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Une gauche chicos pour l’avenue Louise.

Qui ne s’est jamais posé la question de savoir pourquoi la gauche participationniste est si aisément récupérée par la droite au premier prétexte ?
Un désastre économique dans lequel ne sont impliqués que des banques et des actionnaires, et voilà la gauche en émoi, non pas tant pour compatir aux milliers de nouveaux chômeurs, que pour rafistoler le tissu économique et voler au secours des patrons pour un redéploiement.
L’aventure d’un gouvernement de droite tourne-t-il à la catastrophe ? Voilà qu’au nom de l’alternance, la gauche réemploie les faillis avec lesquels elle s’associe ! C’est toujours elle qui par le passé mêlait son patriotisme aux affairistes dans des guerres où n’étaient en jeu que des hégémonies dynastiques et des pôles stratégiques, en fournissant sans sourciller les chairs à canon des deux côtés de l’affrontement.
C’est parce que le socialisme réformateur puise ses racines dans la culture bourgeoise qu’il est récupéré si aisément.
Les altermondialistes au Larzac l’ont suffisamment démontré : la gauche participationniste n’a pas d’alternative au capitalisme. Depuis l’effondrement du communisme dont elle a manifestement hâté la fin et empêché les réalisations, acculant le communisme à des fautes et à des dérives, elle n’a jamais envisagé autre chose qu’une atténuation des effets pervers du capital sur le social.
Son discours est trompeur ; car son action telle qu’elle la définit n’aura jamais la force nécessaire pour amender le capitalisme au point de le rendre sensible au progrès des populations laborieuses.
Alors ? De démission en démission, elle en est arrivée à des alliances honteuses, aux désillusions et aux regrets.
Cette non-politique, cette stérilité évidente, vient du fait qu’elle ne s’est jamais définie autrement que par rapport aux deux courants qui ont perturbé le XXme siècle : le libéralisme et le communisme. Le communisme défunt, il ne lui reste plus qu’à circonvenir la droite. Mais, pour cela, elle ne fait pas le poids. Alors ? Incapable de dire ce qu’est le socialisme dans une troisième voie, existe-t-elle encore, puis qu’il n’y a plus rien à négocier entre capitalisme et communisme !
Elle n’a aucune spécificité. La preuve, d’une législature à l’autre, ses ministres vivent en alternance avec la droite sans aucun problème. Ils peuvent très bien occuper toutes les fonctions ministérielles sans état d’âme. Certes, s’élabore avant chaque formation un cahier des charges ; mais, qui pourrait affirmer que les propositions de la gauche depuis qu’elle est co-gestionnaire de l’Etat ont fait progresser vers une autre société ?
Or, c’est sa définition même qui est en jeu !
On est tellement habitué à ce suivisme que certains citoyens votent tour à tour à droite puis à gauche, d’autres enfin ne votent plus du tout, fatigués de la mascarade.
Trop de dirigeants embourgeoisés ne regardent la société que comme une abstraction, une grande maison d’où ils se sont extraits des caves qu’ils laissent à ceux qu’ils devraient représenter. Ainsi, ils fréquentent au bel étage, ceux qu’ils sont chargés de combattre, avec un sentiment de honte, celui d’être venus de si bas. L’apartenance de classe, si prégnant parmi les défavorisés, ils ne le ressentent vis-à-vis de celle de laquelle ils sortent qu’avec dédain. Ils ne se rendent même plus compte qu’en outrageant les petites gens, ils s’outragent !
Comment voulez-vous qu’ils restent pugnaces ?
De plus en plus de citoyens se considèrent victimes de l’implacable mécanisme de la hiérarchisation sociale. Il n’y a encore que les socialistes naïfs de la base qui croient encore que leurs dirigeants ont un rôle à jouer.
C’est une erreur tragique.
Elle a gagné l’Europe.
Nous n’avons pas fini d’en souffrir.

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