse plus…

18 juillet 2006

Tourisme sexuel.

-T’as fait le Cachemire ?
-J’ai fait.
-Coté indien ?
-Les trois : Inde, Pakistan, Chine.
-La complète, quoi ! Alors, t’as été à Chhattisgarh ?
-Voir Amissa !
-Comme moi… Combien elle t’a pris ?
-Dix dollars.
-Elle a augmenté ses prix !
-C’est Mittal qui a tout chamboulé… Avant, elles comptaient en roupies…
-T’as fait la Bolivie ?
-Voilà deux ans.
- T’as fait la saison des pluies dans les Yungas ?
-Mieux que ça, je suis passé par Salar de Uyumi alors qu’on venait de tuer deux touristes japonais.
-Si tu es passé par Salar, tu as dû t’arrêter chez Paloma ?
-Paloma de Sajama ! Quelle coïncidence. Elle te l’a faite à combien ?
-300 pesos.
-Pourtant, c’est pas touristique, écoute… enfin. Tu rentres quand du Lesotho ?
-Dans dix jours.
-Si tu montes au Thabana-Ntlenyana, arrête-toi au village du dessous…
-Tu veux dire chez Ajaro ?
-On peut dire qu’on a fait les mêmes. Remets-lui mon bonjour.
-Comment elle te reconnaîtrait ?
-Dis-lui que c’est le gros beauf qui avait perdu d’Unhyeongung d’où il venait, un costume traditionnel de Corée. Elle comprendra.
-Tu ne vas pas me dire que tu as connu Chou Li !
-Qu’est-ce que tu as contre Chou Li ?
-Rien. Pourquoi me demandes-tu ça ?
-C’est une femme qui a été exploitée d’abord par les paysans de sa famille, puis par un proxénète chinois à Séoul.
-Qu’est-ce qui te prend ? Chou Li a raconté la fable à tout le monde. Elle espérait trouver le gars idéal pour gagner l’Europe.
-Eh bien ! Elle l’a trouvé.
-Tu ne vas pas me dire…
-Si…
-Où tu es en ce moment ?
-En voyage de noces aux chutes du Niagara.
-Côté NY ou côté Ontario ?
-Ontario…
-Alors, tu as bien connu Rosa Tout-le-monde ?
-Je ne sais pas de qui tu parles.
-La Française ? C’est toi qui me l’avais recommandée !
-Je ne m’en souviens plus.
-Si tu la vois, demande-lui si son cousin est toujours dans la police montée ?
-Je ne vois pas où tu veux en venir ?
-Ce n’est pas grave.

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-Tu fais quoi le mois prochain ?
-Seraing.
-Seraing ?
-Mais de chez toi, n’y a pas un quart d’heure !
-Justement. Plus c’est près, moins on connaît !
-Qu’est-ce qu’il y a à Seraing ?
- On m’a donné une adresse.
-Dis pour voir ?
-Jenny Lafleur.
-Tarde pas trop. Elle ferme en 2009 avec le dernier haut-fourneau.

17 juillet 2006

Elle bronze !

-T’étais où cette année ?
- A Chypre…
-T’as visité ?
-Quoi ?
-T’as visité Limassol, Paphos…
-Non. On était à Larnaka, Marilyn et moi.
-T’as vu le quartier de la Scala, l’église Saint-Lazare ?…
-Non. C’est quoi, ça ?
-Des endroits à voir à Larnaka.
-On est descendu d’avion, un car nous a amené à l’Hôtel beau Rivage.
-C’est tout ?
-Non. On a été tous les jours à la plage qui est à bien 200 mètres… peut-être plus ?
-Tu visites jamais ?
-Ma femme bronze.
-Et toi ?
-Moi, je m’emmerde à la regarder bronzer.
-Tu lis ?
-J’écoute le Tour sur une petite radio. Je bois.
-Toute la journée ?
-On revient à midi.
-Quand même. Pour quoi faire ?
-Manger.
-Et quand le Tour était à l’étape ?
-J’ai discuté au bar avec deux Belges du manque de gagne de Tom Boonen cette année.
-Et le soir ?
-Ma femme faisait admirer son bronzage sur la piste de danse.
-Et toi ?
-Je restais assis au bar avec les deux Belges… La musique les emmerde, comme moi.
-T’étais où l’année dernière ?

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-Au club Med.
-C’était mieux ?
-Tu parles ? Leurs activités, c’est con. Heureusement que c’était le dernier Tour d’Armstrong.
-Et tes deux Belges ?
-Là, c’était un Amerloque. Après l’étape, au bar, on se posait la question de savoir si Lance avait pris de la dope.
-T’as rien visité cette année-là ?
-Y avait trop de moustiques.
-Alors, à Chypre, ça t’a plût ?
-C’était pas mal. Il y avait de la bière à la pression. Sur la fin, ma femme a fait la connaissance d’un couple d’Anglais. Elle sortait danser avec eux. Je restais avec les Belges. Leurs femmes se perdaient régulièrement quelque part dans les bosquets entre l’hôtel et la mer. Ils les appelaient d’abord tout bas ; puis, ils gueulaient saisis par l’angoisse… On finissait par les retrouver, sur la plage, derrière les cabines, avec des jeune gens qui voulaient les voler… elles résistaient et finissaient par rentrer toutes dépoitraillées… on rigolait bien. Ma femme se ramenait à deux heures avec les Anglais. Cinq minutes après, elle ronflait… Sauf que sur la fin, on pouvait plus dormir à cause des avions. Ça n’arrêtait pas.
-C’étaient les Français et les Belges qu’on rapatriait du Liban. T’es pas au courant ?
-Ah bon ! Encore un tsunami ? Au Liban !... ça se rapproche de la mer du Nord.
-Tu lis pas les journaux en vacances ?
-Pas qu’en vacances, mon neveu… C’était à cause de quoi, ce chambard ?
-La guerre : Israël contre le Hezbollah.
-T’as dit le Liban ?
-C’est trop long, tu pourrais pas comprendre.
-Hezbollah ou pas, c’est plus possible d’être 15 jours peinards à bronzer, alors ? Faut qu’on nous envoie des avions bondés de réfugiés. Qui c’est qui va payer la facture ? Et tu voudrais que je m’intéresse aux journaux ! Est-ce que je la ramène quand je me fais escroquer dans un bar ? Est-ce que je demande à être rapatrié ? Non, mais !

16 juillet 2006

Les femmes au pouvoir !

La Société qui revendique l’appellation « Société démocratique » ne l’est pas en bien des domaines. Elle se rapproche insensiblement des Sociétés despotiques en comptant « bien faire ». Les Lois ont l’apparence de la chose raisonnable ; mais, elles ne servent à rien ou à peu près. Elles vont à l’encontre de l’éthologie de l’animal humain. La Société pourrait se dénommer la «démobureaucratie ».
Ainsi des efforts pour gommer les différences entre les sexes, afin d’assurer une égalité « des chances », sans tenir compte, évidemment, que la principale inégalité est celle des différences génétiques entre les individus, suivie immédiatement par les différences de milieu et donc de statut social, ces efforts, donc, relèvent du pathétique et démontrent avant tout de la profonde méconnaissance par les autorités, du caractère humain, avant celui du citoyen.
Le professeur Lionel Tiger (1) nous donne les raisons de certaines « inégalités » qu’aucune Loi ne saurait vraiment supprimer, tant les comportements sont de nature plus anciennes que la vie sociale elle-même.
Par exemple, le constat que les femmes ne dominent que très rarement les structures du pouvoir pourrait traduire leur incapacité sous-jacente d’affecter le comportement des subordonnés. Cela a un sens quand on sait que ce ne sont pas les meilleurs qui ont tendance à s’approprier le commandement, mais les pires. Les femmes à ce niveau auraient donc une « meilleure nature » que les hommes.
La faculté de la femme d’attirer l’attention sur ses charmes (avant on disait appâts, ce qui est bien une expression plus réaliste) ne rend que plus évidente son incapacité à faire de même dans un contexte politique, si l’on excepte les quelques rares femmes de pouvoir. Ce qui n’exclut pas que les femmes de pouvoir n’aient pas usé de leurs charmes pour monter en puissance ; mais, presque toutes n’échappent pas à la masculinité que confère le pouvoir ; car, elle sont obligées de s’y comporter comme des hommes. Il suffit d’entendre et de voir Mesdames Lizin, Milquet et Durant pour s’apercevoir que leur caractère masculin domine leur caractère féminin.
Pourquoi en est-il ainsi ?
Les caractéristiques du mâle expliquent-elles cet échec du sexe ?
Les sociétés de primates n’acceptent pas un commandement femelle.
Il est vraisemblable que la vulnérable femelle primate, avec ses petits à croissance lente, soit conditionnée pour dépendre du mâle ?
Le principe organisateur du caractère dominant : Alpha semble bien être la clé de tout. De sorte qu’il est facile d’en déduire la raison de l’échec social dans une Société dominée par ses « décideurs »..

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Dans une organisation collective où les chances seraient égales, la probabilité veut que l’alpha le plus qualifié du groupe assume le rôle du chef ; car il serait doté du plus grand pouvoir d’attraction et de la plus grande capacité à se faire obéir du groupe. Mais, les sociétés humaines ne se dirigent pas tout à fait comme les sociétés de primates. Elles se différencient par leurs fortes inégalités des chances. Le chef le meilleur pour le groupe peut très bien rester dans l’anonymat le plus complet. Et à sa place peut apparaître le pseudo-alpha, sans grande capacité à diriger. Il a acquis son autorité un peu par le hasard d’une naissance dans un milieu favorisé, ou d’aptitudes professionnelles propices (avocat en politique). Pour maintenir son autorité, il doit employer l’intrigue et la force. L’absence de coïncidence entre l’autorité et le caractère alpha conduit le plus souvent à des catastrophes.
La conclusion est logique. Pour remédier aux fortes inégalités de chance qui impriment leur marque à notre Société, il conviendrait d’établir une règle qui serait de nature à donner le pouvoir à ceux qui en auraient le moins envie.
Et qu’est justement ce groupe de personnes ?... Sinon celui des femmes !
Pour changer efficacement le système, le pouvoir ne devrait revenir qu’aux femmes, dans un premier temps d’adaptation.

