Charles et le libéralisme équitable.
Soit… Di Rupo a secouru le MR fatigué de Louis Michel. Une fin de carrière très lucrative de commissaire européen et hop, son compère est tombé le nez dans la mangeoire. Mais qui va nous débarrasser du fils ?
Ne voilà-t-il pas que le fiston, après être passé à côté de la présidence du MR pour cause dempressement excessif et dimmaturité, plastronne à lhôtel Métropole pour deux événements « mondiaux ». Il termine un livre quil espère la bible du libéralisme pour les cinquante années à venir et il lance une idée. Le père avait trouvé le libéralisme social, le fils fait mieux. Il innove dans le libéralisme équitable !
Que signifie cet accouplement antinomique ?
Inutile dinterroger Wall street, le libéralisme équitable ferait sétrangler de rire jusquau portier.
Comme si lon pouvait accommoder le business aux spéculations sur léquité !
Introduire léquitable dans le libéralisme, cest là une idée de Charlot.
Vous me direz, on a bien accouplé le libéralisme à la démocratie !
Vous marqueriez un point, car cest un fait établi.
Cette notion de démocratie attachée au libéralisme est fort controversée et notamment par les altermondialistes.
Il serait curieux de redéfinir non pas la démocratie, mais le libéralisme par rapport à la démocratie.
Nous nous apercevrions que la société libérale est loin dêtre une société démocratique.
Revenons à Charles et son libéralisme équitable.
Cest un peu comme si on demandait à un entrepreneur qui liquide son usine aux Hauts Sars pour sen aller faire des pneus au Brésil de revenir sur sa décision au nom du libéralisme équitable ! Le pognon quil a bel et bien gagné depuis un quart de siècle quil pressure le personnel, ce cash-flow quil peut injecter au Brésil sur le dos des ouvriers de Herstal, vous nallez tout de même pas me dire quil en aurait honte et que revenant sur ses investissements, la part des ouvriers qui ont contribué à la fortune de ce libéral équitable, leur serait comptée !
Dautant quil pourrait argumenter, ce patron, de la nécessité daller faire du libéralisme à la Michel junior, dans une région du globe beaucoup plus défavorisée que la nôtre !
On voit bien que Charles a beaucoup appris de son père pour lusage des mots qui font mouche.
Il a le sens de la formule.
Pas plus que la rage taxatoire et le libéralisme social, son libéralisme équitable ne veut rien dire. Mais ce qui compte, ce nest pas davancer des arguments, de montrer des voies possibles de progrès, ce qui compte, cest dimpressionner les électeurs pressés par des formules.
Le peuple, pense-t-il, nenrichit pas ce quil entend de sa propre réflexion. Le peuple naime que ceux qui pensent à sa place.
A force de se faire pigeonner par lillustre famille de Jodoigne, le peuple les a un peu lâchés.
Voilà trop longtemps que ces athlètes roulent des mécaniques en soulevant des poids en carton.
Certes léquité est rarement larbitre des rois (Marmontel) ; mais on voit mal, nanti de cette formule, notre Charles des Esprits tancer le successeur de Baudouin qui a bien du souci pour le moment – le pauvre - au communautaire, pour sembarrasser de pareille dialectique.
Notre plus beau fleuron du MR finira, nous nen doutons pas, par tomber à la suite de ses lectures, sur une « Pensée » de Pascal : « Il nest pas permis au plus équitable homme du monde dêtre juge en sa cause. » Or, sil y a bien un métier où lon sauto admire, cest bien le sien. Pascal le condamnerait donc à la modestie. Ce qui chez les Michel est la pire des punitions.
Reste à expliquer la formule à la FEB. Tony Vandeputte qui nest pas du peuple – on sen serait douté – ne comprendra jamais la démarche dans laquelle Charles veut entraîner le MR.
Il ny a plus que les Nations Unies, pour un pareil destin.
Le libéralisme équitable y a son chemin tracé.
Le père, à lEurope et le fils, à New York !
Commissaire équitable des Nations Unies, bon sang cher Elio ! nous serions débarrassés de la famille !
Y avez-vous songé Boulevard de lEmpereur ?