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Veni, vedi, vici e cornuto...

A l’affût d’une gourance, le plouc épanoui la ferme quand l’histoire le prend de haut.
Le gradé, l’honoris causette des petites cours universitaires, le fonctionnaire à l’a priori, gagnent 50% de bonus au départ sur n’importe quel pignouf qui sait pas que c’est le bel homme qui fait bander Cosette… que Blanche Neige attend le baiser qu’est pas dans ses moyens… C’est la chanson populaire qui le dit.
Quand Maupassant l’ouvre sur un sujet bien scabreux, alors que tout autre que lui irait à l’outrage, le plouc la met en veilleuse et gode à l’admiration.
« Le peuple est un troupeau imbécile, tantôt stupidement patriote et tantôt férocement révolté. On lui dit : “Va te battre avec le voisin.” Il va se battre. On lui dit : “Vote pour l’empereur.” Il vote pour l’empereur. Puis on lui dit : “Vote pour la République.” Et il vote pour la République.»
C’est exactement ce qui se passe en Italie au troisième acte de la « tragédie » irakienne.
Ce n’est pas que je veuille ironiser sur les pauvres types qui sont morts dans le piège à cons de Saddam Hussein. Ils étaient militaires. Ils faisaient leur boulot. Paix à leur cendre.
Non. C’est le revirement de l’opinion italienne – enfin ce qu’en rapporte les médias – qui est bien dans la nature humaine.
L’heure avant le boum, tout qui a l’âge de raison en Italie en voulait au signor Pantalone Berlusconi. Il n’y avait pas de mots assez durs. Mais qu’est-ce qu’on fout là-bas à éponger les conneries du président texan ? Nos p’tits gars servent pas la bonne cause. Qu’on foute la paix aux gugusses qui traînent à midi en chemise de nuit dans les rues de Bagdad.
Z’ont pas pu mettre la main sur Omar en vespa, Bin Laden en treillis vagabonde dans la montagne afghane… trouveront pas Saddam… pas plus à Tikrit qu’ailleurs…ensablé qu’il est à attendre son come back, quand les moudjahiddins yankees rejoindront leurs nanas silconées en Californie.
Tout le monde était contre le cavaliere, sauf sa presse à la botte et sa télévision, strass, paillettes et cuisses de mosca.

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Auprès de Junior à camp David, la Berluche faisait clown blanc… trompette aux lèvres, à la variante de la çonnerie aux disparus… hélico Nebraska : but, hélico Missouri : but…
A cinq dollars la roquette, on est loin de la parade à la guerre des étoiles… tout ça au tuyau dégoût bricolé !
Ça pouvait brailler tant que ça voulait aux balcons des médias, le petit peuple n’en pensait pas moins.
Et voilà qu’un « salaud » (on écrit « héros » de l’autre côté du Jourdain) fait péter sa cargaison d’explosif devant la caserne des carabinieri.
Du coup, Berlusconi se fait reliure à coups de grands effets de « tragediente », main sur le cœur et larme à l’œil. Il a compris le bougre qu’avec les moyens qu’il a, il va mettre le paquet dans la cérémonie aux adieux !... Fleurs, descente d’avion en fanfare funèbre, cercueils sous bannière, c’est toucher l’opinion et baiser à mort l’opposition dans les sondages
Ah ! quand la patrie est en danger, tant de poitrines pour la défendre ! Comme ils sont morts en héros. Que les héros sont grands….
Aujourd’hui si je tenais pareils propos en Italie, je me ferais casser la gueule dans la rue par ceux là qui voulaient mettre les couilles de Berlusconi à leur fenêtre le jour de la procession !
Non seulement le coup de la patrie en danger, ça marche à Rome et à Turin, mais aussi à Bruxelles et à Paris.
La preuve notre RTBf à la cérémonie, au recueillement, au salut de la patrie reconnaissante, exacte comme toutes les autres stations du monde « libre »… au chant d’amour, à l’hymne verdinesque de la République... Et notre délégation, si digne, si tout enfin… je vois ça d’ici !... C’est qu’à la RTBf on marche plus qu’à la vraie larme, la sincère, la perlouze qui mouille le soutif des pleureuses. Le gars qu’a pas la gorge nouée à certains moments pourra pas faire carrière… Pensez, les histoires sacrées, faut pas jouer léger, merde ceux qui s’en branlent ont jamais dépassé le stage…
Recette inépuisable, vieille comme la nuit des temps et qui prend à tous les coups.
A tel point qu’un mec qui boit la tasse dans les sondages sait ce qu’il lui reste à faire.
C’est dire si c’est la bonne manne providentielle pour le commandatore mal aimé des foules et qui étrenne sa nouvelle jaquette grand deuil derrière les cercueils des pauvres types. La façon qu’il a de traquer le faux pli devant les caméras… « el borghese piccolo » va faire craquer toute l’Italie, alors qu’hier il faisait chier tout le monde par son arrogance et son mépris.
Le merveilleux c’est la camera trottoir. Les infinies paroles de réconfort des gens… le pain bénit que c’est pour la patrie et les fleuristes. Tous à la machine à écrire pour le jet de fleurs, au plus loin, sur les marches du dessus de l’incroyable bâtiment mussolinien. C’est la forte tige qui l’emporte, le myosotis n’a aucune chance. Si on pouvait on enverrait le pot avec… façon de gagner deux mètres…
Croyez-vous que les travailleurs armés de l’Italie profonde dans leurs petites boîtes sont bonards d’être là ? Qu’ils remercient l’Europe de tout le tralala qu’on fait pour eux. ? S’ils pouvaient revenir, je suis sûr que c’est mon oraison funèbre qu’ils préféreraient.

S’il y a bien un critère déterminant de la bêtise, c’est bien l’unanimité. Quand vous entendez ce mot-là foutez le camp. Il y a une imposture quelque part.
Si dans le cas présent, vous ne la sentez pas, c’est que décidément vous ne comprendrez jamais rien. Dans ce cas, dégagez de mon blog… y a rien à voir.

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