Procès Cools : la longue marche qui narrive jamais !
Des magistrats en pantoufles entrent dans le livre des records !
La semaine qui débute, cest celle du procès des assassins dAndré Cools.
Cest aussi celui de la Justice.
Pensez, douze ans dinstruction. Un record !
Il a fallu douze ans à deux Parquets, deux polices (cétait au temps où Magloire et Croquebol ne collaboraient pas) et plusieurs ministres de ladite Justice pour ficeler une affaire quon nous présente aujourdhui comme une simple affaire crapuleuse : celle de cinq ou six voyous qui se voyaient dénoncés par la future victime de leurs magouilles… une affaire de petits truands !
Alors, là je ne comprends plus, puisque cest si simple, pourquoi avoir jouer les prolongations ?

Certes, il y eut des affaires annexes : les hélico, les financements des partis, la SMAP (Léon va en cassation), mais quand même, Mame Ancia nest pas restée seule sur les dossiers. Il y eut au départ le juge dinstruction Connerotte de Neufchâteau. Les dissociations du dossier de base mirent sur le staff dautres épées de la machine judiciaire. Même si, en plus des polices, les « arrondissements » saffrontèrent dans une lutte dinfluence, laissant Liège sur des montagnes de dossiers, douze années de procédure tout de même… Ce record de lenteur est inouï ! Il laisse supposer des coups de pédale dans la semoule… ou une volonté délibérée douvrir des parachutes.
Procédure dans la procédure, Liège avait gagné son droit de paraître en battant les « paysans » de Neufchâteau en rase campagne !
Ces tribulations pour spectaculaires quelles aient été nont arrangé personne.
Résultat, on ne pouvait pas laisser les inculpés faire douze ans de préventive ! Ou alors, condamner le moins coupable à treize années de prison, pour ne pas perdre la face.
Il a fallu que le maintien en détention ne soit plus nécessaire pour la recherche de la vérité et que les collusions dintérêt ne se fassent plus au nombre de coups sur les tuyauteries de Lantin. On a relâché tout le monde, alors que les deux « fines » pointures tunisiennes ramassaient vite fait vingt ans chez notre cousin Ben Ali.
Pendant ces douze années de confusion, on na pas avancé dun poil et on ne sait toujours pas qui était ou nétait pas dans le coup de cet assassinat.
Entre-temps, Alain Vanderbiest sest suicidé et deux loustics de la mouvance se sont évanouis dans la nature. En dernière nouvelle, il y aurait une disparition « inquiétante » !
Laffaire a connu aussi son « vengeur masqué ». Sauf que le témoin anonyme sest sauvé avec une jolie enveloppe sous le bras. Une pratique rarement employée en Belgique et qui sinspire des méthodes américaines.
Ce qui fait que des éléments de premier ordre vont manquer dès le départ à la recherche de la vérité.
Dans ce procès bidonné par défaut de sérieux dans lorganisation, je serais tenté décrire que jignore si le petit malfrat ou le « Haut lieu » est coupable du crime ; mais ce que je sais, cest que limage que lon avait de la Justice y sera perdante.
Enfin, ultime conséquence, Miss Tout Sourire Onckelinx aura beau exhiber sa nouvelle casquette de Ministre de la Justice, ce nest pas ce procès qui fera que les gens referont confiance à ce fourbi.
Les juges sont descendus de leurs piédestaux.
Ils ne sont pas près dy remonter.
Ils auront beau prendre lair important, étudier des attitudes sévères, ce nest pas demain que de la petite frappe à lhonnête citoyen, on nen pensera pas moins.
Au-dessus deux, le Pouvoir a tort de vouloir jouer au plus fin avec les gens.
Il ne lui reste plus que deux alternatives : passer pour con ou pour pourri.
Nul doute que la connerie a toujours été dans ses cordes. Et même sil joue au con en étant pourri, cest dans ce rôle-là quil est le meilleur.
Harry Baur, Gabin et Raimu ne pouvaient pas faire mieux.
Le délicat, cest de savoir jusquoù un bon comédien peut en faire des tonnes sans devenir mauvais.
Faisons confiance à Madame Onckelinx et les autres sociétaires de la troupe. Depuis le temps quils jouent le répertoire avec succès, ce nest pas demain quon baissera le rideau sous une pluie de tomates.
Le procès, ce nest pas Hernani tout de même. Et Verhofstadt nest pas Victor Hugo. Et puis… et puis… on est en démocratie, non ?
Cette ultime scène, ils la tiennent si bien quelle fait toujours recette.
Elle permet de changer le sens des responsabilités.
Puisquon est en démocratie, les douze ans dattente pour louverture du procès, cest entièrement la faute du public, pardi !
Nos hommes de loi sont responsables, mais pas coupables ; nous, nous sommes coupables mais pas responsables.
On a donc tous intérêt à la fermer.
Nous avons toujours fait cela très bien.