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Les Lois accordant de façon égalitaire la présentation au suffrage universel des deux sexes sont inutiles. Elles sont de nature à montrer les limites d’une Loi contournée et trahie par les dominants anciens, qui se traduit par le manque de candidates.
Puisque le pouvoir a toujours été unilatéral et que les dominants ne sont jamais parvenus à autre chose qu’accroître les inégalités sociales de chance, remettons-le donc entièrement aux femmes pendant au moins une génération. Et nous verrons bien ce qu’il en résultera ?
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1. Lionel Tiger est Professeur d'Anthropologie à la Rutgers University, New Jersey. Il a été un pionnier de l'usage par les sciences sociales d'informations bio-sociales. Depuis les années soixante, il travaille assidument à rapprocher les sciences naturelles et sociales. Il a souvent dit que ces paroles semblent impliquer que l'activité sociale des humains n'est pas naturelle, alors qu'évidemment elle l'est. C'est à la tache d'expliquer comment et pourquoi que Tiger s'attelle. Lire : The Decline of Males (Golden Books, 1999); The Manifacture of Evil (Marion Boyars, 1991).

15 juillet 2006

De la retenue !

Les décideurs feignent d’ignorer l’histoire pour nous en conter.
Il y a toujours eu des déplacements des peuples. Les grandes invasions n’ont pas été seulement des raids de pilleurs, des mises à sac des biens des autres. Parfois, l’envahisseur jette son sac et ses armes et aspire au repos du guerrier.
Les Francs, pour ne parler que d’eux, sont bien venus d’Allemagne pour étendre leur emprise sur les populations anciennes de la Gaule.
Sans remonter au déluge, les Turcs, ont déboulé des tréfonds du continent, et après avoir chassé les Grecs de Byzance (Constantinople) en 1453, ont massacré les Kurdes et les Arméniens, il y a à peine cent ans.
Ce qui change aujourd’hui, c’est la rapidité de déplacement des masses, et l’information immédiate. Ce qui fait que l’on peut difficilement procéder à un génocide sans que cela se sache.
Après tout, ce ne serait qu’un peuple qui en chasserait un autre, comme par le passé, si le problème d’Israël n’était pas plus compliqué que cela.
Pour la première fois dans la géopolitique, ce sont des Etats réunis à l’issue de la guerre 40-45 qui, sous la pression d’une diaspora fort active, ont taillé dans la Palestine un Etat à des citoyens qui ne l’habitaient pas.
Ce coup de force, le premier dans l’histoire, est ce qui aujourd’hui plus que jamais ensanglante le Proche et le Moyen-Orient et risque de déboucher sur un conflit majeur.
Cela c’est l’histoire.
Cet Etat est tenu la tête hors de l’eau par les Etats-Unis d’Amérique qui le pourvoient en armes et munitions, par l’Europe qui poussée par les nombreux sympathisants et une diaspora plus que jamais active, est placée entre deux courants contradictoires, le courant belliciste et le courant pacifique, sans trop montrer qu’elle subit une pression externe et interne en faveur de l’Etat d’Israël qui a des pions dans les deux camps.
Chez nous, des Lois ont été faites sur mesure, mêlant adroitement le racisme et la xénophobie, au caractère purement criminel d’actes racistes, ce qui donne par amalgame le droit de poursuivre en justice l’opinion qu’un simple citoyen aurait normalement le droit d’émettre en bonne démocratie.
Devant ce gâchis et la poursuite d’actions au Liban, en Cisjordanie, à Gaza et dans les Territoires palestiniens par l’armée israélienne, en représailles à la capture d’un soldat de Tsahal, même si par après il y en eut d’autres à cause de l’escalade du conflit, que font les autorités belges ? Elles lancent un appel à toutes les parties concernées par l'escalade de la violence au Moyen-Orient pour qu'elles rompent la logique guerrière et reprennent position au sein de leurs frontières, peu de temps après que Condoleezza Rice ait demandé à Tel-Aviv « de la retenue ». C’est-à-dire la même chose !

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L’Europe investit chaque année des milliards pour assurer la survie du peuple palestinien, pour aider le Liban à se défaire des Syriens trop collants et intéressés. En quelques raids bien ajustés, Israël a détruit toutes les infrastructures et fait reculer le Liban au plus mauvais souvenirs d’une guerre dont le sommet avait été les massacres de Sabra et de Chat Ila, replonge le Peuple palestinien martyr dans les pires moments de son existence, et que fait Verhofstadt ?
Il demande de la retenue !
Et encore, pas qu’aux seuls détenteurs de l’armement lourd et sophistiqué, mais aussi à ceux qui n’ont que des roquettes artisanales et des pierres !
Voila vingt ans qu’Israël défie les Nations Unies, se permet des actes de guerre et assassine impunément des civils non armés au nom d’un droit de poursuite qui donne à ce pays des pouvoirs qu’aucun autre Etat au monde possède.
Nous risquons d’être entraîné dans ce conflit qui pourrit un sous-continent et au lieu de nous montrer fermes, d’exiger un désarmement des belligérants et une force de l’ONU d’interposition, c’est-à-dire d’élargir le contrôle de la plaine de la Becqua à toute la Palestine, de remettre les belligérants à l’intérieur des frontières décidées par l’ONU avant la guerre des Six jours et de détruire le mur aberrant décidé par Sharon et censé protéger les citoyens d’Israël, nous demandons de la retenue à tout le monde !
Nous ignorons superbement les crimes de guerre et les assassinats ciblés, les destructions collatérales et toutes les horreurs et exactions d’une armée animée par la haine des autres. Pour d’autres criminels de guerre, venus d’ailleurs, les plus sévères peines du Tribunal International de La Haye ont été saluées par notre gouvernement comme un progrès des Droits de l’Homme partout dans le monde… et nous trouvons que notre gouvernement agi sagement en demandant de la retenue !...
Ah !... je ne sais pas ce qui me retient.

14 juillet 2006

Zidanemania…

-C’est pas toi qui donnerais un coup de boule pour sauver mon honneur !
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
-Le type, hier dans l’ascenseur…
-Et alors ?
-Il fumait !
-Quoi ?
-Il pouvait pas fumer !
-Qu’est-ce que ça fait avec ton honneur ?
-Tu aurais pu lui faire la remarque qu’il indisposait une dame.
-Il est sorti deux étages avant nous !
-Et alors ? Tu ne lui as rien dit parce que c’est toi qui aurais eu peur de recevoir un coup de boule.
-Ça veut dire quoi ?
-Ça veut dire que tu es un lâche et que si au lieu de nous fumer sous le nez, le type s’était mis à m’insulter, tu n’aurais rien dit.
-Pourquoi veux-tu que je donne un coup de boule à quelqu’un qui fume dans un ascenseur ?
-Tu sais bien pourquoi je te dis ça. Et que l’autre soir au café, quelqu’un a insulté ma mère et tu n’as pas relevé le mot.
-Je n’ai pas relevé le mot ?
-Non. Tu t’es contenté de lui dire qu’il la ferme.
-Et il l’a fermée, oui ou non ?
-Oui. Mais tout le monde a entendu qu’il insultait ma mère. Tu es un lâche que je te dis.
-C’est un comble ! Tu ne l’as pas connue, ta mère ! Il ne se passe pas un jour que tu ne dises pas la même chose que ce type sur son compte…
-Oui. Mais c’est moi…
-Tu aurais voulu que je lui donne un coup de boule aussi ?
-Absolument.
-Mais, c’est insensé à la fin. Il s’est tu, oui, ou non ? Il s’est excusé. Qu’aurais-tu voulu de plus ?
- Il s’est excusé, d’accord, mais toi aussi, alors qu’il avait insulté ma mère.
-Je me suis excusé, parce que je l’avais pris par le revers de son veston.
-Tu n’avais pas à t’excuser.
-Je l’ai fait pour que les autres voient bien que je suis un type qui n’est pas violent. Et je lui ai dit que pour lui, je n’avais pas à présenter des excuses à cause de l’insulte à ta mère, que je le faisais pour que les enfants comprennent bien que mon geste n’était pas beau. Comme Zidane, en quelque sorte.
-Tu parles ! Tu as vu des enfants dans le café ?
-Il aurait pu y en avoir.

