Célibataire et pas fier pour autant.
Ce pourrait être un petit catalogue de toutes les vannes qui attendent le dragueur. Cest devenu a contrario un hymne au célibat.
Tous les mâles le savent bien, chez les grands fauves, cest à lheure du crépuscule au bord du marigot quils ont des chances de trouver la femelle de leurs rêves.
Labreuvoir a toujours été le lieu de rassemblement pour les accouplements futurs.
Déjà saccommoder pour la discothèque, plus crado que dhabitude ou sapé adjoint de direction, la corvée commence.
On ny est pas encore, que se joue déjà la comédie.
Et ça ne fait que commencer.
Dans le combat sans pitié pour la conquête dune femme, on va en baver.
On le sait. Ce nest plus la tête qui commande. Le PC est descendu dun étage. Elles nous tiennent déjà par les couilles. Elles le savent. Elles ne les lâcheront plus.
Dans le camp den face, séduire quand on fait sept ou même six et demi sur léchelle du désir, il ny a pas dinvestissement, ni préparation, contrairement à ce quon raconte.
Pour les malheureuses qui sont en dessous de la moyenne, cest plus dur. Cest déjà un métier.
La discothèque cest lendroit parfait pour les belles gueules sans cervelle. Le bruit couvre tout. On peut dire les pires conneries, tant quon a le sourire « cheese », ça passe.
Le physique est donc dune extrême importance.
De toute manière, il va falloir chloroformer le papillon quon a coincé dans ses filets.
Admettons quà la discothèque, il ne se soit rien passé.
Pour le premier rendez-vous, on choisit un endroit plus calme, une cafétéria, un bar discret.
Le mec arrive ému, stressé et le cœur battant.
Surtout, il ne doit pas montrer dangoisse, être à laise… trop, cela ferait le fat rompu aux aventures. Cest un rôle de composition.

Au moment où il serre la main de la jeune personne, cest la première fois quil la voit au grand jour.
Le mec redoute trop un regard moqueur qui veut dire « non », pour ne pas avoir brusquement lenvie de foutre le camp.
Certains le font, pour se traiter de « pauvre con » chez eux, à refaire la soirée.
La fille est sur le velours. Elle na rien demandé. Elle nattend rien apparemment. Cest à elle de décider si elle veut bien quil lui touche le bras, lembrasse ou passe la main sous la table.
Maîtresse du jeu, elle est la souveraine qui reçoit un vassal. Elle peut aussi bien le jeter, que lamener chez elle, le faire prince ou clochard.
Au premier rancard, la fille montre, en général, quelle nest pas « facile ».
Elle repousse les premières tentatives, regarde sa montre, feint la distraction. Elle ne parle pas trop. Elle craint de passer pour une gourde ou une bavarde. Pourtant, lentendre parler soulagerait notre homme. Une fille qui vous étourdit de paroles, cest une bénédiction, quitte après, à trouver cela insupportable.
Cest au gars à meubler.
Cest alors quintervient la culture.
Pourquoi les dragueurs imbéciles ne quittent-ils jamais les discothèques ou leurs bagnoles aux baffles supergonflés ? Parce quils savent que pour sortir du silence, il faut avoir autre chose quune belle gueule. Ce quils nont assurément pas.
Les cloches qui ont cru le contraire, en ont été pour leurs frais.
Idiots, mais pas trop, ils se sentent largués ou alors la fille est conne.
Ceux qui ne veulent pas se « prendre la tête », navigueront dans le vacarme protecteur, moteur ronflant, musique en tête… si possible jusquau lit, où il faudra quand même louvrir, ne serait-ce que pour dire « contente ? », si ce sont vraiment des imbéciles.
Bien sûr, le but reste toujours le même, arriver au lit le plus vite possible. Certains doivent investir lourdement : restaurant, spectacles. Ah ! les silences des entre deux plats… Elle vous attend au tournant. La faire rire devient un objectif premier. Pendant quelle minaude, cest de lesprit quelle attend de vous. Est-elle pour la plaisanterie au premier, second degré ? Est-elle charitable ? Féroce ? Se méfier des propos salaces qui même sils rencontrent chez elle un écho, ne sera quintérieur et restera inexprimé. Vous en serez pour vos frais, et vous vous demanderez si vous navez pas été trop loin.
Vous montez enfin pour un dernier verre. Cest dans lintention de baiser.
Au moment de monter, sans quelle le dise, elle en a envie aussi.
Seulement voilà, tout reste à faire. La situation est des plus incertaines. Votre sort ne sera définitivement fixé que sil y a pénétration. Un rien peut faire capoter lentreprise.
Qui na pas vécu le changement davis en dernière minute… remord soudain, alors quelle aurait pu lavoir après… brusque souvenir quelle a un slip de trois jours… confession difficile, comme un enfant caché… en instance de divorce… parents qui dorment dans la chambre à côté, celui-là na rien vu !
Au bord du lit, on est encore gentleman. Repoussé, lamant potentiel doit se rhabiller et montrer un air détaché, comme sil nétait pas venu pour faire lamour.
Bref, on en connaît qui se sont retrouvés en chaussettes sur le palier avec Popaul en bandoulière !
Pourquoi hésitent-elles tant avant de passer à la casserole ?
Cest que lacte accompli, elles perdent leur pouvoir.
Le mec tremblant linstant avant, se transforme en maître. Cest si souvent un désastre, pour la femme, que la plupart dentre elles ne couche jamais ou le plus tard possible, en se méfiant dune installation définitive de lintrus trop conquérant.
Les femmes daujourdhui réussissent très bien leur vie sans nous. Nous avons plus difficile quelles à en faire autant. Notre maladresse à faire le ménage et nos besoins sexuels tyranniques, nous handicapent.
Chaque célibataire sait cela.
Les années rendent difficile la chasse aux filles. Si après quarante ans, vous ne savez toujours pas vous en passer, alors mariez-vous.
Ce nest pas toujours pire que le célibat.