Ubu-Barroso, 3me porte à droite, frappez fort !
PÈRE UBU : Merdre!
MÈRE UBU : Oh ! voilà du joli, Père Ubu. Comment… Votre Bassesse en palotinage portugais, hissée au sommet de lEurope sous le faux nez de Barroso-lAméricain par la grâce de lAnglais Blair, grand muphti de Bush, et vous nêtes pas satisfait !.
PÈRE UBU : Que ne pends-je le dernier des sots de mon parlement avec vos boyaux !
MÈRE UBU : Ce nest pas moi, Père Ubu Barroso-lIrakien, cest un autre quil faudrait déboyauter pour remplir ce saint office.
PÈRE UBU : De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
MÈRE UBU : Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?
PÈRE UBU : De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : ancien maoïste, je me retrouve capitaine des centres droits et dragons de confiance du roi Blair, décoré de lOrdre de la Jarretière Rouge du Pentagone et grand amiral dIrakie, grâce aux meurtres dune armée victorieuse, que voulez-vous de mieux ?
MÈRE UBU : Médiocrité suprême ! après avoir été marchand doeillets et pourfendeur de Sarrasins, vous vous contentez dune petite place à Bruxelles où vous régnez sur des estafiers, qui nattendent que vous vous pétiez les coronaires, pour vous remplacer ! Alors que vous pourriez prétendre à la couronne impériale dune nouvelle Europe ubuesque, grâce à vos grognards du Vlaams Blok de Ménapie, de vos sicaires italiens du Nord, et de votre féal Stanislas de Pologne?
PÈRE UBU : Ah ! Femelle déraillante !... Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.
MÈRE UBU : Tu es bête ! Cent fois tu aurais été cocu, si je lavais voulu, tant tes Américains rentrant dégorgements dégorgent facilement leur essentielle et séminale matière.
PÈRE UBU : De par ma chandelle verte, le roi dEurope, Chirac-aux-emplois-fictifs, et Berlusconnerie son grand Chambellan sont encore bien vivants ; et même en admettant quils meurent, non-t-il pas des légions de successeurs, dHelmut le Goth, aux deux bouffons belgo belges du ridicule royaume ?
MÈRE UBU : Qui tempêche de massacrer toute la famille et te mettre à sa place ?
PÈRE UBU : Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à lheure par la casserole.
MÈRE UBU : Eh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?
PÈRE UBU : Eh vraiment ! et puis après ? Ne savez-vous pas que je suis lâche ? Et la peur des coups, quen fais-tu, carogne ?
MÈRE UBU : Installé sur le trône, tes palotins seraient lâches pour toi. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de landouille et rouler carrosse par les rues. Quoique tu fasses, tu serais le plus beau, malgré ta laideur, le plus brave, malgré ta poltronnerie, et le plus malin, malgré ton imbécillité…
PÈRE UBU : Si jétais empereur, je me ferais construire une grande piscine comme celle que javais en Estrémadure et dans laquelle je précipiterais tous ceux qui ne savent pas nager, sauf moi qui ne le sais pas non plus. Je mettrais sur le trône ma charmante fiancée… la reine de Coria… que les Anglois brûlèrent à Rouen et que je perdis faute dargent sale.
MÈRE UBU : Si tu navais pas toi-même bouter le feu, je te prendrais au sérieux. Regarde autour de toi, et vois ce que largent peut faire… Tu pourrais te procurer un parapluie et un grand caban que tu abandonnerais aux pauvres le soleil revenu…
PÈRE UBU : Ah ! je cède à la tentation. Sauf que je ne donnerais rien aux pauvres. Bougre de merdre, merdre de bougre, pourquoi voudrais-tu que je donne aux pauvres le fruit de mes rapines ?
MÈRE UBU : Ah ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un homme raisonnable.
PÈRE UBU : Oh non ! le meurtre est un exercice trop dangereux. Moi, massacrer le roi de la Franconnerie… plutôt mourir pauvre et honteux !
MÈRE UBU, à part. : Oh ! merdre ! (Haut.) Ainsi tu seras debout pendant que lêtre suprême à Washington, restera assis ! Et tes pauvres varices ? Y as-tu seulement pensé ?
PÈRE UBU : Ventrebleu, de par ma chandelle verte, jaime mieux être gueux comme un maigre et lâche rat que riche comme un méchant et gras rat et finalement tué.
MÈRE UBU : Et la montre en or ? Le chapeau à plumet ? Le grand sabre et son brillant fourreau ? Et ta bedaine barrée des grosses médailles qui pendent aux rubans cramoisis ?
PÈRE UBU : Eh bien, après toi, Mère Ubu. Quand tu auras perpétré mes crimes et si laffaire tourne bien. Sinon, il ne resterait plus quà te dénoncer pour quon te pende et sauver ma gidouille...
MÈRE UBU (seule). : Vrout, merdre, il a été dur à la détente. Grâce à Dieu et surtout à moi-même, serai-je impératrice dEurope ? Je mettrai sur mon corps de garde-barrière tous les oripeaux que je promotionnerai de nos stylistes en tapisserie, je me torcherai le cul avec la main droite que je prendrai grand soin à ne jamais laver en vue de favoriser les phéromones au baisemain. Jadopterai un demi-sourire, le corps et la tête légèrement penchés vers lavant des princesses qui font tant chier par leur air distant et supérieur dans les magazines. Ce sera le panard…