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-Non. Je t’en prie. Ce n’est pas la même chose. Ne te compare pas. Tu n’es pas un exemple pour la jeunesse. Toi tu es un lâche, et pas lui.
-Et pourquoi, je te prie, je suis un lâche ?
-Parce que tu t’es contenté de le prendre par le veston et dès qu’il a bafouillé des excuses, tu l’as lâché.
-Eh bien ! ce n’est pas ce que j’aurais dû faire ?
-Non. Zidane, lui, a donné un coup de boule.
-Mais, l’Italien ne s’est pas excusé. Au contraire, il a remis ça au moins deux fois de suite. Tandis que moi, puisqu’il s’est excusé, je n’allais pas lui casser la gueule !
-Tu n’avais qu’à lui donner un coup de boule quand même.
-Pourquoi ?
-Pour l’exemple, tiens. Je reprends ton idée qu’il aurait pu y avoir des enfants dans le café, si tu lui avais donné un coup de boule, là tes excuses pour le mauvais exemple que tu leur aurais donné avait de l’allure… mais que tu l’aies simplement agrippé par le veston, c’était d’un ridicule…

13 juillet 2006

C’est fransquillon, mais c’est aussi du belge…

C’est évident : les fluctuations d’opinions en France, si on les étudie d’un peu près, concordent avec celles observées chez les francophones de Belgique.
D’où les vénérables de nos institutions de sondage en déduisent, avec quelques mois d’avance sur l’opinion, les tendances de la rentrée.
Cela un peu comme les journalistes des magazines de mode qui traînent dans les couloirs des maisons de couture de la rue de la Paix, pour nous dire comment les femmes seront vêtues cet hiver.
Selon la dernière étude IFOP, le PS de François Hollande marquerait des points parmi les salariés, tandis que le Front National réaliserait de nouvelles avancées parmi les chômeurs !
Cette nouvelle est surprenante à première vue.
Tout compte fait, elle est compréhensible dans la mesure où le PS poursuit sa cure centriste en s’alignant, sans désemparer, sur l’opinion d’une frange de la population qui se serait adaptée au système économique et en tirerait même des avantages. C’est non seulement un aveu d’embourgeoisement, mais surtout une acceptation sans réserve du système économique actuel avec ses conséquences les plus durement capitalistes.
Ce goût bourgeois qui se confirme au PS n’explique pas le brusque engouement des chômeurs pour le Front National.
Comment peut-on voter pour l’extrême droite, lorsqu’on est déçu de la gauche officielle et collaborationniste ? Peut-on oublier qui sont ces gens venus aujourd’hui nous relancer avec des idées d’hier : le racisme, la nostalgie des régimes nationaux-socialistes d’Allemagne et d’Italie des années 40 ! Le dernier avatar de cette chienlit se joue actuellement devant les tribunaux où un certain Le Pen comparaît pour avoir déclaré publiquement que l’occupation allemande sous le régime nazi n’avait pas été si terrible que cela ! Quoique cela soit son opinion et que l’on a tort de l’empêcher de cracher son venin et de le condamner pour un délit d’opinion, ceux qui entrent dans cette extrême droite sont-ils vraiment certains que c’est le seul moyen d’exprimer leur détresse, en prenant la défense, par leurs votes, d’une pareille affirmation ?
On peut comprendre leur désarroi, dès lors que la gauche caviar les abandonne.
Les chômeurs qui rejoignent le Front, n’auraient-ils pas mieux à faire ?
Cette tendance effective en France, nous devons nous attendre à la voir fleurir chez nous lors des élections communales, d’autant qu’en Belgique, il n’existe pas de formation vraiment à gauche. La situation est particulièrement fragilisée à Charleroi depuis les affaires qui secouent l’entité communale à majorité socialiste.
Mais, ce n’est pas sur ce plan-là que se situe le problème au PS. Il y a toujours eu des corrompus dans tous les partis, les autres formations n’en ont pas manqué par le passé. Les mesures d’assainissement, même si on peut chipoter sur la manière qu’a Di Rupo d’asseoir son autoritarisme à la faveur des événements, servent aussi d’avertissement à l’égard des despotes de village et elles marquent les bornes à ne pas dépasser. Le PS ne perdra pas trop de voix de ce côté-là.

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La responsabilité du PS à l’égard des chômeurs et des pauvres est ailleurs. Dans ce pays paraissant à l’étranger un pays de cocagne, il n’y a plus aucune formation politique qui revendique quoi que ce soit pour les victimes du capitalisme égoïste et profiteur, sans vergogne et sans morale. Un quart de la population est laissé pour compte.
Les avocats, les fils de, et quelques autres histrions de la foire d’empoigne, qui profitent de la politique sont bien incapables de parler aux noms des petites gens. Ils ne savent pas comme vivre avec moins de mille euros par mois est devenu aujourd’hui une terrible galère. Ne le sachant pas, comment pourraient-ils parler en leurs noms en employant des mots justes, venant du cœur ? Comment pourraient-ils s’indigner de ces injustices, puisqu’ils ne les vivent pas !
Quant à la Région flamande, la situation est différente à la francophonie. Le nationalisme flamingant a trouvé dans le Vlaams belang les chantres qui lui convenaient. La misère là-bas y existe aussi, mais de manière moins criarde. On dirait qu’elle n’est pas de la même nature qu’en Wallonie. Elle n’y est pas trop répandue. Les grandes villes comme Gand et Anvers ont, certes, leurs îlots de pauvreté, mais les voix du SP et des autres formations s’effritent depuis les strates de toute la société. C’est que la conscience flamande et le nationalisme pointu y font recette garantie. On amuse le peuple à des feux d’artifice linguistique. On entretient la peur de l’assiégé qui se verrait dépossédé de sa langue, de ses terres, de son patrimoine ancestral. Et ça marche… même lorsqu’on montre la Flandre plus riche que la Wallonie, c’est encore les mêmes ressorts que l’on agite en faisant passer l’autre pour un parasite fainéant et incapable.
Voilà où nous en sommes à quelques mois des élections communales.
Décidément, les sondages en France sont des outils précieux à la compréhension du climat politique actuel en Belgique.

12 juillet 2006

T'as le nouveau règlement ? C’est pour offrir…

Lundi, le bureau du PS a approuvé, à l'unanimité moins une abstention, des propositions de changements d’Elio Di Rupo. Ces modifications seront transmises aux 14 fédérations du PS qui discuteront avec les militants. Le débat et le vote sur ces changements auront lieu au prochain congrès administratif et politique du PS.
Elio veut renforcer le pouvoir du bureau sur les fédérations et les sections du PS. Si une section ou une fédération se rebelle, ses pouvoirs lui seront retirés.
Les barons et les avocats seront d'accord, évidemment. Eux qui ne dépendent plus ou presque des fédérations dont ils sont issus, mais du seul bureau du boulevard de l’Empereur à Bruxelles.
C’est le 3 septembre qu’on va touiller tout ça dans la grande marmite de la cuisine intérieure. Le prétexte, c’est évidemment Charleroi qui l’a fourni avec les entourloupettes échevinales, les cumuls indécents et les sociétés annexes. Mais, la véritable raison est la crainte de Di Rupo de se voir dépassé sur sa gauche par un vrai programme socialiste d’une Fédération comme Liège. Malgré ses ténors qui tiennent les brides et veillent à l’orthodoxie, une fronde n’est pas exclue, avec des militants jaloux de la montée en puissance des Montois et un certain dégoût du socialisme mondain.
Ce qui est gênant, c’est de faire passer la pilule de l’affaiblissement volontaire de l’autonomie interne des Fédérations et Sections au profit du « Sage des sages » qui se verrait bien une sorte de dictateur éclairé, président des fédérations avec des co-présidences partout où se réunissent Fédérations et Sections. Elio est un habitué des doubles, voire triples casquettes. Cela lui en ferait une vingtaine de plus. A sa retraite, il pourra se reconvertir chapelier.
Les temps sont à la surveillance accrue, donc à la méfiance. A cause de Charleroi, il n’a plus foi en ses informateurs. Il sera donc « l’œil et l’oreille du boulevard » partout où les gens ne seront pas de son avis. Ça promet des parties d’engueulades…
Le principal changement statutaire accorde un pouvoir d'intervention au bureau en lieu et place des organes jugés défaillants.
Qu’est-ce qu’un organe défaillant ?
Sans garde-fou, cela peut être autre chose que poigner dans les caisses, gérer à son profit une intercommunale ou placer sa famille dans l’assiette au beurre.
Cela peut être tourner Di Rupo en bourrique ou exprimer une opinion de gauche
Les dynasties sont trop bien enracinées là où se renifle l’argent. Elio, s’il poursuivait l’objectif de moraliser l’appareil, serait vite poussé vers la sortie, par ceux-là même dont il a fait la fortune.

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Il s’agit bel et bien de la poursuite et l’expansion d’un pouvoir personnel. Et de cela, les barons s’en fichent. Mieux, d’une manière cela les arrange. Si par malheur l’un ou l’autre d’entre eux passait à la trappe sur la liste socialiste aux élections communales, Gros QI pourrait à dater du 3 septembre, montrer du doigt « les rebelles » et bidouiller la liste comme il l’entendrait.
Le souvenir de Napoléon sous le Consulat le hante, puisque un triumvirat pourrait voir le jour en cas de défaillance totale des grognards de la base.
Nous voilà prévenu, dorénavant le PS repris en main sera orthodoxe, capitaliste, démocrate et bourgeois, ou ne sera pas.
L'établissement des listes électorales, par exemple, la vérification des comptes, celle des cotisations des membres ou le respect des contrats de renouveau, pourraient revenir aux gestionnaires centraux.
Elio Di Rupo a donc décidé d’abandonner la manière douce, qu’il avait employée sans grand succès lors des différentes affaires à Charleroi. Il va donc privilégier les frappes chirurgicales contre des hommes des Fédérations et des Sections qui auront failli. A l'avenir, le président et le bureau du parti pourront agir au quart de tour.
Reste à savoir ce que le militant de base qui n’est ni avocat, franc-maçon ou héritier d’une baronnie, en pense ?
S’il y a des opportunistes pro-Elio à Liège, tous ne sont pas à la botte du Montois. On verra dès septembre ce qui en sera de cette nouvelle prise de pouvoir d’un homme qui s’affirme de jour en jour, plus autoritaire, plus intransigeant, qui s'est fait la spécialité d' incarner un socialisme de façade de centre-droit, aux antipodes d’un idéal qu’il s’ingénie à enterrer en faisant mine de le glorifier.

11 juillet 2006

L’info bord de piscine.

