La responsabilité du PS dans la montée de lextrême droite.
Après chaque élection, les présidents des partis francophones rassemblés autour du speakerin de service disent la même chose depuis au moins vingt-cinq ans.
« On va tirer les leçons du scrutin. Nous avons lintention dexposer notre programme sans exclusive aux autres partis. Nous verrons bien si les différents points de vue trouvent une plateforme commune pour mettre sur pied des alliances ».
72 % dabstentions en Europe et chez nous, pour les Régionales, ce ne serait pas triste non plus si nous avions comme les autres, la faculté de ne pas aller voter. Moralité, une progression de lextrême droite qui pour la première fois à Charleroi commence à inquiéter.
On peut parler dune victoire à la Pyrrhus pour les socialistes.
Il y a bien quelques explications à cela ?
Cette fois, même si vraisemblablement, les alliances seront reconduites à peu près – si lon excepte les Ecolos à cause de leur défaite – on arrive à quelque chose qui pourrait déboucher sur une crise de régime.
Pourquoi ?
A cause de la politique centriste du PS !
Aussi curieux que cela puisse paraître, Elio Di Rupo en étant lallié objectif de Duquesne, fait à la gauche ce que le MR fait à la droite.
Cette campagne, aussi pauvre soit-elle, a été dans bien des cas uniquement dirigée contre les Ecolos. Cest une tradition au PS. On a lhabitude daller chercher des voix de proximités. Cest plus facile.
On se souvient des années soixante et septante, lorsque les Communistes existaient encore. Déjà le PS navaient pas de pires adversaires, selon lui, que ceux qui étaient – en principe – les plus proches. Les libéraux auraient dû logiquement être lunique, sinon la principale cible des socialistes.
Eh bien ! pas du tout.
Les socialistes se trompaient dadversaire et salliaient déjà pratiquement avec la droite, même si le grand ordonnateur de lépoque était le PSC.
La FGTB, satellite de toujours – même si Jacques Yerna entretenait lillusion de la neutralité politique - sest illustrée, de la même manière, à la chasse aux trotskistes dans ses rangs, jusquà ce quil ny en ait plus. Cest-à-dire lorsquil ny a plus eu dhommes capables de présenter une défense dure et efficace devant le patronat.
La dernière a été celle de Dorazio avec toutes les conséquences et la haine que ce type formidable sest attiré de la part du PS et de la FGTB.
Tout cela par le même principe.
Cela na pas changé.
Moralité, la centrifugeuse montoise en taillant aux alentours, le MR faisant la même chose avec le CDh, de plus en plus de gens situés au point de décrochage se sont sentis bernés, doù une poussée de lextrême droite à Charleroi. Si lon remplace les libéraux flamands par lalliance CDV-NVA en Flandres, on arrive au même mécanisme destructeur. Cest le Vlaams Block qui devient le deuxième parti flamand avec une avancée presque majoritaire à Anvers, par les mêmes effets et les mêmes lois de répulsion.
Eh bien non ! ce nest pas la faute de lélecteur qui aurait mal voté, dans un cas comme dans lautre. Cest bel et bien la faute de ce Centre qui devient le trou noir de la Belgique. On y entre et lon en devient captif. Ne sachant plus en sortir, on sy organise. On sy croit fort et à labri.
On nest que dans lœil dun cyclone qui finira par emporter tout le monde.
Il sera trop tard pour sécrier « si lon avait su ».
Quand, on naura plus au courant des subtilités du suffrage universel que les 45 derniers militants du PS, les 32 derniers enragés du MR et les 14 curés reconvertis humanistes du CDh et que lextrême droite sera exclue de toute représentation pour cause de fascisme, alors on aura fait le tour de la question.
La Belgique aura fini dexister.