Amis de la poésie, bonsoir !
York - Monsieur Janos Belle-Carne vous êtes linventeur…
Janos Belle-Carne – de génie…
Y - …de génie, dune machine à créer un malaise. Sur le même couple moteur vous avez branché une machine à faire le vide. Pouvez-vous nous expliquer leur fonctionnement et leur utilité ?
J.B. – Jai remarqué quaucun spectateur ne résistait plus de 10 minutes à ma poésie. Jai donc distillé celle-ci. Jen ai ensuite déposé lesprit dans une boite sous laquelle je produits ma chaleur humaine.
York – Et alors ?
J.B. – Les effluves entrent par les oreilles et le malaise vient aussitôt.
York – Le risque nexiste-t-il pas daltérer le poème, de le fausser, comme lon se hasarde à traduire de la poésie ? En outre, le malaise nétait-il pas déjà présent dans le vers ?
J.B. – Quest-ce que je vous disais ! Jai déclenché ma machine à votre insu et déjà vous devenez con !
York – Vous êtes sûrement daccord avec Vladimir Jankélévitch… Quest-ce que je dis ?… Jai un malaise…
J.B. – Je la pousse à dix !
York – Pour toute profession Antoine Blondin indiquait ami… Mais je men fous de cette interview. Vous memmerdez Janos Belle-Carne. Oh ! pardonnez-moi…
J.B. – Ne vous mettez pas en peine. Le malaise fait toujours le même effet. Je naurais quà lire ou mieux chanter mon petit dernier pour que vous foutiez le camp.
York – Et pourquoi ne le faites vous pas ?
J.B. – On na pas encore parlé de ma machine à faire le vide.
York – Si cest de la même eau que vos bobines de la porte Saint-Léonard ou votre machine à mesurer le néant, je nen ai rien à foutre. Cest comme vos mots nouveaux : amouracherie, émerveillance, tristitude, cest de la merde en boîte et vous nous la vendez en paquet de dix !... Vous ne trouvez pas quon a assez de mots incompréhensibles dans le dictionnaire sans encore nous fourguer votre production ?
J.B. – Là votre malaise est total. Jarrête. Je sais ce que vous ressentez.
York – Jai envie de vous casser la gueule.
J.B – Cest bien belge, cela. Mais puisque cest belge, vous ne passerez jamais à lacte et cest là que ma machine à faire du vide intervient. Je la déclenche…
York – Après le Front de Libération des arbres fruitiers, vous avez lancé le Front de Libération de loreille contre luniformité des programmes de radio et télé, à quand le Front de Libération de Janos Belle-Carne ?
J.B. – Je monte le débit deuphorie à 4 et je descends à 2 le vibro-dispensateur de malaise.
York – Votre ferveur pour le vélo masque mal votre engouement pour la pédale. Est-ce que vous en êtes ?
J.B. – Jinverse le tout dans le synchronytron et…
York – Mais je plane… Je vois mon book et mon emploi du temps. Je me bats les flancs de notre rencontre. Blondie ma dit de passer chez le teinturier… Jadore draguer les filles en détresse… celles qui nont pas de papier, pas de permis… Je sais, je suis un salaud… Et alors, je ne suis pas le seul !... Je ne pense même plus aux conneries que je vais débiter demain. Je men tape le coquillard. Ne vous laissez pas rêver par quelquun dautre que vous-même ! Qui a écrit cela ?
J.B. – Mais cest moi !... Janos Belle-Carne, génie en tous genres.
York – Je le prends à mon compte. Alors, foutez-moi la paix. Allez rêver de votre côté et moi du mien. Tout cela gentiment entre poézeurs à cézeurs. Votre truc, dites donc, cest comme si javais fumé un joint…
J.B. – Stop. Je syntocrise le courant. Puis je coupe net le rébolinol haut débit, avec trois gouttes de Toplexil au paracématol.
York – Où en étais-je cher poète ? … Vous avez besoin de respirer lair et le vent. Mais vous ne vous sentez pas un Wallon wallonnant ?
J.B. – Non. Non. Je suis comme vous un étron étonnant ou si vous voulez un bedeau bedonnant.
York – Cest sur ces fortes paroles que je rends lantenne, à vous rue du Ponçay, à vous Radio-Bressoux en live…
York – Dis, mec, tu me refiles un coup de Toplexil au paracématol ?