La torpeur de juillet août sévit sur les informations.
Elles paraissent être de l’avant-veille, alors qu’elles sont du jour. Leurs contenus aussi explosifs soient-ils, se désamorcent d’eux-mêmes. Mieux, ceux qui s’intéressent d’habitude à la géopolitique boivent des bières aux terrasses des cafés à l’heure des infos. Seule, les touche l’addition de proximité. Les factures lointaines, c’est pour le contentieux dressé par les altermondialistes de José Bové.
Il y a des régressions. « Ils sont combien les hommes de la bande de Gaza, qui affrontent l’armée juive ? » Formulée ainsi, on dirait presque que Gaza est le chef des combattants d’Ahmed Qoreï ! « La bande à Velpeau est plus nombreuse. », réplique-t-on de l’autre côté de la table, sans sourciller.
A la télé, c’est pareil. Les titulaires sont en vacances et les nouveautés, c’est pour septembre.
On va à la Grande Vadrouille comme on va à messe. Plus personne n’y croit, mais on y va pour faire plaisir aux parents.
Tandis qu’on s’égorge gaillardement en Irak entre Communautés, Bush fait des discours estimatoires d’été et l’Armée américaine perd conscience qu’elle va à son rembarquement sans gloire. Après celui du Vietnam, cela fera le deuxième.
La présentatrice du JT en arrive à parler des voitures piégées et des morts dans la fumée des explosions avec le détachement d’un reportage à la foire de Libramont pour un concours de mangeurs de saucisses.
Rien ne semble plus toucher personne.
C’est la dernière d’Ardisson. Il a beau grimacer un peu plus et s’autoproclamer le meilleur, cela ne concerne plus que Baffie. Dame, son faire-valoir perd sa place. Déjà, on sait que l’ami indéfectible, Jean-Marie Bigard, le meilleur comique français de tous les temps, va utiliser les répliques de Baffie dans un de ses prochains sketches. La rentrée en septembre est si lointaine et on se foutait déjà tellement de l’émission d’Ardison que Ruquier, en remplacement, n’aura plus qu’à grimacer pareil et personne ne verra la différence.
Non. La grosse information, celle qui passionne encore les foules, le tout dernier sursaut, c’est le coup de boule de Zidane.
Pourquoi a-t-il fait ça ? « Pas lui », se sont lamenté les laudateurs de TF1. Quant aux motivations de Abdallah Ait Oud – à part d’être présumé coupable – « C’est lui ! » mugit la vague populaire.

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Nessie n’a pas encore refait surface sur le loch. Il est en retard. Il viendrait juste étoffer après Wimbledon, les étapes qui se traînent du Tour de France, que ce ne serait pas du luxe. Le monstre de Mons n’a pas l’air de vouloir prendre le relais.
Qui sur le NET va publier la poésie qu’on dit soufrée du présumé innocent ?
La politique locale, après la géo, on n’en veut pas en entendre parler, même pas le discours « tous pourris » du comptoir avec le patron qui approuve et deux pochards qui dodelinent.
L’information belge est en panne, comme le circuit de Francorchamps et la démocratie à Anvers.
Les présidents de parti ne se concertent plus. Pour cause, ils se sont dispersés en tirailleur dans les fourrés. Seulement les fourrés sont très éloignés les uns des autres. Les fourrés de Palma ou ceux de Petigny ne sont pas constitués des mêmes essences.
Moi-même, je la ferai plus courte que d’habitude.
Je crois que c’est la contagion.
Mes yeux se ferment.
Bonsoir.
Je rejoins mon lit de banlieue sans vouloir en faire le moindre reproche à Gros QI.
Décidément, avec le pic d’ozone, changer d’air me ferait du bien aussi.

10 juillet 2006

Zidane va coacher la Corée du Nord

C’est par des tirs au but que Kim Jong-il a énervé la planète.
C’est également à cause des tirs au but que les Italiens de Liège m’ont empêché de fermer l’œil jusqu’à une heure du matin.
Le rapport ?
Comme la mort subite au foot, c’est un manque de savoir-vivre de Kim Jong-il.
Depuis toujours je réclame le droit de sortir de la librairie où je vais acheter le journal, avant ceux qui veulent y entrer pour un achat identique et qui m’en empêchent.
Comme les Italiens de Liège qui hurlent leur joie à la victoire de leur équipe, Kim Jong-il n’en finit pas de clamer la sienne devant la victoire – qu’il est le seul à voir – de son armée victorieuse contre l’Occident capitaliste. Bref, ces casse-pieds m’empêchent d’avoir une nuit calme. Ce sont leurs semblables qui me barrent le chemin de la librairie.
Dans le fond, ce ne sont pas les joueurs italiens qui ont gagné la coupe du Monde de football, mais le joueur français David Trezeguet, qui a raté son tir au but.
De même, la guerre totale du dictateur nord-coréen a mal commencé par le ratage monstre du tir d’une fusée qui n’était qu’un pétard mouillé pour retomber dans la mer non loin du rivage du divin Kim.
Le parallèle est trouvé. Sur le temps que le général va se faire condamner par le Conseil de sécurité des Nations Unies, Zinedine Zidane se faisait sortir du terrain avec un carton rouge pour un coup de tête volontaire.
Oh ! les méchants…
Le capitaine des Bleus est toutefois moins méchant que le Général des Jaunes, puisqu’il a obéi séance tenante à l’arbitre et qu’il est sorti du terrain, tandis que son supérieur en grade a déclaré qu’il ne fallait pas attendre un changement de sa part.
Que serait-il arrivé si Zidane n’avait pas voulu sortir du terrain ?
La France aurait été disqualifiée et c’est l’Allemagne qui finissait deuxième. Alors que Kim Jong-il n’a pas l’intention de s’en aller. Et on le comprend, cet homme, car à la différence de Zidane qui part en vacances, où voulez-vous que le général nord-coréen aille ? A part la Chine – et encore – qui voudrait de Kim Jong-il, avec son ego démesuré et sa prétention à l’infaillibilité ?

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Si nous sommes débarrassés définitivement de cette coupe du Monde de football dès demain, par contre nous risquons de jouer les prolongations avec Kim Jong-il jusqu’à ce que quelqu’un nous en débarrasse. Pourquoi ne pas demander à Zinedine Zidane la réplique de son coup de tête ? Puisque sa fin de carrière s’est ternie à Berlin, autant nous rendre ce dernier service à Pyongyang ?
Reste que la défaite de la France à la Coupe du Monde paraît pour les Français, bien au-dessus des craintes de Christopher Hill, principal négociateur des Etats-Unis sur la Corée du Nord.
Elle ouvre la voie de Ségolène Royal à la présidence de la République, rabat le caquet de Chirac qui comptait sur la victoire pour se requinquer, renvoie Villepin encore plus bas dans les sondages et met Sarkozy dans l’alternative de demander sa naturalisation à l’Italie. Alors que Romano Prodi va pouvoir prolonger sa période de grâce et que Kim Jong-il se fout de voir le peuple crever de faim…
A tout prendre, la défaite française et le triomphe italien à Berlin paraissent de loin des événements plus considérables que l’autre fou qui fait tomber ses pétards dans la mer.
Comme quoi, les peuples sont bien légers et leurs préoccupations bien superficielles.
Si nous capitulons devant une seule puissance qui détient un droit de veto, nous enverrons le mauvais message à la communauté internationale, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Aso. L'Histoire nous enseigne que tout message non contraignant est dénué de sens, a ajouté le chef de la diplomatie nippone. Une allusion à la déclaration présidentielle non contraignante que le Conseil avait adoptée en 1998 après un essai de missile nord-coréen qui avait survolé le Japon, suscitant de vives craintes dans l'archipel.
Que cela serve de leçon à la France.
Elle ne doit pas capituler devant la défaite.
Au contraire, elle peut revendiquer une victoire par le mérite, tout au moins à Liège. Je suis prêt à voter pour elle au Conseil de quartier. Les Italiens sont bien trop bruyants pour que je leur accorde la moindre confiance.
Alors, vive la victoire des Bleus, avec l’espoir qu’à la prochaine coupe, ce ne sera pas Kim Jong-il qui sera désigné comme arbitre.

