Emplois, sonates, sonnets et graticulations.
Sil y avait autant de presse à la porte des séminaires quil y en a pour rafler les emplois catégories A1 et A2 de hauts fonctionnaires, il y aurait en Belgique pléthore de curés.
Pour cause de grenouillage et colonisation des partis politiques, les seize fonctionnaires qui devaient être incessamment nommés à la Région wallonne sont priés dattendre.
Devant le portique, cest lémeute. Van Cau joue à « qui veut gagner des millions ».
Ce nest pas rien, ça madame, un haut fonctionnaire. Ça va chercher dans les… non, je ne lécrirai pas, par respect pour les chômeurs.
A la culture, match entre Vrebos Pascal, journaliste à RTL-TVi et Martine Lahaye, lactuelle directrice générale, avec un outsider de la Maison, Léon Zaks.
Aux droits de lEnfant, les impressionnantes moustaches de Claude Lelièvre seront-elles reconduites pour dautres temps ? Cest un mystère.
Il y a plus de postulants que demplois.
La Commission Selor, grippée par excès de main-dœuvre, peine à sortir las de sa manche.
Quand on pense que les plus ardents sont les libéraux, eux qui prêchent pour dégonfler lEtat en faveur du privé ! Comme quoi, question exemple…
Le cas Vrebos est parmi les plus délicats.
Tout le monde pensait que pour le salaire première catégorie, il fallait être objectif et ranger sa deuxième casquette, en loccurrence celle de journaliste à RTL-TVi. Ce nest même plus une deuxième casquette, cest toute une chapellerie ! Ce type est à la fois professeur (Institut Cooremans, Académie des Beaux-Arts de la Ville de Bruxelles, Conservatoire Royal de Bruxelles : sémiologie, stylistique, analyse textuelle), écrivain et accessoirement journaliste.
- Ah ! vous me rassurez. Sil est tout ça et quil devienne responsable de la culture, il ny aura pas daccablantes nouveautés ! Voire… Les ptits gars de RTL-TVi sont nombreux. Il y aurait beaucoup damis à pourvoir…
Les Libéraux qui soutiennent leur crack, spécialistes eux-mêmes des portefeuilles multiples, entendent bien engager un chapelier pour les derniers essayages. Ah ! le poignon…
Quand on connaît, pour avoir fréquenté le Journal de 19 h de cette chaîne, la façon dont ces gens présentent linformation et bidonnent les reportages, on ne peut que redouter la venue dun des leurs à la culture, déjà si peu ouverte à tous.
La Culture, hyper embourgeoisée depuis toujours, recevrait avec Vrebos son estampille de garantie Ancien Régime. On voit dici les fauteuils Louis XV et les tronches des agrégés de la modernité télévisuelle…
Le Belge moyen ne se doute pas de lurgence quil y a de donner de la voix.
Ce nest quand même pas aux flambeurs de tourner la roulette du casino Belgique.
Ne serait-il pas temps de ramener les têtes chaudes sous le robinet citoyen ?
Je nen ai rien à foutre que ce soit le tour dun MR ou dun CDh, voire dun PS, qui ne sont pas les derniers, à se poser les fesses sur les cuirs souples des fauteuils de direction.
Ce qui compterait, ne serait-il pas de faire une politique culturelle qui donnerait la parole à tous ceux qui ne lont jamais et qui ont, sinon plus, de choses à dire que ceux quon entend partout et tous les jours et qui, pour la plupart, nous cassent royalement les couilles ?
Question musique, les théâtres lyriques et les orchestres philharmoniques bouffent tous les budgets. Le fiasco est grandiose. Mais on roule pour le prestige.
Chaque fauteuil des nobles étrons des premières classes coûtent pas mal aux contribuables qui ny mettent jamais les pieds. Pourquoi pas un prix vérité au fauteuil dorchestre pour ces cultivés de père en fils et faire « gratuit » pour les besogneux, les vieux et les chômeurs des amphis ?… Cela créerait un renouveau dans le courant dair des couloirs du Conservatoire. Les vapeurs wagnériennes pour la mégalomanie dun Karajan ?… le chef est mort, Madame !
Tant mieux si on case de temps en temps un trombone ou un hautbois méritant, mais pas au détriment des autres musiciens obligés de jouer de la grosse caisse dans le garage familial,
Sans oublier les compositeurs et les jeunes formations !
Question littérature, on nous emmerde avec les rétrospectives Simenon et les « consécrations » dartistes qui nont pas besoin de tendre leur sébile pour quelle se remplisse et on laisse crever de faim et hors dédition des gens dont personne ne prend la peine de lire les manuscrits. LEdition est un truc bidon en Belgique, une imposture... Pourquoi ne pas créer une maison dEdition subventionnée qui fonctionnerait grâce à un Comité de lecture qui changerait chaque année par la rotation des titulaires, au lieu des vieux croûtons qui polluent nos Lettres depuis un demi siècle ?
Peinture. Des milliers de gens peignent en Belgique, des Académies existent dans presque toutes les Communes. Quest-ce quon attend pour pratiquer une politique dachat qui ne tournerait pas quautour de quatre ou cinq pistonnés ?
Enfin, coup de torchon dans les concours de poésie ou de littérature. Ils sont tellement colonisés par certaines « élites » que cest à gerber. Les jurys seraient parfaits pour élire à 99 % des voix nimporte quel dictateur dune république bananière.
- Mais où on est Môssieu ?
- En Belgique, fils !
- Ah ! oui pardon. Javais oublié. Alors, cest normal. Je ferme ma gueule.
- Cest ce que vous avez de mieux à faire.
Cest difficile de la fermer. Je suis un incurable. Et si, quand il y a de la nomination à des postes sensibles et croustillants dans lair, la Belgique den bas se fendait de lettres de candidature ?
Van Cau et Michel, les démiurges des hautes fonctions wallonnes, noyés sous des monceaux de courriers, comme ce serait drôle !...
Parce que, entre nous, nous les minus, nous les valons bien.
La différence entre eux et nous, cest que nous sommes timides et modestes. Et si nous ne sommes pas pris au sérieux, nous pourrons nous consoler en pensant que ce ne sont pas les meilleurs quon met arbitrairement aux manettes, mais les pires.
Où on sinscrit, mec ?
Qui connaît encore la chanson du Bitu qui commence par « Vivent les candidats ma mère, vivent les candidats… » ?