Chauds… chauds… les marrons de la rentrée !
Chaude la rentrée anticipée pour Guy Verhofstadt.
Laissons pour un temps le domaine socio-économique, les déficits à combler et le plan de la FEB pour jeter un œil sur linstitutionnel dont le débat dimanche dernier à la RTBf a donné un avant goût du beau merdier dans lequel on est par rapport aux surenchères flamandes.
Ce nest pas fortuit si les présidents des partis francophones se rencontrent mardi, à linvitation du parti socialiste, pour arriver à un accord sur un front des francophones. Mercredi, les gouvernements régionaux, communautaires et fédéraux se retrouveront pour un Comité de Concertation qui aura déjà lair dun forum institutionnel.
On na pas fini en Flandre de ressasser les bonnes et les mauvaises nouvelles du scrutin du 13 juin. Les résultats du Vlaams Blok font des jaloux tous les jours et la tentation est forte de relancer les revendications flamandes dont la finalité est bien en vue maintenant puisquil sagit daller vers une confédération des Etats Flamands et Wallons, gadget qui nest pas viable et qui à terme fera éclater la Belgique.
Premier constat, lautonomie fiscale de la Flandre, impôt des personnes physiques et impôt des sociétés, est réclamée par TOUS les partis néerlandophones !
Cest évidemment la solidarité entre Flamands et Wallons qui est en cause, les premiers accusant les seconds de nêtre que des suceurs de roue. Selon une étude de la Kredietbank publiée dans la presse flamande, les Flamands donneraient 3,6% de leurs revenus aux Wallons et aux Bruxellois.
Bien entendu si des mécanismes de solidarité dans lhypothèse dune autonomie fiscale nexistaient plus, autant dire que lEtat belge aurait terminé carrière. Malgré lextrême complaisance des Belgicains wallons à légard des Flamands, les Francophones se verraient placer au rang dassistés, si la réforme adoptait une formule où la Flandre donnerait ce quelle veut à ses pauvres. On se doute de la nature du chantage exercé qui menacerait non seulement les francophones de la périphérie bruxelloise, mais encore tout ce qui se traite encore actuellement dégal à égal avec nos partenaires.
La Wallonie peut-elle vivre sans lapport financier des Flamands ? Disons-le tout net : NON, dans ses composantes actuelles, sans une autre solidarité à trouver qui ne peut-être que celle de la France. Très vite, nous serions confrontés à lalternative de vivre sous la tutelle de la Flandre ou de la France, sil savérait que les Flamands entendent moduler leur contribution à ce qui resterait de pouvoir dun Etat confédéral. Dans le premier cas, la rancœur des Wallons et leur humiliation ne pourraient quaccélérer le processus de désagrégation ; dans le second, lentrée de la Wallonie dans la République française entraînerait un casus belli entre la France et la Flandre à propos de Bruxelles. Il ne resterait plus à la Communauté européenne quà apaiser les esprits en décrétant Bruxelles ville européenne et extraterritoriale, ce qui ne manquerait pas de susciter un tollé en Flandre qui en a fait sa capitale.
Lennui de ces scénarios catastrophes, cest que les Wallons ont été anesthésiés depuis trop longtemps par les partis francophones qui ont toujours privilégié lopinion dominante encore fortement ancrée dans les populations dune appartenance à un Etat belge qui malheureusement nest plus quimaginaire. Au lieu douvrir les débats sur cette question majeure à tous les courants dopinions et notamment aux Rattachistes, les partis se sont cramponnés à cet Etat au point daccorder jusquà présent une réponse affirmative à toutes les revendications flamandes, alors que dans le même temps, les mêmes ne trouvaient rien à proposer du côté des revendications wallonnes. Personne en Wallonie na fait la moindre allusion, par exemple, aux réticences des Flamands, sous limpulsion du Vlaams Blok, daccueillir des étrangers, alors quils ont été extrêmement heureux de lappoint détrangers, mais Hollandais, cette fois, aux élections communales dans les Fourons. Ce qui a permis de faire basculer la majorité fouronnaise du côté de la Flandre.
Alors tant pis, ou tant mieux. Nous naurons bientôt plus quà devenir valets des Flamands ou devenir Français. Pour ma part, je choisis la France. Cest une vieille idée de traditions liégeoises et le département de lOurthe me va comme un gant.
Et si par aventure, comme on le prétend dans quelques dizaines dannées avec le changement climatique les Flamands vivent les pieds dans leau, il leur restera toujours la possibilité dopter pour la nationalité française afin de se mettre au sec dans nos Ardennes, et nous serons encore assez cons pour leur accorder des facilités !