Le vrai caractère de lextrême droite.
Malgré les affichettes du genre « ils ne passeront pas » et les « je vous avais prévenus » lextrême droite est passée du côté des Flandres et a fait des débuts prometteurs à Charleroi.
Voilà cinquante ans que lon se trompe sur la façon de contrer le fascisme en Belgique.
Et lon se trompe en croyant bien faire.
De la Libération jusquà aujourdhui, les documentations, les livres et les biographies des dirigeants fascistes durant la période allant de 1936 à la fin de la deuxième guerre mondiale nont jamais été vraiment lus par la population. Ils ne lont pas été en raison dune chape de plomb qui sétait abattue sur les œuvres maudites avec la conviction des censeurs quil était inutile dencombrer lesprit des gens de ce moment troublé de lhistoire. Par contre, les éditions populistes ont été largement diffusées. Ce qui a eu pour résultat doutrer les personnages. Au lieu dans faire des marionnettes saisies par le pouvoir, on en a fait des monstres, cest-à-dire pour certains, des demi-dieux.
Pourtant, cest dans ce maquis de lHistoire encore à défricher que lon trouve les vices cachés dun système qui conduit toute gestion à la faillite par le goût du grandiose et labsence de projets cohérents.
A quoi identifier le mieux le chef emblématique dune dictature, sinon au manager agressif dun capitalisme sauvage ?
Eponymes, le Front et le Vlaams Blok sont incapables de proposer un programme sérieux.
Sous prétexte dorganiser autrement, les nazis ont réussi une désorganisation complète de lAllemagne. Cétait une forme danarchie « à lenvers », une volonté de concentration autoritaire de tous les pouvoirs, se livrant à tous les désordres.
On a vu les Alliés abreuver de sarcasmes et dinjures les nazis vaincus, sans vraiment jamais démontrer leur perversité absurde et calamiteuse de mauvais gestionnaires.
Et aujourdhui, parmi les rejetons de la génération des années 60 que la propagande démocratique natteint plus ou mal, resurgissent les aberrations des adolphins.
Quand va-t-on sérieusement expliquer à ces enfoirés, quAdolphe nétait pas le génie de lorganisation militaire, le superviseur incontestable dun Etat moderne conçu pour la prospérité, dans lordre et la discipline ? Son dilettantisme est un des facteurs non négligeable de la déroute allemande. Son autodidactisme prétentieux en matière militaire a fait de lAllemagne un cimetière et conduit les Allemands dans un gouffre où ils ont été longtemps à ne pouvoir sortir.
Si cest ça lexemple des nazillons de Liège et de Charleroi autant dire quils devraient faire réfléchir ceux qui ont voté pour eux.
Le National-socialisme était un foutoir dambitieux, refuge daigris et de frustrés de 14.
Hitler agissait par impulsion et ne soccupait pas de lessentiel. Sa paranoïa est décrite par ses proches collaborateurs qui ont laissé des mémoires.
Cest à cause de lui et de son peu dintuition militaire que les nazis sont – heureusement – passés à côté de la bombe atomique.
Très branchés sur la question jusquen 40, les savants allemands ont été mobilisés avec les chercheurs et les aides des laboratoires, soit plus de six cents personnes. Quand, Speer sest aperçu de cet engagement malencontreux, il était trop tard. Et Fromm na plus retrouvé sur le front de lEst que la moitié du personnel capable de construite la bombe.
Quand il fallut à tout prix des matériaux dont laluminium pour construire des centres de recherche et faire des expériences, et notamment créer un accélérateur de particules, Hitler na pas voulu arrêter ses travaux au Berghof à Berchtesgaden. Ils se sont poursuivis jusquen 1944 !
Tout est à lavenant chez ce personnage absolument catastrophique.
Les autres grands chefs ne valent guère mieux. En 1942, Göring convoque Speer dans son domaine de chasse pour lui faire savoir que dorénavant, puisquon na plus dacier pour construire des locomotives et quil en faut durgence, on va les construire en béton !!!
Je marrête là. Ce ne sont que deux exemples parmi des milliers dautres.
Voilà ce quil faut expliquer aux enfants et aux adultes aujourdhui. Les convaincre que ce régime nazi tant apprécié par nos foldingues de lhitlérisme et du nationalisme nétait pas viable à cause de lincurie des dirigeants et la perversité de leur doctrine. Si Hitler a perdu la guerre, la cause première nest pas « lincroyable domination technique américaine », mais lincompétence du National-socialisme à gérer une Nation.
Les nationalistes flamingants ne se reconnaissent pas dans le nazisme dAdolphe. Cependant leurs décisions, leur unilatéralisme, leur goût du chef, leur exaltation de la patrie, leur dilettantisme procèdent du nazisme, parce quils sont de la même trempe désorganisatrice sous des dehors apparents dordre et de discipline.
Il faut démonter les mécanismes, mettre laccent sur les sophismes des dirigeants. Et non pas revenir sur les lieux communs dune démocratie incomparable et triomphante.
Nos hommes politiques ne sont pas des surhommes et leurs partis ne sont que notre propre reflet. Nous navons quà nous en prendre à nous-mêmes, si nous les trouvons mauvais. Mais, aussi désastreux soient-ils, ils sont mille fois préférables au néo-nazisme qui pointe son nez en Belgique.