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Melancolia

L’ineffable poète – tant réclamé de ses fans - étant momentanément interdit de roucoulements pour cause de séquestration prolongée à Vilnius et l’heureuse naissance attendrissant tous les cœurs, à l’exception de ceux qui n’ont jamais mis les pieds sur la planète de Saint-Exupéry à se faire expliquer un mouton, il me reste à joindre à l’acide citrique de Lituanie et au sucre d’orge bien de chez nous, une petite ritournelle que j’écrivis jadis pour une Espagnole qui ne s’en montra pas plus satisfaite que cela.

Melancolia

Son âme est ensevelie
Sous les plumes de l’ara
Dans les larmes elle rie
Quand joue la guitara

L’oiseau de mélancolie
Du ciel de la señora
A ses pieds se réfugie
Quand joue la guitara

Elle ment comme Thalie
Pleure comme Deborah
Mais elle aime à la folie
Quand joue la guitara

Les cordons blancs se délient
Qui tenaient la gandoura
Les ailes de l’ara plient
Quand cesse la guitara

Et la fine raclure qui ose soutenir que ce n’est pas assez aérien, mélodique et tout le tremblement, je lui fous une baffe dans la gueule – sans intention de la donner – et qu’on ne vienne pas m’emmerder sous prétexte de traumatisme crânien.
Par contre si une mignonne trouve le phrasé subtil, le parcours suffisamment poétique pour m’envoyer sous enveloppe parfumée un vase lacrymal de ses pleurs d’émotion, je promets de ne pas lui casser deux dents tout de suite.
La môme Thalie qui m’asticotait, si je lui ai un peu abîmé le tarin, c’est qu’elle l’avait cherché. Elle s’en remettra. Il paraît que vu par les archéologues, la chose a plus de valeur. A vous de juger.

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