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Gros commerces.

L'échec des négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce est donc consommé ce lundi, entre l'Union européenne, les Etats-Unis et les économies émergentes. Comme dans toutes les histoires de machines à sous, c’est toujours l’autre, l’escroc, qui met de la fausse monnaie dans la fente. Plus que jamais, c’est le chacun pour soi, en même temps que les pays pauvres pourront se brosser pour une attitude collective indulgente à leur égard.
C'est une catastrophe pour les économistes qui croyaient – les naïfs - pouvoir réglementer quelque peu le foutoir actuel. Que les jongleurs de devises se rassurent, ils pourront patauger pas mal de temps dans le marigot du commerce à la sauvette. Evidemment, les Libéraux qui croyaient pouvoir présenter un travail honnête pour aider les démocraties, sont les dindons de la farce.
Déjà les cocus se rebiffent, comme l’Inde et le Brésil dont les agricultures ont besoin de règles pour survivre.
Les négociations commencées à Doha au Qatar pour un commerce équitable ont été interrompues. Les petits pays producteurs dénoncent les Etats-Unis qui n’ont pas voulu sortir un dollar pour la bonne cause.
On n’est pas riche pour rien. Washington les retient avec un élastique sous prétexte que l’Irak lui coûte les yeux de la tête, sans oublier les fournitures de guerre à Israël, ce qu’il nie, évidemment, mais qui pèse aussi dans la balance.
Les Etats-Unis ont pris le relais à l’Europe sur les subventions agricoles. Les producteurs de coton d’Afrique vont le sentir passé et pas qu’eux, l’Amérique du Sud pour survivre va se remettre à la coca.
Bien entendu, Washington n’est pas d’accord. Le valet anglais, embarrassé, n’a pu voler au secours de son maître qu’en renvoyant les parties dos à dos. On va voir refleurir les accords de libre échange, entre gredins et sans remord pour les pauvres.
Les places s’agitent déjà à la recherche de partenaires pour les marchés juteux qui reprendront de plus belle.
On peut ricaner tant qu’on veut, mais cette mésentente au sommet fait la preuve qu’on est allé jusqu’au bout du système et qu’il est usé jusqu’à la corde.
Aux velléités d’ordre va succéder un plus grand désordre encore qu’avant les arrangements de la conférence du Qatar.

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C’est inéluctable, d’autant que le pétrole entre dans ses vingt dernières années de production satisfaisant la demande mondiale. La pénurie de pétrole, pronostiquée entre 2010 (pic de Huber) et 2020 (Agence Mondiale de l'Energie) exige une réduction drastique de nos consommations ... Les Etats-Unis en compétition avec l’Europe et bientôt l’Inde et la Chine sur les questions essentielles de l’énergie n’entendent pas diminuer leur consommation.
Alors, ils n’en n’ont rien à cirer de la parcimonie écologique. Ils sont même prêts à faire la guerre afin de ne pas tarir leurs pompes. Alors, vous pensez, la morale, le capitalisme à visage humain qu’appliquent Socialistes et Libéraux, c’est du rêve pour les dirigeants et du pipo pour le bon peuple.
Le radeau est poussé par les vents, on ne sait pas où il va, mais on continue à ne se pas croire naufragés. On essaie de trouver de la cohérence où il n’y en a pas.
Nos économistes exercent un dur métier. Ils doivent faire croire que tout s’autorégule, que les marchés se tendent et se distendent au plus grand bénéfice des consommateurs et qu’enfin, le système capitaliste est le seul concevable, avec comme ultime slogan : moins il y a d’entraves, mieux on se porte. Alors qu’en réalité, moins il y a d’entraves, plus c’est la jungle.
Ce qui est hallucinant, c’est qu’au contraire de l’Europe qui va d’échec en échec, mais qui réagit à chaque fois et qui finalement aura un jour un commun dénominateur de progrès, l’OMC n’a pas d’arrière plan, de compromis envisageable. Cela veut dire que le système capitaliste n’a pas d’alternative, au moins préparée par ses instances.
Quant à l’altermondialisme, ne rêvons pas. Ce n’est pas un système de seconde ligne qui aurait été prévu en cas de déraillement du train fou.
Il n’est pas du temps où le marxisme avait son laboratoire dans les pays de l’Est.
L’altermondialisme ne serait pas une mauvaise chose en soi, si ce moyen de changer les rapports commerciaux pouvait s’appliquer intégralement dans la gestion économique d’un pays. Las ! Il ne peut vivre sans le capitalisme qu’il n’a pas la prétention de remplacer.
Nous voilà bien seuls dans une usine à gaz, sans savoir si demain elle ne va pas exploser.
Si encore, on ne dupait pas les populations ?

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