Un parcours denfer.
Je voudrais comprendre ce qui pousse lhomme ordinaire à laction violente dans un mouvement nationaliste ou religieux, à lopposé dune vie jusque là honnête et exempte de pulsions criminelles ?
Exemple les nationalistes corses.
Quand des activistes font sauter des installations de lEDF plongeant un secteur dans lobscurité, quel est lintérêt de la chose, attendu que les dynamiteurs se pénalisent eux-mêmes ?
Cest pareil en Irak, à croire que nationalistes et intégristes se ressemblent. Lorsque des saboteurs percent une importante canalisation deau, laissant cent mille habitants sans le précieux liquide, si ça se trouve en rentrant de sa journée dattentats, lintégriste ne boit pas son thé parce quil ny a pas deau !
Ces activistes, espèrent-ils persuader les populations que les occupants sont les responsables de leurs méfaits?
Quoique les sabotages, comme les crimes de sang, soient odieux, on peut comprendre que des gens qui vivent mal une occupation étrangère, sen prennent aux troupes sur le terrain ; mais quant à détruire leur propres biens au risque de tuer des innocents et plonger des quartiers entiers dans lembarras ?
Le désespoir aveugle les consciences.
Le raisonnement qui conduit à se ceinturer dexplosif afin de se faire sauter au milieu dune foule ennemie mest aussi incompréhensible quun ordre dune puissance militaire à dévaster des maisons remplies dinnocents par représailles un jour et le lendemain par provocation.
Il ny a pas de cause sacrée qui vaille la vie dun homme. Doù la nécessité du droit dingérence des Nations Unies dans des situations où lhomme perd la raison. Il faudrait dans le cas précis de la Palestine se passer de lautorisation dIsraël afin de placer une force dinterposition qui restreindrait les prétentions doccupations des territoires de son armée et de ses colons. Quant à lIrak, les Américains vont apprendre à leurs dépens quon nenvahit pas un pays comme cela, même si Saddam Hussein était un odieux tyran.
La Communauté internationale est responsable en partie des années dexactions et de crimes au Moyen-Orient.
Mais le comble de lhorreur et de la bêtise est atteint en Algérie où il ne se passe pas un jour sans que des assassins égorgent ce qui leur tombe sous la main.
Au départ le mouvement intégriste gagne les élections et se voit interdire le pouvoir par larmée. Une frustration ressentie comme un déni de démocratie conduisant à la criminalité, cela est dautant plus aberrant que ces « démocrates frustrés » auraient dû être les premiers à défendre le principe de la liberté dexpression, puisquils se posaient en victime ! Au lieu de cela, les voilà dhorribles massacreurs. Malheureux pays qui vit deux oppressions : les intégristes et les militaires.
Les besoins de linstruction en Algérie sont tels quils conduisent les Imans à prendre des responsabilités qui seraient plutôt celles que devraient prendre des instituteurs laïques. Mal formés, plutôt analphabètes, je ne vois pas ce qui serait de nature à changer des hommes tombés aussi bas de léchelle humaine que ces intégristes algériens. La seule excuse est lillettrisme, lincommensurable bêtise au front dairain, intransigeante et imbécile.
Vraisemblablement en Algérie, la raison sen est allée depuis longtemps.
Lintégrisme nest pas accidentel, ni nouveau. Il est au contraire aussi ancien que les croyances et bien plus vieux que lhumanisme et la tolérance. Dans des moments de transformations rapides de la société, les gens sy réfugient afin dy calmer leurs angoisses. Dieu est un refuge sûr, puisquen principe il ne se trompe jamais ! Lhomme surtout, au fil des siècles, a appris quil pouvait être son interprète et lui faire dire nimporte quoi.
Voilà bien lhumanité dans toute sa compulsion émotionnelle et ses gesticulations démentes !
Toute action qui tend à imposer à autrui ce quil ne désire pas est une action violente et illégitime.
A notre petite échelle, le tagger qui impose ses graffitis sur les portes de garage, les volets ou toute autre surface plane est un violent. Sous prétexte dart ( ?) ou danarchie, il enlaidit la ville, il abîme un site. Il fait de sa démarche un crime contre le bon goût, la raison et la propreté. Il concourt à rendre à la ville un caractère peu agréable. Il sous-tend dautres actions violentes par le décor « coupe-gorge » quil crée. Il rejoint lespèce de petits délinquants qui samusent à dégrader les bus et les espaces publics. Ce sont des voyous, tout bonnement.
Je naime pas ce régime faussement démocratique ; mais je suis prêt à le défendre contre la chienlit que ninspire aucun sentiment altruiste, qui attente à la vie des personnes sans défense ou qui dégrade consciemment lenvironnement dans lequel les petites gens passent une vie déjà assez misérable par elle-même sans nul besoin den ajouter.
Ces marginaux ne sont ni des anarchistes, ni des gauchistes. Ils ne défendent aucun modèle de remplacement du désordre en place. Ils ne font quajouter leur désordre au désordre institutionnel.
On ne peut les désigner que sous deux appellations : ils détruisent lenvironnement, ce sont des voyous, ils attentent aux personnes, ce sont des graines dassassins.
Il ny a pas à sortir de là.
Après ce tour dhorizon du geste criminel en principe « gratuit » au service dun mal être ou dune idéologie, nul ne saurait dire la part – qui doit être importante – de linfiltration de ces milieux fragilisés, des maffias et des intérêts particuliers.
A partir de quel moment un intégriste militant tombe-t-il dans le grand banditisme ? Lintégrisme, nest-il pas, par son essence même, destiné à devenir un champ de criminalité, laissant libre cours à deux courants : lenrichissement par le crime et la libération des instincts de mort ?
Cest laboutissement logique du nationalisme et de lintégrisme religieux.
Il faudrait lutter préventivement, comme on fait dans les raves et les discothèques contre lusage des stupéfiants. Lintégrisme, cest comme le SIDA. Il faut créer toute une éducation pour sen prémunir.
La distinction que lon fait entre une religion et une secte na pas de sens. Lhistoire nous apprend que toute religion commence par être une secte. Lorsquelle est établie, elle a tendance à exclure les autres et par degré redevient une secte.
Il devrait être débattu aux Nations Unies de la nécessité de donner à tous les Etats une direction laïque. Les religieux qui prennent le pouvoir finissent par commettre des crimes au nom de Dieu. Cest dans la nature des choses.
La croyance est personnelle et affaire de conscience. Elle regarde chaque individu. Elle ne saurait être collective sans tomber dans lexaction et lexclusion.
La dictature au nom de Dieu est la pire de toutes. Elle absout à lavance les criminels et elle condamne des innocents. Cest une imposture.
Rien que dans sa formulation, lEtat, géré par les religieux, nest quun crime majeur contre lhumanité.