09 juillet 2006

Une féconde blessure…

Les policiers montois s’attellent à la poésie par devoir...
Finies les lectures des magazines de foot et de sexe dans les WC des commissariats. L’heure est au sérieux.
La ville de Mons se devait de briller dans tous les arts, puisque son bourgmestre empêché l’avait déjà hissée à force de persuasions parmi l’élite du socialisme mondain, au sommet de l’intelligentsia wallon.
Les lectures éthérées ne doivent pas faire oublier l’objectif : démasquer le dépeceur de Mons !
C’est à la suite d’un témoignage anonyme que l’information est arrivée aux médias. Le monstre pourrait avoir été édité par la maison de la Poésie d’Amay.
Le poète interrogé n’en est pas encore revenu. On attendra donc qu’il en revienne.
L’enquête suit son cours.
La Ville la plus culturelle de Wallonie devait bien ça à Thomas de Quincey, l’auteur inoubliable et pourtant oublié « De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts ».
Il est vrai que la Maison de la poésie, par manque de lecteurs, dépèce beaucoup dans les caves les chefs-d’œuvre invendus !
Interviewé à la Télé, son aimable directeur a avoué ne pas avoir compris grand-chose à la poésie du poète suspecté.
Serait-ce que l’on éditât l’illisible dans cet antre de l’alexandrin ? Gageons que l’artiste incriminé écrit en vers libérés, à toutes fins utiles.
Il conviendrait que les Sherlock Holmès de Mons interrogeassent le comité de lecture, car enfin, si le directeur ne comprend rien à sa poésie, il se pourrait que le dépeceur de Mons y ait des complices. A moins que cette maison d’Edition ne soit finalement qu’une vulgaire imprimerie à compte d’auteur. Dans cette alternative, le Comité de lecture serait disculpé parce qu’il ne servirait à rien, convaincu de servir davantage la cause du tiroir-caisse, que la poésie…
Toujours est-il que ce coup de pub va donner des couleurs à la poésie contemporaine et notamment augmenter le tirage des oeuvrettes du présumé innocent.
Si une pareille alternative survenait, il ne resterait plus qu’à nos poètes liégeois si discrets et si peu édités, de se précipiter dans le crime.
C’en serait fini des titres culminant à deux cents exemplaires !
Même Gallimard y regarderait à deux fois avant de nous traiter de ringards paysans.
Reste à consulter la police montoise sur ses goûts en la matière.
Y aurait-on jamais pensé avant cette dénonciation ?
Tant il est vrai qu’un certain mépris persiste de la part des élites envers ces pauvres travailleurs de rue que sont nos policiers.
Illettrés, eux ? Allons donc. Et comment aurait-il écrit leur demande pour entrer dans la police ?
La seule chose gênante, c’est qu’à la maison de la poésie d’Amay, il n’y ait aucun policier-poète, même à compte d’auteur !
Peut-être grâce à la poésie ensanglantée montoise, le genre policier fera-t-il florès un jour ?
Au lieu de jouer aux morpions dans les camionnettes de filature, la saine lecture de Chase ou de Steeman éclaircirait les esprits en même temps que les énigmes.
D’ici là, il faudra se contenter des écrits de tous les siphonnés un rang au-dessus de la maréchaussée communale : professeurs inspirés, avocats enflammés, psy comme s’il en pleuvait, sans oublier le pensionné de l’U. de Liège, béotien tourmenté d’une discipline à laquelle il ne comprend goutte, mais que son statut rend compétent.
Je me suis toujours demandé si je n’allais pas envoyer quelques vers à cette aimable compagnie culturelle amaytoise. Au vu de ce qui s’y est passé, je crains que gagné par l’ambiance délétère et sinistre, je ne suive les traces du dépeceur en altérant la fluidité de mon vers…
J’attendrai donc les résultats de l’enquête avant de me déterminer.
Et si le poète montois est blanchi, je ne pourrai qu’applaudir le formidable coup de pub et me demander s’il n’y avait pas en-dessous un joli coup de pouce de Gros QI ?

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Dieux ! de l’auguste jour, le pâle et tendre reste
Va des jours consumés joindre le sort funeste…

08 juillet 2006

Simonet, pourvoyeur d'un Guantanamo local.

Jacques Simonet, le bourgmestre d’Anderlecht, n’y va pas par quatre chemins.
48 sans-papiers qui occupaient l’église Notre-Dame Immaculée de la rue Docteur De Meersman à Anderlecht depuis presque deux mois se sont fait embarqués vite fait, direction Vottem, notre Guantanamo local, sur ordre dudit.
Ah ! un peu qu’il était à l’affût le MR, pour expulser l’engeance !...
Trouble de voisinage, désordre sur la voie publique, bagarre entre occupants de l’église, le virtuose du calme et de la Loi municipale attendait son heure. Cela le travaillait depuis deux mois, vous pensez comme ça chauffait ses neurones !... Le bougre, le jour J, avait mis le réveil sur 6 h 30, pour ne pas éveiller l’attention des Comités de soutien.
Ce fut raté. Le catimini du gros minet n’eut pas le résultat escompté. Mieux, ce fut un désastre médiatique, tant les chaussettes à clous de la Commune et les propos diserts mais embrouillés du premier magistrat ont fait plus de tort à la cause libérale que de bien.
Quant aux riverains, ils ont sauté du lit comme un seul homme aux tintamarres que faisaient les défenseurs de l’ordre, ravis de ne pas perdre la main pour cause de fin de saison footballistique des champions.
Patatras, aussitôt au baroud, les hommes de main du bourgmestre tombent sur les représentants de l’UDEP, l’union de défense des sans-papiers, quelques dizaines de militants levés tôt pour les droits de l’homme et rapidement agrippés aux portières des voitures de police et cela devant le commissariat central de la zone de Bruxelles-Midi, rue Démosthène à Anderlecht.
Rue Démosthène, quel symbole !...
Il est vrai que le parangon des démocrates ne comptait pas les esclaves comme humains.
A l’excès des représentants de l’ordre alternèrent les excès des manifestants : pneus dégonflés, gesticulations, et barrage humain devant les camionnettes, heureusement sans mort d’hommes
Le manque complet de respect pour le drame humain des sans-papiers, l’absence de tact des Autorités, le racisme sous-jacent de la Belgique officielle, par ailleurs hypocritement contre, faisaient comme un cocktail de tout ce qui ne va pas dans ce pays donneur de leçons.
Et c’est bien le paradoxe des gens qui pensent comme Simonet. On les voit aux grands-messes des ONG, assidus aux « dons et contributions » des pays riches aux pays pauvres, mais dès que la misère humaine débarque dans leur quartier, on les voit pousser des cris d’horreur et de dégoût. Ces gens-là ont la phobie de la contagion. Issus des anciens pays colonialistes, malgré l’apparente raison que la race humaine est une, il reste dans leurs veines un sang « supérieur » qui leur vient de leurs ancêtres qui ont « cassé du nègre » pour asseoir leur fortune.
Alors, la Loi, rien que la Loi, devient leur leitmotiv. Cela les arrange de savoir qu’ainsi leurs agissements sont couverts par elle, pour la raison spécieuse émise jadis par le Français Michel Rocard, selon laquelle « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Ce qui, quand on y réfléchit bien, est d’une absurdité totale, la misère du monde s’évaluant par milliards.

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Notre Guantanamo vient de cela. Nous parquons à Vottem « les déchets » qui osent disputer le pain que nous donnons aux pigeons. « Hommes, femmes, enfants, vieillards, tous y étaient descendus » comme dirait le bon Monsieur de La Fontaine.
Il ne se passe pas une semaine sans que nous n’apprenions par les journaux qu’une famille – par ailleurs bien intégrée avec enfants scolarisés et travail d’au moins un adulte – soit inquiétée par l’Office des Etrangers.
Chose curieuse, à chaque expulsion mal reçue des populations locales qui se mobilisent pour empêcher ce meurtre prémédité, les ministres interrogés ne savent pas, vont se renseigner et, après quelques jours, si la mobilisation ne faiblit pas, arrivent avec « de bonnes nouvelles ». Mais, qu’est-ce que c’est que ce pays qui laissent à son Administration subalterne le soin de traiter ce genre de situation ?
Et quel est le rond-de-cuir pointilleux qui examine les cas et prend des mesures d’expulsion jusqu’à faire embarquer des jeunes filles sur des lignes régulières, menottées comme des psychopathes, poussant à la mort l’une d‘entre elles ? On se souvient de l’histoire du coussin étouffant et de Samira.
Quelle est cet étrange pouvoir qui a l’air de réjouir un Simonet ?
Comment ne pas trouver plus que des crimes, des fautes, dans ce gâchis, fautes contre nous-mêmes handicapant nos rapports de capitalistes parvenus avec les Autorités des pays pauvres ?
Aux Nations Unies nous devrions cesser de jouer aux grands humanistes, lorsque nous ne sommes qu’une Nation de bourgeois racistes et fiers de l’être.

07 juillet 2006

Haute trahison.

On savait les Anglais adhérents à l’Europe pour saboter celle-ci de l’intérieur. Le général de Gaulle se méfiait déjà de cette adhésion. Il n’avait pas tort. Les liens qui unissent la Grande Bretagne aux USA sont bien connus. Il ne fait aucun doute que les Anglais à Bruxelles roulent pour la mondialisation et pour une économie calquée sur le modèle américain et pas du tout pour une Europe sociale.
Ils avaient des complices !
Au lendemain du 11 septembre, beaucoup de choses ont évolué du côté du président Bush et de son faire-valoir anglais, notamment la notion de démocratie. Au nom de la lutte anti-terroriste, on a volontairement changé les règles de celle-ci, avec des espaces de non droit comme à Guantanamo, des survols illégaux des territoires amis par des avions de la CIA et de l’Armée américaine, on sait à présent par la révélation de journaux américains dont le New-York Times, que la CIA a pompé des renseignements financiers du réseau Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), banque de données des transactions financières internationales installée à Bruxelles, avec la complicité de la Banque nationale de Belgique et des ministres Reynders et Onkelinx qui auraient été informés par celle-ci.
Nous voilà bel et bien complices de la CIA et de ses combines fumeuses, presque toujours illégales et fleurant bon un Régime qui n’est pas tout à fait le même dans lequel se croit l’électeur.
Personne ne peut nier ce nouveau coup fourré entre Alliés puisque Washington a confirmé vendredi avoir espionné des transactions bancaires, au nom de la lutte antiterroriste.
Si l'affaire fait grand bruit aux Etats-Unis, les organisations de défense des libertés s'inquiètent et les Démocrates sont montés au créneau, par contre cela n’empêche pas la placide Belgique de roupiller ferme sur l’inaltérable assurance que tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Nous avons parmi les tout premiers personnages de l’Haut-lieu des gens qui se sont rendu complices d’espionnage pour une puissance étrangère. Au lieu de dénoncer avec vigueur l’immixtion des USA dans des affaires privées du citoyen belge, les garants de nos libertés se sont tus et, par leur complaisance, permis l’appropriation par la CIA de données essentielles touchant à la souveraineté du territoire. A partir du moment où des dirigeants d’un Etat ont de tels comportements, même si, au départ, ce n’était que la qualification d’espionnage industriel des flux financiers industriels et des avoirs particuliers dont on pouvait accuser les USA, leur participation requiert le saisissement des instances juridictionnelles les plus hautes. En temps de guerre, ce serait la cours martiale.
Le terrorisme international, l’excuse évoquée par John Snow, secrétaire américain au Trésor, a bon dos. Qu’il convainque la droite aux USA, c’est une question qui ne nous concerne pas. Mais, que ce soit également la même raison qui ferme les yeux de nos ministres, voilà qui est surprenant. Que je sache, nous ne sommes pas une succursale américaine comme Londres est en train de le devenir ! Ou alors qu’on le dise tout de suite et qu’on demande à mettre une étoile supplémentaire sur le drapeau américain et qu’on ne nous parle plus de la Belgique.
Nationalistes, mes propos ?
Nationalistes, parce que luttant dans mon pays pour une autre politique, je n’aurais eu à combattre jusque là qu’une fiction d’Etat, avec une mascarade de programmes des partis ?... et que socialistes et libéraux ne seraient rien d’autre qu’une joute entre Républicains et Démocrates et que notre avenir se jouerait à Washington ?
Cette affaire n’est pas isolée. Il est possible qu’il y en ait encore de plus honteuses à l’instar de l'extension constante des pouvoirs que l'exécutif américain s'octroie depuis le 11 Septembre. Qui nous dit que le scandale des écoutes de l'Agence de la sécurité nationale (NSA), qui a espionné des millions d'appels téléphoniques ou mails d'Américains n’a pas été étendu à la Belgique ?
Les Etats membres de l’Europe sont en pourparler pour planifier les recherches de délinquants à l’espace européen, avec la collaboration des polices, qui nous dit que le dossier central qui va naître ne sera pas communiqué à Washington par les ministres « de bonne volonté » via le bureau de la CIA installé à Bruxelles ?

