Antoine sexplique.
Tony Vandeputte ce dimanche 2 novembre 2003 sur RTL.
Sil y a bien un personnage dont la constante est à la fois un signe de caractère, mais aussi lentêtement dans lerreur, cest bien lui.
Pour justifier linjustifiable, à savoir un capitalisme pur et dur, lhomme na pas son pareil.
Les licenciements dans les entreprises se font toujours au dernier moment et le cœur déchiré. Ainsi pour Genk, il en irait de la bonne gestion de Ford Motor and C° !
A léchelle plus réduite, un patron ne licencie jamais de gaieté de cœur. Il va jusquau bout du possible avant cela.
Pour un peu lAntoine nous tirerait des larmes. Voilà tellement longtemps quil connaît la musique !
Il a dû en séduire, le bougre, de ces petits actionnaires avides de grosses prises de bénéfice et qui se sont retrouvés gros Jean broyés dans les sautes dhumeur de la Bourse !
Linvestissement en Chine populaire de Ford ? Mais, la prospection dun marché dun milliard de consommateurs va faire produire et au lieu de craindre des décentralisations massives il faut les souhaiter comme un signe de bonne santé qui à terme va doper léconomie occidentale et créer des emplois.
Si je comprends ce raisonnement, plus on perd des entreprises plus on gagne des emplois !
Ainsi les 200.000 qui sortiront de la misère grâce au plan Verhofstadt, cest comme si cétait fait. Juste une question : la reprise, à un et demi ?... à deux points ?
Ce quils sont bien ces gens-là ! Voilà 40 ans quils prédisent du bonheur. Vous pouvez le croire. Cette fois, cest du sérieux, parole de patron.
Puis le papillon butine dautres pistils…
Laltermondialisme lui fait peur tant la violence de certains de ses courants est contraire à tout esprit de dialogue. Comme si les puissantes compagnies qui composent lOMC avaient la moindre intention de dialoguer ! Comme si la violence pour conserver les champs pétrolifères et les terres riches en minerais navaient pas fait jusquà aujourdhui des millions de morts.
Du reste, à quoi bon ? LOMC, toujours suivant notre éminent président de la FEB, cherche à planifier le progrès en promouvant des règles de bonne conduite.
En suivant se raisonnement qui tranche gaillardement de tout sans remord ni arrière pensée, les pauvres finiront par être responsables des dérives et des excès du capitalisme !
La suite de lentretien avec Pascal Vrebos est du pur Jarry.
-Pascal Vrebos : qui cest-y qui va toucher le tiercé dans lordre alors quils sont quatre au départ : Louis Michel, la CSC, Verhofstadt et la FGTB ?
- Le père Ubu : Par ma petite chandelle verte, les trois premiers dans le désordre et la FGTB ne figure pas à larrivée.
La FGTB dans les cordes, jen viens à regretter den avoir si souvent rappelé les dérives. Et du coup, ce syndicat me redevient sympathique. Comme quoi, Vandeputte propagandiste de la FGTB malgré lui, on aura tout vu.
Le comble cest que ce discours dune droite obtuse et sans complexe parce que détentrice de tous les pouvoirs a toujours des adeptes, non pas dans les épiceries, mais dans des milieux dont on espérait plus de lucidité.
Cependant lhistoire est en marche. Les événements ne cessent jamais de moudre leur fine poussière sur ce qui sest passé hier et avant-hier.
Quand les raisonnements de Tony Vandeputte seront invisibles sous la couche du temps, je sens lhomme fort capable de dire le contraire de ce quon a entendu ce dimanche.
Comme en 1789, je vois bien lAntoine hissé par ses supporters sur des cageots et dénoncer aux camarades le plus efficace système de dépouillement des masses qui ait jamais existé !
Ah ! il suffirait dun rien, un vent contraire, lhistoire qui sinverse.
Pour certains la mise à jour, même si elle est un numéro de trapèze, saccomplit de sang-froid, au culot et dans labsolue conviction davoir raison.
Evidemment Antoine, pour lappeler de son nom de baptême, na pas lhumilité du philosophe. Son propos nest jamais quun propos de comptoir.
Après tout, Poutine avant dêtre le président dun Etat moderne, cest-à-dire capitaliste, avait bien été colonel au KGB !
Une dernière petite chose qui contredit déjà ma nouvelle sympathie pour la FGTB, que diable Nollet allait-il faire en cette galère ? Non seulement sa question était plutôt gentillette, mais en plus son syndicat na pas figuré dans le tiercé du patron des patrons. Question aussitôt posée, voilà limage de Nollet qui reste fixe, tout sourire et lair un peu simplet comme à son habitude, tandis que lautre semblait boire une liqueur en servant la réponse.
A sa place, pensionné et hors circuit comme il est, jaurais demandé quand les patrons comptaient rembourser les salariés de tout ce quils leur ont piqué depuis 1945 et quils sapprêtent à rapatrier légalement de létranger ?
On aurait au moins rigolé un bon coup. Ce qui est rare dans ces genres dinterview où le quidam sur la sellette doit avoir lair le plus sérieux possible, pour ne pas quon devine quil se fout du monde.
La cerise sur le gâteau, cest quand le président de la FEB évoque un éventuel successeur.
Ah ! il ne demanderait pas mieux…
- Mais qui, répond Vrebos incrédule ?
Il est vrai quà la FEB il faudra gratter pour trouver.
Mais si, par hasard, on dégottait le phénix ?
On voit dans les yeux dAntoine une flamme incrédule. Puis, apothéose de lémission : certes, Monsieur le Président ne jouerait pas les belles mères, sauf si on lui demandait conseil, il ne pourrait pas refuser.
Juste un mauvais point pour la maquilleuse, alors que le journaliste avait la lèvre supérieure impeccable, il y avait sur celle du président comme une mauvaise transpiration, à moins que cela ne soit un début de rhume. Va savoir…