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Y a pas qu’à l’hôpital qu’on fait l’urgence !

A Liège, la ville prend les vessies pour des citernes.
C’est embêtant quand les lanternes vont s’accrocher aux chalets du marché de Noël.
L’édicule place Cathédrale fermé. Le lieu sous terre au coin de la rue Saint-Gilles et du boulevard de la Sauvenière, comblé !
Quant à la pissotière du boulevard d’Avroy, aux dernières nouvelles, il fallait après la Foire d’octobre se résoudre à un parcours du combattant entre cageots et vieux matelas, avant de mettre un terme à l’impérieux besoin.
A quand un colloque sur la prostate au Palais des Congrès ?
Moi, madame, je viens d’un temps où sous le pont de chemin de fer qui coupe la rue Saint-Gilles en deux, il y avait la halte pipi dans un édicule à deux places, ce qui supprimait la file d’attente. On a fermé ce monument dans les années quatre-vingts. Depuis je vote pour l’opposition qui ne m’a jamais entendu.
Vous me direz, comme le dégazage sauvage, il y a le délestage idoine.
Mais vous avez beau faire, quand ça vous prend dans le Carré, vous devez faire un sacré bout de chemin avant de trouver un coin tranquille et accomplir un acte qui est rigoureusement interdit.
Et puis, vous vous dites : « Là, ça y est, je ne vais gêner personne.»… quand débouche une voisine et son mari qui font semblant de ne pas vous voir.
Les féministes diront, pourquoi les hommes trouveraient-ils des endroits adaptés alors que les femmes n’en ont pas ?
Est-ce vraiment une raison, parce que la moitié de l’humanité doit s’accroupir que l’autre moitié qui fait cela plus discrètement en pâtisse ?
Et pourquoi dans une approche hygiénique de la chose, la femme ne s’accroupirait-elle pas dans des édicules prévus à cet effet sans qu’il soit question de faïences aux portes desquelles, dans une odeur de naphtaline et de Monsieur Propre, la cerbère des lieux attend les yeux rivés sur un plateau où est précisé la valeur à laquelle elle estime son service ?
Voilà où serait la parfaite égalité.

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Reste la solution la plus élégante, celle d’entrer dans une brasserie, d’y consommer afin d’acquérir le droit d’accéder aux toilettes.
Mais, c’est un cercle vicieux, plus on boit, plus la miction est nécessaire.
Certes, d’après la loi, tout passant à le droit de se soulager dans les communs d’un café ou d’un restaurant sans obligation de consommation.
C’est vite dit.
Vous avez déjà vu la tête du garçon, alors que votre intention est de consommer, quand vous plongez sans un regard oblique vers les lieux, venant directement de l’extérieur ?
Autant vous dire qu’après votre satisfaction intime, il est impérieux de s’asseoir à la première table disponible et débourser 1 euro 50 pour un café crème ou alors, il faut courir jusqu’à la sortie sans vous retourner.
Il paraît que la Ville va se pencher ou « s’épancher » sur le problème.
Toutes les admirables personnalités masculines de la politique régionale me comprendront. Que pour une fois nos embarras de vessie passent avant les rumeurs qui circulent sur la volonté de l’égalité des sexes dans ce domaine-là aussi.
Ces dames du Conseil pourraient étudier par ailleurs une pissotière féminine, genre cabinet turc, en pierre de Sprimont qui ne requerrait pas la garde d’un cerbère en jupon.
Mesdames Christine Defraigne et Brigitte Ernst, par ailleurs si vigilantes, pourraient tester plusieurs modèles lors d’un futur Conseil et donner leurs avis quant au confort et à la discrétion du bidule.
Ainsi, dans le malheureux réduit qui subsiste boulevard d’Avroy, jusqu’à quand ?... les rares passants qui le connaissent et qui viennent souvent de loin au pas de charge pour y trouver l’inspiration, n’y auraient pas, de temps à autre, la désagréable surprise d’y trouver des gazes protectrices et autres dérivés d’une hygiène spécifique du beau sexe.
Cela nous arrangerait devant l’inlassable échevin Firket qui tire prétexte de notre insouciante malpropreté pour interdire à son personnel de rafraîchir l’endroit.

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