LEurope se scratche...
Quand nous serons appelés à élire nos représentants à lEurope, nous aurons de la peine à nous déterminer !
LEurope, cest encore plus mystérieux que le pouvoir en démocratie belge héréditaire !
Pour quel programme et pour quelle Europe ?
Bien malin qui pourrait le dire.
Même les parlementaires européens vont avoir du mal. Il ny a pas vraiment de politique européenne.
Cette impuissance débouche sur des directives absurdes et surréalistes qui, mal expliquées, aggravent lincompréhension.
Cest que lEurope est devenue informe, incompréhensible et incontrôlable par le citoyen.
On dirait la construction dune tour dont les plans seraient à chaque étage dun architecte différent.
Depuis le refus de la Constitution Giscard, personne ne sait où on va !
Vingt-cinq Etats membres, cest trop. Sil y avait eu une structure – même mauvaise (comme létait la Constitution refusée) – pour les accueillir, les nouveaux Etats seraient entrés dans quelque chose de cohérent, avec des règles auxquelles ils se seraient pliés. Au lieu de cela le flou artistique est la règle à Bruxelles et à Strasbourg !
Parlons de la monnaie.
Les Suédois ont dit non à leuro en 2003, les Danois nen veulent à aucun prix et lAngleterre comme à son habitude fait tout pour couler lEuro et si elle ny arrive pas, finirait par y adhérer, mais du bout des lèvres et dans la ferme intention dattendre son heure pour lui faire regretter la mort du sterling.
Quand on en sera à intégrer la Turquie, il faudra oublier le rêve dun système fédéral et dun pouvoir central. Parce que la Turquie ne fait pas partie de lEurope, sinon par un petit bout de territoire quhistoriquement elle a arraché au continent à la fin de Byzance. Quant aux Etats que nous nous apprêtons à accueillir, ils sont presque tous des adeptes du système anglais de libre échange. Ainsi, la Grande-Bretagne trouvera chez les nouveaux venus une pomme de discorde utile à la poursuite de sa politique.
Lillusion dun directoire des pays fondateurs : Le Benelux, lAllemagne, la France ne saurait faire oublier la réalité. La Hollande, depuis laffaire irakienne, semble naviguer entre le pouvoir américain et son satellite la Grande Bretagne. La France et lAllemagne ont des déficits record. Cest ainsi que la France vient de sortir, pour son endettement, de la règle des 3 % de son PIB. Il ny a donc plus dEtat « vertueux » capable dentraîner les autres par lexemple.
La reprise de la croissance qui tarde ne permettra pas à la France et à lAllemagne de se redresser. Quant à la Belgique, lannonce libéralo-socialiste de la création de 200.000 emplois nest quune escroquerie pré-électorale du plus mauvais goût.
Leuro fort a fait reculer les exportations vers les Etats-Unis de près de 10 % !
En principe, une monnaie forte signifie une économie en bonne santé. LAllemagne a enregistré 26.000 chômeurs de plus en février ! A 1 dollar 29 léchange dun euro, cest toute léconomie américaine qui redémarre à notre détriment.
Leuro faible, si nos exportations repartent, cest sans dégager de nouveaux emplois. Les gains de production et les décentralisations vers des pays à bas salaires régulent le flux.
Alors ? Qui va enfin clairement nous faire un exposé sur les taux de change par rapport au dollar ? Quelle est la bonne politique monétaire de lEurope ?
Dautant que lon a limpression que fort ou non, le dollar profite aux Etats-Unis. Il serait intéressant de savoir pourquoi ?
Des esprits malins suggèrent que le dollar, monnaie faible ou monnaie forte est lunité de compte de la planète et quà ce titre les financiers américains régulent eux-mêmes par des taux suggérés la cote du dollar. Si la monnaie américaine est aujourdhui inférieure de 20 % à lEuro, cest quil en a été décidé ainsi pour le seul bien de lindustrie US. Autrement, le déficit de la balance des paiements de Washington et sa dette qui saccroît chaque année sans que ce pays ébauche la moindre mesure dassainissement, aboutiraient quasiment pour tout autre pays à la faillite de sa monnaie. La preuve, dans la même situation, lArgentine na pas bénéficié de la sollicitude de la banque mondiale. Le FMI a carrément joué contre lArgentine le rôle dun huissier de Justice.
Dans cet hymne à la puissance américaine, que pèse lEurope ? Pas grand-chose.
Pour résumer la situation, la politique libérale de lEurope, épouse les règles dun capitalisme mondial anti-social, donc anti-européen, puisque à ce jour lEurope offre une meilleure couverture sociale à ses citoyens.
Aligner les droits du travailleur européen sur laméricain, cest peut-être le vœu secret de la droite libérale européenne ; mais cest aussi la confirmation dune Europe sans ambition, laissant le leadership à lAmérique.
La droite européenne pigeonnée ou complice des financiers américains ? Des deux manières, lidéal libéral nest plus quune escroquerie.