La démocratie à pied doeuvre.
Drôle de manière de célébrer la démocratie dans les prisons de Bagdad !
Revenant sur laffaire des brutalités des Armées de laquelle jen avais conclu que toutes les Armées se ressemblent en temps de guerre javais écrit à propos du IIIme Reich que les crimes létaient sur ordre de la Chancellerie et quil fallait mettre ce cas à part.
Aux dernières nouvelles, les exactions de lArmée américaine en Irak relèveraient dun ordre des Unités de renseignement initié par lEtat-major, avec la bénédiction du Pentagone et la complicité implicite de la Maison Blanche.
Ça ne vaut pas la guerre totale dAdolphe, mais cest quand même plus grave que lexpression sadique de quelques GI.
Une lamentable affaire crapuleuse devient presque un crime dEtat.
Si cest cela la vérité, voilà les Etats Unis dAmérique ravalés au rang peu glorieux dEtat voyou, en symbiose avec lancien régime de Saddam Hussein et lIsraël de Sharon.
Les explications de Bush et ses regrets auraient dû se conforter de la démission de Donald Rumsfeld. Cest le Président lui-même qui na pas voulu que saute son fusible en espérant que les conclusions de la Commission blanchissent son Secrétaire à la défense. Si cette Commission indépendante de la Maison Blanche implique Rumsfeld, cela voudra dire que le Président devait être au courant de la manière dont son Armée obtient des renseignements à Bagdad.
Ne jouons pas les hypocrites. Tous les crimes ne sont pas commis sur ordre dans une Armée en guerre, mais le sort réservé aux prisonniers susceptibles dinformer des mouvements de troupe ou, dans ce cas, dindiquer des caches darmes et des nids de résistance, est celui que les photos prises dans les prisons de Bagdad nous montre.
Les techniques dintimidation, lhumiliation de la nudité, la cagoule, le chaud et le froid, lentassement, lisolement ont été pratiqués depuis des temps immémoriaux. Il existe des vade-mecum revus et corrigés par la Waffen SS, augmentés des addendum de lArmée française en Algérie, des expériences vietnamiennes du Corps des Marines, peaufinés par Tshahal avec lexpert Sharon, sans compter les raffinements de lautre côté de lactuel conflit, les régimes de Hussein, de Kadhafi, de Bachar el Assad ne sont pas en reste.
Cest la réalité… une vérité éternelle.
Certains éléments des armées en campagne sont payés pour récolter des renseignements par tous les moyens. Comment peut-on tomber des nues dans les gazettes, comment peut-on dans les milieux politiques rompus au pouvoir, jouer lindignation ?
Je ne sais pas quelles seront les suites de ce pot-aux-roses qui nen est pas tout à fait un.
Tel quil est, je pense quil conviendrait aux gens honnêtes – y en a-t-il encore dans ces milieux de pouvoir ? - de dire à lenvi : « Oui, on savait. Cela a existé de tous temps, partout et dans toutes les armées. »
Cest cela aussi la démocratie : par ses côtés honteux, elle ressemble beaucoup à nimporte quelle dictature.
Si personne nest tenté par ce langage de vérité, cest que la gesticulation actuelle nest donnée aux populations que pour lexemple dune démocratie formelle qui « reconnaît ses erreurs » et tente de les corriger. Cest considérer que linformation nest quune sorte de divertissement dont il ne faut pas tenir compte à 100 % et surtout duquel il convient denlever ce qui est déprimant, non conforme, voire antipatriotique !
Cest-à-dire faire un mea-culpa qui ne serait suivi daucun effet.
Il y a peut-être pire encore que ces menteurs sans vergogne, mais envahis dune certaine honte. Il y a la phalange des patriotes pour qui la torture et les mauvais traitements de lennemi sont des hymnes à la patrie.
Ce sont les plus dangereux, des Eichmann en puissance vivent parmi eux.
Cest souvent le langage des colonies de peuplement en Cisjordanie et des vétérans de toutes les armées du monde.
Ça devrait nous rappeler tellement de mauvais souvenirs quil devrait y avoir autant damoureux de la vérité pour remettre les choses en place, quil y a dhonnêtes gens pour condamner lantisémitisme.
Ce nest pas le cas.