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Sur le temps qu’on amuse le citoyen avec les notes de frais des sociétés de logement, se perpètrent dans l’ombre des crimes d’Etat qu’il conviendrait en priorité de traiter au plus vite.
Qu’est-ce que la ministre de la justice attend pour désigner un juge d’instruction ?


06 juillet 2006

Paul Valéry en auto-analyse

La vitesse caractérise ce siècle.
Tout le monde court et la plupart des gens ne savent pas pourquoi.
C’est ainsi que des grands noms disparaissent, tant pis s’ils sont remplacés par des petits.
Tout va si vite, qu’on remet le soin aux autres de réfléchir pour nous. On admire des médiocres et on oublie les grands talents.
Il me plaît de retenir l’image de Paul Valéry, vieillissant, à moitié assis sur le bord du bureau de son ami Paul Léautaud, fumant nonchalamment une cigarette.
Philosophe, poète, peu s’en souviennent. Qui a survolé « Les cahiers » ? Qui a eu rendez-vous avec Monsieur Teste ?
Le « secrétaire » du Mercure de France relate dans son « Journal » des conversations intimes avec le poète.
Il ressort de ses comptes-rendus l’image d’un Paul Valéry aussi vivant que désabusé, devisant sur la tristesse fondamentale de la vie. C’est l’homme des « cahiers » qui parle des certitudes vaines et mornes, de ses douleurs, de ses ennuis, de l’inévitable… pour conclure : « chante mon âme, un beau chant qui proteste que tu n’as rien compris à toute cette vie, que tu voulais naïvement ou ce qui est bon ou le rien même… (Cahiers Tome 7)
La masse considérable de l’œuvre philosophique de Valéry est loin d’avoir été publiée entièrement. Le sera-t-elle jamais ? Il reste des milliers de pages à déchiffrer dans des centaines de cahiers d’écolier, le tout établissant un mystère, celui d’une écriture énigmatique portant sur l’essentiel de la métaphysique : l’existence humaine.
« Ce que j’ai le plus désiré n’était pas hors de moi, était en moi – mais n’y était pas en mon pouvoir » (Propos me concernant, p. 38)
L’irréalisation de soi a dominé l’existence de Valéry. Son œuvre est pleine de regrets de n’avoir été ce qu’il aurait voulu être. Protée inaccompli, sa philosophie tend à démasquer l’infinité des personnages qu’il disperse hors de lui. Et si eux le reconnaissent, il n’est pas certain qu’il en soit de même quant à lui.

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Les « cahiers » résument cela en une fulgurance « J’ai l’esprit unitaire, en mille morceaux ».
Ses aventures rentrées, Valéry les vit en toute lucidité « je passe pour poète, toqué, rationnel, mystique, sans cœur, débineur, trop méfiant, trop confiant, trop ouvert, dissimulé, amusant, pédant, etc. J’oubliais léger et pesant. Et tout cela me montre un joli mauvais raisonnement assez général et clair comme le jour ». (Lettre à André Gide)
La philosophie qui se dégage des « Cahiers » est loin d’avoir épuisé ses prolongements dans les commentaires et les revues, alors que la philosophie semble avoir en ces temps d’incertitude un regain d’intérêt ; mais, c’est sans compter sur l’ingratitude des foules qui boudent toujours l’écrivain et surtout le penseur.
Et si l’homme ne connaît point d’unité dans sa nature ; mieux, puisque - écrit-il - il n’en connaît pas le fond, il tempère cette ignorance par une remarque que Pyrrhon n’eût point reniée « Mais qu’est-ce que le fond de ma nature et ma nature elle-même ? Je veux simplement dire que je sais ce que j’aime et que je sais ce que je hais ; et ceci, pour aujourd’hui. Mais je ne vois, dans ce parti que ma nature a pris et qu’elle m’impose qu’un « effet du hasard ». Avoir conscience de soi, n’est-ce pas sentir que l’on pourrait être tout autre ? Sentir que le même corps peut servir à cette quantité de personnages que les circonstances demandent ; et le même Moi s’opposer à une infinité de combinaisons, parmi lesquelles toutes celles que forme automatiquement le kaléidoscope du rêve ». (Propos me concernant)
L’ambivalence de cet esprit fin rend difficile l’approche de son œuvre.
Il n’est pas toujours de son avis. C’est du moins ce qui ressort des conversations que Léautaud rapportent dans son journal.
Et c’est cette ambivalence qui - restituée honnêtement - nous livre un Valéry sincère et vrai.
Les opinions les plus diverses sont souvent opposées et traduites sous sa plume comme la volonté de se dévoiler à ses lecteurs. Il a renié la littérature, tout en donnant l’image de l’archétype du littérateur de l’entre-deux guerres ; il a célébré la science, tout en sachant qu’elle n’était le plus souvent qu’une somme d’inexactitudes ; se moquant du passé, l’histoire, la psychanalyse, tout en écrivant un hymne à ces disciplines, baptisant une cathédrale de la psychologie analytique que l’on redécouvre aujourd’hui.
Dans la foisonnante et riche période qui court de la mort de Flaubert à celle de Valéry (1945), Il restera parmi les essayistes, les poètes et les philosophes un des plus doués et des plus brillants.
Pendant 53 ans il a écrit jour par jour dans ses Cahiers des réflexions sur les sujets les plus divers. C’est un formidable puits littéraire et philosophique dont on commence à peine à remonter des merveilles d’intelligence.
Avec l’acidité de Chamfort et l’art du raccourci de Jules Renard, Valéry n’a pas fini de nous surprendre. 61 ans après sa disparition, tel le phénix, il renaît.
Vraiment, si ce petit texte peut inciter ceux qui le peuvent à reprendre la lecture de l’écrivain, Richard III n’aura pas perdu son temps.

05 juillet 2006

Ecclestone : la mérule du plan Marshall !

Voilà l’inconnue Ecclestone qui resurgit après les avatars et la faillite l’année dernière du circuit de Francorchamps.
Le gouvernement wallon envoie une 2ème lettre à propos de zones d’ombres qui entoure notre futur organisateur en 2007 (si le circuit est prêt !)
Gros QI est dans l’angoisse d’une confusion qui s’est emparée de ses relations avec l’homme d’affaires britannique. Et si la Région en panne d’imagination ne fournissait pas un circuit flambant neuf à Bernie pour la saison prochaine, qu’arriverait-il ? C’est que notre homme a conservé dans son coffre la fameuse lettre écrite par nos généreux ministres aux destinées de la Région, par laquelle nous nous engagions à verser quelques millions d’euros au Napoléon des circuits en cas de défaillance de notre part.
Il serait bien capable de l’exhiber devant un tribunal, ce bougre d’homme !
Heureusement que n’a pas été étendue aux « élites » politiques, la responsabilité civile des industriels en faillite et des responsables des ASBL en déconfitures, selon laquelle les « trous » seraient comblés par les finances personnelles des banqueroutiers, aux affaires publiques ! On voit d’ici les têtes d’Yves Bacquelaine et Jean-Marie Happart (le frère jumeau de José Happart), ainsi que le ministre régional wallon de l’Economie de l’époque, le libéral Serge Kubla, y aller de leurs porte-monnaie en lieu et place des nôtres !
Gros QI est confiant. C’est un homme confiant par nature. Selon lui le dossier se dégrossit : Le contrat serait d’une durée de 3 ans plus une possibilité de prolonger de deux ans.
Dans sa réponse à la première lettre wallonne, Bernie se dit “ouvert à revoir à la baisse les indemnités dues si le GP ne doit pas se tenir en 2007” précise-t-on au cabinet d’Elio Di Rupo.
On discute d’un nouveau chiffre. C’est donc que l’on n’est pas si certain que cela de la disparition du dédit en cas de nouveaux retards. On ne connaît pas - en ce moment des soldes - à combien Ecclestone négocierait son chiffon de papier. C’est un mystère.
Quand ça sent le gaz, Gros QI convoque ses flèches en comité restreint, ce fut le cas lundi pour étudier les zones d’ombres des réponses de l’Anglais.
Si des recours surviennent, le retard déjà pris risque d’être rédhibitoire à toutes les envolées des pétaradantes machines pour au moins deux ans !
Jean-Claude Marcourt, le ministre wallon de l’économie, a pris le relais des premiers gaffeurs. Il faut affiner les ultimes bavettes du processus de négociation.

