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L’Europe de droite que la gauche aime.

Ça ne tourne pas rond pour les Eliotins en ce moment.
Le PS a tout faux à l’Europe par rapport aux engagements pris devant ses électeurs.
Pourtant, tradition d’amitié avec le capital oblige, la smala entière s’apprête à voter pour la Constitution européenne. Et ce ne sont pas les verdeurs de langage et les vibrantes internationales du haut des tribunes qui changeront grand-chose.
Voyons où sa coince :

a) Le marché unique ou la concurrence est libre et non faussée est bel et bien maintenu dans toute sa foi dans la mondialisation de l’économie. Les rosés avaient demandé que les termes « une économie de marché ouverte ou la concurrence est libre » soient remplacés par « une économie sociale de marché ». Le mot « sociale » était de trop.

b) L’exigence d’un salaire minimum européen dont le Français Strauss-Kahn avait établi le principe « …un revenu minimum européen dont le niveau serait calculé dans chaque Etat membre en fonction du revenu moyen de cet Etat », la majorité libérale a dit Niet.

c) Le droit de grève et de lock-out ne fera pas partie du texte fondateur de la Convention.
Le droit de prescrire des prestations minimales dans la lutte contre l’exclusion sociale et la modernisation des systèmes de protection sociale ont été également rejetés.

d) Les barons du boulevard de l’Empereur avaient demandé une majorité simple sur des points sensibles comme la fiscalité liée au fonctionnement de l’économie sociale de marché. La règle de l’unanimité a été maintenue. Ainsi l’Europe est bel et bien verrouillée au cas où un loustic entraînerait d’autres loustics dans un domaine où seule la politique du coffre-fort est indéfectible.

Comme on le voit, les libéraux peuvent dormir tranquilles, les amis socialistes malgré les fracas d’un divorce médiatique en Belgique, les aiment toujours profondément.
Reste que le grand public ne sera pas ou sera mal informé des infortunes d’Elio. Le trop grand clientélisme des médias, l’intérêt de la droite à ne pas trop ironiser sur les malheurs de Gribouille, feront que nous aurons de belles justifications de la déroute de la gauche quand le moment sera venu de la signature solennelle de la mirobolante Constitution.
Cette défaite avalée, camouflée en geste généreux pour l’Europe, les Socialistes au pouvoir se défouleront sur nous. On peut compter sur la redoutable Marie Arena pour nous faire sentir que l’égalité des chances, ça se mérite.

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Qui a dit que le suffrage universel servait le plus grand nombre ?
Reste que malgré la bonne volonté de la gauche socialiste à « écraser », la Constitution est un machin tellement incompréhensible que les rédacteurs ne sont même pas d’accord entre eux. A quatre-vingts ans, Giscard d’Estaing a signé là son plus beau roman. On y reconnaît sa philosophie qui se résume à celle de Louis-Philippe « Enrichissez-vous ». Sa tournure d’esprit qui consiste à parler cinq minutes pour dire « entrez » et un quart d’heure pour vous demander si vous prenez un ou deux sucres dans votre café, le met en pole position pour revenir à sa vocation première : chantre des volcans d’Auvergne où il a fait merveille.
Quant à Jean-Luc Dehaene, le d’Alembert de l’Encyclopédie du rond-point Schuman, il a beau raisonner en flamand et volapuker en français ou raisonner en volapuk et parler en flamand, il restera toujours le bon gros qui nous a bien eu, jadis, quand il nous a saigné à blanc pour entrer dans l’euro. Que ses fans se rassurent, il n’a pas changé.

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