Vous avez dit ignoble ?
A Sinchon, il sen est passé de raides lors de loccupation du colonel Harrisson le 17 octobre de cette année-là ! Dabord le personnage, une sorte danimal dégingandé et à principes, lair cow-boy des plaines, vous voyez à qui cela vous fait penser ? Il fit placarder dans toute la ville lordre suivant :
« Mes ordres ont force de loi, et quiconque les outrepassera sera puni. Détruisez tous les bandits rouges afin de libérer la Corée du Nord des communistes. Il convient de tuer tous les fonctionnaires communistes, ainsi que leurs subalternes et leurs domestiques, leurs sympathisants et leurs familles ».
A Sinchon, les soldats américains se sont empressés dobéir à cet ordre qui libérait leurs instincts. Les pervers sen sont donnés à cœur joie. Ils se sont conduits de telle manière que la justice internationale naurait pu que traduire Harrisson et son état-major devant son tribunal, si cette institution avait existé en 1950.
Dès le lendemain de leur installation, les Américains commencèrent les massacres.
Tout ce qui suit est rigoureusement authentique et vérifiable. Restent sur place un musée, les noms des victimes, des photos terrifiantes, quelques outils des supplices et des tombes collectives. Les balles dans la nuque étaient américaines, elles doivent encore être logées pour la plupart dans les premières vertèbres de plusieurs centaines de victimes.
Neuf cents hommes réfugiés dans une cave furent brûlés vifs après que les Américains après y avoir déversé quelques fûts dessence y aient mis le feu.
Trois jours plus tard, cinq cent vingt hommes désarmés furent dynamités dun coup.
La liste sallonge et nest plus quune suite dhorreurs : septante femmes tuées un jour ; un autre deux mille femmes attachées à leurs enfants et lestées de chaîne jetées dun pont dans la rivière ; et surtout des viols tous les jours suivis de la mise à mort de la victime, des instituteurs et des classes entières délèves massacrés.
Larmée américaine conserva le contrôle de la ville pendant cinquante deux jours. Un peu partout dans Sinchon des charniers marqués aujourdhui par des tumulus rappellent que sous terre des milliers de suppliciés anonymes reposent. Sous le principal tumulus, quatre cents mères et une centaine denfants y dorment à jamais, la plupart assassinés au napalm par les militaires américains.
Au total cinq mille six cent soixante quatre personnes périrent à Sinchon, une petite ville de quelques milliers dâmes, pendant ces cinquante deux jours.
On pourrait allonger la liste des méfaits « de la plus grande démocratie du monde ».
Une Commission a enquêté en 1953, sur les lieux de ces hauts faits darme. Ce qui na pas empêché le colonel Harrisson de se faire photographier sur les charniers dans des poses avantageuses.
Ce tueur galonné na jamais été inquiété.
LONU a fait quelques pirouettes avant de passer à autre chose.
De la Corée on pourrait passer au Vietnam, parler des défoliants, des ratissages, des crimes collectifs, glisser un œil vers les dernières bouffées dorgueil de Bush et des exploits des Marines en Irak.
Cen est assez pour ce soir.
Alors, quand nos pères la vertu, Louis Michel en tête, font lapologie de la démocratie, je me demande si quelque part, ils ne feraient pas plutôt, dans leur inconscience ou leur cynisme, lapologie du crime organisé.
Personne noserait écrire ce que vous allez lire, mais comme cest Gustave Flaubert tout le monde ferme sa gueule :
« Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de merde quil est temps de ne plus en avoir du tout. »
Quen pensez-vous ?