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Déjà que la somme avancée de 20 millions d’euros de travaux est jugée insuffisante, nous voilà replongés dans les drames de l’incompétence. Rien n’est ficelé et plus personne déjà n’y comprend goutte. Restera au bon peuple à payer les factures. Mais, ce sera plus tard, après les élections communales.
Le ministre wallon, Michel Daerden, l’ironie cinglante pour tout le monde, sauf pour lui-même et sa famille, a quand même mis de côté 18 millions d’euros, afin de voir venir Ecclestone et les entrepreneurs routiers avec leurs gros sabots.
A propos de dépense, où en est le plan Marshall qui allait faire exploser la boutique du « Vieil Elbeuf » où se tapissent les Baudu, nos peureux industriels, comme dans le livre de Zola « Au bonheur des dames », pour en faire des supers besogneux mondiaux à la Mittal ?
Parce que si c’est pour la gloire des trois épiciers et des deux hôtels au bord de piste qu’on en arrive à endetter un peu plus les Wallons, plutôt que décoller pour paraître moins cloche devant le miracle économique flamand, il faudrait peut-être changer la formule en changeant nos responsables.

04 juillet 2006

Basses œuvres et grandes manœuvres

L'alliance Severstal-Arcelor a vécu. L'assemblée générale extraordinaire d'Arcelor, qui s'est tenue, le 30 juin, à Luxembourg, a voté contre cette fusion proposée le 26 mai par Arcelor pour contrer l'OPA, alors hostile, de Mittal Steel.
Le groupe russe recevra en compensation 140 millions d'euros, qu’on devrait pouvoir, s‘il y avait une justice, retirer du pactole de sortie de Guy Dollé.
Les Beaufs de la Région wallonne n’ont pas peur. Mittal a signé des engagements pour le maintien de la sidérurgie dans les deux bassins. Pourtant, ils devraient : une suppression de
25 000 à 30 000 postes (sur 320 000) pour un coût de 450 millions d'euros par an est déjà prévue. C’est même ce qui a décidé les petits porteurs.
Puisque Gros QI a les papiers signés de Mittal dans le coffre à Namur, les métallos peuvent se la couler douce, tel est le mot d’ordre. On sait comme par le passé les Beaufs de la Région n’ont pas eu le flair. Enfin, puisque l’autre à les papiers…
Les 30.000 sur le carreau, c’est pour tout de suite… après on verra.
Les bidons s’arrangent chez les porteurs côté ARCELOR.
C’est plus facile pour Mittal qui fait avec son fils tout le Conseil d’administration à eux deux. Approuvé à 99,99 %, la fusion avec Arcelor, un score pareil rappelle les républiques bananières. C’est Mittal père qui a voulu ce petit dixième de mécontents, à moins que ce ne soit sa belle-mère ?
Tout le monde se félicite. L’union devient grandiose. Pourquoi pas la signature au château de Versailles avec les grandes eaux et le feu d’artifice sur le plan d’eau des Suisses ?
Seule la direction d'Arcelor semble mal vivre les événements.
Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM), s’est faite Guy Dollé, amoureux transi de l’alliance avec le Russe Severstal.
Pour mercredi 5 juillet, Aditya Mittal, directeur financier de Mittal Steel, va fignoler les départs de l’ancienne direction d’ARCELOR, avec Martine Hue, directrice des relations investisseurs chez Arcelor.
Mais la pièce est loin d’être jouée. Si d’ici le 13, les actionnaires ne déposent pas en masse leurs actions d’ARCELOR, le Guy Dollé qui a la main sur la poignée de la porte, pourrait revenir s’asseoir dans le bureau qu’il quitte à regret.
On voit comme ces gens, qui ont pourtant la responsabilité de conduire plus de 300.000 hommes, une armée trois fois plus forte que celle que les Américains laissent en Irak, se moquent bien des travailleurs et des Etats dans lesquels ils établissent leurs usines de ferrailles.
Des rumeurs circulent. Les regroupements au sommet sont à la mode. Renault-Nissan pourrait copiner avec General Motors. Hier, c’était le projet français de regrouper gaz et électricité.
Les petits boulots n’y sont concernés que pour faire les frais des restructurations. Il ne doit pas y avoir plus jouissif pour un patron que de prévoir des purges de 30.000 personnes.
Pensez, les économies qu’ont fait sur les salaires se convertissent en stocks-options. C’est quasiment la règle de trois de l’entreprise mondialisée. Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai ce que cela va te rapporter.

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Si la vie d’expert n’est pas drôle et les gouvernements à jamais ridicules, les clowns jaillissant de sous les chapiteaux mondialisés sont tous des économistes qui ont la cote.
Mieux que les avocats, les économistes disent tout et son contraire, avec la mauvaise foi absolue de ceux qui n’en savent rien et ont une chance sur deux de se tromper et par le fait même de tromper les autres.
Au niveau le plus élevé, les grandes manœuvres se poursuivent donc et se poursuivront de plus en plus et, allant crescendo, finiront par faire du monde une seule et vaste entreprise.
Qui sera le super PDG ?
Huxley s’est trompé en attribuant ce rôle à un descendant de la famille Ford.
Bill Gates est en passe de se retirer du jeu en versant dans le caritatif.
Alors qui ?
Un prince du pétrole ?
Je parie que cette interrogation majeure si elle était posée à Gros QI mettrait son ego en effervescence. Et si c’était lui ?

03 juillet 2006

Louise pochtronne !

-Tu sais, Gustave, je ne t’ai jamais aimé.
-Pourquoi tu me dis ça maintenant ?
-Parce que j’ai envie de te faire souffrir.
-Quelle mouche te pique ? Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Tu es d’un monstrueux égoïsme.
-C’est la meilleure. T’ai-je jamais manqué dans quoi que ce soit ?
-Tu es bas, Gustave, tu es un Oméga. Tu passes à côté de quelque chose d’important dont tu ne soupçonnes même pas l’existence.
-Quoi ?
-Le grand amour, celui qu’on n’a qu’une fois dans sa vie.
-Quoi le grand amour ? Celui que tu me portes ?
-Justement ;
-Tu viens juste à peine de me dire que tu ne m’as jamais aimé !
-J’aurais pu t’aimer ainsi. C’est toi qui ne l’as pas voulu.
-Moi ?
-Parfaitement. Ta conduite est ignoble. Tu me négliges.
-Comment, je te néglige ?
-Oui. Je te demande un service, un seul service et tu ne sais pas me le rendre.
-Lequel ?
-Tu me déçois terriblement.
-Quel service ?
-Ah ! tu le sais bien et tu feins de l’ignorer.
-Je ne vois pas
-Voilà. Le mot est lâché. Tu ne vois pas. Tout est dans cette réponse, Gustave. Ta lâcheté, ton monstrueux égoïsme… Tu ne vois pas ! C’est fou ça… Mais ça ne fait rien. J’ai bien fait de me venger avant.
-Te venger de qui ? De moi ?
-Parfaitement. Tu te rappelles les transformations à l’appartement l’année dernière ?
-Oui.
-Je me suis tapé le menuisier.
-Le type qu’on avait pris en noir parce que sa femme l’avait quitté et qu’il avait besoin d’argent pour payer l’avocat !
-Celui-là même.
-Et pourquoi as-tu fait ça ?
-Pour te punir.
-De quoi ?
-De ce que tu m’as fait.
-J’enrage, à la fin. A ce moment-là tu ne savais pas encore que mon monstrueux égoïsme allait te décevoir au point que tu allais prendre un amant !...
-Deux.
-Quoi, deux ?
-Oui, le menuisier et le type du dégât des eaux.
-Quoi, lui aussi !
-Tu vois, hein ! que cela te fait quelque chose… Tu te rends compte où t’as mené ton égo démesuré…
-On ne sait pas discuter avec toi. Tu tiens des propos décousus, incohérents… Tu as bu… hein ?
-Moi ?
-Oui, toi, tu t’en es jeté quelques-uns dans le cornet…
-Mais, mon cher, je vous emmerde.
-C’est bien ce que je disais.
-Comment préfères-tu que je t’appelle ? Henri ou Victor ? Henri c’est le menuisier et Victor le « Dégât des eaux ».
-Où as-tu mis la bouteille ?

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-Derrière l’évier.
-Mais elle est vide !
-C’est bien ce que je te reproche.
-Comment vais-je savoir si ce que tu me racontes avec Henri et Victor n’est pas insensé ? Quand je repense à leurs pauvres gueules… merde !... Tu te tapes n’importe quoi !...
-Parle pour toi, pauvre type.
-C’est vrai, quand je te vois… Mais qu’est-ce qui m’a pris ?
-Si tu choisis pas entre Henri et Victor, je vais choisir pour toi, une fois de plus. Je choisis Victor. Dorénavant, c’est ton nom… Victor. Il te va bien.
-C’est le plus dégueulasse des deux !...
-Justement. Tu lui ressembles très fort… Eh bien ! Victor…
-Gustave !
-Eh bien ! Victor, quand est-ce que tu montes une bouteille de la cave ? Ta Louise a soif, mon gros rat…

02 juillet 2006

Les affaires sont les affaires.

