Haute trahison.
On savait les Anglais adhérents à l’Europe pour saboter celle-ci de l’intérieur. Le général de Gaulle se méfiait déjà de cette adhésion. Il n’avait pas tort. Les liens qui unissent la Grande Bretagne aux USA sont bien connus. Il ne fait aucun doute que les Anglais à Bruxelles roulent pour la mondialisation et pour une économie calquée sur le modèle américain et pas du tout pour une Europe sociale.
Ils avaient des complices !
Au lendemain du 11 septembre, beaucoup de choses ont évolué du côté du président Bush et de son faire-valoir anglais, notamment la notion de démocratie. Au nom de la lutte anti-terroriste, on a volontairement changé les règles de celle-ci, avec des espaces de non droit comme à Guantanamo, des survols illégaux des territoires amis par des avions de la CIA et de l’Armée américaine, on sait à présent par la révélation de journaux américains dont le New-York Times, que la CIA a pompé des renseignements financiers du réseau Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), banque de données des transactions financières internationales installée à Bruxelles, avec la complicité de la Banque nationale de Belgique et des ministres Reynders et Onkelinx qui auraient été informés par celle-ci.
Nous voilà bel et bien complices de la CIA et de ses combines fumeuses, presque toujours illégales et fleurant bon un Régime qui n’est pas tout à fait le même dans lequel se croit l’électeur.
Personne ne peut nier ce nouveau coup fourré entre Alliés puisque Washington a confirmé vendredi avoir espionné des transactions bancaires, au nom de la lutte antiterroriste.
Si l'affaire fait grand bruit aux Etats-Unis, les organisations de défense des libertés s'inquiètent et les Démocrates sont montés au créneau, par contre cela n’empêche pas la placide Belgique de roupiller ferme sur l’inaltérable assurance que tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Nous avons parmi les tout premiers personnages de l’Haut-lieu des gens qui se sont rendu complices d’espionnage pour une puissance étrangère. Au lieu de dénoncer avec vigueur l’immixtion des USA dans des affaires privées du citoyen belge, les garants de nos libertés se sont tus et, par leur complaisance, permis l’appropriation par la CIA de données essentielles touchant à la souveraineté du territoire. A partir du moment où des dirigeants d’un Etat ont de tels comportements, même si, au départ, ce n’était que la qualification d’espionnage industriel des flux financiers industriels et des avoirs particuliers dont on pouvait accuser les USA, leur participation requiert le saisissement des instances juridictionnelles les plus hautes. En temps de guerre, ce serait la cours martiale.
Le terrorisme international, l’excuse évoquée par John Snow, secrétaire américain au Trésor, a bon dos. Qu’il convainque la droite aux USA, c’est une question qui ne nous concerne pas. Mais, que ce soit également la même raison qui ferme les yeux de nos ministres, voilà qui est surprenant. Que je sache, nous ne sommes pas une succursale américaine comme Londres est en train de le devenir ! Ou alors qu’on le dise tout de suite et qu’on demande à mettre une étoile supplémentaire sur le drapeau américain et qu’on ne nous parle plus de la Belgique.
Nationalistes, mes propos ?
Nationalistes, parce que luttant dans mon pays pour une autre politique, je n’aurais eu à combattre jusque là qu’une fiction d’Etat, avec une mascarade de programmes des partis ?... et que socialistes et libéraux ne seraient rien d’autre qu’une joute entre Républicains et Démocrates et que notre avenir se jouerait à Washington ?
Cette affaire n’est pas isolée. Il est possible qu’il y en ait encore de plus honteuses à l’instar de l'extension constante des pouvoirs que l'exécutif américain s'octroie depuis le 11 Septembre. Qui nous dit que le scandale des écoutes de l'Agence de la sécurité nationale (NSA), qui a espionné des millions d'appels téléphoniques ou mails d'Américains n’a pas été étendu à la Belgique ?
Les Etats membres de l’Europe sont en pourparler pour planifier les recherches de délinquants à l’espace européen, avec la collaboration des polices, qui nous dit que le dossier central qui va naître ne sera pas communiqué à Washington par les ministres « de bonne volonté » via le bureau de la CIA installé à Bruxelles ?
Sur le temps qu’on amuse le citoyen avec les notes de frais des sociétés de logement, se perpètrent dans l’ombre des crimes d’Etat qu’il conviendrait en priorité de traiter au plus vite.
Qu’est-ce que la ministre de la justice attend pour désigner un juge d’instruction ?