Le train de 8 h 47 gare du Palais.
Cette semaine au procès dArlon défile une sacrée brochette dinspecteurs et chef denquête, piliers de gendarmerie, argousins diplômés… Réaction de Jean-Denis Lejeune deffarement dun tel niveau dinconscience professionnelle aux propos « Si cétait à refaire, je passerais à côté de la cache de la même manière. » dun ex de la gendarmerie, le pauvre, il faisait peine à voir !
Lenquête parlementaire et la valse dincompétents à lépoque, nous jouent encore celle des regrets de cette guerre des polices à coup de trombones de bureau, de ces absences danalyse de cheveux, de ces devoirs oubliés, de ces témoins délaissés, de ces pistes écartées dun revers de main du juge dinstruction, le tout saupoudré des mystères dEtat-major. Exemple : où sont passées les cassettes pédophiles du dénommé Dutroux, le Méliès de la Maison fatale ? Et on sétonne que les gens de la rue croient toujours dur comme fer à un complot dune Thémis qui réserverait son glaive à couper le col des minus ! Même moi, comme jy croyais plus aux faisans de la haute plombant des enfants, voilà-t-y pas quils my font repenser, les tantes ?
Le culot de ces hommes de terrain de la justice dépasse limagination. Non seulement, tout a foiré, mais en plus, ils sen vantent !
Pas un na failli ! Tous sautofélicitent ! Un vrai succès ! Cest classe lAdministration tout de même… Ah ! on a de la chance de les avoir…
On ne sest pas lassé de réentendre quelques extraits de ladite enquête, quand piteusement, lamentablement, le chef denquête déclarait à la Commission quil ne prenait aucune note et quil navait jamais réuni la cellule denquête pour un débriefing !
Il nest malheureusement que trop vrai que ces gens-là poursuivent des carrières « tout confort », sils ne sont pas déjà des retraités heureux. Il est vrai, tant à faire, quon les aime mieux pensionnés quactifs…
Car enfin, la fusion des polices nest quun pot bouille où toutes les erreurs, les manquements, les négligences sont mis en commun, multipliant ainsi le processus accablant mis à jour par la Commission. Ce nest plus la guerre des polices, cest la révolution transformiste « Chez Michou » !
Cette situation, qui dans une administration ordinaire serait drôle, ne lest pas du tout quand la vie des gens en dépend.
Le sans-gêne ainsi étalé a quelque chose doutrageant pour les contribuables.
Alors, oui, cest toujours Guignol dans les hôtels de police, avec le duo, la brute et le gentil, un vous casse la gueule et lautre vous offre une cigarette en vous disant que tout le monde à sommeil et quil est temps de se mettre à table. La méthode Javert 1835 est encore la règle sous le vernis. Vous dites rien, vous faites rien, vous avez toujours loutrage au cul. Les juges, eux, mouftent pas, ils sont de mèches… Faut comprendre, ils ont besoin quon lisent leurs apostilles, quon ait un minimum de zèle… Ils savent quon ne contrarie pas lemployé maison si on veut être servi à lheure.
Tout ça en 2004 !
Alors quand les ministres de lIntérieur et de la Justice vous disent quon réforme plein berzingue et que ça bouge, les croyez pas… Nattendez pas de revenir avec un pain dans la gueule rien quen passant comme témoin à la Maison Maigret, pour changer davis.
Je vais en faire sauter plus dun, mais si la presse si prompte à dénoncer certains acteurs malheureux de faits divers lavait été autant pour certains zigotos en brassard quon laisse courir armés dans nos rues, peut-être naurions-nous pas eu besoin de la Commission pour nous ouvrir les yeux.
Pas tous les Rouletabille dans le même sac, car il y a eu effectivement quelques-uns dhonnêtes, qui ont dénoncé comme il se devait un des plus grands scandales de lAdministration daprès guerre. Certains paient encore aujourdhui cette franchise.
Faut comprendre aussi les grands quotidiens, leurs sources dinformation proviennent pour une grande part des milieux de la police et du Parquet. Certains journalistes y ont noué des amitiés. On y pratique le donnant donnant. Il est difficile dans ces conditions de garder son sang-froid dans une relation aussi ambiguë. Il ne faut donc pas sétonner quune certaine « pudeur » ait joué dans la dénonciation des carences. Si bien, que ce sont les ratés dhier qui sont les réformateurs daujourdhui. Le gouvernement se goberge de résultats. La presse ne moufte pas et le public est baisé…