Un problème de robinet.
Que les savants ne sentendent pas à partir dhypothèses différentes. Jen conviens. Mais quils soient divisés sur la quantité de réserve de pétrole disponible au point de faire des prévisions qui varient du simple au quintuple, voilà qui devrait nous inquiéter.
Les prévisionnistes les plus pessimistes laffirment : dici dix ans ce produit naturel tendra à se raréfier. Pourra-t-on supporter un baril à 100 dollars ? Dautant que lémergence des pays asiatiques et notamment la Chine va encore tendre la demande !
Comment ce fait majeur ne préoccupe-t-il pas prioritairement nos gouvernements ?
Sils ont dans la manche un inventeur de génie qui ferait tourner les moteurs à leau, quils le disent. Sinon, ce nest pas avec les champs de topinambours que nous aurons suffisamment de galons dalcool pour que la machine ronronne sans à coups.
En 1956, le géologue américain King Hubbert a prédit le déclin de la production pétrolière américaine pour 1970. Ce qui sest avéré exact. Lextraction du pétrole aux Etats-Unis sest tellement ralentie, quaujourdhui cette industrie relève du folklore, au Texas ou ailleurs. Les mêmes calculs prévoient le début du même déclin des forages les plus importants de la planète pour 2010 !
Est-ce que King Hubbert est un farceur ? En ce cas, il nest pas le seul.
Gouverner nest-ce pas prévoir ? Quattend-on pour démentir ou pour accepter comme probable cette information et la traiter comme il se doit ?
Que feront les gros consommateurs après 2010 : laviation et lagriculture, si nous ne prévoyons rien, si nos dirigeants poursuivent la politique de lautruche ?
Même si ces calculs savéraient faux ou exagérés, mesure-t-on bien aujourdhui le bouleversement quune telle pénurie susciterait ? Se rend-on bien compte dans les milieux de responsabilités économique ou politique de lirresponsabilité dans laquelle on navigue en ne prenant pas dès aujourdhui des mesures au niveau mondial, ne serait-ce que pour assurer un minimum de pétrole aux pays pauvres.
Tout le monde croit au pétrole et à la découverte dautres gisements quand ceux en activité seront en déplétion.
A part des savants, des géologues, des écologistes qui tirent la sonnette dalarme, tout le monde sen fout… A moins quon nous cache des choses tant sont redoutées les crises sociales qui en résulteraient auprès desquelles les bombinettes de Ben Laden ne sont que pétards mouillés.
Les plus gros consommateurs de brut, les Américains, donnent lexemple du « je men fichisme ». Doit-on comprendre que leurs immenses réserves stratégiques quils ont accumulées et accumulent encore leur garantiraient une année ou deux de gaspillage en plus que nous, et que, dès lors, ils seraient pratiquement assurés de dominer le monde au moins à court terme ?
Comment se fait-il que les discours alarmistes des savants et des géologues soient si mal relayés dans les Assemblées parlementaires et quil ne se trouve personne afin de poser les bonnes questions et alerter ou rassurer lopinion publique ? Tout laisse à penser quune réponse rompant le silence donnerait une image négative de celui qui la proférerait ! Cest ainsi que personne noserait jouer les prophètes de lapocalypse.
Que tous les adorateurs du progrès illimité, les croyants de la matérialisation de la science fiction arrêtent pour une fois de déconner pour quenfin, avant les paniques et les dernières minutes de confort « à lancienne », nous réalisions le danger de brûler la chandelle par les deux bouts.