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Leonid Brejnev et le MR.


- Tu ne trouves pas que « qui tu sais » ressemble de plus en plus à Leonid Brejnev ?
- ? ? ?
- Même regard… même façon d’envelopper l’interlocuteur d’une chaleur affective qui chez lui ressemble à celle du crocodile qui pense au repas qu’il va faire.
- Oui… pourtant, il n’embrasse quand même pas son interlocuteur comme Brejnev, Erich Honecker !
- Non, mais il va jusqu’à l’accolade et quand il refait surface, ses lèvres touchent presque celles de l’autre.
- Je n’ai pas remarqué.
- Tu ne l’as pas vu l’autre jour à Kin avec le fils Kabila ?... ses lèvres gourmandes …
- Non ?
- Plus il y a des caméras, plus l’accolade est prolongée…
- Maintenant que tu me le dis. Il pelote même le dos de son vis-à-vis, par petites tapes affectueuses.
- Leonid s’épaississait. On sait aujourd’hui que c’était la cortisone. « Qui tu sais », c’est la bonne chair et le bon vin. C’est très ancien, ce sacrifice de l’homme d’Etat… Gallien, déjà, écrivit un traité sur les méfaits du bien manger !
- C’est la maladie des pays d’abondance. En somme, il est la réclame vivante de ce que, en Belgique, on vit bien.
- Sur le plan politique aussi, il y a convergence.
- Tu ne voudrais pas dire que le PC et le MR… ?
- Si justement. Tu n’es pas sans avoir remarqué que le MR pêche l’électeur au filet traînant. Pourquoi crois-tu qu’on ne pêche plus le hareng en mer du Nord ?
- Parce qu’il est en voie de disparition…
- C’est le cas du PC.
- Tu crois qu’ils ont tari le banc des communistes ?
- Oui… Ils ont repris le slogan de Lahaut des 200.000 emplois.
- Lui c’était les cent mille…
- C’est ce que je te disais, ils font de la surenchère.
- Si « Qui tu sais » arrivait à ses fins, c’est Di Ruppo qui serait pris de vitesse.
- Je suis sûr qu’il lui a fait la proposition de rallier le MR et de faire avec le PS le grand parti du centre..
- Il aurait accepté ?
- A voir sa politique… on se demande. Mais le problème n’est pas là.
- Où est-il ?

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- Pour arriver à 200.000 emplois, même « Qui tu sais » se rend compte que ce n’est pas possible. Alors, il fait comme Leonid à son dernier plan quinquennal. Il transforme dix emplois en mille, gesticule un peu et déclare qu’après tout, il n’était pas trop éloigné d’avoir raison. Sauf…
- Sauf ?
- …qu’ici, il essaie de forcer la main des patrons dont certains n’ont rien à lui refuser. Mais, ce qu’on embauche d’un côté, fond de l’autre et l’emploi finit à Formose ou au Brésil.
- Que va-t-il se passer ?
- Rien.
- Comment cela rien ?
- Au MR, ils ne sont pas plus bêtes qu’au PC. Après les élections, ils vont parler d’autre chose et quinze jours après, plus personne ne se rappellera les 200.000.
- Je comprends. Ils ont comme ça… des projets en alternance qui ne se réalisent jamais.
- Oui. Après les 200.000, on va relancer la sécurité.
- Après la sécurité, on reparlera des 200.000, etc…
- Non. On ne parlera plus jamais des 200.000.
- Pourquoi ?
- Parce que Leonid avait des renseignements sur la vie des petites gens par sa cartomancienne qui était du peuple. « Qui tu sais » à son maître vaudou dans la haute finance qui ne jure que par les produits allégés pour lesquels l’hygiène exige le plus petit nombre possible de mains d’œuvres.
- Qu’y aura-t-il à la place des 200.000, à part la sécurité ?
- L’Europe, pardi… l’Europe.
- Le programme aurait bien plu à Brejnev !
- Quand je te disais !

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