A quelques mois des Communales, les affaires feront la rentrée chaude au mois de septembre.
Ce n’est pas possible que gros QI éteigne tous le incendies d’un coup, surtout que celui de Charleroi couve encore avec Van Cau et ses fidèles pyromanes.
Du côté du boulevard de l’Empereur, on met des cierges à sainte Gudule pour que les « erreurs » ne fassent plus la Une des journaux.
Le théâtre des galeries feraient bien de remettre en scène « Les affaires sont les Affaires » d’Octave Mirbeau, pièce de circonstance, avec la réplique digne d’un film de Michel Audiard : «Ton père ne peut pas être un malhonnête homme, puisqu’il est l’ami d’un ministre. »
Dans le pot-bouille d’audit, le va-et-vient des contrôleurs, on ne s’y retrouve plus. Qui est honnête et qui ne l’est pas ? En attendant les présumés innocents deviennent de plus en plus nombreux.
Si on faisait un sondage afin de connaître l’opinion, les ¾ des sondés estimeraient que l’enrichissement personnel, ce n’est pas grave et qu’à leur place, ils poigneraient de la même manière dans les caisses. On n’aime pas les voyous en Belgique, mais voler les Communautés n’est pas vraiment voler. Les arracheurs de sacs de vieilles dames sont avertis, pour être blanchis, il faut quitter l’artisanat. Voler en grand, n’est pas voler. En col et cravate, le voyou s’humanise. Il entre dans le grand cercle des bourgeois du Royaume dont les membres ont presque toujours un voyou dans le passé familial qui a changé opportunément sa blouse de forçat pour un complet trois pièces.
Parmi les malmenés de Charleroi, Cariat ne s’est-il pas dit ravi d’être inculpé ?
Les autres partis ne sont pas à l’abri d’un envoi de Commissaire du gouvernement. Le MR à Malmedy en sait quelque chose.
Jusqu’à la condamnation, ils font tous confiance dans la justice de leur pays. Après, s’ils sont condamnés, il doit s’agir d’une erreur, d’une mauvaise interprétation du dossier, enfin de quelque chose d’injuste qui fait écran à leur bonne foi. Certains n’hésitent pas à parler de complot.

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Nous sommes d’abord inviter à faire la différence entre les prévenus et les condamnés. Quoique, cela va de soi, si vous en avez certains qui sont incarcérés présumés innocents, il n’y en a pas des masses qui sont condamnés à la prison ferme, la préventive couvre la peine, ou mieux, le sursis, le plus souvent, évite les séjours inopportuns.
En général, tout finit par la reconnaissance d’une série d’erreurs, mais de bonne foi. Ils s’en expliqueront le moment venu, sinon au Tribunal auprès duquel ils restent à disposition, ou devant les instances de leur parti, dont ils acceptent à l’avance un blâme, surtout s’il est léger.
Toutes leurs décisions sont courageuses et sont saluées par leurs homologues « qui auraient agi de la même manière ».
Ils le jurent tous, ils sont tout à fait transparents, même les obèses. Tout ce qu’on leur impute ne tient pas debout. Ils n’ont jamais pris le moindre centime, ils ont bien reçus les clients et les fournisseurs, parce que c’était la seule politique possible. Tandis que leurs invités faisaient bombance, eux mangeaient une frite boulet à la terrasse.
Comme souvent, il n’y a que des avocats contre d’autres avocats, ou des avocats contre des magistrats, ils agissaient honnêtement mais de manière illégale. Les confrères apprécient la fine dialectique.
Gros QI pourrait en témoigner, entre un socialiste corrompu et un MR malhonnête, il n’y a pas photo. La corruption n’est que momentanée, tandis que la malhonnêteté a un caractère permanent.
Comme a dit un jour Jacques Médecin, rapporté par le Canard enchaîné : « A aucun moment, je n’ai demandé de l’argent, mais j’en ai accepté ».
Tout n’est qu’une controverse autour de la notion de « biens sociaux » et de ses éventuels abus. Le voeu des prévenus, c’est de mieux répartir les abus entre les protagonistes et l’entreprise, de sorte que les responsabilités soient diluées. Un ouvrier qui accepte une augmentation de salaire de son patron, ne se rend-il pas complice d’abus de bien sociaux ?
De toute manière, ils sont tous innocents et ils entendent bien qu’un jour cela soit reconnu.
C’est l’électeur, plus que le juge qui décide.
Et on voit bien de ce point de vue, que le jugement rendu suivant le code judiciaire est presque toujours fautif.

01 juillet 2006

Panique et course à pied

Sous la rubrique « Les Beaux » voici rien que du souvenir…

Nos braves n’en sont pas encore revenus.
Un sprint resté célèbre : Liège - Toulouse, à pied, à cheval et en voiture…
De l’avis unanime, la courette que ça a été en mai/juin 1940 !
Du petit vieux, au général de corps d’armée, de l’enfant en bas âge aux pères de la Nation, l’oreille tendue, le regard fixe droit devant, le sprint pour le dernier train, l’espace ouvert sur la dernière route sous les Stukas, la confusion des vélos, les richesses semées dans les champs… les bras au corps, le souffle court : amis sportifs, bonsoir !
Les Etats-majors à la dérive, regroupant les cadres sur une « défense préparée à l’avance », tellement loin du front, qu’on pouvait prendre des bains de soleil au bord des rivières, loin de l’arme de service. Du reste, les papiers, les plans, les cartes, les stratégies avaient disparu, semés quelque part sur le chemin entre Dunkerque et les Pyrénées. Le Top secret aux égouts, la coulante avait besoin de papiers toilette !
L’Haut-lieu n’a pas de motif à se rengorger. Il est toujours le même… juin 40, à la chiasse, et juin 2006, même combat pour l’oseille, même chants guerriers et même sprint au cas où les choses se gâtent.
Certes, on oublie vite. Les mêmes, encore essoufflés, pas honteux pour un sou, sont revenus fin 45, avec brassard et chants patriotiques, nous reprendre en main, et pas qu’un peu, histoire de voir qui était toujours le patron.
Alors, vous pensez, 60 ans plus tard, comme on a tourné la page…
C’est peut-être la seule égalité à laquelle notre démocratie s’est astreinte : la fuite !... l’irraisonnée pour le petit populo et la honteuse pour l’Haut-lieu.
Certes, nous eûmes les braves des braves, ceux qui, une fois la Manche franchie se sont arrêtés à Londres pour regarder enfin derrière eux, la Wermacht qui savait pas nager et, forts de la barrière d’eau, ont commencé à reprendre du souffle : Ici Londres, la voix de l’espoir ! Il était temps.

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C’est mon grand oncle Lambert qui m’a raconté la chose, il y a bien longtemps. Serveur à un poste de DCA au lieu-dit les Coins de terre, derrière l’école communale du plateau à Bressoux, mai 40. Voilà, je dis tout, les anciens pourront vérifier.
Les artilleurs étaient là pour tirer. Et ils tirèrent. Au point qu’ils ont touché un gros zinc qui s’est probablement écrasé du côté de Visé.
Il fallait alimenter les bouches à feu… quant à trouver des obus ! Les officiers, sans prévenir s’étaient fait la malle en partant avec la clé des caissons ! Alors, les pioupious sont partis aussi, sans baragouiner : abandon de poste. Que voulez-vous qu’ils fassent ?
L’élite n’a pas toujours failli. Il s’en est trouvé quelques-uns. C’est ainsi que ça se passe. Les héros ne sauvent pas la patrie, non, ils sauvent d’abord l’honneur de ceux qui fuient. Ainsi, par amalgame, après, les couillons se mêlent aux autres, tout le monde est content et tous ont droit à la Brabançonne et aux remerciements du laboureur, revenant des labours et tenant fièrement la main de son paysan de petit-fils, comme le sculpteur les a figés sur le monument aux morts de Beaufays. On devine ce qu’il dit cet homme simple : Regarde, mon fils, ceux qui se sont dévoués pour que tu trimes après moi dans nos champs.
Et cette blague de l’élite patriote se perpétue encore de nos jours. Rectifions : ce ne sont pas les élites qui ont sauvé la Belgique des nazis, mais les petits, les sans-grade (j’enlève « les obscurs » pour ne pas faire théâtre). Et cela se vérifierait encore de nos jours, si un illuminé venait à flanquer la frousse, fort d’une armée réputée « imbattable ». En veut-on un exemple ? Armée d’occupation tant détestée, certes, l’armée américaine en opération en Irak; mais, qui meurt dans ses rangs ? Peut-on citer un seul officier supérieur parmi les près des trois mille morts actuels ?
L’Haut-lieu devrait y réfléchir. Donner moins l’exemple, la ramener moins souvent question morale et fidélité et tout…
Le peut-il ?
N’est-il pas porteur de pagailles et d’exactions comme en juin 40, à partir de situations où il n’y a plus que l’homme qui vaille, ses dorures, son statut, son bagout, son argent devenus inutiles ?
Aussi, quand l’Haut-lieu réclame des sacrifices, l’employeur des têtes, et qu’au nom de la Société, ils exhortent aux nécessaires resserrements… méfions-nous.
Qu’auraient-ils fait en mai 40 ?
Par la nature des choses et connaissant les hommes, probablement la même chose que leurs grands-oncles.
Ils ont la courette dans le sang. C’est dans leur nature. A force de croire qu’ils sont au-dessus des autres et que leur autorité s’appuie légitimement sur une capacité statutaire, codée depuis l’école et les premiers mandats, ils en sont persuadés.
Mais que le loup sorte de sa cage, qu’un cataclysme dévaste leur fief, on ne voit plus que leur derrière, comme le singe qui s’élève le long du tronc d’un arbre, qui lorsqu’on lève la tête, ne nous dévoile que ses parties honteuses.